Je me suis replongée dans la série New-York Unité Spéciale que je re-regarde depuis le début et ça m'a donné l'envie d'écrire ça. Je n'avais pas vraiment d'idée concrète pour un long One-Shot, mais plein de petites scènes en tête. Donc voilà le résultat. J'espère que ça plaira et bonne lecture.
Disclaimer : Évidemment, cette merveilleuse série est à Dick Wolf.
Ces petits détails
« Qu'est-ce qui vous est arrivé, inspecteur ? »
Elliot ne put s'empêcher de sourire, amusé. C'était la première chose qu'Alex disait alors qu'ils rentraient dans la salle ? C'était assez surprenant. Il aurait pensé qu'elle se plaindrait plutôt de devoir être appelée en pleine nuit.
Mais non. Les yeux du substitut du procureur étaient rivés sur Olivia et la compresse de glace qu'elle appuyait contre son menton, son regard suspicieux demandant clairement des explications.
« Disons que notre homme n'a pas apprécié de se faire traiter de violeur, explique Elliot d'un ton léger.
— Il faut croire que seule la vérité blesse », répliqua Alex en croisant les bras.
Elliot fut pratiquement certain de voir un léger sourire orné les lèvres d'Alex mais, dans le doute, n'y fit pas allusion tandis qu'Olivia, clairement moins amusée qu'eux, posa la compresse de glace sur son bureau.
« Je ne savais pas qu'il fallait prendre ça au sens littéral, dit-elle sèchement.
— Il faut dire ça à votre homme alors, déclara Alex. D'ailleurs, où est-il ?
— En salle d'interrogatoire avec Finn, répondit Elliot. Pourquoi ? vous voulez venir ? ajouta-t-il en souriant.
— Pour voir l'idiot qui ose s'en prendre à un officier de police ? Absolument. »
L'inspecteur fut surpris par la réponse d'Alex qui, sans les attendre, se dirigea vers la salle d'interrogatoire. Elliot plissa les yeux et se tourna vers sa partenaire, qui semblait aussi perplexe que lui.
« C'est moi ou elle est en colère pour autre chose qu'un réveil en pleine nuit ? » demanda-t-il.
Il ne savait pas pourquoi, mais il trouvait cela assez amusant à voir.
« C'est ridicule.
— Eh bien heureusement que le ridicule ne tue pas. »
Alex soupira. Elle venait de sortir du tribunal, Olivia et Munch à ses côtés. Actuellement, Olivia se plaignait de la justice, tandis que Munch montrait encore une fois son sens de l'humour si particulier – certains diraient cynique.
« C'est la loi, déclara Alex en fourrant ses mains dans son manteau. On ne peut rien contre ça.
— Et à cause de ça, une victime se retrouve en prison ? rétorqua Olivia.
— C'est vous qui dites que c'est une victime. Le jury a vu une coupable.
— Qui a agi en légitime défense ! insista Olivia.
— Peut-être, mais qui a aussi mis un peu trop de cœur à l'ouvrage », ajouta Munch.
Olivia parut agacée par ces paroles mais au lieu de répondre, elle s'arrêta et soupira, passant une main dans ses cheveux.
« Et maintenant, elle va se retrouver en prison, reprit-elle plus calmement.
— Je suis désolée, mais j'ai fait tout mon possible pour éviter ça, déclara Alex. Malheureusement, on ne peut pas ignorer la justice, et on ne peut pas jouer l'avocat de la défense.
— Si cet autre imbécile d'avocat ne l'avait pas convaincu de ne pas accepter notre offre, elle ne serait même pas dans cette situation.
— Si le ridicule ne tue pas, être un idiot non plus, dit Munch dans un excès de sagesse. Normalement, on apprécie bien que les avocats ne soient pas très rusés. Qu'est-ce qui change, cette fois-ci ?
— Il change que cet avocat se sert de sa cliente pour son bénéfice personnel, et pas pour l'aider, dit Olivia.
— Cela non plus, ce n'est pas nouveau. »
Olivia lui jeta un regard noir, qui laissa Munch indifférent.
« Sauf que d'habitude, ce sont des crapules qui se retrouvent avec des avocats pareils, déclara Olivia.
— Selon la loi, les crapules aussi ont droit à être défendu par de bons avocats, fit remarquer Munch.
— Oui mais...
— Que diriez-vous que nous allions boire quelque chose ? proposa Alex, voyant que cette conversation ne menait à rien et n'était pas prête d'être finie. Il fait froid et ce serait l'occasion de se changer les idées. Argumenter pour ou contre la justice ne nous avancera à rien.
— Bonne idée, approuva Olivia. Munch ? »
L'inspecteur à lunette parut réfléchir à la proposition avant de secouer la tête, souriant.
« Ce serait avec plaisir que j'accompagnerai deux si belles demoiselles, mais je crains que ma présence soit déjà réclamée quelque part. Les rançons de la gloire, vous comprenez ? »
Cela eut le mérite de les faire sourire tandis que Munch inclina un chapeau imaginaire et les salua, partant. Une fois seules, Alex se tourna vers Olivia.
« Il semblerait qu'il ne reste plus que nous deux. Une préférence, inspecteur ?
— Mmh... je pencherai pour un endroit où boire un bon café, n'est-ce pas ? »
Alex lui répondit en riant. Olivia prit ça pour un oui.
Olivia ne s'attendait pas, en rentrant à l'unité après être sortie de l'hôpital suite à une balle reçue au bras, à être accueillie par une Alex Cabot visiblement très énervée.
« Risquer de se faire tirer dessus pour rejoindre un suspect, déclara Alex d'un ton glacial. C'est une excellente idée, ça. »
Sachant qu'elle n'y couperait pas – comment éviter des sermons d'Alex Cabot ? –, Olivia soupira. Ce n'était pas vraiment ce qu'elle souhaitait juste après s'être fait tirer dessus. Une dispute avec Alex n'était jamais agréable.
« Il avait une preuve à nous donner, expliqua-t-elle aussi calmement que possible, espérant ne pas s'énerver à son tour. N'est-ce pas ce que vous vouliez qu'on trouve pour pouvoir poursuivre en justice le violeur ? »
Alex ne répondit pas tout de suite. Olivia était bien tentée d'ajouter quelque chose, mais elle savait que cela ne servirait à rien, surtout contre Alex. Alors elle se contenta d'attendre la réponse du substitut du procureur, qui ne tarda pas à se faire connaitre :
« Peut-être que j'avais, en effet, désespérément besoin d'une preuve, admit Alex comme si ça lui arrachait la langue de reconnaitre cela. Mais une preuve ne vaut pas une vie.
— C'est mon job, déclara simplement Olivia.
— Faux. Votre job est d'aider des victimes innocentes de crimes horribles, rectifia sèchement Alex. Comment voudriez-vous le faire si vous mourrez dans l'exercice de vos fonctions, inspecteur ? »
Sur ce, Alex tourna les talons et s'en alla, son allure indiquant clairement son agacement. Presque aussitôt, Elliot apparut aux côtés d'Olivia, souriant.
« Charmante, n'est-ce pas ? plaisanta-t-il en lui offrant une tasse de café.
— Je n'attendais pas grand-chose d'autre, répondit Olivia d'un ton las alors qu'elle attrapa la tasse de sa main valide.
— Oh, qui sait ? Peut-être que tu pourrais être morte sur place, si un regard pouvait tuer, ironisa l'inspecteur. En tout cas, tu devrais d'estimer heureuse.
— Heureuse ? répété Olivia, étonnée. Et pourquoi ?
— Parce qu'elle t'en parle, dit Elliot. Sauf si je me trompe, quand quelqu'un d'autre se blesse, soit elle lui jette un regard noir, soit elle reste indifférente et fais comme d'habitude en ignorant son existence. C'est peut-être un signe ? »
Olivia jeta un regard perplexe à Elliot tandis qu'ils s'assirent à leur bureau respectif.
« Un signe ? De quoi ? » demanda-t-elle.
Elliot haussa nonchalamment les épaules, toujours avec ce sourire malicieux aux lèvres.
Étrangement, Olivia ne reçut jamais de réponse.
« C'est une très mauvaise idée.
— Allons Alex, nous savons que vous pouvez le faire.
— C'est non, inspecteur. »
Olivia soupira. Alex semblait déterminer à refuser. Elle s'était même rassise sur son canapé, entourée de papiers qu'elle commençait à examiner distraitement.
Olivia savait que cela était un signe que cette conversation était finie, mais elle n'en avait pas fini. Alors au lieu de s'en aller, elle s'approcha et attrapa les papiers des mains d'Alex, qui lui jeta un regard indigné.
« Rendez-moi ça, ordonna froidement Alex.
— Pas avant que tu n'aies accepté de la voir, protesta Olivia. Elle veut te voir. »
Devinant qu'elle ne pourrait pas continuer de travailler en paix sur ses papiers tant qu'Olivia serait là, Alex se leva et croisa les bras.
« Je ne comprends même pas pourquoi c'est moi qu'elle veut voir, défendit le substitut.
— Parce que cette petite fille te fait confiance, déclara Olivia comme si c'était une évidence.
— Et sous quel prétexte ?
— Tu la défends contre son père abusif dans un tribunal.
— Comme je l'ai fait pour un tas d'autres enfants, rétorqua simplement Alex. Je ne vois pas en quoi cette fois-ci doit être différente.
— Le docteur Huang l'a déjà expliqué. Cette gamine est troublée et cherche du réconfort et de l'amour dans n'importe quelle figure féminine qu'elle croise et qui lui parait sympathique. »
Alex parut réfléchir un instant à ce qu'Olivia lui disait. Elle dirigea son attention vers Olivia, l'air intrigué :
« Pourquoi ne veut-elle plus te voir ?
— Parce que son père est venu la chercher en salle d'interrogatoire pendant que je lui parlais. Je lui ai dit que je la protègerais, et je n'ai pas tenu ma promesse.
— Tu n'avais pas le choix, souligna Alex. Elle était sous la garde de son père et on n'avait aucune raison de la remettre à la protection de l'enfance à ce moment.
— Peut-être, mais elle voit ça comme une trahison, dit Olivia en haussant les épaules. Et depuis que cette gamine a revu son père au tribunal, elle n'approche même plus Elliot ou Munch. Cet homme lui fait peur. Allez Alex, il nous faut juste quelques petites informations en plus sur son père, pour trouver ce qu'il cache en plus de l'abus sur sa fille. »
Encore une fois, Alex resta silencieuse un instant, le regard perdu dans le vide. Lorsque leurs yeux se croisèrent, Olivia fut presque certaine d'y voir de l'appréhension – et peut-être de la peur ?
« Et si elle se rétracte ? insista Alex. Si je dis quelque chose qu'il ne faut pas, et qu'elle ne me fait plus confiance ?
— Cela n'arrivera pas, assura Olivia. Il n'y a pas de raison pour que tu échoues avec elle, là où tu as réussi avec bien d'autres enfants.
— Je n'ai jamais été douée avec les enfants.
— C'est faux, et tu le sais. Tu vas très bien te débrouiller avec elle. »
Les épaules d'Alex s'affaissèrent et Olivia devina qu'elle avait réussi : elle était parvenue à convaincre Alex. Alors qu'Alex paraissait résigner, Olivia sourit, posant une main sur son épaule.
« C'est la bonne chose à faire, Alex, assura-t-elle doucement.
— J'espère que tu as raison, lui dit Alex en soupirant. Si quelque chose se passe mal, j'espère que tu interviendras. Cela pourrait l'aider à reporter sa confiance sur toi à nouveau.
— Je suis certaine que ça ne sera pas nécessaire. Mais si ça peut te rassurer, ne t'en fais pas, je ne serai pas loin. »
Lorsqu'Alex lui sourit, Olivia sut que c'était la bonne chose à dire.
Alex avait bon cœur et cela se voyait, surtout lorsqu'elle était en compagnie d'enfants ; elle se montrait toujours douce et rassurante – bien qu'un peu hésitante et distante. Elle avait juste besoin d'un peu d'aide pour avoir plus confiance en elle à ce sujet.
Olivia était heureuse de le lui apporter et le ferait toujours sans hésiter une seconde.
« Olivia, je vous remercie vraiment de vous souciez de moi mais je vais bien. »
Alex comprenait enfin pourquoi Olivia était toujours si agacée quand on devait la protéger d'un malade qui criait vengeance contre elle et qu'Eliott insistait pour la suivre partout. Cette « garde rapprochée » était très dérangeante tandis qu'elle tentait – en vain – de se concentrer sur les papiers sur son bureau, alors qu'Olivia était assise sur le canapé, lisant distraitement ses rapports.
Clairement, Olivia n'avait pas entendu ce qu'elle venait de dire – ou, ce qui était plus probablement, elle s'en moquait éperdument. Alex privilégierait la deuxième option, sans savoir pourquoi, bien sûr. Ironiquement, la présence d'Olivia la stressait plus que des menaces de morts contre sa personne.
Elle travaillait en tant que substitut du procureur, évidemment qu'elle était haïe par bien des gens, au même titre que les avocats ou les juges. C'étaient les risques du métier et même si elle n'avait pas reçu de formation pour se défendre et qu'elle ne portait pas d'armes sur elle, cela ne voulait pas dire qu'elle était sans défense.
Elle pouvait envoyer la pire des ordures en prison simplement par des mots et des lois, bon sang ! Ce n'était pas un cinglé de plus qui ferait pencher la balance des menaces verbales aux délits et crimes, tout de même.
Mais apparemment, d'autres pensaient autrement. D'où la présence d'Olivia dans son bureau.
« Olivia, appela de nouveau Alex pour attirer l'attention de l'inspecteur.
— Mmh ? oui ? qu'y-a-t-il ? répondit Olivia en levant finalement le nez de ses papiers – Alex comprenait enfin pourquoi cela irritait tout le monde qu'elle reste sans cesse rivé sur ses affaires pendant que d'autres lui parlaient.
— Je ne sais pas pourquoi le capitaine Cragen et vous tous vous vous obstinez à veiller sur moi, et c'est gentil de votre part, mais je peux me débrouiller toute seule, déclara Alex aussi délicatement que possible – elle savait que ce n'était pas son fort, la délicatesse.
— Oh, ne t'en fais, on ne doute pas de ça.
— Vraiment ? s'étonna Alex, nullement convaincue. Alors pourquoi es-tu ici au lieu d'être avec les autres, ou chez toi ?
— Munch et Finn sont sur une affaire et Elliot est avec sa famille. Quant à chez moi, je n'y rentre que pour dormir, déclara Olivia en souriant – innocemment, cela ne faisait aucun doute.
— Alors pourquoi ne pas rentrer dormir ? proposa Alex. Tu dois être fatiguée, non ?
— Non, ça va. La journée a été plutôt calme. »
Alex soupira. Olivia était bornée. Autant qu'Elliot. Et que Finn. Et Munch. Et Cragen.
... En fait, c'était clairement un truc de flic d'être aussi têtu.
« Il n'y a aucune chance que j'arrive à te faire changer d'avis, je suppose ? » demanda Alex.
Pour toute réponse, Olivia sourit et retourna lire ses papiers.
Alex détestait à quel point Olivia ressemblait à Elliot à cet instant. Aussi irritant que lui. À continuer comme ça, Olivia lui proposerait de la raccompagner chez elle. Peut-être même qu'elles pourraient aller boire quelque chose ?
Cela serait bien la seule chose agréable de cette garde rapprochée non désirée.
