CHAPITRE 1

Mr. Schulter marchait, courait presque dans les couloirs, errant de ci de la. Le proviseur de l'établissement se perdait dans ses bâtiments, et ne savait en général pas retrouver le chemin de son bureau. Drôle d'homme que celui à la veste vert émeraude cherchant son chemin dans un dédalle de couloirs et d'embranchements. Drôle de tableau que celui de Mr. Schulter, veste émeraude, pantalon vermillon et chaussures cirées, cherchant son chemin dans ses bâtiments aux murs délavés par le temps. Jaunis par la pluie. Au sol creusé par les passages. L'empreinte du temps sur le bâtiment se faisait ressentir fortement. L'empreinte de la multitude de jeunes qui avaient traversé, erré dans ces couloirs imprégnait tout l'ensemble. Il venait à l'instant d'attraper deux jeunes élèves qu'il avait trouvé en train de fumer, ce qui était intoléré dans son école. Il essayait désormais de les amener à son bureau, pour leur passer un savon. Seulement, où était son bureau?

Les deux élèves, un grand brun androgyne prénommé Bill et un petit au visage masqué, les yeux bleus durs et attirants appelé Jan avaient l'air de prendre un malin plaisir à égarer leur proviseur, lui indiquant de mauvaises directions, le faisant perdre ses moyens. Désormais, le proviseur se retrouvait dans le couloir 105. Le couloir 105. Quelle idée d'appeler des couloirs par des chiffres.. Il regarda devant lui, baissa le regard sur Bill, puis sur Jan. Souffla un grand coup, et les tirant toujours derrière lui, continua son chemin dans une autre direction, toujours à la recherche d'une quelconque aide bénéfique, d'un quelconque souvenir du plan affiché dans son bureau. Décidément, cette école avait cela de risible que son dirigeant obligeait ses élèves de connaître par cœur le plan du dédalle de couloirs alors que lui même n'en connaissait pas la moindre partie.

Il arrivait à un cul de sac –nommé couloir 199- lorsque, comme pris d'un pressentiment, il releva la tête. Pour voir un flot d'eau, un tsunami presque, dévaler à toute vitesse sur lui et les deux jeunes élèves. L'eau dévalait le couloir derrière les trois hommes, à toute vitesse, et avec une force incroyable. Mr. Schulter n'eu le temps de rien faire, il se retrouva englouti sous l'eau, et quand celle ci disparut, ce fut pour se retrouver trempé, au sol, sans Bill et Jan.

Mr. Schulter se releva, épousseta ses vêtements, qui n'en avaient pas besoin, et reparti dans une direction inconnue, décidé, lorsqu'il retrouverait son bureau, à punir les deux jeunes fumeurs, et leur sauveur, parce que bien sûr, il savait qui était leur sauveur. Seul un seul élève de son école arrivait à faire ce genre de choses impressionnantes avec l'eau. Seul un, et il savait qui.

En chemin, il repensa à toute l'histoire de ces murs, vieux de plus d'une vingtaine d'année, et déjà porteurs d'une longue histoire. Il était fier de ce qu'il faisait de sa vie, de même que de son école, et de ses élèves, bien qu'il n'en montra rien. Son école. Il l'avait fondée en 1980. A l'époque, il était un jeune professeur diplômé en histoire de la magie, tout juste sorti de l'école, lorsqu'on lui avait proposé ce poste de proviseur de collège de magie. Collège spécifique, réservé à des élèves spéciaux. En effet, tous ses élèves avaient des capacités spéciales. L'un pouvait diriger l'eau, l'autre l'air. L'un le feu, l'autre la terre, etc. Dans le monde de la magie, on appelait cela le tempérament. A chaque tempérament correspondait un élément, ou un pouvoir. Il avait tout de suite accepté. Et désormais, il se retrouvait paumé dans son propre établissement. A la recherche de son bureau, d'une quelconque aide, ou des trois jeunes hommes à punir.