Coucou à tous !
Me revoilà, encore, avec une nouvelle fiction. Mais celle-ci ne contiendra que 8 chapitres. 4 sont déjà écrits, et si je voulais tout d'abord attendre d'avoir fini de l'écrire pour commencer à la publier, j'ai tout de même décidé de publier le premier chapitre pour voir si cela pouvait plaire à certains (alors n'hésitez pas à reviewer !)
Pour mes lecteurs anciens: je sais que je n'ai pas updaté Le Départ des Sombrals et Learn To Love depuis un temps monstre, mais quelques événements pas très joyeux sont arrivés, et j'ai eu des décès dans mes proches, ce qui, forcément, m'a totalement coupé dans l'envie d'écrire ou de traduire.
Mais ce chapitre des Doubles Faces étant déjà écrit, je peux le publier, pour un peu recommencer à me reconnecter à FF, et pour me replonger dans mes écrits en pause. (Sachant que le chapitre de LDDS est écrit de moitié, et celui de Learn To Love traduit au 3/4).
Voilà, ceci est une petite fiction sans prétention, qui ne tient pas compte du tome 7, vu que la guerre a duré bien plus longtemps... et que... les personnages ont tissé des liens bien différents ;)
J'espère que ça plaira à certains, et je vous préviens tout de suite, le chapitre 2 peut n'arriver que dans longtemps, si j'estime ne pas écrire les 4 derniers chapitres assez vite.
(Je n'ai pas de bêta pour cette histoire, je m'excuse d'avance si des fautes sont toujours présentes !)
Disclaimer: JKR est notre reine à tous.
I- L'envers du décor
Le soleil frappait maintenant avec force sur la façade partiellement brûlée du Ministère de la Magie.
Elle non plus, ils ne l'avaient pas rénovée. Des feuilles caramels voletaient ci et là dans le vent d'automne. Il commençait à faire frais maintenant. Mais le soleil ne paraissait pas vouloir pâlir, et sa chaleur brûlait le dos d'Harry qui se tenait immobile. A ses côtés, Ron et Hermione ne pipaient mot. Elle balançait sa tête de droite à gauche, doucement mais sûrement. Ses yeux mis-clos ne laissaient entrevoir que deux minces pupilles chocolats. Elle murmurait une litanie de mot sans fin, et Ron finit par murmurer :
- C'est bon 'Mione, tu le connais ton discours, maintenant.
La concernée passa ses doigts dans ses cheveux bruns coupés courts, grossièrement. Elle attendait qu'ils repoussent, maintenant. Elle avait refusé de s'appliquer un sort de repousse. Non, disait-elle, ils repousseraient, et à la façon moldue.
Elle faisait beaucoup de chose à la façon moldue, maintenant.
- On ne change pas une équipe qui gagne, Ron, murmura Harry, son buste toujours aussi immobile.
Ron renifla et tourna sa tête vers le large bâtiment qui se tenait devant eux. Il renifla de plus belle et croisa ses doigts dans les larges poches qui ornaient son manteau noir. Puis, laissant un échapper un souffle d'air, il détendit son corps dans son ensemble, comme il avait l'habitude de faire avant chaque combat.
- Il faut y aller, on ne peut pas se permettre d'arriver en retard, souffla le rouquin, l'air maussade.
Harry s'ébroua, un air neutre sur le visage, et présenta son bras droit à Hermione, qui s'en empara comme d'une bouée de secours. La jeune femme jeta un œil inquiet au dessus de son épaule, rencontrant le visage de Ron, qu'il s'appliqua à rendre serein.
- Je suis là 'Mione, j'assure tes arrières. 'Ry est là aussi. On a répété cette mascarade de nombreuses fois. N'oublie juste pas : tu trouves Georges dans le public, et tu le fixes. Tu ne regardes personne d'autre, d'accord ? Georges, tu trouves Georges. Et tout ira bien.
La jeune femme hocha la tête, se recomposant un visage calme, alors que ses pensées tourbillonnaient avec force dans sa tête. Elle lissa dans un geste inconscient le bas de sa parka beige. Son doigt s'enroula autour d'un cordon qui servait à resserrer l'habit sur ses hanches. Puis, d'un seul coup, elle jeta un coup d'œil à Harry qui fit de même, et d'un commun accord, ils se mirent à marcher vers le bâtiment noirâtre qui se tenait devant eux.
Harry posa sa main contre le mur brûlé, et une porte apparut brusquement. Il la poussa sans effort, et, lâchant le bras d'Hermione un instant, s'y engouffra en premier. Il déboucha sur une petite pièce aux murs gris dans laquelle se trouvaient quelques Aurors et Tireurs de baguettes élites. Harry attendit qu'Hermione passe à son tour la porte, puis récupéra son bras. Les trois acolytes saluèrent tour à tour ceux qui étaient là pour les protéger d'une hypothétique attaque, durant toute la cérémonie qui allait se dérouler.
Mais Harry savait bien qu'ils ne risquaient plus rien.
- Tu me passerais le sel, Luna, s'il-te-plaît ?
La blonde leva un œil par dessus son journal qu'elle lisait, une fois n'est pas coutume, à l'endroit. Elle chercha du regard ce qu'on lui demandait, puis se leva vivement, attrapant d'une main la salière, qu'elle remit dans celle tendue de Draco.
- Il est dit qu'ils vont recevoir la médaille du mérite, annonça Luna, platement.
Draco ricana, secouant la tête de droite à gauche. Il sala prudemment la préparation qui se tenait devant lui, sur les fourneaux.
- Je suis sûr que ça va leur plaire. Je me demande encore comment Ron réussit à ne pas exploser durant ces parades grossières.
Luna haussa les épaules, et continua de lire le journal. Puis, brusquement, elle plia le papier en quatre, et le balança sur un des multiples plans de travail qui occupaient la grande cuisine.
- Je vais reprendre le Chicaneur, tu sais.
Draco ne réagit pas, sa main remuant toujours sa mixture, avec une constance digne des grands maîtres de potions. Il y eut un long silence tranquille, puis l'héritier Malfoy répondit :
- C'est une bonne idée.
Luna sauta sur ses pieds et embrassa chastement la joue de son ami.
- J'étais sûre que tu allais dire ça.
Puis elle sortit de la pièce en gambadant joyeusement.
Draco n'avait pas quitté des yeux son repas, et un léger sourire flottait maintenant sur ses lèvres.
- … Et c'est donc avec joie que je vous annonce la venue de nos trois héros du monde sorcier. Vous les attendez tous, et les voici. J'ai nommé, Hermione Granger, Ron Weasley, eeeeeet Harry Potter !
Un tonnerre d'applaudissement retentit dans la salle qui jouxtait les coulisses. Dans celles-ci se trouvaient les trois amis, qui, l'air nonchalant, n'en menait pas vraiment large.
- Conneries, grommela Ron, à l'entente de l'annonce du présentateur.
- Ron, le prévint Harry. Pas de ça ici.
Le rouquin grimaça mais hocha la tête. Derrière lui se trouvaient la dizaine de combattant qui étaient prêts à mourir pour eux. Du moins, sur le papier.
Harry craqua son cou, puis s'engagea dans l'escalier qui menait à l'estrade, Hermione accrochée à son bras, Ron sur ses talons.
Un grondement retentit lorsqu'ils arrivèrent sur le plateau de bois, signe que le public les avaient bien aperçus. Le masque d'Harry bien en place, celui-ci leva son bras inoccupé et salua la foule, sans qu'un sourire ne transperce son visage dénué d'émotions. Ses deux amis se contentèrent d'un discret salut de la tête.
Les yeux d'Hermione fouillaient avec hâte le public qui se trouvait devant elle. Des yeux admirateurs la fixait, mais elle ne cherchait qu'une tête rousse, aux yeux un peu moins rieurs qu'autrefois, mais dans lesquels se lisait toujours cette touche de malice. Elle trouva enfin Georges, les bras croisés, appuyé contre un pilier, son visage neutre, mais dont les yeux bleus étaient braqués avec force sur le visage de la jeune femme. D'un seul coup, elle se sentit apaisée. Elle ne quitta pas des yeux le visage de l'homme où s'étalait une large cicatrice. Même lorsqu'Harry prit la parole, ses yeux étaient vissés sur le rouquin, qui lui renvoyait son regard avec force.
Calme-toi. Je suis là.
C'était le message qu'il lui envoyait, et elle le recevait parfaitement.
Et Harry parlait...
- Aujourd'hui, nous sommes le 13 septembre 2001. Il y a un an (1), la guerre contre Voldemort -un frisson collectif prit l'ensemble de la salle à la mention du nom- et ses sbires prenait brusquement fin. C'est grâce au courage de nombreuses personnes que...
- Il ne parlera pas de Snape, murmura Pansy, sa tête posée sur l'épaule de Draco.
Ils étaient tous deux enchevêtrés dans une large couverture cousue par Molly Weasley, sur l'un des canapés du grand salon.
- Je sais, répondit Draco sur le même ton.
- Pour nous, je comprends. Et encore... Enfin, pour Snape... j'aurais pensé qu'il aurait été plus accepté, pour tous ses sacrifices.
- Il est mort, c'est vrai, répondit Draco en lissant du bout des doigts les cheveux de sa meilleure-amie, et en héros. Mais dans un sens, il a tué Dumbledore. Ça, la communauté sorcière ne pourra pas lui pardonner.
- … Et c'est pourquoi, au nom de la communauté sorcière, nous vous attribuons la médaille du mérite, ainsi que l'Ordre de Merlin, première classe.
Le sorcier au ventre rebondi , à la moustache luisante de sueur et au crâne dégarni piaillait de contentement en faisant signe à quelques porteurs d'amener les médailles citées.
Harry affichait un faux sourire, tandis que Ron et Hermione jouaient les étonnés. Des ornements dorés apparurent bientôt sur des coussinets de velours, et Harry se promit de faire fondre ses médailles dès que le temps lui permettrait.
On lui accrocha les bijoux et les récompenses sur sa cape bleue marine, gestes imités pour Ron et Hermione, et bientôt, les trois amis purent retourner dans les coulisses, sous les applaudissements, et les hourras émotifs de la salle.
Harry s'accrocha avec force à l'épaule de son meilleur-ami, sentant ses jambes se dérober sous lui.
Le roux réagit immédiatement. Il entoura les hanches du brun de son bras, et le soutînt tandis qu'ils s'enfonçaient plus loin dans les espaces fermés et protégés qu'offraient les salles jouxtant les coulisses. Hermione était passée devant, son instinct de protection envers son meilleur ami s'étant réveillé. Elle forçait le passage devant quelques curieux qui sortaient des couloirs adjacents pour tenter d'apercevoir les trois héros.
D'un seul coup, les gens s'effacèrent lorsqu'une grande silhouette déboula dans le couloir, aux côtés d'Hermione, qui, par réflexe, plaqua sa baguette contre la jugulaire du nouveau venu sans que celui-ci n'ait la moindre chance de répliquer. L'homme leva les mains en l'air.
- Oh, oh, on se calme 'Mione. C'est moi, s'exclama Georges.
Hermione cligna des yeux et rangea sa baguette en rougissant légèrement, gênée. Elle n'aimait pas montrer aux autres qu'elle était toujours sur le qui-vive.
Le rouquin glissa sa main dans celle de la jeune femme, et à deux, ils repoussèrent facilement les curieux. Puis, lorsqu'ils arrivèrent devant la pièce qui leur était réservée, Georges se détacha d'Hermione pour aider son frère à asseoir Harry dans un coin de la pièce. Le brun agrippa sa tête avec force, ses yeux fermés au possible, et son souffle haché résonnant furieusement dans la pièce silencieuse.
- Il faut le ramener à la maison. Drake s'en occupera, là bas, murmura Ron, accroupi devant son meilleur-ami, sa main, réconfortante, posée sur l'épaule de celui-ci.
- On ne peut pas Ron, pas encore. Il nous faut aller parler au monde, souffla Hermione, sa main ayant retrouvée sa place initiale, à savoir dans celle de son homme.
- Conneries. Je ne les laisse pas approcher Harry alors qu'il est dans cet état, grommela Ron.
Mais Harry parût se calmer, et il tapota doucement la main posée sur son épaule. S'essuyant son front moite à l'aide du dos de sa main, il releva la tête pour braquer ses yeux dans ceux de son vis-à-vis.
- Je vais tenir, Ron. On a bientôt fini, et après on rentre. Je vais tenir.
- Mais 'Ry... Tu as vu l'état dans lequ-
- Je vais tenir, Ron. Draco recollera mes morceaux, dans le pire des cas.
Ron leva les yeux au ciel, agacé par le manque de prudence de son ami. Au vu de son état, Harry n'allait pas tenir plus de quelques heures avant de tomber dans un passage de crise de panique. Et si Draco n'était pas là pour le calmer, cela pouvait tourner au désastre.
Le roux se releva, tapotant la tête de son ami en grommelant :
- Ouais, mais en attendant, qui c'est qui devra les lui amener dans un papier cadeaux ? C'est tonton Ronny.
Harry esquissa un sourire devant la bêtise de son ami et attrapa la main qu'on lui tendait. Il se remit sur pied, sa crise éloignée. Mais tous savaient qu'elle n'était pas loin, et qu'elle attendait le pire des moments pour ressurgir et attirer Harry dans les ténèbres.
- Tu aurais dû y aller. Cela va forcément mal finir.
Draco jeta un œil désabusé au dessus du livre qu'il lisait tranquillement, dans un transat sur le terrasse ensoleillée. Ginny se tenait devant lui, un tournevis dans la main gauche et trois cercles de Quidditch miniaturés entourant son épaule. Elle avait attaché ses longs cheveux roux dans une queue de cheval lâche et son beau visage était maculé de terre. Draco prit le temps de plier le coin de sa page et le referma doucement, croisant ses mains pâles sur ses genoux.
- Pas forcément.
- Drake...
Le jeune homme soupira. Il rangea de côté sa mauvaise fois et hocha la tête :
- Je sais Gin'. Mais que veux-tu que j'y fasse. Je ne pouvais pas y aller. D'une part ça n'aurait pas du tout collé avec l'image que l'on veut leur donner. D'autre part, Harry m'aurait assassiné si j'avais débarqué. Lui, et tous ces connards de sorciers aux idées extrêmes qui refusent de voir mon implication de leur côté pendant la guerre.
Draco balança la tête en arrière de son siège, regardant avec haine les nuages innocents qui passaient au dessus de lui sans même se préoccuper des maux de la terre. Il soupira fortement, et ramena son attention sur la rousse qui, d'un coup de baguette, avait métamorphosé quelques cailloux qui se trouvaient au bord de la terrasse, en clous à l'aspect solide. Elle tendit le marteau, qu'elle avait apporté, à Draco, qui, après un moment d'hésitation, l'attrapa, l'air sceptique. Elle n'imaginait quand même pas que lui, Draco Malfoy, allait se mettre à planter des clous maintenant, alors qu'il était tranquille sur son transat ?
- Viens m'aider.
Ah, et bien si, elle avait osé.
- J'ai toujours su que vous étiez un jeune homme de confiance, Monsieur Potter, roucoula une femme aux cheveux carmins, couleur qui se retrouvait sur ses lèvres et sur une grande partie de son cou.
Harry s'empêcha de jeter un regard désabusé en direction de la femme. Il ne la connaissait pas, mais il détestait les personnes dans son genre qui flattaient les plus connus dans l'espoir de se les mettre dans leur poche.
Un sourire froid et poli sur le visage, il s'obligea à baiser la main que la vieille femme lui tendait, se promettant par la suite de se laver la bouche avant toute chose -et donc avant même de réclamer son dû à Draco-.
Changeant de vis-à-vis, il tomba nez-à-nez avec un Cornelius Fudge qui ne paraissait pas très à l'aise. Et il avait de quoi. Tout ce qu'il avait réussi pendant son court mandat avait été d'aggraver le quotidien de la vie des sorciers britanniques durant les années de terreur.
Le poing qu'Harry tenait serré dans une poche de sa cape le démangea, et l'image d'un Fudge au nez ensanglanté épinglé au mur fit une brusque apparition dans son esprit. Mais le brun se sermonna. En plus de devoir nettoyer sa bouche, il devrait aussi nettoyer le sang sur sa main. Autant éviter cela.
Sans plus de cérémonie, Harry se détourna de l'ancien ministre de la magie et fit quelque part dans la salle, feignant de ne pas voir les œillades aguichantes de quelques femmes -célibataires, ou non, comme le prouvait cette femme accrochée au bras de son mari et qui ne se privait pas de reluquer sans gêne le jeune brun- et hommes, même si ceux-ci se faisaient plus discrets, à cause du manque de reconnaissance qu'avait la société sorcière pour les couples homosexuels.
Ils avaient qu'à faire tous comme Harry et Draco. Se marier en secret, et puis vivre en marge de la société. Ils y arrivaient, et étaient très bien comme ça, alors n'importe quel idiot pouvait s'y mettre à son tour.
Harry s'arracha de ses pensées lorsqu'il heurta une femme minuscule, dont la tête était recouverte d'un large chapeau noir. Il allait s'excuser et partir en direction des balcons qui lui offraient une retraite bien méritée, mais la femme au chapeau se tourna vers lui, et lui offrit un petit sourire triste et quelque peu gêné.
- Monsieur Potter ? Enchantée, je suis Madeleine Crivey, la mère de Colin. Il m'a beaucoup parlé de vous, vous savez ?
- Tu sais si les familles des victimes sont venues ?
Draco essuya la sueur sur son front tandis qu'il s'affairait à clouer fermement l'un des cercles de Quidditch dans lesquels on marquait des points. Il avait rendu sa taille initiale à l'accessoire, et celui-ci pesait son poids. Le blond se tenait sur son balai dans les airs, en équilibre, sa baguette et des clous dans la bouche, un marteau dans une main, et sa deuxième main tenant dans une forte poigne le cercle métallique. Il prit le temps de planter un nouveau clou puis testa la solidité de ce qu'il venait d'accrocher. Rien ne bougea, alors le blond rejoignit la terre ferme avec un sourire de contentement. Il recracha les quelques clous qui lui restaient dans la bouche et rangea sa baguette pour répondre à Pansy qui venait d'ouvrir la bouche. Ginny, allongée à ses côtés dans l'herbe qui jouxtait le petit terrain de Quidditch privé qu'ils avaient construit, avait ses bras sur son visage, et paraissait dormir. Mais Draco savait qu'elle écoutait avec attention la conversation qui allait se tenir.
- Oui, la plupart ont été conviés. Peu viendront, j'imagine. Cela ne fait qu'un an, personne ne veut se remémorer ce qu'ils ont perdus en public. Meda n'est pas venue. Elle s'occupe de Teddy. De toute façon, elle déteste de près ou de loin tout ce qui se rapproche à la société sorcière actuelle alors elle ne serait jamais sortie. Sauf si Harry lui avait expressément demandé, je pense. Très peu de parents d'anciens de Poudlard n'auront fait le déplacement. Peut-être quelques parents de nés-moldus, je ne sais pas. Beaucoup ne veulent pas venir, d'une part parce qu'ils ont perdu la seule chose qui les rapprochait du monde sorcier. D'autre part, parce que c'est ce même monde sorcier qui leur est étranger qui leur a pris leur gosse.
Draco s'arrêta là, regardant autour de lui le magnifique paysage de fin d'été qui s'offrait à lui. Des champs et des forets à perte de vue. Un calme, une tranquillité méritée qu'ils avaient tant rêvé.
- Ma famille n'est pas venue non plus. Sauf Georges, pour 'Mione. Mes parents sont allés passer le week end chez Bill et Fleur, au cottage. Cela fait un an aujourd'hui que... -sa voix s'étouffa, et elle se racla la gorge, tandis que Pansy posait une main apaisante sur son ventre- que Fred est mort. Mes parents ne sont pas capables de passer ce jour tous les deux. Alors ils vont là-bas et en profitent pour voir Victoire.
Sur ces mots, elle se redressa et se frotta les yeux, éblouie par le soleil. Elle jeta un œil approbateur aux trois cercles que Draco avait fixés et le remercia. Puis, elle se leva en enlevant la main de Pansy qui se trouvait sur son ventre en lui offrant un petit sourire.
- Je vais chercher Alicia. Maintenant que tout est fixé, on va pouvoir s'entraîner en bonne et due forme au Quidditch.
C'était comme si un film transparent s'était déposé délicatement sur ses yeux. Mais Harry n'arrivait pas à l'enlever, et il titubait parmi les invités, dans l'espoir d'atteindre les balcons qui menaient au dehors. Il avait besoin d'air. Maintenant. Immédiatement.
Un serveur lui proposa une coupe d'un liquide à bulle pour lequel il ne prit même pas le temps d'en identifier la nature. Il déclina d'un geste brusque et voulut contourner le plateau d'argent que portait le serveur.
Ses yeux brouillés, et sa tête pleine de pensées toutes aussi morbides les unes que les autres le déstabilisèrent, et il se sentit tomber sans même essayer d'esquisser un geste pour se stabiliser.
Deux puissantes mains l'attrapèrent par dessous les aisselles et le remirent sur pieds brusquement. Un bras musclé entoura sa taille et l'emmena avec force au dehors. Harry s'emplit les poumons de l'air frais de la nuit qui allait tomber. Puis, il tourna la tête vers son sauveur qui le regardait de ses yeux gris, si particuliers, inquiets.
Yeux gris ?
- D-Draco ?
- Chut, imbécile, je n'ai pas pris la peine de mettre un glamour pour que tu gueules à tout va ma véritable identité !
- Tu n'es pas censé être là !
- Et tu n'es pas censé t'évanouir en plein milieu d'une cérémonie à ton honneur !
Harry bouda un instant, essayant de remettre en place ses idées, se régalant de la sensation du corps sculpté du blond contre le sien. Il s'apaisait, petit à petit, et remerciait Merlin que Draco ait pris l'initiative seul de venir à la cérémonie, malgré son horreur des foules.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu te mettes dans cet état ? Souffla Draco, qui s'éloigna un peu d'Harry pour ne pas que des intrus commencent à se poser des questions à propos de leur relation.
- Au départ, c'était tout simplement le... trop. Le tout, tu sais.
- Toujours aussi éloquent à ce que je vois, ricana doucement Draco en s'adossant au balcon, mais ses yeux fixés sur Harry témoignait de son envie de se rapprocher du brun.
Ce dernier le frappa à l'épaule en souriant légèrement et reprit :
- Mais ensuite c'est... Je-je viens de quitter la mère de Colin, à l'instant.
Harry vit le dos de Draco se raidir instantanément et il résista à l'envie de lui détendre les épaules. Il était en société. Il ne pouvait se permettre de tel geste s'ils voulaient garder leur tranquillité, et leur vie à deux.
Le blond se retourna et avisa l'homme en face de lui. Harry paraissait tourmenté, ses yeux verts luisaient faiblement à la lumière du soleil couchant. Son visage, plus pâle que jamais s'agitait de tics nerveux.
Draco ne mit pas longtemps à prendre une décision.
- Prends tes affaires si tu en avais. Récupère 'Mione, Georges et Ron. On s'en va.
- Mais Dra-
- On discute pas, si tu voyais ta tronche, on pourrait croire que tu viens de tomber nez-à-nez avec une portée de Basilic.
- Monsieur fait de l'esprit.
- Potter. Bouge.
Harry envoya un sourire malicieux bien que terne comparé à ceux qu'il pouvait faire habituellement, à Draco, et s'en fut sans un bruit dans la salle à l'atmosphère étouffante.
- Luna, appelle Neville. Pansy, aide nous ! S'exclama Draco lorsqu'ils déboulèrent dans l'entrée de la Villa.
Il tenait un Harry plus pâle que jamais dans ses bras. A ses côtés et derrière Georges, Hermione avait le regard hagard et Ron fixait sans discontinuer les doigts d'Harry qui se crispaient et décrispaient à une vitesse constante.
Quelques secondes plus tard, un grand brun baraqué débarquait dans l'entrée précédé par Pansy et Luna. Neville jura en voyant l'état de ses amis :
- Je vous avais dis qu'il fallait arrêter de les laisser aller là-bas. A chaque fois ils nous reviennent un peu plus massacrés.
- On le sait tous, et ce n'est pas le moment d'en faire une sonate, donc est-ce que tu pourrais nous aider ? Siffla Draco d'un ton menaçant.
Neville leva les yeux au ciel et attrapa un bras d'Harry pour répartir le poids que portait Draco.
Pansy s'approcha de Ron, et doucement lui agrippa le visage. Les yeux bleus de l'homme se fixèrent sur son vis-à-vis et il sembla reprendre peu à peu vie. Pansy prit les mains de Ron dans les siennes et le tira vers le salon. Tous suivirent.
- Est-ce que tu veux que j'appelle Suz', Ron ? Demanda Pansy doucement.
Le rouquin secoua la tête. Susan travaillait et ce n'était pas la peine de la déranger pour si peu. Il allait s'en remettre. Pansy acquiesça et le fit asseoir dans un fauteuil tandis que Luna revenait avec quelques tasses fumantes de chocolat chaud.
- C'est la tournée de bonne humeur pour tout le monde. Draco si tu ne la bois pas maintenant, je m'arrangerais pour que chaque liquide que tu avaleras par la suite se remplace par du chocolat.
Draco, qui envisageait de fuir cette boisson du diable -selon lui- en emportant Harry avec lui dans leur chambre, se ravisa brusquement. Luna pouvait être très maléfique lorsqu'il s'agissait de sortilège de vengeance.
Tous s'assirent dans les canapés qui se tenaient ci et là dans la pièce. Hermione ramena ses jambes contre elle et se colla à Georges qui l'entoura d'un bras.
Harry, dans le canapé en face d'eux, avait la tête tournée vers une fenêtre, et regardait d'un œil vide ce qu'il se passait au dehors. Draco attrapa deux tasses de chocolat et s'assit à coté de lui. Il lui fit tourner la tête et lui planta la tasse chaude entre ses mains.
Neville avait prit Luna par les épaules mais celle-ci s'était dégagée, et avait préféré s'asseoir directement sur l'homme. Il n'avait pas parût très surpris, signe qu'elle devait faire cela souvent.
Ron, assis à côté de Pansy qui lui tenait la main dans un geste réconfortant, leva la tête, les yeux toujours un peu troubles et demanda :
- Où est Gin' ?
- Elle est avec Alicia. Je crois qu'elles voulaient faire du Quidditch, Draco a fini de fixer les cerceaux, répondit Pansy avec un sourire dans la voix.
Ron acquiesça.
Un silence confortable s'installa parmi le petit groupe d'amis.
Tous étaient déchirés.
Certains plus que d'autres.
Mais Luna chantonnait, et buvait à petites gorgées son chocolat.
Et si Luna chantait, alors c'est que tout allait s'arranger.
N'oubliez pas, la review est l'espoir de l'auteur, c'est ce qui lui permet de continuer à écrire pour ses lecteurs ;)
A bientôt,
Sorcièrement vôtre,
Mylush
29/04/2017
