Chapitre I Savoir ne veut pas dire comprendre

-Il est maintenant temps qu'il le sache, Charles ! s'exclama une petite femme replète. Plus on attend, plus il est en danger.

Le temps s'assombrissait, Charles Siguer et la dame était à l'extérieur et bientôt une tempête menaçait d'éclater, mais personne ne semblait s'en préoccuper. Siguer sortit sa pipe qui se trouvait dans la poche de son énorme manteau d'hiver et la porta à sa bouche. Ce fut à ce moment que quelque chose d'étrange arriva. Comme une personne normale aurait fait, Charles aurait allumé sa pipe avec une allumette, mais ce vieillard n'était et n'aurait jamais été un être normal. Si bien qu'il mit feu à sa pipe en un simple souffle. La femme qui se trouvait à ses côtés lui adressa un regard effrayé, mais elle ne semblait pas étonnée du geste que venait de commettre son ami.

-Pas ici, Mr Siguer ! murmura-t-elle les dents serrées. On pourrait se faire remarquer.

-Ne dîtes pas de sottises ma chère Marietta ! Qui voudriez-vous nous voit, ici, avec le temps qu'il fait ? Même moi, j'ai de la difficulté à vous voir tellement c'est sombre.

En effet, la neige avait commencé à tomber et même s'ils étaient en plein jour, on ne distinguait pas que son nez. Après quelques minutes de silence Charles se décida de parler.

-Vous avez raison, lui dit-il. Je vais aller discuter avec lui dès demain matin.

Marietta lui jeta un regard noir. Elle ne voulait certainement pas attendre au lendemain.

-Serait-il mieux si nous y allons tout de suite ?

-Oh. si vous insistez !

Et elle insistait. Tous deux se tournèrent vers une maison qui se situait juste derrière eux. La battisse était salle et très vieille, des lumières de Noël étaient accrochés négligemment au-dessus de la porte d'entrée et l'arbre planté sous une des seules fenêtres qui ornaient la maison, menaçait de céder sous le poids d'une neige qui le faisait pencher sur le côté. Siguer pris direction, en compagnie de Mariette, de la grande porte. Rendus, ils sonnèrent trois fois et cognèrent voyant que personne ne leur répondait.

Comme par magie, Marietta s'envola dans les airs, afin de se poser sur le toit qui protégeait l'entrée de la maison. Elle regarda à gauche puis à droite et fit signe à Siguer en lui montrant une fenêtre qu'il y avait de la lumière donc forcément quelqu'un. Elle redescendit et ils recommencèrent à sonner et à frapper.

Soudain, une ombre se traça dans la fenêtre qu'avait pointé Marietta quelques secondes plus tôt et une tête en sortie, laissant voir la mine joyeuse d'un jeune homme d'environ treize ans enfin c'est ce qu'ils croyaient, car il ne voyaient pas grand chose.

-Mr Siguer et Marietta que faites-vous ici ? S'écria le jeune homme les yeux plissés. Vous ne devriez pas être dehors par ce temps. Si je ne m'avais pas embarré dans ma chambre. par mégarde. je viendrais vous ouvrir. Malheureusement, j'ai bien peur qu'il vous faudra discuter de cette manière, car il n'a personne dans la maison, sauf mon chat et moi-même.

Siguer dirigea sa tête en direction de la voie du garçon un peu confus et décida qu'il n'était pas prudent de parler de ce sujet à l'extérieur. Il remarqua ensuite que Marietta semblait tout à fait d'accord avec lui lorsqu'elle lui tira sur la manche en lui faisant un signe négatif de sa tête. Alors, Siguer plaça son majeur sur la poigné de la porte, l'ouvrit par la suite et entra dans la maison, Marietta sur les talons. Ils montèrent ensuite vers l'escalier et Siguer ouvrit la porte où se trouvait le garçon, de la même manière que l'autre.

-Comment avez-vous faites cela ? S'écria l'adolescent.

-Calmez-vous, Mr Robert, déclara Marietta en entrant dans la chambre aussi délabrée que l'extérieur de la maison. Il vous expliquera en temps et lieu. Maintenant écoutez bien ce qu'on a à vous dire. Gabriel Robert fit un signe de tête pour leur signaler qu'il les écoutait avec attention et s'assit sur son lit, toujours de très bonne humeur.

-Où se trouvent votre père et votre oncle ? demanda Siguer. Vous ne devriez pas être seul dans cette maison, par un temps pareil.

-Ils sont partis magasiner avec. ma. heu. belle-mère ! Lui dit-il d'un ton sarcastique.

Siguer réprimanda une grimace car cela faisait bientôt deux ans quand la mère dans Gabriel était morte.

-Bien alors. nous ne sommes pas venus ici pour te parler de ta famille, mais plutôt pour t'annoncer une nouvelle, donc je devrais peut- être te la dire.

Gabriel gigota un peu sur son lit en signe d'impatience et pointa deux chaises que se trouvaient dans sa chambre afin que Siguer et Marietta puissent lui parler en toute liberté.

-Je vais te dire des choses qui vont te paraître bizarre et même incroyable et j'aimerais que tu ne m'interrompes pas pendant que je te parle.

Gabriel acquiesça et Siguer reteint encore une autre grimace. Comment allait-il réagir ? Lui qui est de si bonne humeur.

-Alors. Mrs Marietta et moi sommes des êtres. spéciaux. Nous pouvons faire des choses que d'autres ne peuvent pas. Tu sais que la porte d'entrée était verrouillée et que personne ne pouvait entrer dans ta chambre sans avoir la clef !

-Mais comment.

-C'est bien ce que tu te demandes, hein ? s'exclama soudain Siguer en ressortant sa pipe. Je vais te le dire pourquoi. Il se trouve que nous avons des dons particuliers. Des pouvoirs magiques en fait ! Oh, tu as très bien entendu, lui dit-il en tremblant tellement qu'il avait peur de sa réaction. Je peux t'en donner la preuve.

Tout à coup, Siguer ouvrit la bouche et souffla vers sa pipe. Une lumière rouge feu sortit dans son gosier et forma un minuscule cheval de feu qui s'envola afin d'allumer l'objet qu'il tenait dans ses mains. Siguer regarda avec appréhension Gabriel qui était ébahit, la bouche ouverte, les yeux sortis de leur orbite et maintenant debout sur son lit avec son bâton de baseball dans ses mains. L'instant qu'ils avaient tant redouté était arrivé. Gabriel avait peur d'eux et jamais ils ne pourraient lui reparler.

-Voulez-vous bien redescendre, Mr Robert, de ce lit et ranger ce bâton, lui cracha Marietta maladroitement.

Sous les yeux de la femme et du vieil homme, Gabriel ne bougea pas d'un poil de la place où il se trouvait, et au lieu de faire ce que Marietta lui avait demandé, il leva son bâton aussi haut que possible prêt à assommer ses grands-parents.

-Sortez d'ici ! S'écria Gabriel tremblant de peur. TOUT DE SUITE !

Siguer le regarda et ne bougea pas plus que Marietta. Il ouvrit la bouche puis la referma ne sachant plus quoi dire. Il devait finir ce qu'il avait commencé.

-Nous ne partirons pas, tant que je n'aurai pas dit ce que je veux vous déclarer, Robert !

Voyant que Gabriel ne parlait toujours pas, Siguer continua son discourt.

-Vous voyez, les gens comme nous possèdent, trois dont, et vous, Robert, vous en possédez quatre - qui ne sont pas encore développer - ce qui fait de vous un être exceptionnel. Je peux tout de même vous dire vos pouvoirs. Bien. il y a tout d'abord celui de l'eau que vous avez hérité de votre père. Ce pouvoir consistera à projeter de l'eau n'importe quand avec l'une de vos mains. Ce dons vous permettra de voler aussi, mais je vais vous laissez découvrir ce que vous aller pouvoir faire avec lui tout seul. Ensuite, il y a celui du feu qui vous a été donné par moi et Marietta. Ce don vous servira à mettre feu partout où vous voudrez, de plus il vous permettra aussi de vous réchauffer et aussi il servira de bouclier contre les mauvais sorts. Vous utiliserez ce pouvoir avec votre bouche. Le troisième vient de votre chère mère et il se nomme vent. Vous pourrez revenir dans le temps aussi souvent que vous le voudrez, mais seulement douze minutes en arrière. Pour finir le quatrième et le plus important, Terre, il fera de vous quelqu'un d'immortelle, mais il vous apportera de grandes responsabilités qui me sont inconnues pour le moment. C'est vous- même qui avez développé ce pouvoir et c'est vous-même qui trouverez comment vous en servir. Si vous avez des questions, c'est le temps.

Gabriel regardait Siguer comme s'il s'agissait d'un fou furieux.

-Je . JE NE VOUS CROIS PAS, rugit-il. Pourquoi me dîtes-vous des choses pareilles, si mon père et ma mère auraient des dons, comme vous le dîtes si bien, alors ils me l'auraient dit !

Siguer comprenait parfaitement la réaction de son petit-fils. Mais il était maintenant temps qu'ils partent. Marietta dit tout simplement à Gabriel que son père allait tout lui expliquer à son retour.

-Partez donc, lui répondit sèchement Gabriel. Vous m'annoncez que j'ai des pouvoirs magique et vous ne m'expliquer même pas comment m'en servir. Marietta vous a dit que votre père allait tout vous expliquer. Maintenant nous partons. Prend bien soin de toi et ne fait pas de bêtise.

Siguer et Marietta sortirent par les portes où ils avaient entrée et se
dirigèrent vers la rue enneigée.

-Comment tu trouves qu'il a réagit ? Lui demanda-t-elle

-MAL.

Sur ce, il prit la main de la femme et ils disparurent devant les yeux de Gabriel qui les regardait par sa fenêtre.