- Maman ?
- Oui Rose ?
- C'est quoi ce mot sur ton bras ? Je ne reconnais pas toutes les lettres. C'est toi qui l'as écrit ?

Hermione Granger-Weasley, regarda un instant les yeux de sa fille, hésitant à lui répondre par un doux mensonge. Elle ouvrit la bouche pour mentir, quand son propre regard lui fut renvoyé par la psyché. Elle exhala un souffle chaud, avant de s'installer plus confortablement dans le lit de sa fille.

- Ce qui écrit sur mon bras est une insulte.
- Pourquoi tu l'as écrit alors ? demanda sa fille avec toute l'innocence d'une enfant de six ans.
- Ce n'est pas moi qui l'ai écrit. C'est une femme qui l'a fait, une femme folle.

Rose resta silencieuse quelques instants, son index courant sur la cicatrice. Et Hermione reprit.

- C'est écrit « Sang-de-Bourbe ».
- Et ça veut dire quoi ?
- C'est une insulte qui signifie que je ne suis pas une vraie sorcière, et que je vaux moins que d'autre.
- Mais ce n'est pas vrai ! Rose avait les sourcils froncés par la concentration. Oncle Harry à dit que tu es la sorcière la plus brillante qu'il connaît. Et puis tu es dans les cartes des chocogrenouilles, et ils ne mettent dessus que les sorciers les plus puissants !

Hermione rit, amusée par le raisonnement de sa petite fille.

- Qu'est-ce que tu en conclues ?
- Que tu n'es pas une Sang-de-Bourbe ! asséna la petite fille avec force. Hermione eut un sourire attendri.
- C'est un mot qui veut dire que mes parents sont des moldus, ça veut dire que les enfants de moldu sont moins puissants que les enfants de sorciers.

Il eut un petit moment de silence.

- Mais tu es aussi forte que papa ! Et pourtant grand-mère Molly et grand-père Arthur sont des sorciers.
- Oui, acquiesça Hermione.
- Alors la dame qui a écrit ça sur ton bras se trompait !
- Explique-moi ça, l'encouragea l'ancienne Gryffondor.
- Eh bien les enfants de moldus ne sont pas des Sang-de-Bourbes ! Pourquoi tu l'as laissé écrire ça sur ton bras, maman ? Tu devais savoir qu'elle se trompait, non ?

Hermione détourna la tête pour cacher ses larmes à son enfant. Mais quand elle reprit la parole, ce fut d'une voix ferme.

- Je savais qu'elle se trompait. Mais elle… elle voulait que je sois d'accord avec ça, alors elle l'a écrit sur mon bras, pour que je ne l'oubli jamais.
- Est-ce qu'elle a gagné ?
- Pardon ?!
- Oncle Harry dit que quand quelqu'un nous fait du mal, il ne peut gagner que si on lui accorde la victoire.
- Harry dit beaucoup de choses !

Hermione était amusée, il en avait fallut du temps pour que la sagesse plante ses graines dans la tête du Survivant…

- Eh bien j'ai faillit la laisser gagner, mais ton papa et Harry m'ont rappelé qu'elle se trompait.
- Papa avait raison !
- De quoi tu parles ?
- Il dit que tu ne perds jamais, il dit que tu es trop fière pour ça !
- Je ne suis pas sure que ce soit un compliment, ma chérie.
- Papa dit aussi que tu es forte, et que tu n'abandonnes jamais.

Hermione plongea ses yeux dans ceux de sa fille, et sourit doucement.

- Maman ? redemanda Rose en suivant le tracé des cicatrices sur le bras de sa mère.
- Oui mon ange ?
- Eh bah ce mot ne veut rien dire, parce que moi je sais que tu es une grande sorcière maman…

Les mots de la petite fille disparurent dans un bâillement. Hermione éssuya ses yeux, et embrassa le front de son enfant.
Elle quitta la chambre de sa petite Rose, alla embrasser le petit Hugo, qui dormait déjà, avant de rejoindre Ron dans la cuisine qui lui avait préparé une tasse de thé.

- Que se passe t-il ? s'inquiéta t-il en apercevant les yeux rouges de son épouse.
- Rose m'a demandé d'où venait ça, expliqua t-elle en désignant son bras gauche.
- Et… l'invita t-il à poursuivre.
- Nous avons discuté.

Hermione resta silencieuse un moment, lové dans les bras de son mari. Un sourire fleurissait sur ses lèvres quand elle se tourna vers son époux.

- Ron, dit-elle avant de l'embrasser. Je crois que Rose ira à Serdaigle…