Je suis de celles qui refusent de voir Zabuza et Haku autrement que comme un couple. Pour moi, il est évident que ça ne peut pas être autre chose que ça. Bref, j'ai donc tenté d'adapter cette relation à une période de guerre. Je trouve que le résultat n'est pas si mal.
Disclaimer : Les personnages de Naruto ne m'appartiennent pas, ils sont à Masashi Kishimoto. Par contre, l'histoire est tout droit sortie de ma tête.
Sombre décembre
« J'étais frigorifié. Ma peau translucide était légèrement bleutée et j'avais envie d'hurler à pleins poumons. Je n'avais aucune idée d'où je me trouvais. J'étais complètement perdu. La noirceur grandissante m'empêchait de bien distinguer où j'étais. Alors que mes sanglots commençaient à faire trembler mon petit corps, une large silhouette se pencha au-dessus de moi. Je voyais cet homme pour la première fois et pourtant j'avais l'impression de le connaître. Une étrange sensation me poussait à croire que nous nous ressemblions.
Il me parla un moment, d'une voix calme pour ne pas m'effrayer, et je fus surpris qu'une personne avec des traits aussi durs puisse faire preuve d'autant de douceur. Il avait une attitude de nature menaçante, mais comme si nous étions unis par un lien unique, je parvins à entrapercevoir une grande, une énorme solitude qui se reflétait au fond de ses yeux. J'eus immédiatement envie de l'aider à la faire disparaître. Cet homme, j'en étais certain, avait les même yeux que moi. À nous deux, nous serions déjà un peu moins seuls.
Le temps passa, mais je ne parvins pas à distinguer s'il s'agissait de minutes ou de jours. Après ce délai, il m'emmena dans mon nouveau chez-moi. Éclairé seulement par la lune, tout ce que je pouvais voir était rouge. C'est alors qu'il me chuchota ces mots durs : " Peu importe où tu cours, c'est inutile. Il n'y a aucun moyen d'échapper à notre destin. " Cette phrase me parut cruelle. Je voulais ardemment croire qu'il y avait un moyen de choisir notre avenir. Je sus dès cet instant que je me rebellerais contre la fatalité toute ma vie.
Après être finalement arrivés, il m'installa sur le lit. Les couvertures chaudes qu'il déposa sur ma peau toujours gelée atténuèrent mes incessants frissons. Il sortit quelques instants et revint avec un large cahier qu'il déposa près de mon oreiller. " Pour en faire ma mémoire " qu'il m'avait dit. " Pour tout recommencer. " Alors je l'ai pris aux mots, je suis repartie de zéro.
Je viens de naître. Je suis tout neuf, tout propre. Je m'appelle Haku et j'ai quinze ans. Il paraît qu'un prénom qui signifie Blanc me convient parfaitement… »
Un journal pour écrire ma vie. Mon existence se résume à cet océan d'encre. Elle se terminera lorsque je laisserai tomber la dernière goutte sur le papier. Je me rends à la fin du vieux cahier et laisse pleurer ma plume une dernière fois.
« Zabuza a le même regard que moi. L'œil fatigué et triste.
Je voulais qu'on me rende utile. Il avait besoin d'une personne qui voudrait bien lui donner sa vie et le suivre aveuglément.
Nous avons trouvé ce que nous cherchions.
Je ferai tout pour que ses rêves se réalisent. C'est cela mon rêve.
Il est l'homme que j'ai choisi d'aimer.
Il n'y a qu'une chose qui importe. Je m'appelle Haku et j'appartiendrai à Zabuza jusqu'à mon dernier souffle. »
Je ne veux plus voir de sang… J'ai peur. Ce sang frais semble toujours plus sombre que les ténèbres. Je ne peux pas supporter cette crainte seule.
Je place l'unique recueil de mes souvenirs sur mon lit, ouvert à la première page. Zabuza pourra lire l'histoire de ma vie pendant que je me prépare pour ma dernière bataille. Je ne dois pas regarder en arrière. Je ne dois pas m'arrêter.
Je le savais depuis le début. Il n'y a pas moyen d'échapper à la réalité. Mais j'ai quand même essayé de défier le destin. Parce que tout ce que je voulais c'était vivre avec lui.
Ce sang qui coulera, c'est le sacrifice de la lune. Si tel est le châtiment pour nos vies, je me demande quel crime nous avons commis…
