Disclaimer : Le monde de Harry Potter ne m'appartient toujours pas (dommage….), il est la possession exclusive de J. K. Rowling. Par contre, vu le peu d'informations que j'ai trouvé pour l'un des personnages, est-ce qu'on ne pourrait pas dire qu'il est en partie à moi ?... Non ? Bon ben, tant pis….

Pairing : Theodore Nott – Blaise Zabini. Eh oui, encore un slash…

Rating : M (si j'ai bien compris XD).

Cette fic est un cross-over avec « On ne s'était pas dit rendez-vous dans 10 ans ». Elle montre le début de la relation entre Theo et Blaise, et se poursuivra jusqu'à rattraper ma première fic.

Merci beaucoup ma chère Camille pour tes conseils et tes critiques toujours si avisés… Je me demande vraiment comment je pourrais faire sans toi (ça commence à devenir une habitude dis donc, tu devrais faire attention XD).

Chapitre 1: Quand le prédateur passe à l'action…

Deux heures qu'il était assis au sommet des marches de la tour d'Astronomie, contemplant le désastre qu'était sa vie depuis quelques mois… Lui, dont le seul souhait était de passer inaperçu, était devenu le centre de toutes les attentions.

Il avait toujours tout fait pour être discret, ne prenant que rarement la parole devant les autres, ne se mêlant que très peu à eux… Il menait sa vie, tentant de palier à sa timidité et à sa réserve, par des résultats scolaires irréprochables.

L'atout de cette technique résidait en la fierté de son père à son égard. Etant l'un des meilleurs de sa classe, ce dernier ne tarissait pas d'éloges à son sujet. Toutes leurs connaissances n'entendaient parler que de « l'intelligence de son fils adoré ». Intelligence, qui d'après son père, lui permettrait de briguer des postes très élevés.

Bien que ce fils adulé n'apprécie guère d'être au centre de l'attention, cette mise en scène avait un avantage considérable : tant qu'il faisait ce que son père attendait de lui, ce dernier ne se mêlait pas de sa vie privée… Quoi demander de plus ?

Pourtant, tout bascula au cours de sa cinquième année à Poudlard…

Suite à une descente de Mangemorts au Département des Mystères n'ayant pas suivi le plan prévu, son père, stupéfixé et abandonné par ces « collègues », fut arrêté par les aurors, et enfermé à Azkaban…

L'information, relayée par la Gazette du Sorcier, avait rapidement fait le tour de tout Poudlard, et lui, le garçon intelligent sans histoires, n'était plus, aux yeux de tous, que le fils d'un Mangemort.

Alors que la plupart des élèves le fuyaient, les Serpentards le regardaient avec dédain. Du fait de son emprisonnement, son père était devenu un paria parmi les siens, et sa vie d'étudiant était devenue un enfer au quotidien…

Deux mois après la fin du procès, et la condamnation à perpétuité de son père, l'ambiance était toujours aussi tendue. Il passait le plus clair de son temps, soit à la bibliothèque, soit à la tour d'Astronomie, évitant délibérément ses camarades. Au final, ses notes étaient toujours aussi excellentes, mais ses relations sociales étaient encore plus inexistantes qu'avant.

Si seulement son père n'avait pas été un Mangemort… Tout aurait été différent ! D'ailleurs, avant l'attaque du ministère, sa vie commençait presque à devenir agréable…

Après cinq ans de vie commune, il s'était finalement intégré aux Serpentards de son année, parlant avec eux, même si sa timidité restait problématique dans sa relation aux autres.

Malheureusement, c'était retour à la case départ…

En ce moment, la personne qui lui manquait le plus, c'était Blaise, l'un de ses camarades de chambre, et, accessoirement, le seul qu'il considérait comme un ami…

En fait, même s'il avait de la peine à l'admettre, il ressentait plus que de l'amitié pour lui, il était amoureux de Blaise. Au départ, c'était surtout son assurance et sa « cool attitude » qui l'avaient attiré, mais petit à petit, il s'était rendu compte qu'il enviait les conquêtes du noir… Il était jaloux d'elles, il voulait être à la place de ces filles, même si cela n'était que pour un soir. Malheureusement, étant un garçon, il savait qu'il n'avait aucune chance…

Mais un jour, ce cher tombeur c'était présenté au bras d'un autre garçon dans la Grande Salle. Une fois le choc passé, un espoir fou s'éveilla en lui : Blaise était bisexuel ! Il avait donc toutes ses chances, enfin… pour cela, il faudrait déjà qu'il réussisse à lui adresser la parole.

Il lui avait fallu cinq ans ! Cinq ans de tourmente, pour parvenir à ouvrir la bouche en sa présence, afin que le noir remarque sa présence. De fil en aiguille, ils parlèrent de plus en plus souvent ensemble, et finalement, il devint le confident de son amoureux secret. Cette relation le faisait atrocement souffrir, car Blaise ne pouvait s'empêcher de décrire ses « nuits » de manière détaillée. Malgré la douleur, il en vint à rechercher ses moments privilégiés où le noir ne regardait que lui, et où parfois leurs corps se frôlaient…

A cause de son père, il venait de perdre cette amitié qui comptait plus que tout à ses yeux. Parfois, il allait jusqu'à souhaiter être né dans une autre famille… Toutes ces histoires de sang lui avaient tellement gâché la vie, qu'il ne supportait plus de les entendre.

Il fallait être réaliste, être Mangemort n'assurait pas la survie, il suffisait de voir où était son père, et où avaient fini ceux dont celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom n'avait plus besoin…

Quitte à mourir, il préférait mourir en homme libre. C'était peut-être complètement utopique ou naïf, mais il avait pris sa décision, au grand damne de son père d'ailleurs, et ne reviendrait pas dessus : jamais il ne servirait le Seigneur des Ténèbres !

- Theo ?

D'ailleurs, son père ne pouvait plus lui ordonner quoi que ce soit, de là où il était. C'était toujours un problème de moins ! Du moins, tant que l'autre fou ne décrétait pas que sa famille était coupable de traitrise envers sa personne. Dès lors, ils seraient tous en danger de mort…

- Oh Theo, tu m'écoutes ? S'écria une voix légèrement agacée.

L'interpellé sursauta, et se tourna vers son interlocuteur.

- Blaise ? Qu'est-ce que tu veux ? Demanda-t-il inquiet.

Comment l'avait-il trouvé ? Personne ne venait jamais ici en dehors des cours…

- Tu penses rester encore longtemps cloîtré dans ton coin ? Franchement, ça fait plus de deux mois que ton père est en prison, tout le monde s'en fiche maintenant…

- Tu sais que c'est faux… Ajouta-t-il tristement.

- Non, c'est la vérité ! Seulement, tu t'es tellement muré dans ta bulle que tu ne l'as même par remarqué, dit-il en soupirant.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Tu es chargé de me faire descendre pour que vous puissiez m'humilier une fois de plus ? Demanda-t-il sur la défensive.

- Personne ne t'attend en bas.

Devant la moue dubitative de Theo, Blaise ajouta.

- Je te le jure !

Il ne plaisantait pas. Theo le connaissait suffisamment pour reconnaître quand Blaise lui mentait, et là, il était sincère.

- De toute façon, qu'est-ce que ça change ? Personne ne fait attention à moi, alors que je sois là ou pas… Dit-il en boudant comme un petit enfant.

- Pour moi c'est important ! Dit-il en s'approchant de lui et en prenant le visage de Theo dans ses mains. Je me fiche de ce que pensent les autres ! Moi, je veux que tu reviennes parmi nous, je veux pouvoir reparler avec toi, comme avant…

Le brun était touché par ses mots, jamais il n'aurait cru que Blaise tenait à lui en tant qu'ami… Il était tellement heureux et ému. Voyant le regard de Theo se remplir de larmes, Blaise décida de changer de tactique.

- Tu n'étais pas au match, mais j'imagine que tu as entendu les cris de victoire… Nous avons écrasé les Serdaigles ! Dit-il avec une certaine fierté.

- Difficile de ne pas l'entendre d'ici, ajouta Theo avec un petit sourire.

- Ce soir, c'est la fiesta ! Tu ne vas quand même pas louper ça ? Allez viens, s'exclama-t-il en le forçant à se lever.

Malgré la mauvaise volonté évidente de Theo, Blaise réussit à le mettre debout en un rien de temps… Il faut dire qu'il était plus grand et plus costaud que lui. D'ailleurs, sa carrure faisait frémir les jeunes demoiselles, ce qui n'était pas pour déplaire au noir, qui collectionnait les conquêtes sans aucune gêne…

Rapidement, Theo abandonna l'idée de lui tenir tête. A quoi bon de toute façon ? Dès qu'ils auraient atteint leur salle commune, vu le nombre de personnes s'y trouvant, il pourrait s'éclipser sans peine…

Malheureusement pour lui, tout ne se passa pas comme prévu. S'attendant à ce que le brun lui fausse compagnie, Blaise lui maintint le bras pour l'en empêcher. Il l'emmena jusqu'au buffet, prit une bouteille de Whiskey pur-feu et l'emmena dans un coin, à l'écart de la cohue.

Il leur servit un verre à chacun, et força Theo à s'asseoir contre le mur. Pendant que ce dernier sirotait son Whiskey, Blaise l'observa à la dérobée.

En quelques mois, il avait beaucoup maigri, et sa peau était encore plus pâle que d'habitude, ce qui par ailleurs n'ôtait rien à son charme, pensa-t-il avec un sourire mutin. Des cernes étaient visibles sous ses yeux, dont le bleu avait perdu tout son éclat et n'exprimait plus que la tristesse.

Dire que sans cette affaire, leur relation aurait certainement continué d'évoluer… A cause d'elle, c'était comme s'il n'y avait plus aucun lien entre eux, et cela, Blaise ne pouvait l'accepter ! Il était prêt à tout pour que le brun devienne sien.

Theo était tellement discret qu'il ne l'avait jamais vraiment remarqué, mais depuis le jour où ils commencèrent à discuter ensemble, son regard sur lui avait complètement changé ! Il ne comprenait pas comment lui, le tombeur incontesté, ne s'était pas rendu compte de la sensualité que dégageait le brun…

Petit à petit, ils s'étaient rapprochés, et Blaise avait complètement craqué pour cet être timide, mais tellement doux et… sexy ! Il adorait voir sa tête quand il lui détaillait les scènes torrides qu'il avait vécu. Il aimait voir ses joues rosir, sa respiration s'accélérer, et surtout, son regard refléter un mélange d'envie, de douleur et de colère. Oui, il était convaincu qu'une nuit avec Theo ne pouvait être qu'exceptionnelle. Pourquoi ? Il était incapable de le dire. Ce dont il était certain, c'était que le brun était sa nouvelle proie, et qu'il ne le laisserait pas lui échapper… A aucun prix.

Cela faisait des semaines qu'il peaufinait son plan. Il comptait sur une victoire des Serpentards, afin de profiter de la fête pour le faire boire, histoire de baisser un peu ses défenses. Ensuite, après l'avoir un peu émoustillé par quelques caresses et baisers bien placés, il l'emmènerait jusqu'à leur chambre, et là… A cette pensée, un sourire pervers apparut sur ses lèvres. Ce soir serait le grand soir, celui qu'il attendait depuis plusieurs mois. Plutôt ironique pour celui qui ne cherchait que « des nuits » et non une relation…

Voyant que Theo avait terminé son verre, il lui en servit un nouveau.

De son côté, Theo commençait vraiment à perdre pied… C'était la première fois qu'il buvait de l'alcool, et par Merlin, qu'est-ce que c'était bon ! Il sentait une douce chaleur se propager dans son corps, c'était comme si ce dernier était devenu léger… et libre !

Il but le second verre d'une traite, pareil pour le troisième, trop grisé pour réfléchir aux conséquences… Il voulait encore de ce breuvage qui lui faisait oublier tous ses problèmes, qui lui permettait de se sentir bien… tellement bien.

Voyant que son verre ne se remplissait plus, il se tourna vers Blaise. Ses yeux rencontrèrent ceux du noir, et ces derniers brillaient étrangement…

Theo paniqua, il connaissait trop bien ce regard. Cette lueur animait les yeux de son ami chaque fois qu'il avait quelqu'un en vue, au moment il était sûr de concrétiser… Un regard carnassier, pervers tout en étant séducteur, mais surtout, un regard empli de désir. Et ce regard était posé… sur lui ?! Impossible !

- Je crois qu'il est tant d'aller te coucher, mon mignon, dit Blaise en lui caressant la joue, puis le cou. Tu sembles être extrêmement fatigué, continua-t-il en approchant son visage de Theo, sa main descendant toujours plus bas.

Non, pas comme ça ! Oui, il désirait le noir depuis longtemps, mais par Merlin, il ne voulait pas devenir une autre nuit, une nouvelle conquête sur son tableau de chasse ! Il voulait plus, beaucoup plus que cela…

Paniqué, il ne pensait plus qu'à une chose : partir, s'éloigner de Blaise au plus vite ! Il s'écarta de lui, se releva d'un bond… et s'écroula aussi sec, rattrapé de justesse par le noir.

- Alors, on veut me fausser compagnie, murmura-t-il contre son oreille d'une voix sensuelle.

Le souffle de Blaise contre son oreille fit frémir Theo, et un sourire de victoire apparût sur le visage du prédateur.

- Que dirais-tu d'aller… dans notre chambre ? Susurra Blaise en lui mordillant le lobe de l'oreille.

Theo ne put s'empêcher de gémir à nouveau, ce qui agrandit le sourire du le noir et augmenter son désir. Blaise l'enserra davantage, et l'aida à se lever.

- Laisses-moi, gémit Theo. Je ne veux pas, lâches-moi, ajouta-t-il, tentant faiblement de se dégager.

- Si je te lâche, tu tombes, rigola Blaise. Tu ne tiens même plus sur tes jambes… Allez, il est temps de te mettre au lit, continua-t-il d'un air mutin.

Ils se mirent tant bien que mal en route jusqu'à leur dortoir. Une fois arrivés, Blaise aida Theo à s'allonger sur son lit. Ce dernier ne savait plus vraiment où il était, perdu dans une sorte de brume d'où sortait la voix de Blaise.

- On dirait que tu as un peu trop bu, dit-il en rigolant.

- Première fois, articula-t-il faiblement.

- Tu rigoles ? Tu n'avais jamais bu d'alcool ? S'exclama Blaise interloqué.

La bouche trop pâteuse pour répondre, Theo hocha la tête négativement, ce qui augmenta son mal de tête… Par Merlin, pourquoi la terre tournait-elle aussi vite ? Pensa-t-il.

Voir le brun dans cet état, amena le doute dans l'esprit de Blaise : voulait-il vraiment que le brun devienne sien de cette façon ? Alors qu'il en était convaincu quelques minutes auparavant, il n'en était plus aussi sûr… En fait, il était même certain du contraire : il voulait un consentement, une envie, un désir, de sa part…

Il commençait à avoir de sérieux remords. Le brun était vraiment mal, et c'était entièrement de sa faute. Mais qu'ai-je fait ? Pensa-t-il, en observant Theo qui gémissait de douleur sous les effets désagréables de l'alcool. Je ne suis vraiment qu'un imbécile !

Se maudissant intérieurement, Blaise s'éloigna de Theo, d'une manière ou d'une autre, il fallait qu'il rattrape le coup… Il alla chercher de la potion anti-gueule de bois dans sa table de chevet, et revint à ses côtés. Il s'assit sur le lit et caressa tendrement les cheveux du brun.

- Theo, ne t'inquiètes pas, j'ai quelque chose qui stoppera immédiatement les effets de l'alcool, murmura-t-il.

A ces mots, le brun ouvrit légèrement les yeux, mais la vision d'un monde tournant toujours sur lui-même, le força à les refermer aussitôt.

- Pitié, donne, supplia-t-il.

- Je vais te la donner, mais avant… il faut que je te dise quelque chose.

Blaise approcha sa bouche de son oreille et chuchota.

- Ce soir, j'étais prêt à le faire, quitte à ce que tu me haïsses après. J'ai tellement envie de toi, et depuis si longtemps, que je n'arrive presque plus à maîtriser mon désir, murmura-t-il déposant un léger baiser dans le cou de Theo.

Le baiser et le souffle chaud de Blaise sur son cou, le firent frémir et gémir. Par merlin, il n'avait jamais rien senti d'aussi agréable… Il voulait tellement que cela continue.

- Tu me connais suffisamment pour savoir que je n'ai pas vraiment de scrupules quand il s'agit de sexe, mais… je ne peux pas profiter de toi. Non, plutôt, je ne VEUX pas, enfin, plus maintenant…

Il avait dit « plus maintenant » ? Que voulait-il dire par là ? Theo n'était pas sûr de comprendre le sens des paroles de Blaise… Est-ce qu'il… Non, c'était absurde, pas Blaise ! Pourtant, il ne pouvait empêcher un certain espoir de monter en lui.

- J'espère que tu sauras me pardonner pour les idées déplacées que j'ai eu à ton égard, sois sûr que ça ne se reproduira plus ! Pardon Theo, termina-t-il en déposant délicatement ses lèvres sur celles du brun.

Ce baiser n'avait rien de passionnel ni de fougueux, il était totalement chaste, mais il eut pour effet d'augmenter sérieusement la chaleur corporelle de Theo… Par merlin, ses lèvres ont un goût tellement exquis, pensa-t-il.

- Est-ce que tu peux légèrement te redresser ? Je vais t'aider à boire la potion, dit-il doucement.

Theo releva la tête, et Blaise passa son bras sous sa nuque. Il approcha la bouteille de la bouche du brun, qui but son contenu.

- Mm ça fait du bien, murmura-t-il, alors que le monde s'arrêtait de tourner et que les marteaux, présents en nombre dans son crâne, cessaient leur vacarme.

- Tu vas rapidement te sentir mieux, enchaîna Blaise en lançant la bouteille dans une poubelle. Mais tu iras encore mieux après une bonne nuit de sommeil ! Je vais te laisser te reposer, dit-il en se levant. Vraiment, je… je suis désolé Theo, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, ajouta-t-il gêné.

A peine avait-il mis la main sur la poignée, que Theo lui agrippa le bras, le forçant à se retourner, et le plaqua contre la porte. Blaise allait ouvrir la bouche, quand celle du brun vint fougueusement se coller contre la sienne, l'empêchant de parler.

Theo était en train de… l'embrasser ?! Blaise n'en revenait pas, il devait avoir basculé dans la quatrième dimension, il n'y avait pas d'autre explication. Il était tellement déstabilisé qu'il ne lui rendit même pas son baiser.

Perdu, ne comprenant pas la passivité du noir, Theo se recula, et vit l'étonnement se refléter dans les yeux de Blaise. Oh non, qu'ai-je encore fait ? S'inquiéta-t-il. Quand il l'avait vu s'en aller, il n'avait pas réfléchi… Il avait sauté du lit voulant à tout prix goûter à nouveau à ses lèvres. Le noir lui avait bien dit qu'il était attiré par lui, non ? Alors où était le malaise ? Il aurait dû être content qu'il l'embrasse ! Alors pourquoi…

- Mais qu'est-ce que… Murmura Blaise interloqué.

Convaincu que leur amitié était de toute façon irrémédiablement détruite, il décida de jouer le tout pour le tout. Il ancra son regard dans les yeux marron de son vis-à-vis, et rassemblant tout son courage, il lui dit ces mots, ceux qu'il rêvait de prononcer depuis si longtemps.

- Je t'aime Blaise, s'exclama-t-il. Ton attitude m'avait déjà attiré en première année, mais j'ai vraiment compris ce que je ressentais pour toi en début de troisième année.

Il vit le regard du noir se liquéfié. Il n'arrivait pas à lire les émotions qu'il reflétait, et il commença à se sentir très mal à l'aise…

- Je… je voulais… que tu… le saches… puisque maintenant, tu ne… m'adresseras plus la parole, dit-il, sa voix se brisant à la fin de sa tirade.

Blaise ne parlait toujours pas et semblait totalement tétanisé. Soudain, comprenant l'impact des paroles qu'il avait prononcées, Theo pâlit. Horrifié, il bouscula Blaise, et sortit en courant du dortoir. Il traversa la piste de danse, se frayant un passage tant bien que mal, sous les regards courroucés des couples de danseurs, et quitta la salle commune, courant comme un fou dans les couloirs déserts de Poudlard, tout en pleurant amèrement sur sa stupidité… et son amour perdu.

Pendant ce temps, le cerveau de Blaise s'était remis à fonctionner. Theo l'avait embrassé… Theo lui avait dit qu'il était attiré par lui depuis la première année… Theo lui avait dit que depuis la troisième année, il était amoureux de lui… Theo, le Theo solitaire et timide à l'extrême, s'était jeté sur lui pour l'embrasser !

Aussi incroyable que cela puisse paraître, celui qu'il désirait depuis si longtemps avait des sentiments pour lui !

- Incroyable, s'exclama-t-il.

- Qu'est-ce qui est si incroyable ? Demanda une voix trainante.

- Draco, qu'est-ce que tu fais ici ? Répliqua Blaise légèrement agacé.

- En voyant Theo s'enfuir les larmes aux yeux, je me suis dit qu'une petite conversation s'imposait, ajouta-t-il d'un ton froid.

- Dray, je t'ai déjà dit de ne pas te mêler de mes affaires !

- C'est vrai, admit-il. Mais quand je te vois incapable de bouger tes fesses, alors que tu devrais être en train de courir après l'homme de ta vie, je ne peux m'empêcher de m'en mêler, ironisa-t-il.

- Pardon ?

- Enfin Blaise, ouvre les yeux ! Tu sais comme moi que tes conquêtes n'ont aucun intérêt pour toi, si ce n'est celui d'avoir un prétexte pour passer du temps avec Theo ! S'exclama-t-il. Excuses-moi, mais tu es bien le seul à n'avoir pas compris que tu l'aimais !

- N'importe quoi, murmura Blaise.

- Oh, vraiment ? Ironisa Draco. Dans ce cas, j'imagine que tu ne verras aucun inconvénient à ce que j'aille consoler Theo ?

- Hein ? Dit-il interloqué.

- Eh bien, oui… Je dois dire que ce jeune homme ne me laisse pas totalement indifférent… Il a un corps magnifique, fin et sensuel, comme je les aime, dit-il en se passant sa langue sur ses lèvres. D'ailleurs, je suis sûr qu'en le consolant, je pourrai me rapprocher de lui, et peut-être même passer une excellente soirée, ajouta-t-il d'un air entendu.

Draco eut juste le temps d'éviter le poing que Blaise lui destinait.

- Jamais ! Je ne te laisserai pas poser tes sales pattes sur lui, hurla-t-il.

- Pourtant, il me semble que tu n'as jamais mal pris le fait que je couche avec une de tes conquêtes ?

- Tu ne toucheras pas Theo ! Est-ce que c'est clair ?!

- Tu es complètement fou de lui, répondit-il en rigolant.

- Et alors ? Où est le problème ? Dit-il haineusement.

- Il n'y en a pas Blaise… Il n'y a aucune honte à être amoureux. Theo est quelqu'un de bien, alors arrête de fuir ! Ce n'est pas parce que ta mère n'est pas capable d'avoir une relation durable, que tu es comme elle.

Blaise tiqua légèrement à cette remarque… Pourquoi est-ce que Draco mettait toujours le doigt sur ce qui faisait mal ? Parfois, il préférerait que son ami le comprenne moins bien.

- Tu as la chance d'avoir un amour partagé, alors ne gâche pas tout, enchaîna-t-il avec un sourire triste. Quelque part, je suis jaloux. Je donnerais n'importe quoi pour être à ta place...

- Dray, Potter est un crétin… Alors oublies-le et trouves-toi quelqu'un de mieux que lui, dit-il en s'approchant de lui.

- Quand bien même il serait le roi des idiots, je l'aimerais toujours, soupira-t-il. L'amour ne se commande pas Blaise… Dit-il avec un sourire tendre. Alors, tu attends quoi pour le rejoindre ?

- Je n'en sais rien, dit-il en rigolant.

Il s'approcha de la porte, laissée ouverte par le blond. Avant de la franchir, il se retourna une dernière fois.

- Merci Dray…

- De quoi ? Répondit-il étonné.

- D'être l'ami d'un imbécile, borné et aveugle comme moi, s'exclama-t-il en rigolant.

Sur ces mots, Blaise sortit en courant de la chambre. Il arriva essoufflé au sommet de la tour d'Astronomie, mais… Theo n'était pas là. Dépité, Blaise s'assit pour récupérer, et prendre le temps de réfléchir. Etant donné qu'il était la personne que le brun voulait éviter, il n'allait venir ici, maintenant qu'il savait que Blaise connaissait sa cachette… Il connaissait Theo mieux que personne, il devait bien réussir à trouver l'endroit où il se terrait.

Le lieu lui sauta aux yeux. Il reprit sa course effrénée, et dix minutes plus tard, il était devant la porte de la bibliothèque. Il était là, il en était certain !

Il poussa la porte et se dirigea vers le fond de la pièce. Theo étudiait toujours à la table la plus éloignée de la porte… Alors qu'il approchait de son but, des sanglots percèrent le silence. Passant derrière une étagère, Blaise trouva le brun en pleurs, assis contre un mur, ses bras enserrant ses genoux.

- Theo, murmura-t-il en s'approchant de lui.

- Laisses-moi ! Hurla-t-il en le repoussant. Tu as eu ce que tu voulais, non ? Alors, laisses-moi tranquille.

- Mais de quoi est-ce que tu parles ? Murmura Blaise.

- Tu crois que je ne sais pas comment tu fonctionnes ? Quand tu jettes ton dévolu sur quelqu'un, tu fais d'abord tout pour séduire cette personne, pour qu'elle ait des sentiments pour toi ! Tu dois être fier d'avoir atteint ton objectif, non ?

- Je…

- Tais-toi ! Cria-t-il. Tu es vraiment ignoble, Blaise. Ca te plais de jouer avec les sentiments des autres ? Oh, oui, c'est extrêmement jouissif pour toi ! Mais as-tu pensé ne serait-ce qu'une seule fois, à ce que pouvait ressentir les gens que tu prends puis que tu jettes comme de vielles chaussettes ? Arrives-tu ne serait-ce qu'à imaginer la douleur et l'humiliation qu'ils peuvent ressentir ? Non, tu ne peux pas ! Tu es beaucoup trop égocentrique pour ça… Mais, moi… moi, j'ai vu leur visage quand ils ont compris que tu ne les aimais pas… J'ai même consolé certaines de ces filles, des filles que tu avais brisées… Tout cela pourquoi ? Pour du sexe ! Je refuse de finir comme eux, alors maintenant, vas-t-en et ne m'adresse plus jamais la parole ! Cracha-t-il.

- Je t'aime aussi, murmura-t-il tendrement.

- Bien, alors maintenant vas-t-en ! Hurla Theo.

Soudain, les mots prononcés par Blaise atteignirent son cerveau. Il redressa la tête et fixa le noir dans les yeux.

- Tu… quoi ? Dit-il sa voix s'étranglant.

- Je t'aime Theodore Nott, déclara-t-il un doux sourire sur les lèvres. Je suis fou de toi depuis longtemps, mais j'étais bien trop frivole et égocentrique pour m'en rendre compte, dit-il un sourire légèrement ironique sur les lèvres. Mais maintenant que je l'ai compris, je ne te laisserai jamais m'échapper ! Et quoi que tu dises, je sais que mes sentiments sont partagés, ton… baiser me l'a prouvé, expliqua-t-il en s'approchant davantage de lui.

A chaque mot qu'il prononçait, il vit les défenses de Theo se baisser, une à une. Oui, son amour était partagé, il en était certain. Par Merlin, je ne remercierai jamais assez Draco de m'avoir ouvert les yeux, pensa-t-il heureux.

Au comble du bonheur, il se pencha, et embrassa Theo. Leurs lèvres se frôlèrent, se cherchant mutuellement, et enfin, elles s'épousèrent parfaitement. Le baiser était doux, et extrêmement tendre. Blaise, habitué à des relations frivoles sans sentiments, n'avait jamais rien ressenti de tel, c'était inimaginable… fort et tellement bon.

Il en voulait encore plus ! Il passa une main derrière la nuque du brun pour le rapprocher davantage de lui, et approfondir leur baiser.

Tout en gémissant, Theo se laissa guider par les gestes experts de Blaise. Ce dernier mordillait délicatement ses lèvres, les caressant de sa langue, quémandant l'entrée de la bouche tant désirée, ce que Theo lui concéda volontiers. Rapidement, leurs langues se rencontrèrent, se caressant tendrement, entrant dans une danse étroite et sensuelle…

Le brun découvrait un monde de sensations délicieuses qui lui était totalement inconnu, il sentait son corps réagir au moindre touché du noir, son cœur s'accélérant de plus en plus, sa chaleur corporelle augmentant considérablement. Il se sentait transporté par un plaisir inconnu, tellement fort, tellement excitant…

Brusquement, il passa ses bras autour de la nuque de Blaise, et s'agrippa à lui, ce qui fit gémir le noir. Finalement, à bout de souffle, ils se séparèrent.

Son regard croisa celui de Blaise, et Theo remarqua qu'il était assombri par le désir. Le noir le dévorait des yeux, et ses intentions étaient plus que claires…

Soudain, le brun paniqua. Bien sûr, il aimait Blaise plus que tout… et comble du bonheur, ce dernier était aussi amoureux de lui ! Mais… et si… et si le noir lui avait dit cela juste pour qu'il baisse sa garde ? Et si tout cela n'était qu'un mensonge pour le séduire et coucher avec lui ? Avait-il vraiment la preuve de la sincérité de Blaise ? Le doute s'immisça dans l'esprit de Theo… Tout cela allait beaucoup trop vite ! Malgré l'envie et le désir que le brun ressentait pour lui, il fallait qu'il stoppe le noir !

- Blaise, je…

- Tais-toi, répliqua-t-il en passant sa main dans les cheveux de Theo. Tu es tellement beau… Ton regard si bleu, dit-il en embrassant ses yeux, ton cou si blanc.

Après y avoir déposé un tendre baiser, Blaise laissa sa langue s'y promener, goûtant sa peau. Par Merlin, mais comment pourrait-il l'arrêter ? C'était tellement bon… Pendant ce temps, les mains expertes du noir défaisaient délicatement la chemise de Theo, tout en caressant tendrement la chair dévoilée, immédiatement suivies par une langue mutine…

- Mm Blaise, gémit-il, attends… Mm… il faut qu'on parle…

- Parler ? Alors qu'on peut faire tellement de choses plus agréables, lui susurra-t-il, l'une de ses mains descendant sensuellement vers son pantalon.

- STOP ! Hurla Theo en repoussant violemment le noir qui se cogna la tête contre le pied d'une table.

- Aïe… Mais qu'est-ce qui te prend ? S'exclama-t-il en se tenant la tête. T'es malade où quoi ?

- Je ne veux pas… pas comme ça, gémit-il en tentant de se rhabiller.

- Mais… je… je croyais que tu m'aimais ? Murmura Blaise, légèrement perdu.

- Là n'est pas la question !

- Au contraire, dit-il un peu agacé. Tu m'aimes oui ou non ?

- Et toi, est-ce que tu m'aimes vraiment ou tu veux juste me mettre à ton tableau de chasse ? Cracha Theo.

- Je croyais que tu me connaissais mieux que ça ! Répliqua-t-il furieux.

- Blaise, mets-toi un peu à ma place, plaida-t-il. Ca fait des années que je te vois collectionner les conquêtes sans scrupules, et je sais que tu es capable de tout pour atteindre ton but ! Qui me dit que ce n'est pas encore un de tes stupides plans de séduction ?

Il devait reconnaître que Theo marquait un point… Il espérait quoi au juste ? Qu'après sa déclaration, il lui sauterait dans les bras, et qu'ils vivraient une folle passion ? Le brun n'était pas comme ça, et c'était justement ce qui l'avait attiré chez lui…

- Je t'aime vraiment Theo, déclara-t-il. Tous les autres n'avaient aucune importance à mes yeux, mais toi, ce n'est pas pareil, tu n'es pas comme eux. J'ai mis du temps à comprendre en quoi tu étais différent pour moi… Comme tu le sais les sentiments, ce n'est pas mon fort, dit-il avec un sourire crispé. Theo… je n'ai jamais rien ressenti de tel pour personne d'autre ! Je suis amoureux de toi, ajouta-t-il avec un regard tendre.

- Alors prouves-le !

- Pardon ? S'exclama-t-il interloqué.

- Tu dis que tu m'aimes… et tu as l'air sincère ! Mais… vu ta manière de vivre, j'ai des doutes…

- Theo…

- Laisses-moi finir ! J'aimerais vraiment te croire… En fait, je rêvais de t'entendre me dire ces mots, dit-il d'une voix douce. Mais… Blaise… j'ai toujours eu beaucoup de peine à faire confiance aux autres, et même si je t'aime plus que tout, j'ai peur d'être trahi à nouveau, d'être humilié. Alors je veux une preuve ! Prouves-moi que tu m'aimes réellement, et que ce n'est pas seulement mon corps que tu désires…

- Comment veux-tu que je te le prouve ? Plaida-t-il.

- Je suis sûr que tu trouveras… Après tout, les plans de séduction c'est ta spécialité, non ? Dit-il avec un sourire tendre.

Sur ces mots, il se pencha et embrassa Blaise, passionnément. Il se releva, le laissant pantelant, grisé par la sensation enivrante de ce doux baiser.

- C'était un cadeau, histoire de te donner du courage, expliqua-t-il avec un grand sourire. Bonne nuit, Blaise.

Il s'éloigna laissant le noir complètement béat.

Finalement, reprenant ses esprits, Blaise se releva, et retourna dans la salle commune. La fête battait toujours son plein, et bien qu'il adorait s'amuser, il se rendit directement dans sa chambre, sous le regard tendre et amusé de Draco, soulagé que son ami ait enfin ouvert les yeux sur ses sentiments… Bien sûr, Theo ne céderait pas aussi rapidement que les autres conquêtes du noir, et Dray se réjouissait de découvrir comment Blaise allait faire craquer sa Némésis.

Quelque part, il enviait son ami… Il donnerait n'importe quoi pour que Harry se rapproche de lui, qu'il le voie autrement que comme son ennemi… Malheureusement, cela n'était pas prêt d'arriver ! Quelle idée aussi, de s'enticher de l'être qui le détestait le plus au monde… Se sentant prêt à pleurer sur son amour à sens unique, Draco se leva, et quitta la fête pour retrouver le cocon protecteur de sa chambre.

Blaise entra dans son dortoir, faisant le moins de bruit possible. Theo était déjà couché, ce qui le fit sourire. Pour la première fois de sa vie, Blaise était prêt à tout pour avoir l'amour d'une personne. Theo voulait des preuves ? Eh bien, il allait en avoir, car il mettrait tout en œuvre pour être auprès de lui...

A suivre…

Voilà ! Que pensez-vous de ce premier chapitre ?