Salut à toutes et à tous, je m'appelle Lia et cette fiction est la 3ème que je publie

Vous pouvez retrouver les deux autres sur le site, Il finira par se l'avouer (terminée) et de garde du corps à gardien du cœur (en cours)

J'espère vous trouver nombreux à suivre celle-ci, en espérant qu'elle vous plaira !

Bien sûr, l'univers et les personnages ne m'appartiennent pas

L'histoire prend place à la fin de la saison 2.

N'hésitez pas à laisser vos impressions, les critiques sont les bienvenues

À très vite,

Lia L.


Point de vue d'Oliver

À croire que lorsque le soleil perce enfin à l'horizon, les nuages se sentent obligés de venir assombrir le ciel. Quand tout s'arrange et que le bonheur semble se profiler, un évènement survient pour tout chambouler et mettre à sac votre vie. C'est ce que je ressentis au moment même où je lâchais Félicity, qui tomba quelques mètres plus bas, heurtant le sol en un bruit sourd et inquiétant. Ma propre flèche, plantée dans l'épaule, comprimait un de mes nerfs carpien, responsable de l'usage de ma main. En quelques secondes, cela engendra la perte totale du contrôle de ma force manuelle, une perte de sensibilité et mes doigts s'ouvrir irrévocablement, sans que je puisse intervenir. Cela signifia aussi que je ne pus rien faire lorsque je la sentis glisser, échappant à mon emprise, pas même la rattraper. Il n'y a pas pire torture que de tenir la vie de quelqu'un qu'on aime entre ses mains et la voir filer sans que l'on ne puisse agir. On se retrouve responsable de quelque chose que l'on ne contrôle plus. Animé d'une rage certaine, je dégageai mon autre bras, maintenu de force dans mon dos, et bercé par une fureur sans nom, je saisis l'homme qui m'avait attaqué à la gorge et assommai sa tête contre la poutre de fer sur laquelle nous reposions. Étourdi par mon assaut, j'en profitai pour le frapper de nouveau mais cette fois-ci de mon poing valide. Sonné, je l'attachai et le hissai en bas à l'aide d'une flèche. Si ce n'était par peur de ce que pourrait penser Félicity de moi, j'aurai tué cet homme de sang-froid, sans aucune pitié. Une fois que j'eus extirpé la flèche de mon épaule et que mes pieds retrouvèrent le sol, je me précipitais vers elle, allongée sur le ciment dur et froid, inconsciente.

- John où es-tu ? Félicity est blessée !

Sa voix résonna à mon oreillette alors que l'inquiétude m'envahit, grandissante.

- Je suis sur tes traces Oliver, j'ai intercepté le camion de la banque, j'arrive.

- Fais-vite.

Me penchant au-dessus d'elle, je vis avec effroi une mare de sang se former autour de sa tête, souillant ses longs cheveux blonds de rouge, les collant à son front. D'une main tremblante, je cherchai son pouls mais celui-ci résonnait faiblement au creux de son cou. La panique s'empara de moi et je dus me faire violence pour ne pas la prendre dans mes bras. La bouger trop violemment serait une mauvaise idée et je ne devais pas mettre ses jours, plus en danger qu'ils ne l'étaient déjà. Je sortis mon téléphone et composai le 911, ne tenant plus en place. Tout en expliquant la situation, je pris sa main dans la mienne et fus frappé par la fraicheur de sa peau. Le cœur battant, je soufflai presque de soulagement en voyant John arriver. C'était la première fois qu'une situation me dépassait autant et avoir un port d'attache auquel me lier, m'aida à tenir le coup, sans flancher sous la pression.

- Le détective Lance est en chemin.

Il examina Félicity et constata de lui-même la situation. Ses traits se crispèrent et il fronça les sourcils.

- La situation est plus grave que je ne le pensais, elle perd beaucoup de sang.

- Je vais l'emmener à l'hôpital… dis-je, perdant patience.

- Si tu la bouges, tu vas aggraver son cas, Oliver.

- Je ne peux pas rester là à rien faire Diggle. Je ne peux pas rester là et la voir se vider de son sang ! Chaque seconde qui passe peut lui être fatale.

- elle respire toujours. Concentrons-nous là-dessus.

Les sirènes des ambulances résonnèrent en écho à l'entrée de l'usine.

- Tu dois y aller Oliver.

- Je ne vais pas la laisser là !

- Les flics vont se poser des questions s'ils te voient auprès d'elle, pars, je reste avec elle. Rentre au Verdant soigner ta blessure et rejoins moi à l'hôpital.

Il avait raison, un lien pourrait être fait si l'on me voyait avec eux, il fallait que je parte. Ma plaie s'ouvrit un peu plus à chacun de mecs mouvements et le sang battait à mes tempes. À contrecœur, déchiré par ce qu'il me demandait, je quittai les lieux, accablé de honte et de remords. Je n'avais pas été capable de la protéger. Elle était entre mes mains, elle avait reposé toute sa confiance en moi et je l'avais trahi. Comment pourrais-je aider ma ville si je n'étais même pas capable de garantir sa sécurité.

Filant à toute allure entre les voitures, je ne cessais de revivre la scène dans ma tête, encore et encore, me torturant indéfiniment. Mon arrivée au QG ne fit que renforcer ce sentiment d'impuissance et de haine envers moi-même. Tout était de ma faute. Jamais je n'aurai du l'embarquer sur les lieux afin qu'elle pirate un ordinateur pour localiser le fourgon transportant les fonds bancaires. Nous étions tombés dans un piège et l'assaut des balles nous avait obligés à nous réfugier en hauteur. Et c'est là que le chef de gang nous était tombé dessus. Je fermai les yeux, tentant de chasser de mon esprit, l'image de son corps reposant au sol. Son visage livide, ses cheveux imbibés de sang. Désireux de chasser ce pénible souvenir de mon esprit, je désinfectai ma plaie, pris un fil et une aiguille et entrepris de recoudre ma blessure. La douleur fut, pendant quelques secondes, un exutoire, m'empêchant de penser à elle. M'infliger ça n'aidait en rien à surpasser la situation mais je ne pouvais m'en empêcher, il fallait que je ressasse encore et encore ce qu'il venait de se passer, menaçant dangereusement ma santé morale. Je passai des vêtements propres et repris de suite la route afin de les rejoindre. Une fois sur place au service des urgences, je retrouvai John dans le couloir, assis, la tête entre ses mains. Il avait l'air accablé et mon souffle se coupa. Lorsqu'il releva les yeux, l'angoisse reprit le dessus, me frappant de plein fouet.

- Ne me dis pas que…

Je ne pus terminer ma phrase tant la difficulté des mots à franchir mes lèvres était grande.

- Non rassure-toi, nous sommes arrivés à temps. Elle est en soin intensif.

Je fus soulagé mais néanmoins elle n'était pas encore tirée d'affaire.

- Oliver, elle a perdu beaucoup de sang et subit un violent traumatisme crânien. Ils vont devoir la plonger dans un coma artificiel.

Sa déclaration me tomba dessus comme un coup de massue et je me laissai tomber sur le siège en face de lui. Toute expression disparue de mon visage et mon regard se perdit dans le vide. Qu'avais-je fait ? Je pris ma tête entre mes mains, à deux doigts de craquer sous la pression. Je sentis la main de John se poser sur mon épaule et nous restâmes longtemps ainsi, lui attendant patiemment que je daigne réagir, respectant mon mutisme et moi me bornant à tout garder pour moi. Après un long moment, je me décidai à briser le silence.

- C'est de ma faute, soufflais-je la voix brisée.

- Raconte-moi ce qu'il s'est passé Oliver.

Les mots eurent du mal à franchir la barrière de mes lèvres mais une fois que je fus lancé, rien ne m'arrêta. Lorsque j'eus fini d'évoquer les moindres détails, je me trouvais à bout de souffle, torturé, comme si je venais de revivre la scène une nouvelle fois.

- Tu n'y es pour rien Oliver.

Il attendit que mon regard croise le sien.

- Écoute ce que je te dis. Ce n'est pas de ta faute. N'importe qui aurait fait pareil. Tu étais blessé, tu ne pouvais plus contrôler ton corps. Ne te reproche pas de ne pas avoir fait l'impossible. Personne n'en aurait été capable à ta place. Même si ça avait été quelqu'un d'autre, la situation n'aurai pas été différente.

Je hochai la tête mais je n'étais pas convaincu. Je continuais d'être hanté par la vision de son corps si frêle allongé au sol. Cependant, durant les heures qui suivirent, défilant avec une lenteur atroce, John fut d'un grand soutien. L'attente se fit interminable et si je ne l'avais pas eu auprès de moi, je n'aurai jamais survécu à tant de stress. Lorsqu'enfin un médecin pointa le bout de son nez, je faillis lui sauter à la gorge pour obtenir les réponses aux questions qui me brûlaient les lèvres.

- L'opération s'est bien passée, mademoiselle Smoak se trouve actuellement dans un état stable. Nous l'avons plongée dans un coma artificiel afin de limiter les séquelles neurologiques mais cela ne devrait durer que quelques jours. Elle souffre d'un traumatisme crânien sévère, de deux côtes cassées et un poignet foulé. Ainsi je vous demande donc de veiller à ce qu'à son réveil, elle se repose le plus possible.

John hocha la tête et posa toutes les questions nécessaires alors que mon cerveau était encore embrumé des informations qu'il enregistrait. Seule une déclaration de Digg me frappa.

- Pouvons-nous la voir ?

Je sautai sur mes pieds, prêt à suivre le médecin.

- Seule la famille est autorisée.

En cet instant, je ne sus pas exactement qu'elle fut ma motivation, la voir vivante, la toucher, lui parler, ou ce qui anima ma réponse, mais je m'entendis déclarer de but en blanc :

- Je suis son mari.