Bonjour à toutes !
... Quoi ? Comment ? Une nouvelle fic ? Et même pas un one shot ?
Ouip.
Je me suis lancée... j'ai dévié... et puis j'ai débordé...
ET JE NE REGRETTE RIEN ! XD
Ce sera court, promis ! Allez, viens, regarde comme on est biiiiiien ! Regarde toute ce qu'on peut faire !
ENJOY !
*Rires machiavéliques*
Le coup de sifflet libérateur résonnait encore dans sa tête.
Le double dunk de la victoire.
Lui et Aomine…
Des cris de joie, des larmes d'émotion…
La pression qui se relâche enfin.
L'équipe des Vorpal Sword, après un affrontement à couteaux tirés avec les Jabberwocks, était parvenue à triompher de leurs féroces adversaires.
Les pleurs se mêlaient à la sueur.
Aomine…
Ils avaient marqué ensemble le panier décisif, comme un seul homme, mettant instinctivement de côté de leurs différends. Et cet effort conjointement mené avait porté ses fruits.
Pour leur équipe, mais aussi et surtout, pour eux-mêmes.
L'as des Miracles et le Miracle qui n'en était pas un.
Un symbole fort. L'acceptation. La reconnaissance. Kagami savait depuis la Winter Cup qu'il faisait jeu égal avec les Skittles, mais il s'était toujours senti à part, parce qu'il ne partageait avec eux qu'une saine et stimulante rivalité. Or, depuis la constitution de la « Meilleure équipe de basketball que le Japon ait connue » (selon les dires des experts sportifs), Kagami s'était doucement rapproché des anciens prodiges de Teiko. Peut-être pas au niveau personnel, comme il subsistait encore de fortes individualités et autant de points de discorde quotidiens, mais l'intégration de l'expatrié américain s'était faite avec naturel au sein de cette équipe inédite. Presque sans s'en rendre compte. Mais c'était normal, après tout, ils parlaient le même langage. Un langage universel, alimenté par cet amour du sport et du dépassement de soi. Alors, il n'y avait pas de raisons qu'ils ne s'entendent pas…
… Pas vrai ?
N'est-ce pas ?
Il ne fallait pas se presser. Cette victoire allait encore plus les rapprocher et sans doute les aider à mieux s'apprécier en tant que personnes à part entière et non plus simplement en tant qu'athlètes accomplis. Le triomphe aide toujours à dépasser les clivages et une bonne cohésion de groupe est le résultat d'un partage de valeurs communes.
Kagami avait donc bon espoir.
Néanmoins, cela ne lui suffisait guère. Le rouge voulait plus que cela à présent. C'était bien entendu une excellente chose d'avoir été accepté au sein de ce clan arc en ciel riche en gueules et en fortes têtes, mais maintenant Il voulait apprendre à connaître réellement chacun de ses équipiers et se rapprocher autant que possible d'eux. Être apprécié par ces joueurs exceptionnels, plus uniquement pour ses qualités de basketteur, était devenu son nouvel objectif.
Et assez étrangement d'ailleurs, c'était avec ceux avec lesquels il était le moins en phase, sportivement parlant, qu'il s'entendait le mieux. Kuroko, Kise et Midorima en tête. Même Akashi lui semblait tout à coup bien plus supportable et moins hautain. Leur capitaine s'était mué en une personne humble et accessible, depuis que Kuroko et lui l'avaient battu lors de la précédente Winter Cup.
Et puis, il fallait bien avouer que sans une paire de ciseaux aiguisés entre les mains, Akashi était tout de suite beaucoup moins effrayant !
Mais contre toute attente et malgré leur remarquable synergie sur le terrain, la magie de l'amitié si souvent vantée par les « Petits Poneys », ne semblait pas opérer entre lui et Aomine. Tous les efforts de Kagami restaient vains.
Les jours avaient passé après leur moment de gloire contre Jabberwock.
Puis les semaines…
Et au grand dam de Kagami, pas l'ombre d'un réel et tangible rapprochement avec la panthère noire...
Apparemment, pour Aomine, ce match n'avait été qu'une trêve passagère et il n'était pas question d'enterrer la hache de guerre. Pourtant, c'était le souhait le plus cher de Kagami, qui ne demandait rien de mieux que pouvoir faire la paix avec Aomine.
Définitivement.
Car, voyez-vous, et bien que cela lui coûte énormément de devoir l'admettre, Kagami avait ressenti ce jour-là une émotion indescriptible, un mélange de force brute et de satisfaction profonde. Cette harmonie mutuelle dans leurs gestes, cette entente tacite face à un ennemi commun… Pas besoin de se concerter pour savoir comment l'autre allait agir.
Il suffisait de le lire dans ses yeux, pour avoir accès direct à ses pensées.
Cette sensation inédite l'avait pris aux tripes. Complètement au dépourvu.
Telle une explosion.
Jamais auparavant, il ne s'était senti aussi galvanisé, ni autant sur la même longueur d'ondes avec quelqu'un. Pas même avec Kuroko ou Tatsuya…
Et depuis, il n'arrêtait pas d'y penser…
Il était en manque… comme un camé privé de sa dose.
En manque d'Aomine et de la magie qui s'était produite entre eux pendant le match.
Une douce moiteur étouffait Tokyo et la fin de l'été était caniculaire.
Se tournant et se retournant dans son lit, sans parvenir à trouver le sommeil, Kagami se surprenait plutôt à fixer le plafond de sa chambre. Et de la même manière, il avait tourné et retourné le « problème » dans tous les sens, frôlant plusieurs fois la crampe cérébrale.
Il s'était indubitablement passé quelque chose ce jour-là…
Quelque chose de fugace et d'intense, comme une étincelle impossible à saisir.
Mais elle s'était imprégnée en lui, creusant des sillons profonds dans son cœur.
Evidemment, il y avait toujours eu cette tension, déjà, lorsqu'il jouait CONTRE Aomine.
Sauf qu'en parvenant à mettre de côté leur rivalité individuelle dans le but de faire gagner le collectif, Kagami avait réalisé que ce qu'il avait jusqu'ici pris pour de l'émulation sportive n'était que le résultat d'un cocktail d'hormones mal évacuées...
Jouer contre Aomine, c'était top.
Mais jouer AVEC lui c'était… juste… waouh… Sans commune mesure avec leurs affrontements de gamins orgueilleux...
Le rouge (n'étant pas un grand amoureux de a littérature et encore moins un poète !) avait du mal à mettre un mot précis sur le sentiment qui s'était emparé de lui pendant ce match providentiel…
C'était à la fois éminemment romantique et dégoulinant de sucre, digne d'un shôjo manga à l'eau de rose…
…. Et en même temps, cru, sans concession, excessivement charnel et torride…
Son cœur oscillait constamment entre le « fleur bleue » et l'attraction physique la plus bestiale.
Il n'en pouvait plus… ça commençait à le rendre carrément barjot toute cette histoire ! Un peu comme si l'image d'Aomine s'était imprimée dans son esprit et refusait brusquement d'en sortir ! Même une trépanation ne saurait soulager sa conscience...
Aomine…
Cet enfoiré, imbu de lui-même, prétentieux et égocentrique…
Aomine…
…. Ce grand brun à la peau caramélisée et aux muscles finement ciselés, possédant le sourire le plus pur et éclatant qui existe sur cette planète…
C'était la première fois que Kagami l'avait vu sourire de manière aussi ingénue et spontanée. En effet, c'était plus à ce rictus en coin, méprisant et condescendant que le rouge avait droit, comme Aomine ne semblait jamais s'en départir. Mais ce jour-là, le scoreur avait dévoilé un aspect de sa personnalité – inconsciemment sans doute – totalement inédit. Kagami en avait vaguement entendu parler à travers les récits de Kuroko, datant de l'époque du collège, mais il n'y avait jamais assisté en personne.
Et en toute honnêteté, la panthère était franchement craquante. C'était comme si Kagami l'avait découverte sous un tout nouveau jour et cette simple donnée avait suffi à rebattre les cartes en faveur d'Aomine. Bon, Kagami n'avait pas non plus complètement revu son jugement sur lui, mais… disons que depuis ce fameux match, il s'était mis à faire preuve d'une étonnante tolérance à l'égard de l'autre adolescent. Ce qui en avait surpris plus d'un, à commencer par Kuroko, aux yeux de qui, ce petit manège n'était pas passé inaperçu.
A la décharge de Kagami, on pouvait arguer que le petit fantôme s'avérait être un excellent observateur. Il en avait même fait sa spécialité, ce qui l'amenait souvent à anticiper les réactions d'autrui avec justesse.
Et une fois de plus, le passeur des Miracles ne manqua pas sa cible…
… lorsque vers vingt-deux heures trente, le portable du roux sonna. Oh, ce n'était pas comme si Kuroko interrompait quoi que ce soit de vital, puisque Kagami était simplement affalé sur son sofa, à moitié zombifié par un talk-show abrutissant.
« Kagami-kun. »
« Ouais… ? »
« Tu ne dors pas ? »
« Apparemment non. Ou alors tu parles à un somnambule. » Soupira le rouge, télécommande à la main, pour zapper entre les différentes chaînes.
« Kagami-kun, tu devrais aller te coucher. »
« C'est pour m'expédier au lit que tu m'appelles ? »
« Non, mais en revanche je suis certain que ce que je vais t'annoncer va t'y expédier illico »
« Je t'écoute. » Répondit-il, toujours aussi sceptique et peu attentif.
« Akashi-kun nous invite tous à passer quatre jours à Okinawa en sa compagnie. »
« Ah… !? »
Ben ouais, objectivement, c'était tout ce que Kagami trouva à rétorquer.
Et face au flagrant manque de réaction suscité par une invitation PRIVEE de la part de l'Empereur lui-même, Kuroko se sentit obligé de répéter l'information :
« Akashi-kun nous invite tous à passer quatre jours à Okinawa en sa compagnie. »
Après tout, peut-être que Kagami avait juste mal entendu ou mal compris, la première fois…
Mais ce n'était pas le cas, étant donné que Kuroko obtint la même absence de réponse.
« Kagami-kun, Akashi-kun nous inv… »
« Ouais, ouais, j'suis pas sourd. J'avais très bien capté la première fois, pas la peine de répéter ! »
Non, parce que connaissant Kuroko, il aurait pu encore jouer les perroquets pendant des heures sans se lasser…
« Et donc ? »
C'est que ça lui faisait une belle jambe au Kagami, dans le fond(ement)… Mais c'était sans doute parce qu'il n'avait pas encore saisi tous les tenants et les aboutissants d'une telle nouvelle…que Kuroko allait se faire un plaisir de lui expliquer.
« Kagami-kun. Sais-tu au moins où se trouve Okinawa ? »
Waouh. Bonne question. Et le tigre, doté de connaissances géographiques au moins aussi développées que le sens de l'humour de Midorima, n'en avait fichtrement aucune idée.
« Heu… j'sais pas… quelque part…. au Japon… ? »
« Mais encore… ? »
« Hmm… un quartier de Tokyo, peut-être ? Ca ne fait qu'un an que je suis revenu vivre ici, alors y en a encore plein que je ne connais pas, mais j'ai remarqué que beaucoup se terminaient par la lettre « A », comme « Ginza », « Akibahara », « Shibuya »…
« Non, Kagami-kun, c'est un archipel, pas un quartier. »
« Un archi… quoi ? Mais ça se trouve bien à Tokyo, non ? Ou à Kyoto alors ? »
« Non plus. »
« En Chine ? »
« Toujours pas. »
« En Amérique latine ! Au Guatemala ! »
« … Bien que je sois particulièrement impressionné par le fait que tu aies su placer correctement le Guatemala sur le continent américain, je suis désolé, mais ta réponse reste toujours invalide. »
« Raaaah mais j'en sais rien, moi ! Si ta stratégie pour m'endormir consiste à me poser des devinettes, laisse-moi te dire que… »
« … Okinawa se trouve bel et bien au Japon. Mais où ? »
« En bas, vers le milieu...? » Proposa t-il, comme ça, au pif.
Mouais, à ce compte là, Kagami aurait tout aussi bien pu dire qu'Okinawa se trouvait dans son cul, au fond à gauche, ça n'aurait pas fait grande différence...
« Bip. Perdu. Tu dis n'importe quoi Kagami-kun. Okinawa est un archipel, comme je te l'ai dit, ce qui signifie qu'il s'agit d'un ensemble d'îles. Et qui dit îles, dit… ? »
« … Bah… la mer ? »
« Ah. Presque. Effectivement, Okinawa est bordé par l'océan Pacifique. Tu t'améliores Kagami-kun. »
« Super et donc tu m'appelles à vingt-deux heures juste pour me dire qu'Akashi nous invite à passer quatre jours avec lui sur un caillou sablonneux qui flotte dans l'eau et tu ne trouves rien de mieux que de le faire en me posant des devinettes comme un présentateur télévisé à la con et… OH ! » S'exclama soudainement le tigre, en faisant même l'effort colossal de se redresser sur sa banquette.
« … Plages de sable blanc, eau turquoise et couchers de soleil, ça y est, tu fais le lien ? »
« Mais... en quel honneur Akashi organise t-il ce séjour ? Il envisage de passer son BAFA ou quoi ? »
Non mais c'est vrai, quoi ! Depuis quand ce psychopathe avait-il décidé de s'improviser animateur de colonie de vacances ?
« En fait, c'est pour célébrer notre victoire. Tu sais, contre l'équipe des Jabberwocks. Rassure-moi, tu n'as pas déjà oublié, Kagami-kun ? Je sais que tu as une mémoire de poisson rouge, mais quand même... »
« Oi ! Pour qui tu me prends ? Comme si je pouvais passer à la trappe un truc pareil ! J'ai quand même marqué le dunk final, j'te rappelle ! Mais c'était il y a déjà presque un mois et de l'eau a coulé sous les ponts depuis, alors c'est un peu bizarre de recevoir cette invitation tardive... Ca sort un peu de nulle part, c'est tout... »
Et ce serait mentir que de dire que Kagami ne l'avait secrètement espérée. Mais à son grand désarroi absolument personne n'avait émis ne serait-ce que l'idée d'une célébration en bonne et due forme pour marquer le coup. Bien-sûr, le rouge savait que les conventions sociales le plus basiquesr échappaient aux Miracles, mais il arrivait malgré tout à s'en surprendre encore. Alors forcément là, ça lui faisait bizarre d'apprendre qu'Akashi venait finalement de se réveiller, en proposant une activité de groupe.
Attends une minute…
« Groupe » ? « Plage » ?
Et qui disait « plage », disait fatalement « maillot de bain » et « crème solaire ». Ca allait de paire, un peu comme « île » et « mer »…. Ce qui signifiait donc que...
Prenant une profonde inspiration, Kagami serra nerveusement la télécommande qu'il tenait toujours.
Son regard s'assombrit.
Attention, il n'avait plus du tout envie de rigoler là.
Serious business.
« Mais… il nous invite pour quoi faire, au juste ? »
C'est quoi l'entourloupe ?
QUESTION CRUCIALE. Et totalement obsolète, au passage...
« Pour faire du ski, bien sûr. »
« Grmf... Arrête de te foutre de ma gueule, Kuroko ! »
« Désolé, c'était trop tentant, mais tu l'as bien cherché, d'abord. »
« Ouais, ok, j'avoue. Et donc... ça veut dire qu'on... va se baigner... ? »
« Quel remarquable esprit de déduction, Kagami-kun. Oui, on va se baigner, en effet. Et bronzer. Et faire des châteaux de sable, aussi. Et peut-être même jouer au beach volley, allez, soyons fous. J'ai entendu dire que c'est ce que les gens normaux font à la plage, mais à vrai dire, je n'en suis pas certain, c'est sans doute une légende urbaine, alors je ne voudrai surtout pas te faire de fausse joie... »
…
Plongé dans ses pensées, le tigre ne releva même pas que son équipier se moquait allègrement de lui cette fois...
« Merde, mais j'ai pas amené de maillot de bain, moi ! Je l'ai laissé à Los Angeles, je savais pas qu'on pouvait aller à la mer au Japon… »
« Sérieusement, Kagami-kun ? Pourtant, le Japon est un archi… »
« …Pel. » Le coupa le rouge, un peu agacé. « Iles, océan, sable, tout ça va, j'ai compris ! N'empêche que j'en savais rien en venant ici ! Personne n'a jugé bon de me prévenir de ce détail ! »
Et Kuroko n'en fut même pas surpris.
Triste.
« … Tu te souviens tout de même que nous sommes allés à la mer l'été dernier, pendant le camp d'entraînement, n'est-ce pas ? »
Et devant le manque de réponse de son ami, Kuroko soupira lourdement avant de reprendre.
« Bon, d'accord, apparemment la date de péremption de tes souvenirs est d'approximativement un an... C'est bon à savoir. Quant à ton problème de maillot de bain, je suis persuadé qu'on pourra t'en acheter un à Okinawa. Tu sais, je vais t'apprendre quelque chose d'incroyable, mais puisque c'est une île, il y a de fortes chances qu'ils aient tout le nécessaire pour sur place. Enfin, ce n'est qu'une hypothèse hein, si ça se trouve, ils n'ont que des parkas d'esquimau à vendre là-bas... » Déblatéra le fantôme avec son habituel ton monocorde, derrière lequel on sentait pourtant une piquante ironie.
Que Kagami ne releva évidemment pas, trop perdu qu'il était dans ses pensées…
« Ouais, t'as sans doute raison mais… au fait, qui viendra ? Je veux dire… tu as dit qu'Akashi nous invitait, mais je me doute qu'il ne s'agit pas juste de toi et moi… » Exposa Kagami, en reprenant son zapping effréné.
« Non, en effet. Décidément, tu es particulièrement malin ce soir Kagami-kun. »
« Ouais, bah profite-en… c'est sûrement le manque de sommeil qui fait fonctionner mon cerveau à plein régime… » Répondit le tigre, qui, une fois de plus, ne parvint pas à saisir le mordant de Kuroko.
« C'est paradoxal. J'en parlerai à Midorima-kun. Ca pourrait l'intéresser, d'un point de vue purement scientifique. »
« Para…. Quoi ? Hey ! J'suis pas un chimpanzé, ok ? T'en parle pas à l'autre binoclard, sinon il va vouloir faire des expériences zarbies sur moi ! »
Et le rouge s'imaginait déjà, enfermé dans une cage à bouffer des bananes, pendant que Midorima lui collerait des coups de marteaux sur les articulations et criant « C'EST POUR LA SCIENCE ! »
« … Sinon pour répondre à ta question, Akashi-kun nous a donc invités toi et moi, Kise-kun, Murasakibara-kun, Midorima-kun, Momoi-san et Aomine-kun. »
« Ouais, les Skittles au complet, quoi.. »
….
!
« A... Aomine aussi !? » S'étouffa à moitié le rouge, qui percuta ENFIN.
Et comme de bien entendu, il zappa PILE à ce moment-là sur une chaîne diffusant du porno gay... Et son cerveau (de la taille d'une cacahuète, rappelons-le aux deux qui dorment dans le fond) ne fit qu'un tour.
Aomine... nu comme cet acteur qui prenait très, très cher dans son fondement.
Aomine nu, donc, allongé sur le sable blanc, mettant en valeur son teint mate parfait. Aomine nu sous les cocotiers... Aomine qui lui sert un Tiki-Tahiti avec un collier de fleurs autour du cou...
Nu, hein. J'avais oublié de le préciser cette fois.
Vision du Paradis.
Ok, on l'avait perdu cette fois.
« La Terre appelle Kagami-kun, la Terre appelle Kagami-kun. Houston, nous avons un problème ! »
Mais trop tard, le rouge était en orBITE à des millions d'années lumière de là. Un peu de bave s'écoulait même de la commissure de ses lèvres, tandis que son regard restait hypnotiquement rivé sur l'écran, qui montrait deux jeunes hommes bien gaulés en plein rapprochement physique.
Et voici que le rouge se mit à ricaner comme un possédé.
Ses narines charrièrent même un peu de sang.
Sûrement son cerveau qui avait fondu et se faisait à présent la malle par ses trous de nez.
Adieu Kagami.
On t'aimait bien !
(Et ouais, pour une fois, c'est Kaga le perv', z'avez rien vu venir, hein !)
HENTAIGA MODE enclenché !
« …. Kagami-kun, je dois raccrocher. Sois demain à la gare de Shibuya vers neuf heures, d'accord ? On se rend tous ensemble à l'aéroport de Narita et notre avions décolle vers quatorze heures, alors ne sois pas retard, sinon on partira sans toi. »
Toujours silence radio chez le tigre.
« … Bonne nuit et ne t'use pas trop le poignet, tu pourrais en avoir besoin à Okinawa. »
Sur cet ultime conseil amical, Casper raccrocha.
Et Kagami ne le réalisa bien entendu pas, tant son esprit était looooooiiiiiiiiiiiinnnnn, high in the sky !
Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, Kagami passa une EXCELLENTE nuit. Peuplée de petits poneys à la crinière arc en ciel et bien-sûr,d 'Aomine en tenue d'Adam... Ca faisait bien longtemps qu'il n'avait pas aussi bien dormi, tant il était pressé d'être déjà au lendemain.
… si bien que lorsqu'il se réveilla à l'aube, non sans avoir éclaboussé son oreiller de toute sa collante affection, Kagami se sentait étonnamment reposé.
Par contre, inexplicablement, il avait une drôle de chanson dans la tête...
Chanson dont il ignorait connaître les paroles et l'existence jusqu'ici, d'ailleurs...
Et qui donnait à peu près cette rengaine :
J'aime les licornes et leurs jolies cornes.
Elles ont un pelage semblable aux nuages.
Elles sont si gentilles avec leurs amis.
Même si elles pratiquent la sodomie.
Ah, les licornes !
Si blanches et pures !
Comme le...
… Lait... ! (bien évidemment, à quoi pensiez-vous, bande de perverses ?)
Le rouge avait engloutit le contenu de son bol de lait (et quasiment le bol avec) d'une seule traite.
Il ne voulait pas être en retard.
Surtout pas !
Sa vie (sexuelle et sentimentale...?) en dépendait !
C'est ainsi que Kagami fut donc (naturellement) le premier arrivé à la gare. Akashi, Midorima, puis Kuroko suivirent. Quant à Murasakibara, il râlait, encore à moitié endormi. Le géant se plaignit que ça n'avait « pas de sens de devoir descendre du train, pour le reprendre juste ensuite ! » Et le fait que ce soient deux trains différents ne semblait pas avoir la moindre cohérence à ses yeux (bouffis).
Kise arriva un peu plus tard, avec non pas une, ni deux, mais bien TROIS valises pleines à craquer. Oh et un vanity-case aussi. Parce qu'on ne sait jamais hein. Il peut se passer plein de trucs en quatre jours. Comme une pénurie de crème solaire et d'anti-cernes, par exemple. Kuroko eut beau arguer qu'ils ne partaient pas dans un pays du tiers-monde coupé de la civilisation et de l'eau courante, Kise n'en avait que faire !
Et comme d'habitude... Momoi et surtout, Aomine, étaient en retard...
« Mais dis donc... tu sens très bon ce matin Kagamicchi, c'est quoi ton parfum ? » S'intéressa le blond mannequin en s'approchant du rouge pour humer le délicat fumet qui émanait de sa nuque.
« C'est hmm... rien... juste ma lessive... »
« … Qui sent la fleur de tiaré, vraiment ? » S'étonna Kise, sceptique.
Fraîcheur TAHITI/MONOI.
Sisi.
« Kagami-kun, tu t'es parfumé et tu t'es même coiffé ce matin. » Enfonça le clou Kuroko.
« Oi ! Comme si c'était un truc exceptionnel ! Ca va, dis tout de suite que j'suis un crasseux d'habitude ! »
« Et tu es bien habillé, aussi ! » Sourit Kise. « Le rouge te met en valeur. »
« Hmpff... n'importe quoi... » S'empourpra le tigre, se passant une main dans ses cheveux, gêné.
« On dirait qu'il y a quelque chose de changé chez toi, Kagami. » Intervint Midorima.
« C'est vrai. » Fit à son tour le chef des Gremlins, Akashi.
Ah non hein ! Ils n'allaient pas tous s'y mettre ! Ca devenait... embarrassant...
« La seule chose qui a changé chez Kagami-kun, ce sont sans doute ses sous-vêtements. » Répondit Kuroko en lieu et place du principal intéressé.
« Shut up Kuroko ! »
« Gnaaa Kurokocchiiiiii ! Tu as les cheveux en pagaille ce matin ! »
« C'est ma coupe « spéciale saut du lit ». Rétorqua le bleuté en louchant sur sa crinière en bataille.
« Laisse-moi te coiffer, d'accord ? J'ai une brosse et du produit anti-électricité statique dans ma malle ! » Proposa gentiment Kise.
Malle qui avait un cadenas dessus.
Genre, elle contenait les joyaux de la Couronne !
Et sans que le fantôme n'ait pu piper mot, voici que déjà le blond se jetait sur sa proie, armé de sa fameuse brosse (qui devait coûter un bras...). Et pendant que Kise coiffait doucement sa poupée humaine, Murasakibara bâillait à s'en décrocher la mâchoire. Le géant semblait d'humeur grognon ce matin... pas que ce soit inhabituel en soi, mais c'était tout de même particulièrement marqué. En fait, on pouvait même littéralement le lire sur son visage.
« Que se passe t-il ? » Demanda Akashi, en se tournant vers son camarade.
« Tu as oublié ton doudou, Murasakibara-kun ? »
« Qu'est-ce que ta valise est GROSSE, Murasakibaracchi ! Tu as vraiment du prendre beaucoup de vêtements ! »
C'était l'hôpital qui se foutait de la charité, mais passons...
Parce que là, Kagami était à deux petits doigts (disons.. des doigts de Riko, tiens, niveau taille) de rétorquer que ce n'était pas la seule chose qui était GROSSE chez le géant, mais bon... il se retint à temps !
« Non mais j'ai juste pris un short de bain... »
« Mais... tu fais quel taille de maillot de bain au juste ? C'est une tente ou quoi ? » S'exclama Midorima.
« Une tente... ? Ah, on va faire du camping aussi ? Aka-chin m'avait pas prévenu... »
« RAAAAH MAIS NON CRETIN ! Mais qu'est-ce que tu as bien pu mettre dans ta valise pour qu'elle soit aussi énorme, si tu n'as pris qu'un seul maillot de bain? » S'égosilla l'intellectuel des Miracles.
…. Question stupide.
Qu'il regretta immédiatement.
« …. Ne me dis pas que... Ah... j'aurai du m'en douter... » Soupira Midorima, en voyant que le violet sortait des SNACKS de sa valise débordante de... SNACKS, justement...
« C'est au cas où j'ai faim. » Se défendit Murasakibara.
« Mais tu as toujours faim, abruti ! » Le gronda le vert.
« Justement. Au moins, je suis prévoyant. En plus... »
Son visage s'assombrit et une aura menaçante se dégagea de lui, comme s'il venait d'entrer dans la Zone.
« Il y a une pénurie de pommes de terre au Japon en ce moment. Et c'est super chiant. Parce qu'on a du mal à trouver des chips à cause de ça ! »
Ah.
C'était donc ça.
La raison de son humeur massacrante...
« Si je croise un producteur de patates, je l'écraaaaaaase ! » Affirma le géant. « Mais heureusement... Muro-chin a promis de m'en ramener plein, quand il rentrera de Los Angeles. »
« ... »
« ... »
« ... »
« … Tu as demandé à Himuro de te rapporter des CHIPS de Los Angeles ? Vraiment ? Sérieusement ? »
« Bah quoi... ça compte pas comme un souvenir ? Il a dit que je pouvais prendre ce que je voulais. Alors j'ai choisi ça. »
« Pourquoi ça ne m'étonne même pas... ? Et bien j'espère pour lui qu'il rentrera à bord d'un avion-cargo... Il lui faudra au moins ça pour transporter l'équivalent en pommes en terre du P.I.B. de la Lettonie... » Ajouta Midorima, atterré.
« Au fait Akashicchi, tu ne nous a pas dit où nous allions dormir ? Ce sera chez toi ou à l'hôtel ? »
« Les deux. » Répondit énigmatiquement le capitaine.
« Eh... !? »
Pour le coup, Kise paraissait largué... Comment Diable l'hôtel et la maison pouvaient-ils être une seule et même chose ? Bien décidé à résoudre cette charade mystérieuse, il ne fit pas attention lorsque Kuroko prit la parole. Et ce manque total d'intérêt pour le petit fantôme n'était pas du à son don pour effacer sa présence, cette fois... bien que tous les joueurs des Miracles s'accordaient à dire que Kuroko aurait indéniablement fait un excellent ninja grâce à cette légendaire furtivité.
Dommage qu'il ne soit pas né à la bonne époque, en somme.
« Momoi-san vient de m'envoyer un SMS pour me dire qu'elle et Aomine-kun auront du retard. »
« Tiens donc, comme c'est surprenant. Venant d'Aomine, je peux comprendre, mais de la part de Momoi, c'est décevant. » Renifla sèchement Midorima.
« A mon avis, Momoi-san n'est pas responsable de ce contre-temps. »
« Ouais, à tous les coups, c'est de la faute d'Assholemine... » Trancha Kagami.
« J'espère qu'il n'y a rien de grave. »
« Non Akashi-kun, apparemment, Momoi-san me dit qu'ils nous rejoindront directement à l'aéroport. Pas la peine de les attendre ici, donc. »
« Si on rate l'avion par la faute d'Aomine, je l'étrangle ! »
« Wow, j'aurai jamais cru dire ça un jour, mais je suis totalement d'accord avec Midorima, sur ce coup ! » Approuva Kagami.
« Les grands esprits se rencontrent, baka. »
« Oi ! Eh mais au fait... on prend pas le bateau pour aller à Okinawa ? Ce serait plus logique, puisque c'est à un endroit... avec plein de flotte autour... d'après ce que j'ai compris, en tous cas... »
« Tu es désespérant Kagami-kun... Trève de bavardages et en route, mauvaise troupe ! » Les somma Kuroko.
« Quelqu'un peut m'aider à tirer mes valises ? »
« Fallait pas en prendre autant, Kise ! Démerde-toi ! »
« Mais heuuuuuuu ! Tu es méchant Kagamicchi ! » Pleurnicha t-il deux secondes avant de se ressaisir. « Au fait Kurokocchi, où est Nigou ? »
« Ne me dis pas... qu'il est dans ta valise, hein ? » Blémit Kagami.
« Waf. » Imita mollement Kuroko en levant les yeux vers lui.
« Ahhhh ! » Hurla sa victime, bondissant sur place.
« Imbécile ! Tu ne vois pas qu'il se paie ta tête là ? »
« Même pas vrai. Je ne mens pas, Nigou est vraiment dans mon sac, tu veux voir Kagami-kun ? »
« Ahhh putain ! T'approche pas de moi ! »
Le fantôme se mit alors poursuivre sa lumière, qui elle-même se mit à décrire des cercles à la courbe imparfaite autour de Murakibara, qui lui-même se mit à attaquer sa huitième barre chocolatée, qui elle-même finit sa course dans l'estomac du géant, qui lui-même...
« CA SUFFIT ! CESSEZ DE VOUS COMPORTER COMME DES ENFANTS ! » S'époumona Midorima, vert... de rage. « Ne rentre pas dans son jeu, Kagami ! »
Sortant de derrière sa cachette improvisée, aka Murasakibara, Kagami retroussa le nez en boudant.
« Mais c'est lui qui a commencé ! » Accusa t-il en pointant Kuroko.
« Je ne veux pas le savoir ! J'ai autre chose à faire que supporter vos gamineries ! »
« Anooo... Midorimacchi, tu devrais éviter de crier comme ça, tu sais. Non seulement ça donne des rides prématurées, mais en plus, tu risques de ne plus avoir de voix dès ce soir... »
Kise marquait un point. Et ce n'était pas les quelques pastilles au miel pour la gorge que Midorima avait ramené (par pure prévoyance) qui allaient lui sauver la mise... Hmm... une fois à Okinawa, il serait toujours temps de trouver une solution pour remédier à ce problème. Parce que s'il venait à se retrouver aphone – et ça allait FATALEMENT arriver, puisqu'il risquait de passer toutes ses vacances à (hurler) mettre du plomb dans la cervelle de la bande de dégénérés qui l'accompagnait – ce serait extrêmement fâcheux car très vite, la situation deviendrait hors de contrôle.
Lui seul était capable de faire régner l'ordre et la discipline ! C'était d'ailleurs la cruelle tâche qu'il s'était volontairement adjugée pendant toute la durée de ce séjour... Mais bon, il fallait bien que quelqu'un qui s'y colle et puis, en tant que Vice-capitaine de Teiko, Midorima connaissait son job, étant donné qu'Akashi avait toujours été réticent à élever le ton, déjà à l'époque.
Qui l'eût cru. C'est qu'il était vraiment gentil avant Akashi. Et à nouveau aujourd'hui. Parce que quand c'était sa seconde personnalité qui tenait les rênes, ça ne rigolait pas tous les jours ! Là, c'était une autre histoire et Midorima en venait presque à regretter le côté « Hyde » du rouge.
C'est ainsi que toute la joyeuse colo monta dans le train.
Et que Kise choisit ce moment pour poser une question ô combien essentielle.
« Au fait, on est limité à combien de kilos par personne au niveau des bagages... ? »
« … Nan mais cherche pas. C'est pas une question de poids, mais de quantité de valises. Et toi, vu que t'en as trois, c'est mort déjà. »
« Hmm... tu en es sûr Kagami-kun ? Il m'avait semblé lire qu'il n'y avait des restrictions que sur les liquides à bord... »
« Mais on met les valises en soute non, Kurokocchi ? »
« Pas question. Je veux garder la mienne à portée de main. Sinon, comment je vais faire pour me nourrir moi ? J'ai tous mes goûters dedans. Et le docteur dit qu'il faut que je mange à heures fixes, comme je suis en pleine croissance. »
« Au pire, tu n'as qu'à demander à aller en soute avec elle... »
« Oh, merci, très bonne idée Mido-chin... »
« JE PLAISANTAIS, CRETIN DE LA LUNE ! »
Et cette fois, ce fut au tour de Midorima de se poser une question toute aussi cruciale :
Qu'avait-il fait pour se retrouver à devoir gérer une bande de bulots pareils ?
Allez, au moins, d'ici quelques heures, ces mollusque et leur Q.I. qui va avec, auraient enfin retrouvé leur milieu naturel...
Une fois arrivés à l'aéroport international de Narita, tous furent surpris de constater que Momoi et Aomine étaient déjà présents sur les lieux, à les attendre.
« Ah bah quand même, c'est pas trop tôt ! » Les railla celui qui détenait le record du monde du nombre de retards cumulés.
D'ailleurs, pour bien marquer son agacement, il tapait du pied par terre comme le célèbre hérisson bleu assorti à sa tignasse (car oui, décidément, j'adoooore cette métaphore, alors je la recycle d'une fanfiction à l'autre !). Et autant dire qu'avec la paire de baskets rouge et blanche qu'il avait chaussé, le rendu était extrêmement fidèle à l'oeuvre originale.
« Ta gueule, j'te signale que c'est toi qu'on attendait ! » Lui sauta immédiatement le tigre.
Parce que c'était décidément sur ce terrain-là qu'il était le plus à l'aise avec Aomine : celui du crêpage de chignons !
« Ah ouais ? Alors si c'est vous qui m'attendiez, comment ça s'fait que j'suis arrivé ici en premier, tête de gland ? »
« On arrive bientôt à Hawaii, Mido-chin ? »
« Pour la vingt-et-unième fois, Murasakibara, nous n'allons pas à Hawaii ! »
« Ah. Mais pourquoi ? Moi j'ai envie d'aller à Hawaii... je veux aller là où il y a encore des chips. »
« Ecoute, la prochaine fois on t'enfermera dans une caisse remplie de paquets de chips et on t'expédiera directement sur le lieu de nos vacances, d'accord ? Ce sera plus pratique pour toute le monde ! »
« D'accord, mais il faudra me laisser une paire de ciseaux aussi hein... pour que je puisse ouvrir les
paquets de chips, sinon, je risque de mourir de faim. »
FACEPALM.
« … J'abandonne... vite, mes calmants...Takao, donne-moi mes... »
Oui, mais non...
Pas de Takao.
Ni derrière lui, ni à côté de lui et pas même sous le tapis roulant où circulait les bagages.
Zut.
Jamais là quand on avait besoin de lui cet idiot de faucon !
Ah ! Le petit personnel, ce n'était plus ce que c'était, mais c'était exactement dans ce genre de circonstances que le vert réalisait à quel point il se reposait sur Takao, au quotidien...
« Tetsu-kuuuuuuuun ! » Cria la manager, hystérique.
« Momoi-san. »
La rose lui sauta dessus sans ménagement dès qu'elle l'aperçut. Et au moins, le jeune homme pouvait attester qu'elle ne cachait aucune arme ou objet illicite entre ses seins, vu qu'il avait la tête plongée dedans...
Pendant ce temps, les deux idiots qui leurs servaient respectivement de meilleur ami, ne cessaient de se battre à coup de tirages de cheveux et de joues. S'empoignant mutuellement, ils basculèrent par mégarde sur le tapis roulant, éjectant même une pile de valises au passage. Comment en étaient-ils arrivés là ? Mystère. Cela ne les empêcha pourtant nullement de poursuivre leur virile empoignade, tels deux chatons se chamaillant pour la même pelote de laine.
Le tout, sous le regard atterré de leurs compagnons de voyage.
« Hmm... Kagami-kun et Aomine-kun ont l'air heureux de s'être retrouvés. Ils s'entendent de mieux en mieux. »
« LAFERME TETSU ! »
« LAFERME KUROKO ! »
Répondirent-ils d'une même voix, comme un seul homme.
« Oh ! J'ai complètement oublié d'amener un magazine féminin pour lire dans l'avion ! Tu viens en acheter un avec moi, Ki-chan ? »
Parce que oui, apparemment, Kise avait une gueule à lire la presse féminine, d'après Momoi du moins.
Mais c'était déjà suffisamment humiliant, n'est-ce pas ?
« Ne traînez pas trop, nous allons passer les contrôles de sécurité de notre côté et nous vous attendrons ensuite dans la salle d'embarquement, d'accord ? » Exposa Akashi, décidément, imperturbable.
Momoi acquiesça pour signifier qu'elle avait bien compris la consigne et elle embarqua Kise par le bras, direction le kiosque à journaux.
Notre brave équipe masculine, amputée de ses deux membres les plus... les moins... viriles dirons-nous, s'avança donc courageusement vers les portiques de sécurité.
L'épreuve de vérité commençait.
Leurs secrets les plus intimes - comme par exemple, la couleur de leurs caleçons - allaient être exposés aux yeux du monde.
Se prêtant volontiers au jeu, Akashi et Midorima se déchaussèrent les premiers et enlevèrent également ce qu'ils avaient dans les poches. Ils déposèrent ensuite leurs appareils électroniques dans la petite cagette prévue à cet effet. En effet, il convenait de donner le bon exemple à leurs camarades, dans l'espoir que ceux-ci les imitent par la suite, sans comettre d'impair.
Murasakibara était un peu perplexe face à cet étrange rituel, alors il l'observa d'un œil distrait. Quand à Kagami et Aomine, ils se décollèrent enfin l'un de l'autre, une touffe de leurs cheveux respectifs dans chaque main, en guise de trophée de guerre.
« Hey regarde... » Fit l'un des contrôleurs. « V'là Blanche-Neige et les Sept Nains. »
L'homme donna un coup de coude dans les côtes de son collègues et d'un mouvement de la tête, il désigna Akashi et son cortège (ou plutôt, sa cour impériale). Il faut dire que les lycéens ne passaient pas vraiment inaperçus au sein de l'aérogare...
C'était plutôt tout le contraire. De par leur nombre et leurs improbables couleurs de tignasses, ils ressemblaient plutôt à un arc en ciel ambulant. Ou au drapeau de la Gay Pride. Ce qui revenait sensiblement au même.
Si Akashi passa les contrôles haut la main, avec la mention très bien, ce fut une autre histoire pour Midorima... Et pour cause, ses effets personnels contenaient non seulement pas loin de treize (chiffre porte-bonheur) limes à ongles (non mais sérieusement, qui avait besoin d'autant de limes ? Il en utilisait une par ongle, ou quoi ?), mais également une brique...
Ouip.
Une brique.
Rien que ça.
Normal, quoi.
Rouge brique d'aileurs, comme l'objet duquel elle tirait le nom de sa couleur.
Le vert essaya tant bien que mal de leur expliquer qu'il s'agissait de son son fétiche chanceux du jour, il fallut qu'Akashi use de toute sa diplomatie (sous forme de pourboire, ou pot de vin, c'est vous qui voyez...) pour éviter que son ami ne se fasse embarquer.
Alors, forcément, lorsque ce fut au tour de Kagami de passer, les choses prirent une tournure beaucoup moins légère...
« Nous allons devoir procéder à une fouille corporelle. »
« Hein, quoi !? Mais pourquoi ? J'ai rien fait de mal ! » Protesta Kagami, tandis que le basané sifflotait derrière lui, de manière un peu trop suspecte.
L'un des contrôleur ouvrit la valise incriminée du rouge et en sortit... une batte de baseball...accompagnée d'une dizaine de magazines à caractère pornographique...
Kagami ouvrit des yeux ronds comme des billes, choqué.
« Hey, j'vous jure que c'est pas à moi ! Enfin, je veux dire... la batte m'appartient, mais C'EST TOUT ! Le reste, je l'avais jamais vu de ma vie ! » Démentit énergiquement le tigre.
Il cachait bien son jeu, le petit cochon...
« Vos pratiques sexuelles déviantes ne nous regardent pas, Monsieur. Mais sachez qu'elles sont illégales dans environ vingt-huit pays. » Précisa l'agent en ajustant son gant en latex.
Sous le regard horrifié et affolé de Kagami.
« Kagami-kun, pourquoi as-tu mis une batte dans ta valise ? » Demanda Kuroko, curieux, mais pas scandalisé pour autant.
Non parce que quand même, il connaissait bien sa Lumière. Et Kagami était bien plus stupide, qu'il n'était pervers. Alors le fantôme refusait de croire la théorie du contrôleur.
« Bah je croyais qu'on allait s'amuser à se bander les yeux et à péter des pastèques sur la plage, comme le fait tout bon japonais qui se respecte dans les manga... Alors j'ai ramené ma batte ! »
Et si la « pastèque » en question s'avérait malencontreusement être en fait a tête d'Aomine et bien tant pis. On n'allait guère chipoter pour si peu ! Les erreurs, ça arrive à tout le monde. (encore que le crâne du brun devait être moins rempli que le fruit rayé).
« Hmm... bon courage, Kagami-kun. »
« Kurokoooo enfoiré ! Tu vas pas les laisser me tripoter ? »
Mais le Kuroko en question, il ne répondit pas parce que, eh, il était en train de siroter son Milkshake. Sorti d'on ne sait où, d'ailleurs, mais là n'est pas le plus important.
… Aomine, quant à lui, se marrait comme une baleine. Ce qui revenait à se dénoncer lui-même de son forfait. Kagami le comprit étonnamment vite, d'ailleurs. Ce qui méritait d'être souligné.
« Oi ! C'est toi qui as fait le coup, Eromine ! Avoue-le ! »
« J'vois pas d'quoi tu parles... t'es malade mec, faut te faire soigner... assume tes vices. »
Et sur cette déclaration des plus véridiques et crédibles, Aomine se fourra un doigt dans le nez, trouvant soudainement bien plus intéressant de fouiller sa narine que d'aider son cher rival.
Rival qui se fit embarquer à l'écart, dans un bureau sombre...
… Et qu'on entendit hurler d'effroi aux quatre coins de l'aéroport...
Et peut-être même jusqu'à Okinawa...
Environ un quart d'heures plus tard, la bande des joyeux drilles avait passé avec succès toutes les vérifications d'usage. Ils attendaient donc sagement dans la salle d'embarquement.
Tous ?
Non, car un seul et unique membre manquait toujours à l'appel, résistant encore et toujours à l'envahisseur romain !
Kagami.
Il fallut patienter cinq minutes supplémentaires pour qu'enfin les autorités douanières se décident à le relâcher.
Le tigre, autrefois vaillant et féroce, n'en menait pas large avec sa démarche boiteuse qui le faisait ressembler à un canard à qui on aurait cassé trois pattes...
Livide, tremblant, il vint s'asseoir près de Kise, avant de décréter au dernier moment que non, finalement, il préférait rester debout, merci bien...
Et vu ce qui venait de lui arriver, quoi de plus normal, n'est-ce pas ?
Mais de toute évidence, il y en avait un qui n'était pas prêt à laisser filer cette opportunité de bouffer du tigre...
Passant un bras autour du cou de Kagami, Aomine vint murmurer chaudement à son oreille.
« Alors, ils ont trouvé une seconde batte ou pas ? J'suis sûr que t'en avais plein le cul...»
« … La seule chose dont j'ai le cul plein, c'est de toi, ASSHOLEMINE ! » Eructa franchement Kagami, en se défaisant de l'étreinte imposée.
« Hey, m'en veux pas... mais j'avais plus de place dans ma valise, alors il fallait bien que je fourre ça quelque part, tu comprends... »
« Et bien sûr, il a fallu que ça tombe sur moi, comme par hasard ! »
« Ah, désolé de te décevoir, mais c'était tout sauf un hasard, justement. »
« Ca t'apprendra à mettre un cadenas sur ta valise ! » Lui signala autoritairement Midorima. « Comme nous tous. »
« C'est donc à ça qu'ils servent ? » S'étonna Kagami.
« Evidemment Kagamicchi ! Tu croyais qu'on les avait mis pour éviter qu'on nous dérobe quelque chose, ou pour décorer ? Et encore, tu as eu de la chance qu'ils te laissent repartir aussi vite... la dernière fois qu'Aominecchi m'a fait le coup, c'était au collège, pendant le voyage scolaire à Hawaii. A cause de ça, j'ai été obligé de rester ici... J'ai même pas pu partir et mes parents ont du venir me récupérer au poste de police... » Sanglota un peu Kise. « J'ai eu du mal à leur expliquer ce qui s'était passé... mais le pire, c'est que j'ai été injustement puni pendant trois semaines, par dessus le marché ! »
« Hawaii ? Ah, tu vois Mido-chin, je n'avais pas rêvé. Je savais bien qu'on y était déjà allés. »
« N'importe quoi ! Tu n'as jamais dit ça, grand dadet ! » Soupira le vert, passablement excédé.
« Tiens, au fait, elle est à qui cette valise ? » Demanda soudainement Aomine. « C'est bizarre, elle est à côté des nôtres, mais elle n'appartient à aucun d'entre nous... »
« C'est peut-être une bombe. » Emit Akashi, d'un ton parfaitement neutre.
« Ou un Maiubo géant, en forme de bagage... »
« Mais non, c'est la valise de Tetsu-kun, je la reconnais ! » Affirma Momoi. « D'ailleurs, où est-il ? »
C'est que... depuis qu'elle était partie se ravitailler en lecture, elle ne l'avait plus vu son petit fantôme adoré.
Ben oui, c'était ça de le laisser sans surveillance, avec cette bande de grands idiots ! Momoi aurait du se douter que son geste égoïste aurait de telles conséquences !
« Oh mon Dieu ! Ne me dites pas qu'il est resté à l'entrée de l'aéroport ! » S'affola t-elle, en sentant son cœur s'emballer.
« Mais naaaaan, dramatise pas Satsuki ! Tetsu était juste derrière moi, lors du contrôle de sécurité... Enfin, je crois. »
« Hyaaaaaa ! Je n'arrive pas à le croire ! Moi et Ki-chan on s'absente dix minutes montre en main et vous perdez Tetsu-kun ! Bande d'irresponsables ! »
« Ouais, bah en attendant, c'est pas nous qui laissons traîner nos affaires comme ça ! Alors, c'est qui les irresponsables, hein? » N'en démordit pas Aomine, avec son zêle habituel. « Même Kagami n'a pas oublié la sienne, malgré sa fouille rect... »
« … Aomine, je te jure que si tu termines ta phrase, je fourre ta tête dans ton cul. Tu verras, c'est fou ce que le corps humain peut être flexible... »
Interloqué, Aomine se tourna silencieusement vers Midorima, en quête d'une réponse.
« Si, si, c'est possible. Alors à ta place, je prendrai sa mise en garde au sérieux. » Répondit le shooter.
« Tetsu-kun ! Je veux mon Tetsu-kun ! » Pleura Momoi, inconsolable.
« Je suis là, Momoi-san. » Fit une voix étouffée, près de Murasakibara.
OH.
BON.
SANG.
Désespérée, la rose se mit une main devant la bouche et des larmes commencèrent à couler toutes seules.
« Mukkun ! Tu... tu l'as mangé ?! Tu as mangé Tetsu-kun ! »
« Hmm... ? » Fit mollement le géant.
« Non, il ne l'a pas mangé, c'est PIRE ! Il s'est assis dessus ! Gnaaa Kurokocchi ! »
« WAAAAAHHH ça craint, ça ! Y a pas que Kagami qui a le cul plein, apparemment ! »
« T'AS GAGNE, CETTE FOIS JE VAIS TE BUTER CONNARDMINE ! »
Une fois de plus, Aomine se tourna vers Midorima dans l'espoir d'obtenir un peu de soutien, ou du moins, une réfutation scientifique. Sans doute une vieille et tenace habitude héritée de l'époque Teiko, où Midorima était en charge de régler les conflits au sein de l'équipe.
Mais que nenni.
« Je ne l'en empêcherai pas, Aomine. Alors débrouille-toi tout seul. »
Et déjà, Kagami faisait craquer ses phalanges avec un entrain non dissimulé, prêt à lui bondir dessus. Sauf que cette fois, point de tapis roulant pour amortir sa chute...
« Aaaaaahhh j'te jure que s'il me tue, j'reviendrai te hanter Quatre Yeuuuuuuux ! »
La panthère détala comme un lapin à la recherche d'un terrier où se glisser pour échapper à son prédateur. Mais sur son passage, elle renversa la valise de Murakibara, qui bouta Kuroko hors de ses entrailles. C'était donc là qu'il se cachait depuis tout ce temps !
« Tetsu-kuuuuuuuuuun ! »
« J'ai bien cru que j'allais mourir étouffé... » Confia le miraculé.
…
Enfin, il n'était pas encore tiré d'affaire, puisque déjà, une poitrine rebondie se collait devant ses voies respiratoires, comme achever le travail.
« … Oups, j'ai parlé trop vite on dirait. »
« Rohhh n'exagère pas, Tetsu-kun ! »
Cette fois, ce fut au tour de Momoi de se tourner ver Midorima, qui étala sa science aussi stoïquement que d'habitude.
« Il a raison. C'est tout à fait plausible. Asphyxie par voie mammaire. C'est rare, mais il y a déjà eu des précédents, comme cette fois en 1976 où... »
« A mon avis, rien ne vaut une bonne vieille asphyxie manuelle des familles ! Comme ça ! » Objecta Kagami, assis à califourchon sur Aomine, les mains passées autour de sa gorge brune.
« Tu parles de la pratique érotique qui consiste à étrangler son partenaire sexuel ? » Sourit malicieusement Aomine.
... Avant de se récolter une belle volée de bois vert (non, rien à voir avec Midorima cette fois...) de la part de son bourreau.
« Pourquoi tu jouais à cache-cache dans ma valise, Kuro-chin ? J'espère que c'était pas un stratagème pour me voler mes Nerunerune... Sinon, je vais t'écraser... »
« Rassure-toi Murasakibara-kun, il n'était point question de cela. Mais comme vous m'aviez oublié lors du voyage scolaire à Hawaii et qu'à cause de votre négligence, j'ai été forcé de passer une semaine tout seul avec Kise-kun, en attendant votre retour... je voulais éviter d'avoir à revivre cette expérience traumatisante. »
« Gnaaaaaa tu es méchant Kurokocchi ! » Chouina le blond.
« C'est pour cela que je me suis glissé dans la valise de Murasakibara-kun. Comme c'était la plus grande, je n'ai eu aucune difficulté. Puisque tout le monde a toujours tendance à zapper ma présence, alors j'ai préféré prendre les devants cette fois. »
« Ohhh comme tu es intelligent, Tetsu-kun ! » S'émerveilla Momoi.
Hélas, les Skittles furent interrompus par l'annonce de l'embarquement. Se rassemblant rapidement en récupérant leurs effets personnels, hormis la batte de Kagami, les magazines cochons d'Aomine et les limes de Midorima, laissés aux bons soins de la douane, l'équipe des Vorpal Swords se prépara à monter dans l'avion. Dans le couloir qui menait à leur appareil, Kagami surprit une conversation entre Aomine et Kise. Le brun s'imaginait sans doute discret, mais il était bien loin de faire jeu égal avec Kuroko en la matière, puisque ses paroles ne manquèrent pas d'arriver aux oreilles affûtées du tigre...
« J'ai flippé que mon piercing sonne au portique de sécurité... C'était marrant n'empêche, quand Murasakibara est resté coincé ahah ! J'parie qu'ils avaient jamais vu un type aussi grand... »
« Mais non Aominecchi, les piercings ne sonnent pas au détecteur de métaux, voyons ! J'en ai plusieurs à l'oreille et je n'ai pourtant eu jamais de problème !»
« T'es sûr ? »
« Affirmatif ! Je sais de quoi je parle ! »
« Tant mieux alors, ça aurait été ballot que j'puisse pas partir à cause de ça... »
« Si c'était arrivé, il t'aurait suffi de l'enlever. »
« Hmm... vu l'endroit où il se trouve, je crois que j'aurai pas pu... » Rougit un peu Aomine.
Et à ces mots, le temps suspendit son vol.
La Terre s'arrête de tourner.
Kagami se figea.
Son cerveau cessa d'être oxygéné et tout son sang migra vers le sud.
Aomine a un piercing... ?
Il avait bien entendu, hein ? Il n'avait pas rêvé !
Mais... mais... mais OU ?!
Vu ce qu'avait répliqué le brun à son comparse, le bijou devait se trouver à un endroit... difficile d'accès... et peut-être même... carrément intime...
« Kagami-kun, tu saignes du nez. »
« Ouais, ouais, c'est la pression atmosphérique, t'en fais pas, c'est normal. »
... Ou plutôt signe précurseur d'un AVC fulgurant, causé par les paroles salaces d'Aomine.
« Mais nous n'avons même pas encore décollé. » Protesta Kuroko.
Et Kuroko de se tourner logiquement vers Midorima, pour avoir confirmation.
« Je ne veux rien savoir ! » Objecta fermement le vert, soûlé par toutes ces gamineries incessantes. « Arrêtez de me poser des questions débiles ! Je ne sais pas combien de kilos de sucre peut avaler quotidiennement un être humain sans mourir d'un diabète de type 2. Je ne sais pas combien de fois par semaine un homme adulte peut se masturber avant qu'on ne le qualifie de malade sexuel. Et pour finir, non, je ne sais pas qui va remporter le championnat de NBA cette année et non, même en utilisant les calculs de probabilités, je ne peux pas deviner le résultat ! Alors fichez-moi la paix avec vos problèmes ! »
Autant mettre les points sur les « i » une bonne fois pour toutes.
Et les moutons seront bien gardés.
Une fois à bord de l'avion, chacun s'installa à la place qui lui avait été attribuée. Par hasard.
… si tant est que le hasard en question réponde au doux nom d'Akashi Seijuro...
Car c'est ainsi que Murasakibara se retrouva à côté du capitaine, que Momoi prit place à côté de son Tetsu-kun (seul moyen d'obtenir le silence de la part de la rose), que Midorima fut envoyé auprès de Kise et que donc...
« Qu'est-cccceee tu fous là !? »
Dévoilant toutes ses dents, Kagami souriait pleinement.
« C'est ma place, pourquoi ? Ohhh et j'utilise actuellement ta veste comme coussin pour mes fesses. Ca ne te dérange, pas j'espère ? Je suis certain que non, vu que c'est à toi que je dois leur état actuel! »
Aomine fronça des sourcils. Dans d'autres circonstances (et avec une autre personne), il aurait peut-être apprécié entendre cette phrase, sauf que là... La proximité physique de Kagami avait tendance à lui hérisser les poils, mais pas question pour autant de faire une scène. Il suffisait de ne pas lui adresser la parole de tout le voyage et cette situation serait alors parfaitement supportable pour eux. Et davantage pour lui, d'ailleurs. De plus, personne ne disait jamais non à Akashi. Alors si ce dernier avait décidé ainsi, Aomine préférait ne pas s'opposer à son ancien capitaine... Sa vie en dépendait peut-être.
Après que l'avion eut décollé, sans encombre à déplorer, chacun vaqua à ses occupations pour égayer le trajet. Momoi discutait gaiement avec Kuroko de stratégie et de statistiques, Akashi lisait un livre, Murasakibara écoutait de la musique en grignotant, Kise dormait avec un masque en tissu devant les yeux et Midorima pianotait sur sa tablette dernier cri.
Quant à Kagami, il admirait les nuages.
L'enfoiré.
Il avait eu le côté hublot.
Et ça, c'était un motif suffisant de discorde pour Aomine.
D'habitude, c'était LUI qui avait ce côté-là. Tout le monde lui laissait toujours. Tout le monde était au courant que c'était SA place, tel un Sheldon Cooper en herbe ! Et gare à celui qui comptait la lui ravir ! Malheureusement, Kagami ignorait tout cela et comme le brun s'était juré de ne pas lui adresser la parole...
…. Kagami, quant à lui, rêvassait. Menton posé dans le creux de sa main, il se posait moult questions existentielles.
Une intelligence extraterrestre existe t-elle dans l'univers ?
Pourquoi le ciel est-il bleu ?
Sucré ou salé ?
…. Où se trouve le piercing d'Aomine ? De quel taille est-il ? Quelle est sa force ?
Et si c'était un fake ?
Inconsciemment, son regard dériva vers sa droite, glissant sur le corps d'Aomine. Etant donné que le rouge était assis sur sa veste, le brun avait les bras découverts et seul un mince T-shirt couvrait le haut de son corps. Malgré la fine épaisseur du tissu, on n'y voyait pas grand chose. Oh bien-sûr, on pouvait apercevoir les muscles affirmés d'Aomine à travers la matière moulante, mais pas l'ombre d'une excroissance à niveau de la cage thoracique ou du nombril, ce qui aurait pu indiquer la présence d'un piercing...
Hmm...
Ca commençait sérieusement à travailler le rouge.
Il devait en avoir le cœur net, mais comme il ne se voyait pas poser la question de but en blanc à Aomine, doutant de la véracité de sa réponse, si toutefois il décida de répondre, Kagami décida d'opter pour un autre plan d'attaque.
Malheureusement pour lui, ses ressources cérébrales étaient fortement limitées, ce qui le faisait partir avec un sacré handicap dès le départ. Pourtant, il se devait de dépasser ce clivage dans sa quête de vérité ! C'était la seule solution !
« Oi... t'as fini de me mater ? »
« …. ? »
Kagami se redressa dans son siège et cette fois son regard se fixa sur celui d'Aomine.
Pakontan.
Pakontant du tout.
Le brun, semblant très au fait des dérives oculaires de son compagnon, avait même croisé les bras sur son torse comme pour obstruer volontairement le champ de vision de Kagami.
« Joue pas les innocents, ça sert à rien. J'sais très bien que t'es en train de me mater comme un gros dégueulasse, parce que j'en suis un moi aussi. Et je connais très bien ce regard. »
« Tu prends tes désirs pour des réalités, Eromine ! » Rougit furieusement Kagami, découvert.
Grillé en beauté, même.
Par sa propre faute .
« Alors arrête de me fixer comme si tu voulais ma photo ! »
« Surtout pas, j'risquerai de faire des cauchemars ! »
« Ouais, ouais, c'est c'qu'on dit... »
Le rouge allait réplique, quand soudain, une hôtesse passa à leur hauteur. Elle poussait un petit chariot chargé de victuailles en tous genres...
…. déjà bien dévalisé par Murasakibara, l'Ogre d'Akita...
« Puis-je vous proposer quelque chose à boire ou à manger, messieurs ? »
« Ouais un Coca... »
« …. Ce sera un Pepsi pour moi. » Répondirent-ils presque en choeur.
Ce qui engendra un froncement de sourcils de part et d'autre...
Ils étaient en totale opposition, jusque dans le choix de leur boisson gazeuse favorite. Aomine préférait la marque qui avait promu le Père Noël, quant à Kagami, il avait opté pour l'enseigne bleu électrique, là où on aurait légitimement pu croire que ce serait le contraire.
Paradoxe, quand tu nous tiens...
Sans attendre, Aomine attrapa sa canette, interrompant temporairement leur petit combat de sourcils. Il bascula la tête en arrière, yeux fermés et il la vida de son contenu.
Il faisait chaud, très chaud dans l'avion. Lourd même. Et moite. La climatisation semblait cassée de leur côté. Ils voyageaient pourtant en classe affaire mais...
… en tous cas, Kagami, tout comme Aomine, mais dans un tout autre sens, n'en perdait pas une goutte. La pomme d'Adam d'Aomine qui faisant sensuellement du yoyo dans sa gorge était un spectacle des plus inspirants. Kagami se figea et pour enregistrer en lui cette vision du Paradis, nullement conscient du viol mental qu'elle représentait. Le cœur du rouge battait à fond et s'il avait s'agit d'un bolide, nul doute qu'il aurait été arrêté pour excès de vitesse...
Fasciné, hypnotisé et passionné par cette vision angélique, Kagami ne se rendit pas compte qu'il avait refermé le poing sur sa propre canette et qu'il la secouait à présent mécaniquement... mimant un geste bien connu, qu'il se serait sans doute empressé d'aller réaliser aux toilettes, si toutefois il avait été assis côté couloir... Parce que là, en toute honnêteté, son bermuda devenait désagréablement étroit...
… Si bien que lorsqu'enfin, il commit l'imprudence de tirer sur la languette de son soda, celui-ci lui explosa élégamment à la figure...
BUKKAKE... !
Oui, mais non...
Parce qu'en vérité, le liquide pétillant assaillit Aomine, se jetant sur son T-shirt ET son jean, de toutes ses forces, tel un geyser saturé en sucres !
« Putain ! » Lâcha le brun contrarié.
Preuve qu'il ne s'y attendait pas, malgré ses réflexes félins.
Pas plus que Kagami, qui, pris de panique, épongea les dégâts avec une des serviettes fort heureusement posées sur son plateau par le personnel naviguant. Aomine eut tôt fait de repousser ses avances... heu non, ses excuses, pour se nettoyer lui-même. Mais déjà, le mal était fait. Kagami pouvait distinctement constater que le T-shirt du brun épousait encore mieux ses formes que précédemment et que l'humidité l'avait rendu à demi-transparent...
Deux perles de chair durcies s'étaient outrageusement dressées contre le tissu, réagissant à la fraîcheur du soda qui s'était déversé sur son torse.
HOLY SHIT.
C'était sans doute – et de loin – la vision la plus érotique dont Kagami avait jamais été témoin dans sa vie. Il en avait la gorge sèche, les yeux qui le brûlaient et les extrémités... qui le démangeaient.
Mais, l'information essentielle qui en découla fut qu'après un examen visuel poussé, il s'avérait qu'Aomine n'avait pas l'ombre d'un piercing accroché aux tétons. Ni au nombril. Ni nulle par ailleurs sur la partie haute de son corps.
Ce qui ne pouvait donc vouloir dire qu'UNE seule chose et pas des moindres...
… que Kagami se serait fait un plaisir de confirmer, si seulement il avait eu le temps de s'attarder sur la partie basse du brun, en le nettoyant là, par exemple. En toute amitié, bien-sûr... Après tout, ce n'était pas comme s'il aurait pris le moindre plaisir à tamponner amoureusement la partie inférieure d'Aomine pour le sécher...
Aomine était en train de lui parler, d'ailleurs.
Mais Kagami n'entendait rien.
La connexion avec son cerveau ne se faisait pas.
Nul besoin de sortir de Saint-Cyr pour deviner qu'Aomine devait être en train de le traiter de tous les noms d'oiseaux que son vocabulaire limité contenait, mais... Kagami était aux abonnés absents.
LE NUMERO QUE VOUS DEMANDEZ N'EST PAS ATTRIBUE, VEUILLEZ RAPPELER ULTERIEUREMENT.
Voilà le bandeau qui défilait dans son crâne actuellement.
« Fais chier, ça colle ! Faut que j'aille aux toilettes nettoyer ça... » Déplora le brun.
Toilettes... Colle... Oui, c'est à peu près tout ce que le cerveau embué de désir de Kagami capta.
Cette fois, c'était certain, Aomine allait le détester encore plus. Déjà que leurs relations n'étaient pas au beau fixe, autant dire que cette fois, elles avaient carrément pris du plomb dans l'aile... Il se pourrait même que l'irréparable ait été commis et que Kagami ne parvienne jamais à se racheter aux yeux de son cadet...
Ce serait fort regrettable... vu les sentiments qu'Aomine lui inspirait...
Une bien triste fin que celle-ci...
Adieu espoirs !
Adieu dignité !
Mais alors qu'Aomine se levait pour exécuter son machiavélique plan de nettoyage/séchage, les Dieux les plus pervers semblèrent se liguer pour voler au secours de Kagami !
Une secousse fit trembler l'avion et envoya valser Aomine droit sur les genoux de son rival préféré !
« Mesdames et Messieurs, veuillez regagner vos sièges, nous traversons actuellement une zone de turbulences... Nous vous recommandons de rester assis et d'attacher vos ceintures. »
Mais qu'importe le message, parce que Kagami avait Aomine là, contre son corps, à seulement quelques centimètres de distance... Il sentait son poids rassurant sur lui, son souffle contre sa nuque, son regard apeuré plongé dans le sien...
…. et son postérieur pressé contre son érec...
OH MERDE !
Non, non, non ! Ca n'allait pas du tout ça ! Pourvu qu'Aomine ne sente rien ! Raaah mais bien-sûr qu'il sentait quelque chose, comment ne pas sentir ce MACHIN gros et dur, logé pile entre ses fesses ?
Et Kuroko, qui se trouvait dans la même rangée qu'eux, se pencha un peu en avant pour s'adresser directement aux deux fauves, semblant vouloir rajouter une couche à cette situation déjà très inconfortable.
« Aomine-kun, tu as entendu ? Il faut que tu retournes t'asseoir sur ton siège... Alors descends des genoux de Kagami-kun, sinon vous allez mourir. »
« Pffff... n'importe quoi, on va pas crever juste pour un petit coup de vent ! » S'énerva Aomine, semblant faire complètement abstraction de ce qui se pressait intrusivement contre le bas de ses reins.
« Kuroko a raison, il pourrait s'agir d'un courant d'air de nature à mettre en péril notre vol. » Rappela Midorima, qui lisait justement un article sur les conditions atmosphériques dans le domaine de l'aéronautique.
… Ouais, bah en attendant, ce qui était en péril, c'était l'amour propre de Kagami... Il n'allait plus jamais pouvoir se regarder dans une glace après ce déplorable incident ! Bon, ce n'était pas comme s'il contrôlait ses réactions physiologiques, mais tout de même ! Ce na l'empêchait pas d'éprouver une certaine honte partiellement provoquée par les diktats de la société...
Aomine rampa jusqu'à son siège sans demander son reste et il se mit en PLS... mains sur la tête, recroquevillé en position foetale. Il avait beau jouer les durs, Aomine n'en restait pas moins un grand enfant, effrayé à l'idée que sa vie puisse s'achever prématurément.
Et Kagami, dans un geste d'abnégation ultime, caressa doucement le bras d'Aomine pour l'apaiser. Surpris, le brun tourna la tête vers lui et le fixa timidement. Puis sans un mot, Kagami prit la main du brun, sans attendre son accord... Simplement dans le but de le rassurer... et de lui montrer qu'il était là. Le tigre plongea dans le regard bleu nuit d'Aomine et il le soutint, sans s'en détourner...
Et comme sur le terrain, la magie opéra à nouveau entre eux. Ce simple geste suffit à soulager les craintes d'Aomine... et il s'accrocha au regard de Kagami comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage. Le roux leva alors une main vers le visage d'Aomine et il la posa doucement sur sa joue, la caressant délicatement. Et alors que leurs lèvres allaient se sceller en un baiser...
« Hmmm... Mine-chine, tu sens bon le sucre... Ca me donne envie de te lécher... partout... » Fit une voix familière.
Et en moins de temps qu'il n'en fallait pour dure « Nerunerune », une énorme tête se glissa entre eux, arrachant une cri de stupeur à Kagami.
La bulle de coton se brisa...
Dire qu'ils allaient s'embrasser...
« Mukkun ! Retourne t'asseoir, c'est dangereux ! » Le rappela à l'ordre Momoi.
« Mais euuuh... » Pesta le violet, avant de retourner à sa place.
Et l'avion se stabilisa... et Aomine se tourna à nouveau de son côté, ignorant Kagami. Kagami fit donc de même, sans reparler à Aomine pendant le reste du trajet.
L'avion arriva finalement à bon port, à l'heure, sans incident majeur à signaler.
Et la première chose qui les frappa fut l'éblouissant soleil qui éclairait l'île.
La GoM se rendit donc le cœur léger jusqu'au comptoir où ils devaient récupérer leurs valises.
Malheureusement...
Une des valises de Kise restait introuvable. Adieu produits de luxe hors de prix ! Adieu marques françaises si raffinées ! Quant à l'unique valise de Murasakibara, elle était également aux abonnés absents. Remarquez que ça n'aurait pas dérangé Aomine qu'on perde la sienne, parce de toute façon « devoir rester à poil, ça ne me gêne pas, moi j'ai rien à cacher. » Et tant pis pour les autres. Kagami déplora donc profondément que la valise d'Aomine soit arrivée saine et saine... parce que cette histoire de piercing continuait à le turlupiner...
Heureusement...
Momoi répliqua que si Aomine tenait tant que cela à se pavaner aussi nu que le jour de sa naissance, il y avait une petite crique naturiste non loin de là où ils étaient censés être hébergés... Comment le savait-elle ? Et bien tout simplement parce qu'Akashi lui avait fait l'honneur d'être la seule à qui il avait divulgué l'emplacement de leur camp... En tous les cas, cette information ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd... Kagami fut tout ouïe !
…. Quant à Kise, il pleurnichait à présent chaudement sur l'épaule de Midorima, qui regretta de ne pas avoir amené de parapluie et argua que, de toute façon, s'ils avaient la poisse, c'était uniquement « parce qu'on m'a confisqué mon objet du jour à la douane ! »
Murasakibara, de son côté, était dans une telle rage qu'il failli rejouer le générique de « l'Attaque des Titans » dans l'aéroport.
Mais par un coup de chance inespérée, il s'avéra que la valise du géant était simplement restée coincée dans la soute et grâce au sens des négociations légendaire d'Akashi, Murasakibara fut en mesure de récupérer son bien. Et après une rapide vérification pour s'assurer qu'il ne manquait pas un seul bonbon, la bande se rendit jusqu'au point de départ des bus. Or, Akashi, le chef d'expédition, leur apprit que l'endroit où ils se rendaient était situé à l'écart, dans un espace privé et que, par conséquent, il n'y avait qu'une seule navette par jour pour y aller. Autant dire qu'il ne fallait absolument pas la rater...
… Ce qui manqua de se produire. Et ce que Midorima ne manqua pas de mettre, une fois de plus, sur le compte de son objet fétiche lâchement arraché à son giron !
Et voici que ce troupeau coloré se lança à vive allure dans une course poursuite effrénée avec l'autocar sensé les déposer au bon endroit. Par je ne sais quel miracle tout droit sorti d'une fiction du samedi après-midi sur M6, les jeunes parvinrent à rattraper leur navette et ils grimpèrent tous dedans, essoufflés, mais heureux. Bon, sauf Kise qui, dans la précipitation, avait encore paumé une valise de plus... Heureusement qu'il en avait pris trois au départ hein... 30% de réussite, ce n'est déjà pas si mal...
Cependant, leur répit fut de bien courte durée, parce que lorsque Midorima insista pour recompter ses charmantes têtes (faussement) blondes, il réalisa avec horreur qu'il en manquait une à l'appel.
« KEVIN ! »
…. Ou plutôt...
...Kuroko...
Encore.
Et toujours !
Philosophe, le petit fantôme était resté sur le pas de l'aéroport, milkshake vanille à la main.
« Au moins cette fois, ils ne m'ont pas oublié avant de prendre l'avion. Ils s'améliorent. »
Bon bah, il n'avait plus qu'à attendre qu'ils se rendent compte de sa disparition et qu'ils reviennent le chercher...
Si toutefois, ils y parvenaient avant la tombée de la nuit...
… Et ce fut justement à la tombée de la nuit, qu'épuisés par toutes leurs péripéties et le fait d'avoir dû rebrousser chemin pour aller chercher Kuroko, plus le combo stop en camion de routier sans climatisation par près de trente cinq degrés à l'ombre, ils parvinrent finalement à destination. Les derniers kilomètres avaient été particulièrement périlleux et difficiles, puisqu'ils n'avaient pas trouvé d'autre moyen de transport qu'un vieux tacot, conduit par un pêcheur encore plus vieux.
Tacot... pêcheur...
Des dizaines de poulpes étaient chargés dans la remorque de la camionnette où avaient pris place les Miracles...
Et par cette chaleur, l'odeur était irrespirable...
Momoi et Kise crièrent.
Aomine dit que ça lui rappelait des hentai toutes ces tentacules et Murasakibara s'en moqua. Ca ne l'empêcha pas de dévorer ses confiseries.
Le soleil s'était couché il y avait une vingtaine de minutes et leurs estomacs commençaient à crier famine.
Heureusement, Akashi, qui savait motiver ses soldats, leur promit un délicieux repas chaud (surtout pas composé de fruits de mers...), en leur confiant que l'hôtel donnait sur une plage préservée, quasi déserte et sans vis-à-vis. Il suffisait d'ouvrir la porte pour avoir les pieds dans le sable. C'était donc dans ce cadre privilégié qu'ils allaient passer leurs courtes vacances et Akashi avait tenu à garder la surprise jusqu'au bout. Apparemment, cet hôtel était la dernière acquisition immobilière en date de son père. Il n'avait pas encore été réhabilité et donc, personne ne l'avait encore testé. Akashi s'était donc proposé de faire en avant-première et de faire un retour précis à son père sur les améliorations et autres travaux à mener. C'était donc une excellente opportunité pour se rendre utile, tout en conciliant l'utile à l'agréable.
Sauf qu'en arrivant devant le bâtiment en question, la seule et unique bonne surprise qui fut au rendez-vous était que, vu de l'extérieur tout du moins, la bâtisse ne semblait pas délabrée...
...En revanche, ce qui était nettement moins plaisant...
C'était les néons roses et bleus criards qui clignotaient fiévreusement sur la façade du bâtiment, éclairant la silhouette d'une pin-up aux jambes relevées de manière équivoque. Les lumières agressives avaient de quoi rendre un aveugle épileptique... Et comme si cela ne suffisait pas, on pouvait encore lire très clairement l'ancien nom de l'établissement (ne laissait plus aucun doute quant à sa nature sulfureuse...) : « Sodome et Gomorhe ».
Les habitués de clubs échangistes ou libertins, apprécieront...
« Heu Akashi... ton daron nous a invités à dormir dans un club de strip tease... ? » Lança Aomine, surpris... en bien ! « Haaaan j'y crois pas, comment c'est trop cool ! »
Enfin... pour être exact, c'était plutôt un Love Hotel, dans la plus pure tradition de ceux-ci.
« Hmm... on dirait une sucette géante avec toutes ces couleurs vives... » Trancha Murasakibara, l'écume aux lèvres et le ventre vide.
Et le pauvre Akashi avait beau lire et relire sa carte, pas de doute possible, c'était bien là !
Là qu'ils allaient passer tout leur séjour !
L'héritier ne savait plus où se mettre !
LA DECEPTION... !
…. Enfin pas pour tout le monde, puisqu'Aomine était déjà en train de prendre des photos avait toute la fierté qui le caractérisait avant l'exécution d'un mauvais coup...
« Baaaahh... on n'a qu'à entrer, moi j'suis trop naze pour faire demi-tour, de toute façon... » Abdiqua Kagami, du sable plein des baskets.
« Je suis d'accord avec Kagami. Le centre ville se trouve beaucoup trop loin et nous sommes tous exténués et affamés. De plus, en cette saison, tous les hôtels de la région doivent afficher complets. Mieux vaut donc dormir ici ce soir et décider ensemble de ce que nous ferons demain, à tête reposée. » Exposa sagement Midorima.
« Oui et puis, si ça se trouve, c'est pas si terrible que ça à l'intérieur ! » Essaya de (se) rassurer Kise.
Ah.
Aha.
S'ils savaient, les pauvres...
En vérité, c'était encore PIRE dedans...
Ils n'avaient encore rien vu...
Et voilà ! C'est tout pout ce premier chapitre !
Si vous avez survécu jusque là, quelques explications s'imposent...
Tout d'abord, merci d'être resté jusque là. Je tiens à préciser que cette fic sera courte, pas plus de deux ou trois chapitres. Pas folle la guêpe, c'est pour ça que je ne les ai faits partir que quatre jours dans l'histoire... pour éviter que ça traîne en longueur ! Comme je vous le disais en début de chapitre, ça ne devait être qu'un one shot, mais comme bien souvent avec moi, c'est parti en cacahuète total ! Je me suis laissée porter par l'inspiration et mon imagination, pas toujours du meilleur goût, ce qui a donné ce cocktail explosif !
Pour la petite histoire, je suis passée par pas mal de stades avant de me décider à écrire cette fic... Il y a de cela deux jours, j'ai eu l'idée directrice suivante : "Aomine a un piercing sur une partie de son corps et c'est un secret." Je me suis dit que bien souvent, plus une intringue est simple et sans fioriture et plus elle est efficace. Je me suis donc lancée à corps perdu dans l'écriture de ce chapitre ! Au départ, c'était censé être du "WakaAo", puis, je me suis rendue compte que cette histoire était finalement plus adaptée à du "KagaAo"... Ce n'est donc que partie remise, car je tiens ABSOLUMENT à écrire un jour un véritable Wakamatsu x Aomine !
Ensuite, même si le récit se focalise sur Aomine et (surtout) Kagami, au début, dans ma tête, il n'était sensé se concentrer sur eux. La GoM ne devait y faire qu'une rapide et anecdotique apparition... et on voit ce que ça a donné, hein... Voilà, voilà... c'est heu, comment dire...? Ce sont les aléas de la fanfiction. Hmm... oui, c'est ça, on va dire que c'est ça... mouiii...
GoM en roue libre x KagaAo...
Et c'est pas fini, c'est moi qui vous le dis !
Ca fait du bien de se lâcher et j'en avais besoin !
Alors fatalement, j'ai été obligée de forcir le trait de certains personnages et j'espère que leurs fans m'en excuseront, c'est fait avec tout le respect et la gentillesse possibles, promis ;) (et Kise, je te LOVE, ok ? Mais j'aime tellement faire de toi ma victime. Et Midorima aussi. Encore plus, même) Mais je préfère tout de même, prévenir au cas où ça ne serait pas assez évident pour tout le monde... Le btu de cette fic n'est pas d'offenser quelqu'un, non, surtout pas ! Je veux juste vous filer la banane ! Alors forcément, ça passera ici par un Kuroko "troll", un Aomine "cochon", un Kagami "concon", un Kise un peu "pleurnichard" et Midorima "gardien de prison".
Celles qui ont l'habitude de me lire auront sans doute décelés de ci, de là quelques easter eggs/références... mais c'est plus fort que moi, j'ai pas pu m'en empêcher...!
Pardon. Déso, pas déso...
A part ça... j'ai le sentiment que le début du chapitre est en décallage TOTAL avec le reste, beaucoup moins sérieux... hmm... mais pour ça non plus, je ne m'excuse pas ! ^^
Pour terminer, (parce que waaaah c'est un long "blabla" de fin de chapitre !) je dirai que cette fic est un peu la "jumelle maléfique" de "Magical Dick", dans le sens où cette fois, je voulais m'essayer à une inversion des rôles ! Je souhaitais voir ce qui se passait avec un Kagami amoureux et un Aomine "indifférent" (enfin, inaccessible, du moins dans un premier temps) et croyez-moi, ça a été riche d'enseignements !
Bref, je ne vous spoile pas la suite et je vais m'arrêter là pour ce soir... La suite sera certainement postée demain ou lundi, selon vos retours et mon inspiration.
Comme d'habitude, n'hésitez pas à me laisser un petit coucou. Ca fait toujours plaisir et ça peut me donner d'autres idées/orientations pour le prochain chapitre ! En espérant que ce joyeux foutoir vous ait plu...
P.S. : Oui, l'image de couv' représente bien le TORSE d'Aomine. Ne me remerciez pas, c'est gratuit. Plaisir d'offrir, joie de recevoir.
Bisou tout plein !
