J'avais écrit une belle intro et comme une beuh j'ai fermé l'onglet...
Punaise
PUNAISE
(Je suis polie maintenant)
Donc. Ma bêta est pas là tout août, donc pour pouvoir meubler le mois j'ai écrit un petit truc... trop long pour être appelé petit~
C'est la description d'un évènement banal qui pourrait arriver à tout le monde en essayant de le rendre intéressant. Donc, vous attendez pas à un scénar de ouf avec des Transformers ou un meurtre avec le chandelier dans la véranda, c'est loin d'être le cas. Avec les Nordiques. -Oui, dit comme ça c'est plus intéressant. Enfin bref, comme dirait ma pote, c'est de "la romance sans romantisme". Oui, parce que bon, si y'a bien un truc qui m'intéresse pas, c'est bien la guimauve. Et puis, on peut bien écrire une histoire d'amour sans romantisme non ? La vie c'est pas une fanfic, tout est possible, comme à la SNCF.
J'ai cité mon prof d'SVT sans aucune honte. Maintenant j'en ai. Bref.
(Ebba est OC!Åland, je l'ai déjà utilisée dans WTF)
Bonne lecture mes petits biscotos~
(Le résumé, à la base, devait être: "C'est l'histoire de Tino qui divorce" mais en fait non)
Tino avait tout ce dont quelqu'un pouvait rêver. Il avait vingt-six ans, des parents aimants et souriants, une grande sœur pas très futée mais toujours prête à l'aider, un petit frère avec qui il s'entendant parfaitement, une femme amoureuse et compréhensive, une fille de deux ans et demi jolie et intelligente, un chien adorable et bien dressé, un grand appartement avec mezzanine au dernier étage d'un petit immeuble avec un grand parc partagé avec les voisins, une voiture achetée neuve, et un bon travail dans un bureau, travail qu'il a commencé quand il a quitté l'armée pour s'installer avec son actuelle femme.
Tino s'entendait bien avec ses collègues, ses voisins, les amis de sa femme, les amis de sa sœur, et avait trois meilleurs amis qu'il connaissait depuis des années. Niels était un grand gaillard pas très débrouillard et arrivant toujours à s'attirer tous les problèmes du monde, mais il avait un cœur gros comme ça et était prêt à couper son bras si ça pouvait aider quelqu'un. Heiko –surnommé Norge- était quelqu'un de plutôt apathique, mais il était de bon conseil sous ses airs hautains. Jendrick, ou Ice pour les amis, était le petit frère d'Heiko, un vrai petit surdoué qui faisait actuellement ses études dans il ne savait quelle grande université, et surtout, c'était toujours un plaisir de venir le titiller un peu. Mais bon, sa femme n'aimait pas trop ses amis (à juste titre, ils ne l'aimaient pas trop non plus), donc il ne les voyait pas souvent.
Tino aimait beaucoup la musique. Quand sa femme n'était pas là, il mettait toujours sa « musique de fou » à fond dans l'appartement et s'ensuivait des heures à s'époumoner sur du metal ou du vieux rock, juste comme il aimait. Mais plus trop maintenant, à cause du bébé qui dort. Pourtant, il était doué. Il avait un groupe, avec ses amis, quand ils étaient plus jeunes. Il aimait aussi les bars et quelques rares boîtes, mais depuis quelques années, il ne les fréquentait plus autant qu'auparavant. Mais c'était aussi ça, devenir adulte, et Tino ne se plaignait jamais.
Oui, Tino avait vraiment tout ce dont quelqu'un pouvait rêver. Mais Tino n'aimait pas sa vie. Tino n'était pas tout le monde, Tino ne voulait pas être tout le monde. Il aimait sa femme, il aimait sa fille, mais il n'aimait pas la vie qu'il avait construite autour d'elles.
Parfois, pour rentrer du travail, Tino ne prenait pas le bus. Il rentrait à pied, pour redécouvrir la ville dans laquelle il habitait depuis qu'il était arrivé en France, il y a dix-huit ans. Il marchait, et il pensait. Il se demandait ce que son lui adolescent penserait de lui s'il le voyait comme ça. A l'époque, Tino rêvait de devenir un musicien célèbre, de voyager autour du monde en van Volkswagen, de pouvoir vivre sa vie de bisexuel sans que ni les hétéros ni les homos ne viennent lui prendre la tête avec leurs conneries, et puis il rêvait aussi de ne plus avoir de boutons sur la tronche ni d'appareil dentaire. Il se demandait si se décevoir soi-même, c'était aussi devenir adulte.
Aujourd'hui, Tino rentrait à pied. Il y avait de la neige de la neige dégueulasse à moitié fondue à cause de la bruine qui tombait. Tino se demandait s'il allait refaire les piercings qu'il avait dû enlever en rentrant à l'armée, et il se dit qu'il se referait bien un nouveau tatouage. Si Niels était là ce week-end, ils pourraient aller au salon. Mais en fait, les piercings et les tatouages n'allaient plus avec sa vie d'employé de bureau. De toute façon, il s'était prit la tête avec Heiko la veille. Niels devait certainement être de son côté.
Tino se renfrogna. Il n'aimait pas se rappeler des reproches d'Heiko, des reproches que l'autre lui balançait de plus en plus souvent. Il n'aimait pas le fait qu'ils soient vrais, en fait. « T'as changé, Tino. T'es devenu un bon gros connard moyen. »
Parfois (souvent), Tino voulait revenir à sa vie d'avant. Mais ça ne sert à rien de retourner dans le passé, se disait-il, seul le présent compte. Il se disait ça, mais quand il se sentait mal, seul un petit coup de passé l'aidait à se sentir mieux.
Tino laissa ses pas le guider au travers des rues du centre-ville. C'était l'opposé du chemin vers chez lui. Marcher lui faisait du bien. Marcher le long de la rivière traversant la ville était apaisant. Marcher sous la neige l'aidait à ne pas penser. Il faisait nuit. Ses godasses étaient trempées. Il avait un mal de chien à remettre en place son écharpe.
Et puis, il ralentit. Un petit coup de passé l'aidait à se sentir mieux, qu'il disait. Il s'arrêta totalement, levant les yeux vers l'enseigne devant laquelle il s'était stoppé. Il resta devant, quelques instants. Et puis, il sortit son portable, sans quitter l'enseigne des yeux.
- Allô ? Chérie ? C'est moi. Je rentre tard, ce soir, je passe boire un verre chez Niels. Oui, je sais que tu l'aimes pas, mais… Oui, promis, je ne bois pas trop. Embrasse Ebba. A plus tard. Je t'aime.
Et puis, avec un sourire, il entra dans « L'Incongru ».
Un petit coup de passé l'aidait à se sentir mieux.
