Salutations à tous lecteurs me faisant l'honneur de poser les yeux sur cette humble page. Je vous présente avec craintes et appréhension cette première fanfiction dont je suis l'auteure (oui oui!). Je suis plutôt familière avec l'écriture de textes littéraires. Toutefois, j'ai plutôt l'habitude de créer à partir de mes propres idées, de mes propres personnages et de mon propre univers. Il s'agit donc d'une toute première pour moi. J'espère que vous apprécierez cette histoire inspirée du fabuleux monde de Harry Potter et me pardonnerez si quelques chapitres s'avéraient être quelque peu maladroits. Les commentaires, bons ou mauvais (en autant qu'ils soient constructifs,) seront très appréciés! Merci beaucoup!

- C.P.-

Ce jaune putride aux sordides tâches presque brunâtres. Cette infecte couleur ternie, vieillie, tout à fait répugnante. C'était absolument immonde et définitivement, mortellement déprimant… J'expirai longuement, envoyant une épaisse volute de fumée qui alla s'ajouter à la dense masse de smog qui s'accumulait déjà au plafond, polluant un peu plus cet air que je respirais religieusement. Mollement, je m'étirai le bras au-dessus de la petite boîte de conserve qui me faisait office de cendrier. Sous l'action d'un léger tapotement, la cendre se décrocha, s'effondra lourdement de l'extrémité de ma cigarette et s'écrasa au fond du triste contenant. Étendue dans mon lit, je considérais les murs de ma chambre, profondément dégoûtée. Le papier-peint se soulevait par endroit, découvrant plusieurs couches de peinture écaillée. Je ramenai ma cigarette et en pris une longue bouffée que j'inspirai assidûment. Je remarquai alors la présence de ma charmante colocataire. Dans un coin du plafond, elle poursuivait obstinément son laborieux tissage, un fil à la fois. La toile commençait d'ailleurs à prendre de l'ampleur. Mais, briser ce méticuleux travail ne me disait rien. Je laissai donc Arachné profiter de quelques minutes de paix supplémentaires qui furent brutalement interrompues par de violents coups frappés à ma porte. Je ne cillai pas. Les coups redoublèrent. Je ne bougeai toujours pas. Je savais pertinemment de qui il s'agissait et que j'ouvris la porte moi-même ou pas, la scène serait la même…

Comme prévu, la porte s'ouvrit à la volée. Sur le seuil, cette mégère scruta attentivement ma chambre de ce regard froid et tellement méprisable, les mains posées sur ses larges hanches. Sans un mot, elle s'empressa d'ouvrir ma seule et unique fenêtre, m'arrachant ma cigarette des doigts au passage. Je la suivis du regard répéter cette ennuyeuse chorégraphie qu'elle effectuait tous les jours, inlassablement. D'un vague geste de sa main osseuse grossièrement manucurée, elle démolit le précieux abri de mon amie qui avait eu le bon sens de se dissimuler entre deux lattes de bois défraîchies puis tenta de chasser l'agglomération de fumée vers l'extérieur. Elle tourna alors vers moi son long visage aux pommettes saillantes et aux orbites d'une profondeur surréaliste. De ses longs doigts, elle m'agrippa vivement le poignet et me remit sur pieds d'un geste sec qui aurait bien pu me déloger l'épaule.

-Emma, grinça-t-elle, combien de fois t'ai-je répété de JETER ces saletés à la poubelle?

Je soupirai d'agacement. Des milliers de milliards de fois, si ce n'était pas plus.

-Pourquoi ne m'écoutes-tu donc jamais? Gronda-t-elle. Nous parlons la même langue, il me semble! Explique-moi donc pourquoi tu T'ENTÊTES toujours à me CONTRARIER de la sorte?

D'un effort surhumain, je parvins à garder mes lèvres scellées. Aggraver mon cas n'était décidément pas une idée des plus brillantes. Je préférai donc me murer dans ce silence qui m'étais, à présent, accoutumé. L'hideuse femme fronça ses minces lignes de crayons minutieusement tracés en guise de sourcils, alors qu'une lueur mesquine scintillait au fond de ses iris.

-J'espère que tu es consciente que tu ne sortiras pas d'ici avant la majorité, persifla la vilaine. Tu n'es qu'une bonne à rien qui ne sait qu'attirer des ennuis à son entourage. Seul un parfait imbécile voudrait bien d'une jeune fille aussi détestable que toi.

Son ton était empreint d'une méchanceté profonde qui, malgré moi, me heurtait chaque fois qu'elle prononçait ces mots. Je savais ses propos non véridiques, mais le mépris que renfermaient ses paroles me surprenait continuellement. Je serrai les dents et les poings, guettant une nouvelle ribambelle d'insultes. Elle n'en fit rien et se contenta de sourire, découvrant une rangée de dents bien droites dont le jaune contrastait abominablement avec son rouge à lèvres trop foncé. Après un moment, elle relâcha mon poignet que je frictionnai aussitôt avec force.

-Daigne porter des habits le moindrement convenables. Quelques couples nous feront l'honneur de leur visite aujourd'hui, conclut finalement ma marâtre avant de quitter.

Irritée, je me laissai tomber dans mon lit, habitée d'une ravageuse frustration qui me rongeait à nouveau de l'intérieur. J'empoignai mon lecteur CD qui traînait sur le sol et enfilai mes écouteurs rapidement avant d'appuyer sur «Lecture». La musique et ses paroles se mirent immédiatement à déferler dans mes oreilles.

Sick of circling the same road
Sick of bearing the guilt
So open the windows to cool off
And heat pours in instead

Je fermai les yeux, reposant mon esprit exacerbé, me préparant mentalement au pénible rituel auquel on me contraignait d'assister.