La pluie
Marlène n'aimait pas la pluie. C'est quelque chose qu'elle jugeait à peine utile selon elle, il ne devrait pleuvoir qu'en pleine nuit, quand cela n'importunerais personne, quand tout le monde dort profondément, et que les lampadaires sont éteints.
Elle n'aime pas son bruit, un tambourinement plus ou moins fort sur les vitres et le toit. Souvent accompagner du bruit du vent. Les battements sourds lui évoquer le bruit des armes à feu, et les mugissements du vent, les gémissements des victimes.
La pluie cela représentait la guerre, une guerre contre les éléments ou la folie des Hommes. Cette hantise était certainement la marque du passé sur elle.
Mais aussi…
Elle déteste l'odeur de la pluie, à Midgard, c'est un mélange acre, détestable. Une senteur de boue glaireuse, de sel, de plante pourris, de béton sale, de poussière et de mako distillé. Une odeur qui, comme celle du tabac ou de la sueur, imprègne les cheveux et les vêtements, et qui ne disparait pas facilement, même sous le plus entêtant des parfums.
Même le parfum de Tifa « Poison nocturne », pourtant fort, avec ses senteurs fleuri et sanguine, ne couvrait pas l'odeur écœurante.
Marlène, elle aime le soleil flottant dans un ciel bleu limpide, sa lumière blanche et sa douce chaleur. Pas la froide humidité sale de l'eau noire qui tombe du ciel gris livide ou noir d'encre.
Ce que Marlène déteste au plus au point, c'est quand, en rentrant de l'école, il pleuvait.
Elle arrivait à la maison, trempée, frigorifiée, et en colère contre elle-même.
Elle avait encore oubliée son parapluie, et ses vêtements préférés, une robe bleu claire brodée d'oiseau accompagnée d'une veste blanche, de soulier verni porté avec un petit collant allez encore empester la pluie pendant plusieurs jours, même après le lavage.
Le jour suivant, Tifa trouva le petit parapluie de Marlène sur le comptoir du bar, elle soupira en regardant la fenêtre, dehors il pleuvait des cordes. Marlène allait encore boudait toute la soirée, dans sa « tenue d'intérieur », grand T-shirt et pantalon de pyjama informe.
Etonnement, Marlène rentra avec Denzel sous un grand parapluie noir, un parapluie d'adulte.
Denzel avait réussi à amadouer son professeur qui lui avait prêté son parapluie, pour les beaux yeux de Marlène. Et sous l'immense parapluie, on aurait dis un petit couple.
A deux pour retenir le parapluie, avec les sacs d'écoliers sur le dos, deux gamins de six ans, rentrant de l'école.
Sur sa joue Denzel avait une trace de gras de couleur rosé, à l'odeur très sucré, fraise-framboise-vanille. Le gloss préférait de Marlène !
Tifa souris doucement, Marlène eu un petit rire timide et Denzel rougit jusqu'aux oreilles.
