Chapitre 1

Titre: Play for me

Auteur: HisaJung

Disclaimer: Les personnages d'Harry Potter appartiennent à J.K Rowling.

Rated: T

Pairing: Luna/Draco - Harry/Draco - Luna/ ?

Assise dans le bureau de son éditeur, Luna Lovegood commençait à perdre patience. Monsieur Dumbledore n'était pas un homme qui allait directement droit au but. Il aimait faire durer le suspens. D'autant plus en ce jour précis où il avait requête particulière. En temps normal, il aurait été un peu plus direct, mais face à lui, Luna Lovegood était un de ses auteurs les plus imprévisibles. C'était donc en connaissance de cause qu'il essayait d'affronter ce dragon. Il n'avait pas peur d'elle, mais elle était une grande source de revenus pour la maison d'édition. Tous deux en étaient parfaitement conscients, et cela donnait un gros avantage à Mlle Lovegood.

« Et donc si vous me disiez ce que vous attendez de moi Monsieur Dumbledore, demanda t-elle finalement.

– Mlle Lovegood... Ma chère Luna, j'ai reçu une proposition pour une adaptation cinématographique de "Golden Freedom".»

À cette simple annonce, Monsieur Dumbledore sut qu'il était en position de faiblesse. "Golden Freedom" avait été le roman qui avait lancé la carrière de Luna Lovegood à l'âge de 20 ans. Bien que ces cinq dernières années aient été couronnées de succès pour cette jeune auteur, l'éditeur savait parfaitement que ce roman avait une importance sentimentale pour Luna. Il était comme un premier amour que l'on ne pourrait jamais oublier. Il lui avait apporté tellement de choses. Elle avait tout connu avec lui : des critiques très virulentes des professionnels à la gloire avec ce livre devenu un best-seller dans le monde entier. N'importe qui connaissait l'histoire de "Golden Freedom". Tous avaient été fascinés par la quête de liberté de ces quatre jeunes étudiants d'un pensionnat anglais pour aristocrates. Au cœur de ce vœux de liberté, il y avait la sulfureuse histoire d'amour entre insaisissable Adam Anderson et le sérieux Stephan McFinn. Une histoire d'amour qui avait conquis de nombreuses personnes au point que la rendre réelle aux yeux de tous devenait une vraie nécessité. On pourrait enfin identifier ce couple à l'origine de nombreux fantasmes littéraires.

Monsieur Dumbledore était convaincu qu'il lui faudrait user de rigueur et de beaucoup de patience pour convaincre Mlle Lovegood de céder ses droits d'auteur à la société de production.

« Je suis d'accord mais j'ai quelques conditions. »

Surpris de sa réponse, Monsieur Dumbledore lui demanda d'un air heureux:

« Bien sûr Ma Chère ! Dites-moi quelles sont vos requêtes ?

– Premièrement, je veux un droit de veto sur le scénario final. Deuxièmement, je choisirai personnellement les acteurs qui interpréteront les rôles d'Adam et Stephan. Et pour finir, je voudrais assister au tournage afin de m'assurer que l'on ne transforme pas mon œuvre en film pour midinettes. »

Monsieur Dumbledore ne put s'empêcher de soupirer, en l'écoutant énoncer ses conditions. Il se dit qu'un simple refus aurait été plus simple à gérer. Mais malheureusement, même si Mlle Lovegood ne lui avait pas formulé cela de manière direct, elle avait juste l'intention de tout diriger elle-même. Et cela, il n'était pas sûr que la société de production fasse ce compromis.

Un début de migraine s'insinua douloureusement dans sa tête à cause de la pression ressentie. Malgré ce désagrément, il tenta une dernière approche, en espérant la faire changer d'avis.

« Est-ce vraiment votre dernier mot Mlle Lovegood ? Vous savez...

– Inutile de poursuivre Monsieur Dumbledore ! Je veux mes conditions ou il n'y aura tout simplement pas de film. »

Luna Lovegood n'attendit pas la réponse de son éditeur avant de quitter le bureau de ce dernier. Elle savait clairement que celui-ci ferait son possible pour satisfaire ses demandes. Alors pourquoi perdre du temps en polémiques inutiles. Elle était exigeante, mais elle avait un besoin fondamentale de l'être. De toute façon, elle n'avait pas écrit "Golden Freedom" pour qu'il devienne un film pour adolescents écervelés. Elle voulait beaucoup plus que ça. Elle voulait que le spectateur ressente cette soif de liberté, qui vivait dans ses personnages.

« Tu es complètement folle ! »

Luna regarda son amie, lassée par ces propos que celle-ci tenait en boucle depuis qu'elles s'étaient installées dans le restaurant.

« Écoute Hermione, je ne suis pas complètement tarée. Je protège juste mes intérêts.

– C'était une occasion unique ! Et toi, tu la gâches en faisant des caprices.

La jeune auteur ne supportait plus cette conversation qui tournait en rond depuis le début. Un vrai dialogue de sourds! Hermione, sa meilleure amie, ne cessait de la sermonner depuis qu'elle avait pris connaissance des exigences que Luna avait imposées. Il n'y avait pas à dire, l'auteur ne la comprenait pas. Ne pouvait-elle pas faire ce qu'elle voulait ? Jusqu'à présent, elle n'avait supplié aucune société de production pour qu'on adapte son livre en film. On l'avait démarchée, donc c'était à eux d'assumer leurs actes puisqu'après tout elle était l'auteur.

Quand leurs okonomiyaki apparurent devant elles, Luna cessa d'écouter son amie et se plongea dans la contemplation de son plat avant de l'entamer. Elle se concentra sur la musique diffusée en fond dans le restaurant. Cette musique n'était pas là pour divertir les clients, mais pour le plaisir des cuisiniers, que l'on pouvait apercevoir à l'œuvre depuis sa place. La musique était le reflet de leurs goûts, de leurs intérêts. Il en valait de même pour elle. Luna avait écrit "Golden Freedom" pour elle, et jamais elle ne le céderait à d'autres.

« Si je te paye une bouteille de Ramune, tu vas arrêter de parler de cette histoire ?

– Luna ! s'exclama son amie, qui finit par abandonner l'idée de la faire changer d'avis. C'est d'accord mais pour deux bouteilles !

– C'est de l'extorsion Hermione !

– Non Luna ! Je profite juste d'une riche, et qui est en passant ma meilleure amie ! Mais c'est vrai que pour quatre euros, tu vas mourir !

– Bientôt tu vas ajouter que je suis radine à la longue liste de mes défauts.

– C'est peut-être faux?

– Hermione, je ne suis pas radines mais économe. C'est deux choses différentes ! Et si j'étais radine, je ne viendrai pas te voir aussi souvent à Paris.

– Luna nous savons toutes les deux que tu viens sur Paris uniquement pour te ruiner dans l'épicerie coréenne de Pyramides. D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi ! Il n'y a pas d'épicerie coréenne à Londres ?

– Si mais ce n'est pas pareil ! J'aime celle de Pyramides. J'ai passé toute mon adolescence à venir ici...Dans ce quartier. Et puis tu sais, il faut bien que je contribue à faire tourner l'économie française !

– Tu sais Luna, je crois que ton gros problème est que tu es trop sentimentale.

La jeune auteur n'approuvait pas les propos de son amie. Elle n'était pas sentimentale, du moins elle le pensait. D'ailleurs pour preuve, elle n'avait aucun mal à se débarrasser des veilles choses qui l'encombraient. Elle n'était pas particulièrement attachée au matériel, mais Paris était la ville où elle avait grandi. Elle avait flâné dans ses rues pendant des heures et des heures. Mais elle avait surtout écrit "Golden Freedom" dans ses rues. Le manque d'argent l'empêchait de squatter les cafés de Paris, mais elle avait beaucoup écrit au Mcdo de République ou encore au Starbucks de Chatelet les Halles. Et quand le temps était plus clément dans les squares parisiens. Elle avait tout simplement appris à grandir dans cette ville, qui l'avait étouffée malgré tout.

« Hermione, au lieu de raconter n'importe quoi, mange ou je termine ton assiette. »

En rechignant, sa meilleure amie se remit à manger dans l'intention de terminer son plat. Parfois Hermione avait du mal à comprendre le raisonnement de Luna, mais elle ne pouvait s'empêcher de la respecter car Luna était fidèle à elle même peut importe les circonstances.

« Tu n'as toujours pas eu de réponse ?

– Hermione, je travaille là alors tu pourrais éviter de me déranger avec tes questions stupides. »

Hermione, assise sur le canapé-lit du studio de son amie, ne put s'empêcher de lui lancer un regard noir. Luna ne comprenait même pas le fait qu'on s'inquiète pour elle. Cela faisait déjà plus d'une semaine que l'auteur avait fait ses caprices, et il n'y avait toujours pas de retour de la société de production. Selon les dires de son amie, c'était plutôt bon signe car cela signifiait que ses demandes étaient étudiées. Mais Hermione ne pouvait s'empêcher de ressentir de l'inquiétude.

« Hermione, cesse te prendre la tête et va dormir. Il est déjà 2h ! »

Sans même attendre de réponse, Luna remit son casques sur ses oreilles. La musique la détendait lorsqu'elle écrivait. C'était une précieuse alliée qui lui insufflait différentes émotions. Cela permettait de rendre chacun de ses mots plus réels. La musique était des mots qui en inspiraient d'autres. Ceux de l'esprit de Luna. Elle s'était beaucoup servi de son affinité pour la musique lors de l'écriture de "Golden Freedom". Surtout pour accentuer cette soif de liberté qui régnait déjà en maître dans son cœur autrefois. Ce livre, c'était sa quête pour trouver la délivrance, et peut-être bien le bonheur. Tout comme ces héros qu'elle inventait, elle voulait goûter au bonheur, mais la fiction n'était pas la réalité. Alors elle écrivait pour sortir de cette cage qui la retenait prisonnière envers et contre tout. Elle écrivait pour se libérer de toute cette frustration qui la possédait. Elle écrivait des fins heureuses en espérant que la sienne serait proche, qu'un jour sa fiction deviendrait sa réalité.

En sortant de l'hypnose dans laquelle elle était plongée, elle s'aperçut que son téléphone vibrait sur son bureau. Elle jeta un coup à son ordinateur pour remarquer qu'il était 4h du matin. Sérieusement qui pouvait bien l'appeler à cette heure ?!

« Allô?

– Mlle Lovegood ? J'espère que je vous dérange pas ! fit une voix d'homme en anglais.

– Étant donné qu'il est 4h du matin, j'hésite à vous répondre.

– 4h du matin ?! Je suis désolé ! Ici, il n'est que 20h. »

À sa réponse, Luna se retint de lui répliquer qu'on ne téléphonait pas à 20h non plus quand on ne connaissait pas la personne.

« Puis-je savoir qui vous êtes si ce n'est trop vous demander?

– Ah ! Pardonnez-moi Mlle Lovegood ! Je suis Blaise Zabini. Monsieur Dumbledore a du vous parler de moi, Luna ! Vous permettez que je vous appelle Luna, bien sûr ! Oui, donc je disais que je suis le producteur...»

Luna n'écouta pas un mot de plus. Elle était juste vexée. Ce type se permettait de l'appeler à 4h du matin, et en plus de ça d'utiliser son prénom sans son accord comme s'ils étaient les meilleurs amis du monde. Elle soupira intérieurement. Et honnêtement, elle commençait à ne plus supporter cette culture américaine. Il fallait sérieusement qu'ils cessent avec toutes leurs familiarités. Elle en avait assez de cette conversation. Elle avait envie de raccrocher. Cette pulsion était si forte qu'elle le fit. Elle raccrocha au nez de ce soit-disant producteur de son hypothétique film. Elle en fut heureuse, mais son bonheur fut de courte durée, car l'écran de son smartphone affichait à nouveau un appel entrant. Elle inspira profondément avant de décrocher.

« Je suis désolée Monsieur Zabini. Il semblerait qu'il y ait quelques soucis de réseau.

– Vous êtes incroyable Mlle Lovegood ! Mais je dois avouer que c'est bien pour votre tempérament que je souhaite travailler avec vous.

– Pour cela, il suffirait que mes requêtes me soient accordées.

– Vous savez Luna, vos conditions je suis prêt à vous les accorder ! Ça n'a pas été facile de convaincre tout le monde, mais j'y suis parvenu.

– Quel mérite ! ironisa t-elle. Mais cessez donc de tourner autour du pot ! Dites-moi plutôt ce que vous voulez !

– C'est très simple ! Comme vous vous en doutez, l'annonce du film sera un gros buzz. En attendant, il ne s'agit que d'une simple rumeur, mais tout le monde veut qu'elle soit réelle.

– Pourriez-vous éviter de me rappeler à quel point je suis populaire ?! Et que grâce à cette popularité, vous allez vous faire un maximum d'argent ! »

L'homme éclata de rire en entendant les propos de la jeune femme. Rien qu'à l'attitude de cette auteur, il était persuadé que faire ce film serait juste démentiel.

« Luna si vous saviez ! Je ne veux pas que votre roman devienne juste le film de l'année, mais un phénomène cinématographique. Et pour cela, il n'y a rien de mieux que un coup de bluff. Je veux que le tournage à huit clos ! Je ne veux que personne ne soit au courant ! Je veux un coup médiatique parfait !

– Monsieur Zabini, vous semblez vouloir beaucoup de choses.

– Luna ne me dites pas que vous n'êtes pas intéressée, je ne vous croirai pas. Vous aimez ce genre de choses. »

Ce Blaise Zabini n'avait pas tort. Il avait réussi à susciter l'intérêt de la jeune auteur. Cette dernière voyait d'ailleurs, dans les délires du producteur, une idée parfaite pour un nouveau roman. La création de son premier succès donnerait naissance à un autre succès. Il fallait avouer que l'idée était plaisante.

« Monsieur Zabini, je vois où vous voulez en venir. Mais quel est le rapport avec moi ?

– Luna vous vouliez choisir vous-même les deux acteurs des premiers rôles ?

– Oui, c'est bien ça !

– Eh bien ! Vous allez devoir trouver deux personnes, qui acceptent de vivre coupées du monde pendant 5 mois. Ce que j'essaye de vous dire, c'est que vous devrez faire attention à qui vous choisirez.

Luna avait parfaitement compris le message, que le producteur Zabini avait essayé de lui faire passer. Elle ne pouvait pas prendre des acteurs trop médiatisés et connus, sous peine de faire échouer le plan marketing durement élaboré.

« Ne vous inquiétez pas pour cela ! Donc j'accepte votre condition si les miennes sont respectées !

– Voilà qui est parfait ! Le tournage commencera en Janvier prochain, donc vous avez jusqu'à Octobre pour me faire parvenir les noms des acteurs, qui auront accepté les rôles.

– Six mois ?! Vous êtes bien généreux, mais ne vous inquiétez pas ! Je ne pense pas que j'aurai besoin de tout ce temps.

– Si vous le dîtes ! Néanmoins je suis ravi que nous ayons trouvé un terrain d'entente !

– Oui, il n'y a pas à dire j'ai toujours rêvé d'avoir cette conversation à 4h du matin !

– Il était bien plus amusant de vous appeler à cette heure, mais je pense que cela a été compensé par le fait que vous m'ayez raccroché au nez. Je suppose que nous sommes quittes ! Bonne nuit Mlle Lovegood. »

À peine avait-elle entendu la fin de sa phrase que Luna comprit que la communication avait pris fin. Sans trop comprendre pourquoi, elle avait la désagréable sensation de s'être faite avoir. Ce type l'agaçait au plus au point. Il n'était qu'un petit con avide d'argent, en plus d'avoir une étrange personnalité. Son instinct lui disait que ce Zabini risquait de lui mettre des bâtons dans les roues durant le tournage. Il était le genre de personne à poser des problèmes. Elle le sentait! Elle déposa son téléphone tout en soupirant. Tout cela était agaçant, mais une idée lui vint à l'esprit, et elle se mit à sourire toute seule. Enfin toute seule, elle pensait l'être mais Luna sentit la main de Hermione sur son épaule.

« Tu m'expliques ce que tu fous à presque 5h du matin à sourire toute seule dans le noir comme une idiote ! »

Luna regarda son amie d'un air malicieux, qui avait probablement dû être réveillée par le son de sa voix.

« Hermione, j'ai réussi ! »