Voilà ! Le prologue de mon histoire ! N'hésitez pas à commentez !


Prologue

L'eau que je versai coula jusqu'aux pieds du client effondré sur le sol. Je ne l'avais pas remarqué jusqu'à présent. Mais si Anna mettait un pas dans la taverne - qui aurait du être vide et fermée à cette heure-ci - le voyant, on l'entendrait hurler jusque l'autre côté de l'océan. Je rempli donc à nouveau mon seau et le versai cette fois sur la tête de l'homme. Celui-ci se réveilla en crachant et en m'injuriant d'expressions que je n'oserais même pas répéter…

« Sortez d'ici avant que la patronne ne vous trouve ! Si c'est elle qui vous met dehors ce n'est pas de l'eau que vous recracherez mais bien vos poumons ! »

L'homme bedonnant et aux cheveux grisaillant se releva avec peine mais je me contentais de le regarder n'osant pas m'approcher tellement il était noir de crasse. Je lui lançais alors le reste du seau d'eau. Il me regarda, outré.

« Je suis réveillé ! »
« C'était pour l'odeur… »
« Pourquoi est-ce que tout le monde vous dit ça Gibbs ? » fit alors une voix grave et virile dans mon dos
« Probablement parce que c'est vrai… » répondis-je en me retournant.

Devant moi se trouvait le pirate le plus lâche, le plus opportuniste, le plus égoïste, le plus pathétique et le meilleur de tous les temps : le Capitaine Jack Sparrow. Il était accoudé au chambranle de la porte. Des dreadlocks retenues par son habituel tricorne et son foulard rougeâtre se balançaient dans le courant d'air ainsi que 2 tresses perlées en guise de barbe. Le pirate portait un manteau couvert de saleté qui cachait sa couleur initiale et à sa ceinture brillait son épée et son pistolet chargeait selon la légende d'une seule balle. Un sourire séducteur mais pourri par manque de soin illuminait son visage. Et il croyait m'impressionner ? Combien de fois l'avais-je vu venir se souler dans cette taverne et finir comme tous les autres sur le sol ou dans la chambre d'une des filles de Tortuga ? Ici, on perdait instantanément toute crédibilité que l'on soit pirate ou pas.
« Que puis-je servir au grand Capitaine Jack Sparrow ? » demandai-je en me plaçant derrière le bar
« Quelle question ! Du Rhum ma jolie ! »

Bien sûr… Je m'exécutai et secouai la tête en voyant Gibbs demander la même chose.

« Il y a des moments où il faut s'arrêter de boire… »

Un rire roque éclata.

« S'arrêter de boire ! Ha ha ! Si vous étiez à notre place vous sauriez que c'est toujours l'heure pour boire du rhum ! » dit Sparrow le nez déjà dans son verre.

Je soupirai devant tant d'alcoolisme et retournai laver les tables avant que les clients n'arrivent pour le couvre feu car le lieu ne se remplissait vraiment qu'à l'heure du déjeuner et dans la soirée.
Qu'est-ce que j'en avais assez de cette taverne ! De ces pirates ! De cette île ! Toujours les mêmes hommes ivres qui tente de vous séduire soir après soir. Toujours les mêmes prostitués qui partent avec les mêmes hommes. Toujours les mêmes bagarres pour les mêmes raisons stupides. Cette île était un terrain de jeu pour les personnes les plus dépravées des Caraïbes. Tortuga n'était pas connue pour ses plages ou pour ses villes magnifiques ! Non ! Tortuga était connue pour ses bars et ses filles faciles… Mais alors qu'est-ce que je faisais là !

Si j'avais quitté mes parents c'était pour vivre ma vie comme je l'entendais. C'est-à-dire une vie passionnante et pleine d'aventure, pas une vie monotone et au milieu des pires spécimens de l'espèce humaine. Qu'est-ce que je ne ferai pas pour partir d'ici…

« C'est quand vous voulez mon capitaine ! Gibbs est toujours prêt pour l'aventure ! »

« Nous partirons avec le Black Pearl ce soir même. Direction : Sam Fox ! »

Les deux pirates derrière moi trinquèrent. Sam Fox ? Ce pirate disparu il y a environ 2 ans avait, parait-il, laissé un trésor doré quelque part dans les Caraïbes et Jack Sparrow savait où il se trouvait ? Bien sûr qu'il le savait. Les deux hommes à moitié déjà ivres n'avaient pas remarqué que j'avais écouté la fin de leur conversation… ni qu'ils m'avaient fourni exactement ce dont j'avais besoin. Moi, Sansa Crow, déjà 24 ans, j'allais enfin quitter ce trou à rhum et vivre… quitte à mourir aussi…