DISCLAIMER : Harry Potter et tous les noms, personnages et péripéties associés sont des créations de J.K. Rowling. Je crois que vous le saviez, mais honnêteté intellectuelle m'oblige à le répéter.
Merci à Finrod et dominos pour leurs relectures et leurs conseils. Si je me souviens bien, le symbole ooOO§OOoo doit être utilisé à la base par Alixe. J'espère qu'on ne me tiendra pas rigueur de l'avoir emprunté. Je crois l'avoir un peu modifié au passage d'ailleurs.
Chapitre 1 - Le retour du Seigneur des Ténèbres
La citadelle était aussi glacée que la nuit. Les pierres noires de sa maçonnerie suintaient d'humidité. Mais cela ne semblait pas déranger l'homme encapuchonné qui se tenait devant l'antique portail d'acier. Il était là depuis plusieurs minutes déjà, immobile. Sous le capuchon, des lèvres blafardes remuèrent. Une mélopée s'éleva, aussi froide que l'air ambiant. Pendant encore un instant, il ne se passa rien. Puis l'homme leva une baguette magique et effleura le portail qui vola en éclats avec un bruit de tonnerre.
La baguette regagna les profondeurs de la cape et l'homme avança au milieu des débris fumant. Le gravier de la cour crissait sous ses pas. Il s'arrêta de nouveau devant la grande porte de chêne massif qui donnait accès à l'intérieur de la citadelle. Pendant quelques minutes, il resta aussi immobile que devant le portail. Il observait les défenses magiques qu'il devait briser.
Une seconde fois, la mélopée sortit de ses lèvres, grinçante cette fois. Il y eut alors un déclic et la porte s'ouvrit d'elle-même. Une voix s'éleva alors venant du fond du grand hall, plongé dans l'obscurité.
- Ah ! Seigneur Voldemort, entendit-on. Je vous attendais.
Lentement, l'homme ôta son capuchon. Sa peau avait la pâleur de la mort. Son nez n'était que deux fentes verticales et ses yeux rouges, emplis de haine, ressemblaient à ceux d'un reptile. Aucun cheveu ne poussait sur sa tête, il semblait n'en n'avoir jamais eu.
- Mais je manque à tous mes devoirs ! reprit la voix. Lumière !
Les torches fixées aux piliers qui bordaient la salle s'allumèrent de concert révélant celui qui avait parlé. Il s'agissait d'un loup. Ou du moins d'une créature à l'apparence d'un loup, car elle devait faire deux ou trois fois la taille qu'un tel animal pouvait normalement atteindre.
- Soyez donc le bienvenu, seigneur. Bienvenu dans l'antre de Fenrir. Puis-je connaître la raison de votre visite ?
La créature était assise au pied d'une courte volée de marches qui menait à un autel taillé dans la même roche noir que la citadelle. Quelques cent cinquante mètres la séparait de son visiteur. Celui-ci ne répondit pas mais son regard fixé sur l'autel était suffisant. Ceux qui venaient jusqu'ici étaient trop prévisibles. Fenrir aurait réellement apprécié qu'on vienne pour une simple visite de courtoisie. Mais il fallait rien de moins que Gungnir pour attirer les aventuriers jusque dans cette citadelle désolée au large des côtes nord de la Scandinavie.
Le loup se leva avec souplesse dans une attitude qui n'avait plus rien d'accueillante.
- Ainsi vous venez ici en voleur ! constata-t-il dans un grondement sourd en s'avançant. Je peux oublier que vous avez fracassé mes portes et que vos hommes tuent mes guerriers, mais je ne puis point pardonner aux voleurs.
La créature bondit avec violence, couvrant la distance qui la séparait de Voldemort en quelques secondes. Mais la baguette du seigneur des ténèbres sortit des plis de ses vêtements tout aussi vite. Il y eut un éclair de lumière verte aveuglant et Fenrir poussa un glapissement. Il s'écroula au pied du sorcier, son saut interrompu. Il y resta inerte. Et toutes les torches s'éteignirent.
A la lueur tremblotante de sa baguette allumée, Voldemort traversa le grand hall. Il gravit les marches, tremblant d'une excitation qu'il ne prenait plus soin de dissimuler. Après plus d'une année de recherche, la lance d'Odin était enfin à lui. Gungnir reposait sur l'autel. Son fer et sa hampe n'avaient rien de remarquable, si ce n'est qu'ils étaient encore en parfait état après mille ans passés dans cette citadelle humide et que, comme Fenrir, elle était trois fois plus grande qu'elle ne l'aurait dû.
Lorsque la main squelettique de Voldemort se posa sur elle cependant, elle s'y adapta, prenant la taille d'une lance normale. Sans un mot, le Seigneur des Ténèbres l'emporta avec lui, savourant par avance l'instant où la plongerait dans le cœur de Harry Potter.
ooOO§OOoo
Bien loin de là, en Angleterre, précisément au 4, Privet Drive, Little Whinging, Surrey, le dit Harry Potter s'éveilla en sursaut. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler qu'il n'était plus à Poudlard et que depuis deux semaines, il s'ennuyait dans la maison de son oncle et de sa tante. Les chiffres lumineux du réveil indiquaient 4:03 du matin, mais le jeune homme savait qu'il ne parviendrait plus à se rendormir. Le moment qu'il avait tant redouté était arrivé : Voldemort serait bientôt de retour sur le sol anglais.
Harry hésita un instant sur la conduite à tenir. Dumbledore serait certainement très mécontent d'apprendre qu'il continuait à s'incruster en rêve dans l'esprit du Seigneur des Ténèbres. Mais d'un autre côté, le chef de l'Ordre devait savoir que l'ennemi était sur le chemin du retour. Harry n'était pas très sûr de ce qu'il avait vu exactement. Mais il savait que les Mangemorts étaient en route pour l'Angleterre, leur maître à leur tête.
Finalement, la question était de savoir si Dumbledore pouvait réellement ignorer la chose. Était-ce de l'arrogance que d'estimer que le vieux sorcier ne pouvait pas toujours tout savoir ? S'agissant de n'importe qui d'autre, Harry ne se serait pas posé la question. Mais avec le directeur de Poudlard, elle semblait pertinente. Il aurait aimé pouvoir en discuter avec Cara et Théodore. Mais tous les deux étaient trop loin pour qu'il puisse prendre le temps de les contacter. Le délais devait se compter en heures. Le jeune homme n'ignorait pas que les sorciers pouvaient se déplacer très vite lorsque le besoin s'en faisait sentir. Et même si Voldemort n'utiliserait certainement pas le réseau de cheminées, il pouvait rejoindre l'Angleterre en moins d'une journée depuis n'importe quel endroit d'Europe et cela aussi discrètement qu'il le fallait.
Harry se leva et s'installa à son bureau. Une plume, une bouteille d'encre et des feuilles de parchemin y étaient soigneusement rangés à coté de la pile de livres de cours qu'il utilisait pour rédiger ses devoirs de vacances et des trois dernières éditions de la Gazette du Sorcier. Ayant pris sa décision, il se mit à écrire :
Professeur,
J'ai le déplaisant devoir de vous informer que Tom E. Jedusor et ses compagnons sont sur le chemin du retour pour l'Angleterre. J'en ai malheureusement la certitude absolue. Vous n'êtes pas sans ignorer que je suis à mon corps défendant la personne la plus fiable pour ce qui est des informations le concernant.
Je pense que vous saurez prendre toutes les mesures nécessaires à le recevoir comme il se doit.
Harry Potter
PS : J'espère que cette lettre vous est parvenue sans problème. Je n'ai malheureusement pas la possibilité de sceller mon courrier comme il se devrait. J'ai suffisamment eu de mauvaises expériences avec le ministère pour ne pas souhaiter user de magie avant d'avoir atteint l'age légal de le faire.
Le jeune homme roula le parchemin. Hedwige, sa chouette, quitta immédiatement son refuge du haut de l'armoire pour se poser sur son bras tendu. Il attacha le rouleau à sa patte.
- Essaie de trouver Dumbledore au plus vite, dit-il en ouvrant la fenêtre. Et fais attention à toi.
L'oiseau émit un hululement apaisant avant de s'élancer dans la nuit. Il ne restait plus qu'à attendre une hypothétique réponse. Mais Harry était certain que même si le directeur de Poudlard ne lui répondait pas directement, il chargerait quelqu'un de le faire. Après tout, c'était la première fois qu'il lui écrivait personnellement. Le vieux sorcier comprendrait certainement qu'il ne le faisait pas par caprice.
Harry s'allongea sur son lit, alluma la lampe de chevet et se plongea dans sa troisième lecture de la longue lettre que Cara lui avait écrite la veille. Le récit des vacances de son amie au bord du Loch Ness l'apaisait étrangement. Il faudrait qu'il pense à y répondre rapidement.
ooOO§OOoo
Harry était en train de rédiger cette réponse quand Hedwige s'engouffra par la fenêtre ouverte. Il était presque onze heure du matin et dans la pièce d'à coté, on entendait Dudley qui se défoulait avec enthousiasme sur sa console de jeu toute neuve. Harry ne comprenait toujours pas qu'est-ce que son cousin trouvait d'intéressant à détruire des hordes d'extraterrestres sur un écran.
Hedwige se posa sur son épaule et lui tendit la patte. Le jeune homme en détacha un petit rouleau de parchemin et récompensa sa chouette d'un peu de Miamhibou. Celle-ci hulula avec satisfaction et s'envola jusqu'au perchoir de sa cage pour y dévorer son butin.
Harry déroula la réponse et découvrit l'écriture penchée de Dumbledore. Le chef de l'Ordre du phénix se donnait la peine de lui écrire lui-même. Quelle honneur ! Le message était cependant particulièrement sec et laconique.
Harry,
Je viens te chercher se soir. Tiens-toi prêt pour 9 heure. Avertis ton oncle et ta tante qu'ils devront eux aussi déménager dans un délais très bref.
A.P.W.B.D
Génial. Voilà une chose qui l'enthousiasmait particulièrement. La lettre finit au fond de la corbeille à papier dans un geste rageur. Néanmoins, Harry se leva et quitta sa chambre pour descendre au salon. Il y trouva son oncle presque entièrement dissimulé derrière le journal. Il se planta devant le gros homme au cou inexistant et dut se racler la gorge plusieurs fois pour obtenir son attention.
- Qu'est-ce que tu veux ? finit par grogner l'oncle Vernon sèchement.
Tu te rappelles ce que je t'ai raconté il y a deux ans quand Dudley a été... hum... attaqué par des Détraqueurs ?
Le visage de son oncle prit une couleur violette de mauvaise augure et Harry se dépêcha d'ajouter :
- A propos de Voldemort.
- Celui qui a tué tes bons à rien de parents ?
Le jeune homme prit sur lui de ne pas relever.
- Lui-même.
- Oui, et alors ?
Vernon ne semblait pas particulièrement enthousiaste à l'idée de revenir sur le sujet, mais suffisamment curieux pour ne pas envoyer Harry voir ailleurs. Voilà qui était bien étonnant ! Son oncle avait-il assez peur pour sa famille pour ne pas chasser le sujet comme s'il n'existait pas de sorcier psychopathe et mégalomane cherchant à conquérir le monde ? Peut-être serait-il plus facile que prévu de le faire changer de maison.
- Il est de retour en Angleterre et il veut me tuer. Moi et toute ma famille si possible. Et que tu le veuilles ou non, Pétunia et Dudley sont de mon sang.
- Serais-tu en train de me menacer, mon garçon ?!
- Je ne fais que formuler un fait.
Mais pourquoi discutait-il avec un homme comme Vernon ?
- Je voulais juste te dire qu'il va vous falloir déménager. Les gens de l'Ordre viendront pour vous aider à vous mettre à l'abri.
Sans attendre de réponse, Harry tourna le dos à son oncle et remonta à sa chambre. Une heure plus tard, quand Pétunia l'appela pour le déjeuné, Vernon exigea des explications à grands cris. Mais Harry se contenta de répéter ce qu'il avait déjà dit et subit la tempête sans broncher.
ooOO§OOoo
Le soir venu, à 21h précise, un curieux phénomène affecta les lampadaires de Privet Drive. Un à un, ils s'éteignirent masquant ainsi l'avancée d'un curieux personnage. Ce n'était pas la première fois qu'Albus Dumbledore se rendait dans cette rue. C'était même la troisième. Mais il n'y avait toujours pas sa place avec sa longue barbe, ses cheveux argentés et ses lunettes en demi-lune. Sans compter sa robe violette décorée d'étoiles qui scintillaient comme des vraies.
Mais Dumbledore ne semblait pas réellement s'en inquiéter. Il gagna d'un pas tranquille le numéro 4 de la rue et activa la sonnette. Un jeune homme aux cheveux noirs en bataille et aux yeux verts lui ouvrit presque immédiatement. Harry n'avait pas réussit à modérer sa hâte de quitter la maison de son oncle suffisamment pour faire poiroter le directeur un moment derrière la porte.
- Bonsoir Harry, dit ce dernier. Tu es prêt ?
- Bonsoir Professeur. Oui, je suis prêt.
- Bien, as-tu pu parler à ton oncle et ta tante de ce que je t'avais demandé ?
- Ils sont au courant, mais je ne suis pas sûr qu'ils soient réellement convaincus.
Le vieux sorcier soupira.
- J'imagine que Remus parviendra à leur faire entendre raison. Tu peux laisser tes affaires ici, prend juste ta baguette. Dobby passera cette nuit, quand ton oncle et ta tante dormirons, pour les récupérer.
- Nous allons à Poudlard ? demanda Harry en suivant Dumbledore dans l'allée de gravier qui allait de la porte à la rue.
- C'est l'endroit le plus sûr du pays, Harry.
Dumbledore semblait beaucoup plus préoccupé qu'il ne voulait le montrer. Le fait qu'il n'ait pas tenu à voir les Dursley lui-même et qu'il lui fasse ces réponses minimalistes était révélateur.
Ils s'engagèrent dans Privet Drive avant de finalement s'arrêter près du numéro 2. Là Dumbledore, activa son Éteignoir pour renvoyer les boules de lumières dans leur lampadaires respectifs. Il tira ensuite des plis de sa robe une petite bouilloire qu'il tendit à Harry. Le jeune homme posa une main dessus et l'objet brilla presque immédiatement d'une lumière bleue.
- Parfaitement à l'heure, commenta Dumbledore avec une certaine satisfaction.
Et Harry reconnut immédiatement la sensation d'un portoloin actif. Privet Drive s'effaça.
ooOO§OOoo
Harry tournait en rond dans son dortoir de Serpentard au fond des cachots de Poudlard. Le portoloin l'avait conduit directement dans le bureau du directeur où ils avaient eu une longue et fatigante conversation. Dumbledore n'avait pas été dupe une seconde quant à la façon dont Harry avait eu connaissance du retour de Voldemort et il le lui avait reproché de manière plus ou moins dissimulée.
Il était quand même ressortit de la conversation que des Mangemorts avaient bien été repéré en divers endroits où ils tentaient de se dissimuler en se dispersant. Le ministère de la Magie avait été prévenu et le département de la Justice Magique, de même que l'Ordre, était en alerte maximale. De Voldemort lui-même aucune trace, mais il ne faisait aucun doute qu'il ne devait pas être loin.
La discussion replongeait dangereusement vers les risques de pratiquer la légilimancie contre Voldemort lorsque Dumbledore avait brutalement mis fin à l'entretien, arguant l'heure tardive. Il était effectivement minuit passé. Une séance d'occulmancie avait déjà été fixée pour le jour suivant. Harry se sentait vidé de toute énergie, mais il était trop nerveux pour dormir. La disparition de Voldemort après l'attaque ratée du ministère avait été providentielle, lui laissant le temps de se préparer à l'inévitable affrontement. Maintenant qu'on y était, le jeune homme avait l'impression de s'éveiller après un rêve agréable. Le cauchemar n'avait pas encore débuté, mais il suivrait dans un délais que Harry n'espérait pas trop bref. Il n'osait d'ailleurs pas essayer d'imaginer quel genre d'horreurs le Seigneur des Ténèbres avait pu inventer pour justifier une absence d'une année. Quelque chose qui compenserait le délais que ces ennemis avaient eu pour se préparer... sans aucun doute.
Harry retint un frisson. Ce n'était pas le moment de céder à l'angoisse. Il se décida à enfiler son pyjama et à s'étendre. Ses affaires étaient arrivées pendant son entrevue avec le directeur. Il avait également retrouvé un Dobby aussi excité que d'habitude dont il avait eu grand peine à se débarrasser. Il n'avait vraiment pas besoin de l'enthousiasme du petit elfe ce soir là.
Mais comme prévu le sommeil ne vint pas. Il aurait voulu ne point être seul dans son dortoir et sa salle commune. Il aurait apprécié avoir quelqu'un d'autre que Rusard comme voisin. Mais pendant les vacances, l'immense château était aussi désert qu'il était peuplé pendant la période de cours. Et dire que pendant ce temps là, Cara faisait de la randonnée en famille autour du Loch Ness. Et Nott, que devenait-il ? Les deux jeunes gens s'étaient mis d'accord pour ne pas essayer de s'écrire. Théodore craignait que son père ne soit toujours à sa recherche. Vu les circonstances, c'était plus que probable. Il faudrait peut-être que Harry demande à Dumbledore de le faire protéger par l'Ordre. Finalement, il s'endormit sur cette pensée, verrouillant par réflexe son esprit contre les intrusions extérieures.
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Trois jours. Voilà trois jours que Harry était arrivé à Poudlard. Depuis lors, il n'avait eu pour compagnie que Dobby qui lui apportait ses repas dans la salle commune de Serpentard et Rusard qui le suivait partout dès qu'il en sortait. Il n'avait revu Dumbledore que pour se faire signifier que les leçons d'occulmancie devraient attendre le retour de Rogue au château. Les événements se précipitaient, avait dit le directeur. Mais il avait refusé de donner plus de précisions et avait renvoyé Harry.
Présentement, le jeune homme s'était isolé dans le parc pour échapper à la surveillance de Miss Teigne. Il avait finit par s'installer sous un arbre à la lisière de la forêt interdite, pas très loin de la cabane de Hagrid. De là, il avait une bonne vue sur l'entrée du château et une bonne partie du parc. Tandis que les éventuels passants auraient plus de mal à l'apercevoir.
Il avait maintenant un peu de peine à se rappeler pourquoi il avait eu tellement hâte de revenir à Poudlard. Finalement, il s'y sentait aussi prisonnier qu'à Privet Drive et encore plus seul. L'unique avantage était qu'il pouvait y faire de la magie comme bon lui semblait. Mais il s'était très vite lassé des exercices de métamorphose que le professeur McGongall avait donné pour les vacances. Il les maîtrisait presque parfaitement.
Son isolement était probablement la façon qu'avait trouvée Dumbledore pour le punir de laisser ses rêves l'entrainer dans l'esprit de Voldemort. D'ailleurs, Harry était bien conscient que s'obstiner dans cette voie lui causerait plus d'ennuis que d'avantages. C'était à l'Ordre maintenant de rechercher le Seigneur des Ténèbres. Il avait fait ce qu'il pouvait pour l'heure et son tour d'agir reviendrait toujours trop tôt.
Alors depuis trois jours, Harry s'exhortait à la patience. Il s'était plongé dans une nouvelle lecture de son manuel de défense contre les forces du mal, trouvant l'idée fort à propos vu les circonstances. Mais il le connaissait par cœur et dès lors la distraction n'était pas très efficace. Cela expliquait pourquoi l'ouvrage gisait dans l'herbe à coté de lui et qu'il contemplait les rares nuages du ciel d'été, essayant de rêver à une vie où il n'aurait pas été le Survivant.
Déjà, il aurait été à Gryffondor. Sans l'envie de prouver ses capacités qu'il avait ressentit en entrant dans le monde magique, il n'aurait sûrement pas accepté la proposition du Choixpeau. Du coup, il ne sortirait certainement pas avec Cara. Il ne l'aurait probablement pas regardé. Il ne put s'empêcher d'estimer que c'eût été bien dommage. Même si du coup, il aurait été libre de séduire Ginny Weasley. Encore que s'il avait fallut se faire un meilleur ami de son frère Ronald, très peu pour lui ! Pire... il aurait peut-être trouvé Granger très sympathique. Cette pensée lui arracha une grimace.
Il n'osa pas pousser plus loin son analyse. Peut-être aurait-il été aussi impétueux que le Gryffondor moyen et alors il n'osait pas imaginer qui serait mort pour le sauver de sa bêtise. Traîner le fantôme de Cédric Diggory était déjà assez difficile. Il n'avait nul envie d'y ajouter celui de Nott, de Sirius ou de Dumbledore. Il n'avait pas envie qu'on meurt encore à cause de lui. Voilà ce qui arrivait aux gens trop gentil. L'épisode du tournoi des trois sorciers lui avait appris cela au moins.
- Hé, Potter, tu dors ?!
Harry fut debout d'un bon. Il avait tiré sa baguette avant même de déterminer qui venait de l'appeler. Ce n'était pas son genre de baisser ainsi sa garde. Il se trouva devant un Théodore Nott ricanant, debout à quelques pas.
- Mon vieux, si tu avais vu ta tête.
- Mince, Nott, qu'est-ce que tu fabriques ici ?
S'il y avait une personne qu'il ne s'attendait pas à voir débarquer, c'était bien Théodore. Mais visiblement Dumbledore s'était fait la même réflexion que lui. D'ailleurs, Nott le lui confirma.
- Il se trouve que notre cher directeur a eu l'idée lumineuse de venir me trouver exactement au même moment que mon paternel. Le vieux s'est échappé, mais Dumbledore m'a proposé de venir te rejoindre ici. C'était toujours mieux que le manoir familial. Il est connu de bien trop de Mangemorts pour que je puisse m'y installer confortablement.
Les deux jeunes gens se serrèrent la main avec chaleur, content de se retrouver six semaines plus tôt que prévu.
- Tu sais Potter, dit Nott tandis qu'ils regagnaient la salle commune de Serpentard, Dumbledore a dit qu'il allait inviter Cara à nous rejoindre.
D'émotion, Harry faillit dégringoler dans l'escalier qui menait à son dortoir.
Et voilà... J'espère que ça vous a plu. Pour ceux que j'ai convaincu, on se retrouve le vendredi 21 aout 2009 pour la publication du chapitre 2. Je devrais en principe suivre dès lors un rythme de publication d'un chapitre toutes les deux semaines. Étant donné que 3 (presque 4) chapitres sont écrits et que j'ai les suivant en tête assez clairement, ça devrait pouvoir se faire. Encouragez-moi ! ça aide toujours.
