A/N : bonjour à tous ! Ce ficlet prend la poussière depuis un an, je pense. J'ai décidé de le continuer car il le mérite. Lorsque j'ai relu mes comics IDW, j'étais très frustrée de ne pas savoir comment Raphael a vécu le fait d'être seul, sans souvenirs et sans famille. J'ai donc voulu « headcanoner » cela et en faire un écrit. Ce ficlet est très descriptif du début de la micro-serie #1, Raphael. J'ai repris les mêmes dialogues que j'ai traduit mais j'ai essayé d'imaginer les sentiments que Raphael cache lors de cette scène précise. Bonne lecture !

Contexte: mirco-series #1, Raphael, publié par IDW. Raphael a été séparé de ses frères à la mutation. Il a muté seul dans une ruelle sombre et il a passé des mois à errer dans les rues, à faire les poubelles pour subsister, sans souvenirs et sans identité. Il rencontre Casey Jones et se lie d'amitié avec lui. Quelques temps plus tard, ses frères le retrouvent et lui offrent une famille et un prénom.

Résumé : mercredi soir. Le soir de la semaine où je m'émancipe pour faire des rondes avec mon ami, Casey Jones. Cependant, ce soir-là, l'ambiance est étrange. Casey me pose des questions sur ma nouvelle vie avec mes frères. Il semble juste vouloir discuter, mais je n'ai jamais été doué avec les mots.

Personnages : Raphael et Casey Jones

Rappel : les TMNT ne m'appartiennent pas – tous les droits sont réservés à leurs créateurs


Les Sentiments de Raphael


Mercredi soir, quelque part à New York.

Quelque part dans la ville, mes frères effectuent leur ronde de nuit habituelle. Ils m'ont demandé de les accompagner mais le mercredi soir, je fais mes rondes avec Casey Jones. C'est un chouette gars qui vient d'un mauvais coin de la ville et moi, je m'appelle Raphael. Je suis une tortue ninja mutante.

-« Tu aurais pu aller en ronde avec tes frères, tu sais. »

Dissimulés sur un toit, nous regardons les rues avec intérêt lorsque la voix de Casey me tire de mes réflexions. Je hausse une épaule.

-« Nan, tous les bons crimes sont dans ton quartier.

-C'est vrai. Tu aurais dû les emmener avec toi, dans ce cas. Vous avez été séparés pendant longtemps, vous devez avoir des choses à rattraper. Apprendre à vous connaître, aller visiter votre ancien terrarium... »

Oula. C'est quoi toutes ces questions? Il me gêne...Je le coupe plus brusquement que voulu.

-« Assez tchatché. Continuons le travail.

-Désolé, je voulais pas en faire tout un plat. Je me demandais juste ce que ça fait d'avoir brusquement une famille ».

Je ne veux pas parler de ça, cette discussion me met mal à l'aise. Je préfère esquiver.

-« Uh-huh. Je vais sauter jusqu'à cet escalier de secours. »

Mais mon esquive maladroite ne l'arrête malheureusement pas dans ses déblatérations.

-« Ils sont tous impressionnants, encourageants et là pour toi. Et, tu sais, ils sont des ninja mutants. Ça fait quoi?

-Ça fait...ça fait... »

Hop. Je saute jusqu'à l'escalier de secours du building voisin.

-« C'est cool », je réponds évasivement dans mon rebond.

Je vois le regard de Casey s'assombrir, il semble vexé. Qu'est-ce qu'il a ce soir? Il veut discuter, mais moi je veux...de l'action. Pourtant et malgré moi, sa question me laisse songeur.

Je n'ai plus aucun souvenir de la vie que je menais avant ma mutation. La seule chose dont je me rappelle, c'est cette ruelle sombre et froide dans laquelle je me suis réveillé. J'avais mal, mes os et mes muscles étaient encore en ébullition lorsque j'ai pris conscience de la situation. Très rapidement, je suis demandé comment j'avais atterri là, dans ce coin pourri de New York. Dès le départ, j'ai compris que quelque chose clochait chez moi. J'étais vert, les humains non. J'avais trois doigts, les humains en avaient cinq. Ils avaient des poils sur la tête, moi non. J'ai rapidement compris que j'étais différent et que je devais me cacher pour assurer ma sécurité.

Je ne pouvais compter que sur moi-même et ne sortais de mes cachettes que la nuit. J'avais récupéré des vieux vêtements décousus dans une poubelle. Des vêtements sales et puants mais qui me réchauffaient. Mon repas était constitué des restes que je trouvais dans les bennes à ordures qui assombrissaient les ruelles. Je pouvais m'estimer heureux lorsque je trouvais une ou deux parts de pizza. J'aimais déjà la pizza.

Durant les premiers mois de cette vie solitaire qui était la mienne, j'ai très rapidement été interpellé par la criminalité dont était infestée New York. Les malfrats et les brigands grouillaient comme des fourmis à presque chaque coin de rue. J'ai été sensible de voir des jeunes femmes ou des personnes âgées se faire importuner, alors j'ai commencé à intervenir. C'est à ce moment-là que j'ai rencontré Casey Jones. Ce pauvre gamin se faisait violenter par son père, un ivrogne pourri jusqu'à la moelle. Casey et moi sommes rapidement devenus amis. Il n'a jamais fui devant mon apparence. Très surpris mais sans m'en plaindre, je me souviens même lui avoir demandé « pourquoi tu n'as pas peur de moi? Tu sais...de mon apparence? D'habitude, tout le monde l'est ». Sa réaction m'a agréablement scotché. « Ah! Oui, t'es pas exactement Brad Pitt, hein? Mais t'a vu mon vieux? À côté de lui, t'es un ours en peluche ». Et il a rigolé. Pour la première fois, je me suis senti bien et étrangement accepté.

Quelques temps plus tard, trois créatures qui me ressemblaient m'ont secouru des griffes de Old Hob. Lorsque mes yeux se sont posés sur eux, j'ai cru voir triple. C'était troublant et je croyais simplement mal voir. Pour la première fois de ma vie mutante, je me suis senti moins différent et moins seul. Lorsque ces étrangers m'ont dit qu'ils étaient mes frères, je suis, en un battement de cœur, passé d'orphelin ermite à membre d'une fratrie de quatre. Depuis ce jour, j'ai un foyer et une famille. Depuis ce jour, j'ai une identité. Cet événement a marqué le début de ma nouvelle vie et je dois avouer que je n'ai jamais trop su comment gérer ce bouleversement émotionnel. Aujourd'hui encore, cette situation me paraît irréelle.

On vit ensemble, on s'entraîne ensemble et on défend le bien ensemble*. Oui, mes frères sont impressionnants, encourageants et là pour moi. Ils m'ont cherché sans relâche pendant des mois tandis que j'errais péniblement dans les sombres rues de New York pour survivre, sans trop savoir ce que serait ma vie et quel sens je pouvais lui donner. Qu'est-ce que ça fait d'avoir brusquement une famille? C'est apaisant, réconfortant et ça fait du bien. Je me sens enfin à ma place. Je suis heureux d'avoir des frères comme eux. Dès frères qui, je le sais, seront toujours là pour moi, malgré mon sale caractère, car ce sont des frères qui se sont battus pour moi. Et ça, jamais je ne l'oublierai. Ma famille a donné un nouveau souffle à ma vie.

C'est difficile d'exprimer mes sentiments, je n'ai jamais été doué avec les mots.


* citation du film de 2007

Voili voilou ! J'espère de tout cœur que ce petit écrit vous a plu. J'ai beaucoup aimé l'écrire et je suis heureuse d'avoir enfin pu mettre ma frustration à l'écrit. Je vous dis à dimanche pour la publication de Passionnément (j'ai reculé la date de publication tout simplement car il n'était pas encore prêt à être publié!)

Bises.

- Hiv.