Merci à Tim Burton et Helena de me faire rêver avec leurs belles histoires.
Merci à mes deux potteriennes cobayes de lecture qui m'ont encouragée dans l'écriture, et convaincue de publier cette fic. Vous m'avez été d'une aide précieuse !
Et merci à vous, lecteurs, de vous attarder sur cette fic écrite par une fan pour les fans de Tim, d'Helena et de yuri ! N'hésitez pas à me laisser vos reviews ! Dernier détail : cette fiction est classée M, il y aura du lemon, je vous le promets ;-)
Bonne lecture !
Deux solitudes à Collinwood
Collinsport – mai 1969
Assise au volant de sa modeste Mini, dans son imperméable de pluie, le docteur Julia Hoffman regardait défiler le paysage d'un air désespéré.
« Qu'est-ce que je viens faire ici ? Ce pays m'a l'air encore plus déprimant que le Devon… » Son diplôme de psychologie psychiatrique en poche, le jeune docteur n'eut que le désir de fuir sa région minière d'origine. Elle voulait explorer le monde, voir du pays… Mais jamais elle n'aurait pensé un jour atterrir dans cette région américaine où les pêcheurs disputaient aux agriculteurs le trophée de profession la plus rustre. Le pays aurait pu s'enorgueillir de sa grandiose façade maritime, mais aux yeux de Julia, le port était tout ce qu'il y avait de plus minable et ce n'était pas ce temps pluvieux et froid qui allait la réconcilier avec la région.
« Tu dois faire tes preuves avec un réel cas clinique, Julia », lui avait conseillé son directeur d'études, Dr. John. « Ce n'est pas un simple diplôme universitaire qui te fera entrer au CHU de New York, ma grande. Tu dois maintenant acquérir de l'expérience. » C'est donc avec un regret assez peu dissimulé que la jeune femme appela le numéro de téléphone inscrit dans la petite annonce parue au journal du jour : « Grande famille du Maine cherche psychiatre. Possibilité d'hébergement et nourriture fournie. Appeler tous les jours de la semaine Elizabeth Collins Stoddard, Collinwood Manor, Collinsport 04977 ». Bien que l'annonce ne précise pas en quoi consistait le travail demandé à ce psychiatre, Dr. John lui avait chaudement recommandé d'appeler.
C'est ainsi que Julia Hoffman se retrouva sur la route la dirigeant vers Collinsport, modeste port de pêche surmonté d'une colline du haut de laquelle régnait un imposant manoir qui, autrefois, avait dû être flamboyant. Aujourd'hui, quelques tuiles manquantes laissaient apercevoir des trous béants dans la toiture, les statues ornementales étaient couvertes de mousse et le parc semblait depuis longtemps à l'abandon.
Quelques minutes de conduite l'amenèrent à l'entrée du domaine des Collins. La grille du domaine, dont le C ornemental posté tout en haut trahissait l'ancienne prestance des lieux, était aujourd'hui couverte de lierre, rouillée et sortait de ses gonds. Elle réussit cependant à pousser un des battants dans un grincement sinistre et s'avança sur le chemin qui s'ouvrait devant elle. Après quelques mètres de marche dans un bois fourni et sous une pluie battante, elle déboucha sur une placette au centre de laquelle trônait une fontaine à l'état d'abandon. Sur le perron, Julia hésita à utiliser le heurtoir en forme de sirène, de peur que celui-ci ne se détache de sa potence rongée par la rouille. Cependant, quand elle le frappa à la porte, un son clair et sonore retentit dans le manoir. « Il y a au moins une chose qui marche ici… », pensa-t-elle, dépitée à l'idée de vivre dans ce taudis ne serait-ce même que quelques jours.
Quelques instants plus tard, la porte du château s'entrebâilla et un homme en jeans et chemise à carreaux usée apparut devant elle. Il avait l'air endormi et mal aimable. Ses rouflaquettes et sa barbe de trois jours lui donnait un air rustre.
- Oui, c'est pour quoi ? baragouina-t-il, presque sans un regard pour la femme trempée qui se tenait devant lui. La coiffure de sa flamboyante chevelure n'avait plus aucun volume et des mèches dégoulinantes pendaient lamentablement de chaque côté de son visage. Le marron de ses yeux ressortait sous un maquillage outrageux : du fard à paupière bleu vif et une épaisse couche de fond de teint trahissait une âme coquette et à la pointe de la dernière mode. Sans cette pluie, le médecin aurait pu apparaître à ses patrons sous son meilleur jour. Mais aujourd'hui, habillée d'une simple robe de printemps à fleurs et aux manches bouffantes, Julia était frigorifiée et aurait juré être violette et repoussante.
- Je suis le docteur Julia Hoffman. Madame Collins Stoddard et moi-même avions convenu de mon arrivée pour aujourd'hui. Julia était étonnée que le domestique n'eut pas été au courant de sa venue, mais elle n'était pas coutumière des usages des grandes familles, et elle se dit que le personnel ne devait peut-être pas être au courant des agissements de la famille.
- Si vous le dites… Suivez-moi… J'suis Willie, le domestique.
- Je vous remercie, Willie. Julia suivit l'homme à contrecoeur. Bien sûr, elle aurait aimé être au chaud et se reposer du long voyage qu'elle venait d'entreprendre, mais en son for intérieur, elle aurait préféré que tout ceci ne fut qu'une erreur, que cet homme étrange et malpoli ne la fasse pas entrer, et qu'elle retourne en Angleterre.
Elle marcha dans les pas du valet et entra dans le vaste hall d'entrée du manoir. L'espace intérieur respirait la noblesse. Un magnifique sol carrelé de motifs de vagues reflétait les lumières des fenêtres aussi grandes que des vitraux de cathédrale. Tout autour de la pièce, une riche décoration mêlant poissons, hippocampes et autres sirènes rappelait le passé de pêcheurs de la famille. Malheureusement, tout ce beau décor tombait en ruine.
Soudain, Julia fut tirée de son observation rêveuse par une voix qui s'éleva derrière elle.
La suite arrive très vite, je vous le garantis :-)
