Je suis née il y a quinze ans, de l'union d'un homme et d'une femme qui s'aimaient. Nous étions une famille simple, mais unie, qui atteignait un bonheur sans égal avec mon arrivée, et tout semblait ne pouvoir aller que pour le mieux. J'avais un père aimant, une mère aimante, qui avaient des emplois stables, sans problèmes d'argent, et eux, leur petite ange, une gamine qui galopait partout en babillant ces choses charmantes que seuls les petits enfants savent dire, à travers l'immense royaume de ses parents. Oui, définitivement… une vie parfaite m'attendait déjà.

Et c'est pour cela que ma vie fut parfaite.

Et c'est pour cela que le fait que je vienne de buter un mec ne me pose aucun problème. Dans les films, les héros arrivent parfois à un point où ils doivent -ils sont obligés- de tuer quelqu'un. Ils ont le souffle court, les yeux fous, les mains pleines de sang, et paniquent. Je ne les comprendrais jamais. En général, le film met longtemps à en arriver là : il retrace l'évolution du personnage, le pourquoi du comment, et étale et retartine ses histoires de psychologie. Pas ici. Je viens de tuer un mec et ça n'a aucune importance. Son existence n'avait, en soit, aucune importance, et que je le tue ou non n'aurait jamais changé ma vie. Comme j'aime les symboles, s'il avait été mon premier meurtre, j'aurais aimé avoir une raison de le tuer, qu'il y ait une signification derrière sa mort. Le cadavre qui traine maintenant à mes pieds était juste au mauvais moment, au mauvais endroit. J'étais furieuse, je marchais pour respirer un peu, pour me calmer. Malheureusement pour lui, je n'étais pas encore calmée -pas du tout- quand il m'a interpellée. J'étais même, maintenant que j'y repense, un peu sur les nerfs. Il m'a demandé le chemin pour… pour où, déjà ? Aucune idée il n'a peut-être pas eu le temps de le dire. Au moins, suis calme, maintenant.

J'écrase un peu son bras. J'appuie plus fort. L'os craque. J'inspire, j'expire, sort une cigarette et l'allume rapidement.

La fumée s'évapore dans l'air frais de ce matin de février. Paris s'éveille. Je lâche un dernier coup de pied dans le corps, et prends le chemin du retour.

J'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose d'important. Mais quoi ? J'ai appelé le nettoyeur pour le cadavre, j'ai nettoyé le dessous de mes chaussures sur un de jeux atroces qui peuplent les squares... Ah oui, c'est vrai. Vous, innocents, ô combien innocents lecteurs. Stupides spectateurs qui ne comprenez pas ! Pourquoi étais-je si énervée ? A cause de mon cher, tellement cher père. Oui, le père parfait du premier paragraphe. On s'imagine ce qu'on veut, non ? Donc, mon père. Le Patron, quoi.


Voila voilaaaa! Si ça plait, je pense que je ferais un chapitre 2. Enfin, plutot un chapitre 1, parce que là c'est plus une introduction qu'autre chose.

Merci à Silkjo pour l'autorisation à utiliser son dessin comme photo de couverture, voici l'adresse originale où je l'ai trouvé :

art/SLG-Fan-Art-Le-Patron-451814891

Il fait des trucs cool alors allez voir v_v

Review? :3