Titre : Il manque un temps à ma vie
Auteure : Victoire
Pairing principal : Harry Potter/Severus Rogue
Rating : MA –description explicite de relations sexuelles entre deux hommes.
Warning : M-Preg Chan 16-18 et AU HBP et DH –Voldemort a été anéanti à la fin de la sixième année de Harry et Rogue n'a jamais eu à tuer Dumbledore. Le septième tome n'a pas eu lieu.
Résumé : Quand le futur devient présent, c'est l'existence entière de nos protagonistes qui est remise en question ! Quels chemins de vie choisiront-ils d'emprunter une fois le choc d'une bouleversante révélation passé ? Se laisseront-ils enfin aller à leurs désirs les plus profonds ? Ça et plus dans « Il manque un temps à ma vie » !
Disclaimer : L'univers d'Harry Potter ne m'appartient pas, il est la propriété de JK Rowling, Bloomsbury Books, Scholastic Inc., Warner Bros., et de toutes les autres firmes impliquées dans cette grande aventure
Note de l'auteure : Bonjour à toutes et à tous. Me voici repartie pour une nouvelle aventure en la présence de cette toute jeune fiction ! Peu de temps après avoir publié « A toi à tout jamais », j'ai eu envie d'écrire quelque chose de plus insouciant et de plus joyeux que ce dont j'avais l'habitude. C'est comme cela qu' « Il manque un temps à ma vie » est né. Je ne sais pas encore où cela va me mener, je sais juste que, pour l'instant, j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire les six premiers chapitres de cette fiction. En ce qui concerne les publications, je pense poster un chapitre par semaine, histoire de me laisser le temps d'écrire tranquillement la suite.
En attendant vos avis/critiques/impressions avec impatience,
Victoire.
PROLOGUE
Automne 2007
« Jude ! héla Harry avec force, une lueur folle enflammant le fond de ses prunelles tandis qu'il s'agenouillait devant le petit garçon aux boucles noires. Jude, regarde-moi, l'intima-t-il plus fermement en le saisissant par les épaules. Tu te souviens de ce que ton père et moi t'avons expliqué il y a quelque mois ? Si jamais les temps deviennent trop durs…
_...alors vous ne devrez pas discuter lorsque nous déciderons de vous placer en lieu sûr, même si cela veut dire que l'on ne se verra pas pendant un long moment, récita l'enfant d'une voix tremblante. Pourquoi tu me parles de ça, Papa ? »
Harry sentit son cœur se serrer douloureusement dans les tréfonds de sa poitrine. Il aimait ses enfants, énormément, et l'idée d'en être séparé ne serait-ce que l'espace de quelques jours lui donnait la nausée tant elle lui était insupportable. Cependant, il convenait de voir la réalité en face. Neuf ans après la chute de Voldemort, le monde sorcier était à nouveau en guerre, et aujourd'hui, après de nombreuses tentatives infructueuses, des néo-Mangemorts étaient finalement parvenus à les assiéger. Aucune issue de secours ne s'offrait à eux : dès lors qu'elle s'était sentie menacée, la maison avait coupé toute connexion avec le monde extérieur –ce y compris avec le réseau de cheminette- et elle avait rendu impossible tout processus de Transplannage. Ils étaient purement et simplement pris au piège de leur demeure !
Pour l'heure, les protections tenaient bravement en place, mais il ne faisait aucun doute qu'elles finiraient par céder d'ici peu de temps. Et il était tout bonnement impensable pour le jeune père que ses enfants soient présents à cet instant. Il ne tenait pas à ce qu'ils périssent au cours d'une terrible bataille ou -pire encore- à ce qu'ils tombent sous la croupe de ces monstres !
Luttant contre les larmes qui menaçaient de se déverser le long de ses joues, Harry déglutit bruyamment avant d'esquisser un sourire faible en direction de son fils aîné.
« Je suis désolé, mon chéri, mais le moment que nous redoutions tant est arrivé, dit-il d'une voix qu'il voulait posée. » Cela ne servait à rien d'alarmer Jude plus que nécessaire. La situation était déjà suffisamment dramatique sans qu'il n'y ait en plus à en rajouter en versant dans l'hystérie ! « Nous avons beaucoup réfléchi ton père et moi, et nous avons finalement décidé que le mieux pour vous était que nous vous renvoyions dans le passé. Ta sœur et toi serez en sécurité à Poudlard et nos anciens nous pourrons prendre soin de vous. »
Le visage d'ordinaire si jovial du petit garçon se crispa brusquement et ses traits, déformés par une intense concentration, rappelèrent soudain au brun l'enfant tourmenté qu'il avait lui-même été autrefois.
« Mais… mais ce ne sera pas vraiment vous, n'est-ce pas ? s'enquit Jude en tâchant tant bien que mal de maîtriser les tremblements involontaires qui secouaient son petit corps.
_Non, mon cœur, ce ne sera pas vraiment nous, souffla le jeune père en attirant son fils contre son torse dans une étreinte qu'il voulait réconfortante. »
Une explosion fracassante retentit alors au dehors. Affolé, Harry se releva en catastrophe. Il extirpa adroitement sa baguette magique de sa manche et se dirigea avec appréhension vers la seule fenêtre de la pièce. Il crut défaillir lorsqu'il vit l'horreur du spectacle qui s'offrait à lui. Une vingtaine de Mangemorts faisaient le pied-de-grue devant les grilles de leur maison. A tour de rôle, chacun d'entre eux jetait des sorts sur les barres de fer dans l'espoir d'en briser les protections. Des éclairs multicolores fusaient de toute part, créant un capharnaüm de bruit et de poussière et, à en juger par les vibrations qui ébranlaient le portail, l'affrontement était imminent.
« Chéri, il est temps. »
Harry fit prestement volte-face. L'espace d'un instant, il contempla l'homme appuyé sur le chambranle de la porte du salon, leur petite fille âgée d'à peine deux ans entre les bras. Sophia avait l'air si paisible ainsi enveloppée dans l'étreinte protectrice de son père. Combien de temps s'écoulerait-il avant qu'il n'ait à nouveau la chance d'assister à un tel spectacle ?
« Tu es parvenu à mettre au point l'incantation ? demanda-t-il d'une voix rauque d'émotion. »
Severus esquissa un léger hochement de tête et Harry sentit son estomac se soulever. C'était idiot, il savait pertinemment qu'il devait laisser ses enfants partir pour leur propre bien. Cependant, en son for intérieur, il continuait ardemment à espérer qu'un miracle se produise afin qu'il puisse garder ses bébés auprès de lui.
« J'ai bien réfléchi et je pense que le mieux serait d'utiliser des cristaux de jais pour délimiter le pentagramme dans lequel se tiendront les enfants lors du rituel, déclara lentement Severus, percevant la détresse de son mari. Il doit en rester quelques uns au-dessus de la cheminée, tu veux bien aller les chercher s'il te plaît ? »
Harry acquiesça vaguement, l'air sonné et, après avoir récupéré les pierres magiques, il dessina un pentagramme sur le sol tapissé de moquette. Une fois qu'il eut terminé, il plaça les cristaux restant dans la poche de sa chemise et inspira profondément : ses enfants avaient besoin de lui, il était hors de question qu'il s'effondre avant qu'ils soient en sécurité. Se retournant vers Severus, il croisa ses orbes sombres et hocha doucement la tête à son attention, lui signifiant qu'il était prêt à initier le rituel.
Ce fut avec un rassérènement teinté d'amertume que les deux pères dirent au revoir à leur progéniture. Ils les serrèrent contre leurs cœurs avec force, les assurant de leur amour indéfectible. Après leur avoir promis qu'ils feraient de leur mieux pour qu'ils soient réunis au plus vite, ils les intimèrent à regagner le centre du pentagramme. Severus plaça délicatement Sophia dans les bras de Jude. Il déposa un dernier baiser sur leurs têtes brunes, puis glissa une enveloppe à l'intention de son homologue du passé dans la poche de son fils aîné.
« Prenez bien soin l'un de l'autre, souffla Harry en embrassant ses enfants une énième fois, la gorge nouée par l'émotion. Et Jude ? Veille bien sur ta sœur pour moi, tu veux ? Elle est encore petite et elle aura besoin de toi. » Le petit garçon opina de la tête, les yeux embués de larmes. « Je suis persuadé que tout se passera bien pour vous, mon chéri, ajouta le jeune père en essuyant le visage de son fils d'une main tremblante. »
Harry saisit la main que Severus lui tendait pour se relever. Alors qu'il se plaçait à ses côtés, il laissa échapper un son ressemblant à un sanglot étouffé.
« Je souhaiterait qu'on puisse aussi trouver une solution pour le bébé, murmura-t-il en posant une main protectrice sur son abdomen légèrement renflé. »
Pour toute réponse, Severus se contenta d'embrasser le sommet de son crâne avec force. Il sortit la feuille sur laquelle il avait rédigé l'incantation et, après l'avoir brandie devant eux, il entrelaça ses doigts avec ceux d'Harry, recouvrant son ventre arrondi de leurs mains liées.
« Prêt ? s'enquit-il doucement. »
Harry acquiesça. Ils entonnèrent leur chant à l'unisson.
« Le passé est présent et le présent est passé.
Ô, toi, Merlin, transporte-les jusqu'à hier.
Ô, toi, Merlin, transporte leurs âmes au passé.
Le présent est passé, c'est là qu'ils se rendent.
Emporte-les Merlin. »
Un souffle d'air venu de nulle part s'insinua dans la pièce et vint envelopper Jude et Sophia dans un tourbillon de lumière blanche. Harry se cramponna à Severus, le cœur au bord des lèvres à la vision de son fils aîné tenant fermement sa sœur entre ses bras, ses orbes affolés cherchant tant bien que mal à distinguer ses parents parmi les volutes de fumées qui l'encerclaient. La colonne de brume s'épaissit jusqu'à devenir entièrement opaque. Au bout de quelques secondes, elle finit par disparaitre aussi brusquement qu'elle était survenue. Harry laissa échapper un halètement douloureux à la vue du pentagramme vide. Severus l'attira dans ses bras et l'étreignit avec force, s'efforçant tant bien que mal de refreiner son chagrin. La douleur de savoir ses enfants loin de lui avait beau être éprouvante, l'idée qu'ils soient en sécurité était des plus réconfortantes.
Une explosion plus violente que celles auxquelles ils avaient dû faire face auparavant résonna soudain dans la maison. Les murs se mirent à trembler et les deux hommes brandirent instantanément leur baguette magique.
« Ils semblerait que nos enfants aient échappé de justesse au carnage grâce à ta chance légendaire, Potter, railla le Maitre des Potions en gratifiant Harry d'un sourire en coin.
_A ta place, je ne m'amuserais pas à mépriser cette fameuse chance, Rogue, riposta le brun en fronçant les sourcils d'un air faussement offusqué, elle pourrait s'avérer nous être d'une grande utilité d'ici quelques minutes ! »
Percevant les ombres qui dansaient dans le fond des émeraudes de son époux, Severus caressa doucement sa joue avant de s'empresser de le rassurer :
« Tout va bien se passer, Harry. Nous allons faire leur peau à ces ordures et, une fois que nous aurons recouvré de cette bataille, nous ferons en sorte de ramener Jude et Sophia auprès de nous au plus vite.
_Je t'aime, Severus, fut l'unique réponse de l'ancien Gryffondor. »
Une nouvelle détonation se fit entendre, plus intense et plus violente que jamais, et des éclats de voix retentirent dans le hall d'entrée. Ils furent rapidement doublés par de puissants cris de douleur. La maison avait lancé l'offensive.
Harry et Severus se mirent en garde, prêts à attaquer.
« Je t'aime aussi, Harry, déclara le plus vieux en serrant furtivement la main de son mari entre ses doigts. »
La bataille pouvait commencer.
