Oui en ce moment je suis productive ^^ Et donc après Avengers, Teen Wolf, Supernatural et cie, je m'attaque désormais à Sherlock Holmes (avec Robert Downey Jr et Jude Law).

J'espère que ça vous plaira, bonne lecture !


Première rencontre

Je venais de revenir il y avait peu d'Afghanistan. Ma jambe me faisait souffrir mais je devais la faire travailler afin qu'elle ne perde pas trop de sa force. Heureusement pour moi, il y avait ce parc fort agréable près de l'hôtel dans lequel je vivais depuis mon retour, en attendant de trouver un endroit à moi et qui conviendrait à ma petite pension. J'étais donc, ce jour là, un jeudi après-midi de l'année 1881 si je me souviens bien, en train de me promener dans ce parc. Il faisait beau et je marchais tranquillement, admirant comme à mon habitude le paysage pourtant devenu familier quand quelqu'un me percuta par derrière. Déséquilibré, je partis en avant. Je me serais surement mangé la poussière, si un bras fort ne m'avait retenu fermement par la taille. Dans un mouvement rapide et professionnel, je fus remis sur pieds et avant même de pouvoir remercier quiconque, un petit « Mes excuses, Docteur » parvint à mes oreilles, avant de voir une chevelure brune et décoiffée bondir comme un diable de derrière mon dos et partir en courant. Bientôt suivie par un petit groupe de quatre personnes à l'air fort peu engageant, jurant comme des charretiers à l'encontre de l'homme qui venait de leur filer entre les doigts. Les quatre hommes me dépassèrent, manquant au passage de me bousculer. Je restais un peu ahuri pendant quelques secondes avant de reprendre ma route.

Ce n'est qu'en rentrant dans ma chambre que cela me frappa. L'homme qui m'avait bousculé puis rattrapé, avait dit « Mes excuses, Docteur ». Comment avait-il su que j'étais Docteur ?

Cette question me trotta dans la tête tout le reste de la journée et même les jours d'après. Après tout, rien n'indiquait que j'étais médecin. Pas de signe distinctif. Mes vêtements étaient on ne peut plus commun. Cela m'intriguait au plus au point. Mais je fus rapidement interrompu dans mes interrogations par un télégramme de Scotland Yard. On me demandait de me dépêcher pour l'autopsie d'un corps. Je fu surpris de recevoir cette demande. Après tout, je revenais du front depuis peu et je n'avais pas encore vraiment cherché du travail, et tout d'un coup par miracle, ses messieurs de la police avaient besoin de mes services. Il fallait l'avouer, ce mystère était bien plus intriguant que « Mes excuses, Docteur» de ce jeune fripon.

Je me rendis donc, comme demandé à l'adresse indiquée, pour une autopsie. Je fus fort bien accueilli mais personne ne put répondre à ma question qui étais pourtant très simple : Pourquoi moi ?

Après m'avoir conduit dans la salle d'autopsie, on m'amena le corps. C'est à ce moment là qu'un inspecteur de police fit son entrée, accompagné d'un autre homme. Brun, plutôt petit mais fort bien bâtit.

« Bonjour Docteur. Inspecteur Lestrade. Je suis chargé de l'enquête, et voici… »

L'inspecteur fut interrompu par son accompagnateur, qui se pencha sur le cadavre avant de lui mordre l'orteil. Au passage, l'homme m'ignora royalement. Pas un regard, ni même un bonjour. Première impression : grossier personnage.

« Sherlock Holmes. » Finit l'inspecteur Lestrade en soupirant.

L'homme en question retira ses dents de l'orteil du mort et se recula en faisant une drôle de moue. Un peu comme un bébé venant de goûter à du citron. Holmes sortit une petite fiole de sa poche contenant un liquide blanc et en avala une gorgée.

« Bonjour. Finis-je par dire.

- Oui, oui. Marmonna t-il, tout en continuant à examiner le cadavre.

- Inspecteur, pourriez-vous me dire ce que je fais ici, si Monsieur Holmes s'occupe déjà d'examiner le corps…de manière peu orthodoxe. »

Je fronçais les sourcils. Holmes venait de renifler l'oreille du cadavre. Je lançais un petit regard à l'inspecteur Lestrade. Il haussa les épaules en signe d'incompréhension. Il ne comprenait pas plus que moi ce que faisait Holmes apparemment.

« Empoisonnement au cyanure. Vous devriez conclure à la même conclusion en autopsiant le corps.

- Pourquoi m'avoir fait venir, si… »

Holmes se redressa soudainement comme possédé et sortit de la pièce d'un pas conquérant.

« Désolé pour ça, Docteur. Monsieur Holmes est…Commença Lestrade.

- Gentlemen, hop hop hop, la scène de crime n'attend plus que nous. » Hurla Holmes à l'autre bout du couloir.

L'inspecteur soupira, tout en se pinçant le nez, avant de m'inviter d'un mouvement de main à passer devant.

J'ignore pourquoi je le suivis, après tout j'étais médecin, pas policier. Quoiqu'il en soit, quelques minutes plus tard, je me trouvais sur une scène de crime, entouré de policiers courants dans tous les sens. Au milieu d'eux, Holmes était calme et immobile. Ses yeux semblaient tout examiner dans les moindres détails. Il bougea finalement et s'approcha de Lestrade et moi.

« Thé ? »

Fut le seul mot qu'il prononça avant de se diriger hors de ma scène de crime. Pourquoi Lestrade et moi le suivîmes ? Aucune idée. Dans tous les cas, nous nous retrouvâmes, dix minutes plus tard en train de boire un thé à la terrasse d'un café.

« Holmes, pourriez-vous me dire ce que vous avez trouvé à la fin ! S'énerva un peu Lestrade.

- Le retour à la vie civile ne vous a pas été trop difficile, Docteur ? S'enquit Holmes.

- Je vous demande pardon ?

- Seriez-vous sourd, mon bon Docteur ? Demanda t-il, un sourire clairement moqueur sur le visage.

- Non, je ne suis pas sourd, Monsieur Holmes et oui je me suis bien fait à la vie civile, même si je ne sais absolument aucune idée de comment vous avez su que j'étais militaire.

- Retour d'Afghanistan il y a de cela deux mois maximum, pour cause de blessure à votre jambe. Sûrement une balle perdue ayant endommagé votre genou. Vous habitez depuis votre retour dans un hôtel de la rue Strand. Vous faîte chaque jour une petite promenade dans le parc où je vous ai malencontreusement bousculé la dernière fois.

- Me fileriez-vous, Monsieur Holmes ? » M'exclamais-je ahuri.

Il me regarda comme si j'étais un crétin qui ne comprenait rien à rien, avant de se lever comme offensé par mes paroles et de partir sans un mot. Seul trace de son passage, un petit papier qui avait dû tomber de sa poche et qui reposait désormais sur sa chaise.

« Est-il toujours comme ça ? Demandais-je à l'inspecteur.

- Malheureusement, oui. Répondit-il simplement en se massant les tempes. Je suis vraiment désolé pour tout ceci, Docteur. Monsieur Holmes est quelque peu…

- Dérangé ?

- Oui. Ecoutez, tout ceci doit vous paraître étrange, mais c'est lui-même qui a insisté pour que je vous engage comme médecin légiste.

- Pourquoi ? Il n'a clairement pas eu besoin de mon aide pour découvrir que le corps avait ingéré une quantité mortelle de cyanure.

- Je n'ai aucune idée de ce qui se passe dans la tête de Holmes et je préfère l'ignorer. Je n'ai accepté sa demande que pour qu'il soit plus facile à gérer. Il a traité d'imbéciles et d'incompétents, les trois médecins légistes qui vous ont précédés.

- Quel charmant gentilhomme. »

Nous finîmes notre thé en silence avant de nous séparer. En partant, je ramassais le papier qu'avait laissé tomber Holmes. Une annonce pour la location d'une chambre au

221B Backer Street. Le loyer était raisonnable. Je décidais d'aller y jeter un coup d'œil le lendemain.

Le jour suivant, je sortis me promener dans le parc comme chaque jour. La journée de la veille n'arrêtait pas de tourner dans ma tête. Ce Holmes était vraiment un personnage singulier. Et surtout particulièrement grossier. Je l'avais accusé de m'espionner, mais se pourrait-il qu'il ait tout simplement tout deviné en m'observant ? Non, cela ne pouvait être possible ! Personne ne pouvait être si…perspicace.

En sortant de l'hôtel, je croisais un vendeur de journaux. Je lui en achetais un. Le gros titre annonçait l'arrestation du meurtrier de Monsieur Smith. En dessous, la photo montrait l'inspecteur Lestrade arrêtant une femme. Derrière lui, une tête ébouriffée tournait le dos au photographe. Holmes. Il avait apparemment résolu le mystère.

Après avoir lu l'article, je refermais le journal et le coinçais sous mon bras. Mes mains trouvèrent le chemin de mes poches. Il faisait un peu frisquet ce jour là. Un bout de papier entra en contact avec ma main droite. Je le sortis. 221B Backer Street. Ce n'était pas trop loin.

J'avais pensé que la maison était bien plus proche, mais finalement au bout de presque une heure, j'étais arrivé à destination. A ma grande surprise, Holmes se trouvait sur le perron, plutôt bien vêtu et trépignant d'impatience.

« A vous voilà enfin ! S'était-il exclamé quand je fus arrivé à sa hauteur.

- En retard ? Mais… »

Je n'avais pu finir ma phrase que celui-ci m'entrainait déjà à sa suite dans le hall.

« Madame Hudson, voici le Docteur Watson. Veuillez l'excusez pour son retard, c'est un brave homme mais sa ponctualité laisse à désirer. Dit-il sur le ton de la confidence.

- Quoi ?

- Ce n'est pas grave, venez, suivez-moi. »

La dame disparut derrière une porte. Holmes la suivit. Je restais, là dans le hall, abasourdi. Je ne comprenais rien à la situation. Holmes revint sur ses pas et me regarda avec insistance.

« Vous ne voulez pas faire attendre la Dame plus longtemps, n'est-ce pas ?

- Seriez-vous en train de vous moquer de moi, Monsieur Holmes.

- Bien évidemment ! Quel serait l'intérêt autrement. »

Et il disparut de nouveau. Non mais quel toupet !

Je finis tout de même par bouger et retrouvais Madame Hudson et Holmes dans la cuisine. Elle me servit une tasse de thé et quelques biscuits secs.

« J'espère que vous vous plairez ici. Déclara Madame Hudson en débarrassant.

- Comment ?

- Venez, je vais vous faire faire le tour du propriétaire.» M'interrompit Holmes.

Me tirant par le bras, il me fit monter les escaliers menant au premier étage.

« Voilà, votre salle d'auscultation. La plaque indiquant que vous travaillez ici, sera bientôt installée sur le devant de la maison. Et ici…Expliqua t-il en sortant de la pièce…c'est votre chambre. Plutôt spacieuse ne trouvez-vous pas ?

- Pourquoi… »

Je respirais profondément. Holmes avait une capacité incroyable à me faire sortir de mes gonds.

« Pourquoi mes affaires sont-elles ici ?

- Je les ai fait déménager ici, voyons ! Ne posez pas des questions stupides !

- Stupides ? STUPIDES ! Monsieur Holmes, je ne vous connais pas…

- Si vous me connaissez, nous nous sommes rencontré hier, et avant hier. Me coupa-t-il.

- Oh non non non, ça ne suffit pas pour connaître quelqu'un ! Ecoutez-moi bien, je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux rien avoir à faire avec le grossier personnage que vous êtes ! Alors ramenez toutes mes affaires à mon hôtel et ne venez plus m'importuner.

- Malheureusement, votre chambre est déjà réservée par quelqu'un d'autre…

- Comment ?

- Vous êtes sûr que vous ne souffrez pas de problèmes auditifs ?

- Oui, mes oreilles vont parfaitement bien.

- Bien alors vous avez dû comprendre quand je disais que votre chambre avait déjà été retenu par une autre personne que vous. Mais de toute façon, à quoi vous servirait votre chambre d'hôtel, alors que vous habitez ici ?

- Je ne vis pas ici !

- Si vous avez signé ici. »

Holmes me tendit un papier. C'était un contrat de location et effectivement ma signature s'y trouvait.

« Auriez, par un hasard quelconque et tout à fait fortuit, un rapport avec cette mascarade ?

- Peut-être. » M'avait-il souri.

J'avais serré les poings et inspiré profondément. Cet homme était vraiment insupportable, sournois, vicieux, perfide et manipulateur. J'étais désormais convaincu qu'il avait tout manigancé depuis le début. Mais dans quel but ?

« Bienvenu chez vous. » Avait-il lancé avant de s'enfermer dans ce qui devait être sa chambre, ne me laissant pas le temps de lui dire ma façon de penser.

Et voilà comment j'ai rencontré Holmes et été obligé de vivre sous le même toit que lui.


Pour ceux qui se demandent ce qu'est le liquide que boit Sherlock lors de "l'autopsie", c'est tout simplement du Formol ^^