"Je ne sentais plus mes membres, mes pieds n'étaient plus qu'ombre d'eux-mêmes. Je me sentais flotter envers cette porte , rien qu'une quinzaine de mètres et j'y serais . Une voix lointaine m'interpellait , m'envoûtant dans une brume qui ne me laissait point le choix que d'avancer encore.. encore..
J'y arrivais enfin après ce qui m'a paru être une décennie! J'ouvris cette porte comme si ma vie en dépendait , et tout bascula. Merlin, je tombais! Mon corps chutait à une vitesse si intense que mes dents commenceraient bientôt à s'arracher. Et j'étais ainsi à me préparer à une mort certaine, espérant ne pas me retrouver dans les limbes, quand j'entendis un cri inouï , et je sentis une surface humide me heurter en pleine figure ...
C'était Parkinson qui me balayait 50 litres d'eau à la figure! "Ça t'apprendra à ronfler bibliothèque, tâche de ne plus me gêner avec tes cris! ", m'a-t-elle aboyé dans la figure. Vous comprenez maintenant pourquoi je viens en retard pour le premier cours de potions de l'année ! "
Les deux imbéciles s'esclaffaient de rire, riez morveux, je vous massacrerais !
"-Hermione, je ne comprends pas pourquoi tu t'engouffres dans la bibliothèque au lieu de déjeuner, balança Ron entre deux éclats, comme si tu ne travailles pas assez la nuit!
- Ce n'est pas toi qui fait des rondes chaque soir, ça me fait perdre des heures de sommeil et énormément de temps, répondis-je .
- Malefoy ne t'aide pas ? Il est préfet lui aussi ! Demanda Harry
- Si tu croies que Malefoy ferait ne serait-ce qu'une seule ronde avec moi , je ne m'appelle pas Hermione mais un caleçon de Merlin !
- Hahaha , je n'en peux plus ! " Nous arrivions enfin à la grande salle, j'avais une faim de loup , et l'odeur de bonne nourriture m'enivrait les narines, ces elfes de cuisine étaient vraiment doués, quoique je m'oppose à leur esclavage. On trouva une place assez rapidement à la table des Gryffondor. Qui ne voudrait pas Harry Potter et ses fameux amis comme voisins de table?
Je m'attaquais à tout ce qui pouvait se trouver sous mes griffes, comprenez-moi je n'ai pas déjeuné aujourd'hui. Ron pris un bonheur fou à me rappeler les manières, une vengeance de mes reproches envers sa façon de manger. Quoi qu'il en soit , j'étais heureuse. Entourée de mes meilleurs amis, me trouvant dans Poudlard ma deuxième maison, savourant des sauces exquises et de la viande succulente , que demanderais-je de plus pour oublier cette guerre qui éclatait en dehors? Peut-être un morceau de gâteau généreux enseveli de chocolat, écroulant sous le poids de crèmes et de friandises.. Je crois que je suis gourmande ,ma foi .. Et je suis presque sûre que les elfes exauceraient mon vœu un peu plus tard dans la soirée, en parfaits chefs cuisiniers qu'ils étaient! Attendant le dessert, je balayais la salle du regard. Les rires éclataient des tables des Serdaigle, Poufsouffle et Gryffondor , mais la table des Serpentard était plutôt calme. Ces venimeux avaient des visages qui exprimaient, non pas de l'ennui, mais une profonde , comment dire ? Lassitude! Une morosité sans fin. La garce Parkinson semblait raconter son triomphe dans la bibliothèque, Blaise Zabini faisait semblant de l'écouter et Malefoy ne se privait pas de montrer son agacement, sa lassitude totale envers elle. Ce dernier semblerait avoir embelli pendant l'été, je me permet de l'affirmer. Mais c'est Malefoy après tout, et ce soir là, je préfèrerais passer une nuit entière avec Rogue la chauve-souris,que de devoir affronter quelques terribles secondes de torture pétrifiante et de mort lente mais certaine avec Malefoy. Mon corps et mon âme en seraient profondément indignés. Tant mieux qu'on ne se partage pas les rondes de nuit!
"-Hermione, Hermione! M'interpella Harry, tu m'écoutes?
-Bah ouais, tu me demandais mon avis sur la potion de .. Tu me demandais quoi en fait?
-Mais non! Rigola Ron, il t'informe que le dessert est là!
Ah! Je ne l'avais pas remarqué, et je bavais déjà devant tant de calories.
Mes deux amis me souhaitèrent une bonne nuit, et après avoir passé deux bonnes heures à la bibliothèque, et consacré une bonne demi heure à la ronde de nuit, je me rendis vers les dortoirs des préfets. Il était déjà minuit et quart et je mourais de fatigue.
