Pride of Time
Résumé : Hermione se retrouve projeté de vingt ans en arrière. Il n'y a aucun retour possible l'unique option est d'aller de l'avant. Et quand inconsciemment on interfère avec le temps, ce à quoi on s'attend n'est pas toujours ce que l'on trouve. Traduction d'une fiction de Anubis Ankh.
Disclaimer : Je ne possède rien, ne me fais pas d'argent grâce à la fiction ou n'en profite d'aucune manière. Essayez de vous en rappeler s'il vous plaît. Tous les personnages appartiennent à JK Rowling, et toutes les citations viennent directement des livres qui lui appartiennent également évidemment. L'histoire appartient à Anubis Ankh, je vous rappelle que ce n'est qu'une traduction.
Chapitre 1 :
Hermione Granger n'avait jamais rendu le retourneur de temps qu'elle avait acquis en troisième année. Elle l'avait remis à Minerva puis était allée voir le Directeur pour le lui redemander. Ses amis et professeurs n'avaient aucune idée qu'un tel artefact était encore en sa possession. Le professeur Dumbledore avait été plus que ravi de le lui rendre, lui rappelant encore une fois les règles concernant son utilisation, pour par la suite la congédier de son bureau.
Ainsi, elle l'avait gardé caché sur elle pendant quatre ans. Elle l'avait utilisé avec parcimonie, la plupart du temps pour avoir plus de temps pour étudier, mais durant l'année entière de 1994, elle avait probablement dû l'utiliser moins de trente-six heures. Quand Harry était revenu du labyrinthe, serrant le corps sans vie de Cédric Diggory et la Coupe des Trois Sorciers, Hermione s'était préparée à retourner dans le passé pour l'empêcher de rentrer dans le labyrinthe, prévenir le Dumbledore du passé que la coupe était un porte-loin, pour faire quelque chose qui pourrait empêcher le retour de Voldemort.
C'était le Directeur qui avait arrêté sa main, au milieu de tout ce chaos et de cette confusion, quand il l'avait vu se glisser hors de la foule.
« Vous ne pouvez utiliser le temps pour détruire le mal, » lui dit-il l'air grave.
« Mais monsieur- ! »
« Nous avons toujours sût que Voldemort reviendrait, » lui dit-il sérieusement. Il ne souriait pas, avec son expression figée dans ses yeux. Ils étaient durs, bordés d'une tristesse résignée. « Harry est toujours vivant, Miss Granger. Il aura besoin de votre aide et de celle de Monsieur Weasley pour le battre, mais si vous empêcher le retour de Voldemort, il pourra toujours retrouver un moyen de revenir - qui aura alors une issue moins favorable que celle de maintenant. » En voyant son air d'incrédulité, il recommença plus fermement, « Harry est vivant, Miss Granger. »
Ça avait pris une minute entière à Hermione pour qu'elle assimile et accepte ces mots, puis sa main, qui tenait toujours aussi fermement le petit sablier autour de son cou, se préparant à jouer avec l'objet, se baissa lentement.
« Je comprends, monsieur, » dit-elle dûment.
Ainsi, le temps ne fut pas altéré la nuit du retour de Voldemort. Puis durant la cinquième année, ils avaient dû traiter avec la Terreur du Monde Sorcier accompagnés de l'une des personnes des plus incompétentes, des plus idiotes qu'il ait été donné à Hermione de rencontrer. La présence de Dolores Ombrage avait conduit Hermione à convaincre Harry de créer l'Armée de Dumbledore, grâce à l'aide de Ron.
Cependant, ils avaient été trahis sans qu'Hermione ne sache par qui. Sur l'avertissement de Dobby, elle avait fui par le couloir, échappant à la Brigade Inquisitoriale, mais par le tapage qui avait suivi ses pas, elle savait que Harry n'avait pas eu cette chance. Elle était certaine qu'il serait renvoyé, et devrait donner le nom de leur club, le Professeur Dumbledore serait probablement accusé de trahison, rien que ça. C'était un cas où elle était certaine qu'elle devait utiliser le retourneur de temps. Dans un cas où il était justifié de le faire, dans le but de modifier l'issue de certains événements. Dumbledore devait rester à Poudlard !
C'est pourquoi Hermione s'était retrouvé dans le couloir, voulant atteindre son dortoir, où elle pourrait remonter le temps assez longtemps pour pouvoir avertir son passé de l'imminente trahison. Ils pourraient éviter ce désastre, s'ils déplaçaient seulement leur rendez-vous à un autre jour et s'occupaient de retrouver le traître pour l'oublietter-
Elle venait à peine de descendre les escaliers menant au quatrième étage, que ses mains jouant avec son retourneur de temps se prirent dans la chaîne, ce qui perturba son équilibre. Elle tomba dans les dures marches de l'escalier de pierre avec tellement de force qu'elle parvînt à voir des petites étoiles blanches, et alors qu'un calme étourdissant résonnait, un craquement retentit-
Le temps se fragmenta tout autour d'elle.
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Pour Hermione, ce fut comme regarder un kaléidoscope en couleurs. Le rouge-orangé-crème des bougies et leur chandelier sur les murs mélangés avec l'argent des tenants le brun grisâtre, les pierres illuminées du mur, le faible estompement des couleurs venant des quelques portraits du mur de ce quatrième étage, mélangés à la douleur brûlante sur son front et les faibles tâches de sang dont elle était sûre qu'elles venaient de son nez quand elle était tombée dans les escaliers-
Puis, ensuite, tout s'arrêta bien heureusement. Étourdie, Hermione avait apporté sa main à son nez, essayant d'endigue les flux de sang et voir nette, quand ses yeux lui firent mal juste en tentant de les ouvrir. Elle les ferma et resta immobile un moment, étendue sur les escaliers comme elle l'était, puis une fois que la plupart de ses étourdissements s'étaient estompés, elle ouvrit doucement les yeux.
Le couloir où elle se trouva était désert. Elle se releva lentement sur le tremblement de ses genoux et de ses coudes, en forçant sur eux quatre. Elle avait fermé ses yeux quand une autre vague de douleur avait submergé son visage, suintant à travers ses coudes, ses genoux, ses côtes et par la suite, une douleur se fit remarquer en brûlant à l'intérieur de ses mains et de sa poitrine-
Elle arracha le retourneur de temps de son cou et le laisser tomber au sol avant de presser une main sur son cou. Ça faisait mal, et gravement. L'endroit où le retourneur de temps avait reposé contre elle était carbonisé, et le sang rouge poisseux se déversait à travers la peau craquante noire. C'était une petite brûlure, mais ça rendait sa respiration difficile, et c'était tout ce qu'Hermione pouvait faire pour ne pas laisser sortir un petit sanglot de douleur. Elle prit sa baguette, qui était encore dans la poche de ses robes, et la tira avec des doigts tremblants. Elle jeta un sort de refroidissement sur sa poitrine, ses mains et la sensation de brûlure se calma lentement, bien que la douleur perdure.
Sa main sur sa baguette, maintenant poisseuse de sang qui s'était répandu entre ses doigts, Hermione la tourna avec précaution vers le retourneur de temps, d'un air effrayé, comme si elle craignait qu'il ne lui éclate au visage. Mais le petit sablier était couché sur le sol, une brûlure lumineuse qui expliquait instantanément les blessures d'Hermione. Le retourneur de temps était en train de brûler, et à travers l'éclat de sa lumière, Hermione pouvait voir une légère fissure le long du verre.
Le Professeur Dumbledore lui avait dit que la raison pour laquelle on ne pouvait pas utiliser le retourneur de temps pour remonter en toute sécurité quelques mois voire quelques années en arrière, c'était parce qu'au plus on remontait, au plus le sablier brûlait. Il faudrait du temps pour qu'il refroidisse avant de pouvoir être utilisé à nouveau. Alors que Hermione regardait fixement l'objet brûlant posé sur le sol, elle se rendit compte que, par la brûlure révélatrice, elle devait avoir été beaucoup plus loin que deux heures dans le passé. Jusqu'où était-elle allée ? Cela se comptait-il en journées ? En semaines ? En mois ?
Elle n'osait même pas envisager l'idée qu'elle aurait pu revenir des années en arrière. C'était trop incompréhensible.
Elle se le va lentement sur des jambes tremblantes, puis pointa sa baguette sur le sablier brûlant au sol. Se concentrer lui faisait tourner la tête, mais elle dû tout de même le faire.
« W-wingardium leviosa ! » Elle haleta, et le retourneur de temps flotta doucement au-dessus du sol. Tentant d'avancer droit devant, Hermione trébucha dans le couloir vide et désert. Il doit être plusieurs heures après le couvre-feu, pensa-t-elle, car il aurait dû y avoir des étudiants à courir dès à présent. Mais heureusement, il n'y en avait pas. Elle n'aperçut même pas un seul préfet faire sa ronde. Et à en juger par l'obscurité extérieur, il devait être très tard. Le seul risque qu'elle ait eu était de se faire voir par des professeurs patrouillant-
« Oh bon dieu ! »
Hermione se retourna à temps pour voir un très pale Professeur McGonagall se précipiter vers elle, arborant un regard de choc absolu la fragile concentration d'Hermione se brisa finalement, le palpitant dans sa tête augmentant à des proportions vertigineuses et quand elle vit le sol se précipiter vers elle, elle entendit le bruit distinct du retourneur de temps atterrissant sur le sol avec un craquement léger mais audible.
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Hermione ouvra ses yeux. Sa vision était trouble, mais elle était au chaud et elle se sentait en sécurité. Quelque chose scintilla dans son champ de vision, elle leva donc doucement la tête pour le regarder, ses yeux s'agrandissant de surprise en face des rideaux blancs et des draps de l'Infirmerie. Elle essaya de bouger, et en réponse à sa tentative, son corps s'écria pour protester. Pourtant, Hermione ne pouvait l'aider elle devait s'asseoir. Elle se pencha lentement en avant, se relevant grâce à ses coudes, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus allongée sur son dos. Elle cligna des yeux encore quelques fois pour s'ajuster à la lumière orange des bougies allumées le long du mur, puis elle ressentit une vague de soulagement en réalisant que sa tête n'était plus atteinte de cette pure douleur. Ses yeux vacillèrent vers les draps-doux, mais blancs-et regardèrent ses mains.
Elles étaient enroulées de bandages, tâchés par l'onguent appliqué sous eux, et en fléchissant prudemment ses doigts, elle prit conscience qu'ils n'étaient plus recouverts de sang. Cela l'incita à ramener ses mains contre sa poitrine, en faisant attention à la douloureuse brûlure qui l'avait empêché de retenir ses larmes plus tôt-
D'autres bandages étaient enroulés autour de sa poitrine, et les doigts d'Hermione tentèrent de passer au-delà des tissus, ne sentant rien. Son corps était extrêmement douloureux, et ses yeux se sentaient fatigués, mais sinon elle semblait aller bien. Elle ferma ses yeux et respira profondément, pour tenter de réfléchir correctement maintenant qu'elle n'était plus couverte de sang et ne lutait plus contre la douleur d'une brûlure au troisième degré.
Elle était à l'Infirmerie. Elle avait dû voyager dans le temps, à une époque où le Professeur McGonagall l'avait trouvé, ramené ici et alerté le Directeur. Elle aimerait pouvoir leur expliquer à eux deux, mais elle était certaine que dès à présent, tout irait bien.
Elle s'apprêtait à se pencher en arrière et se reposer un peu plus quand Madame Pomfresh sortit de son bureau et, voyant que sa patiente était réveillée, se précipita sur elle aussitôt.
« Oh, bien, » dit-elle, soulagée. Elle pressa une main sur la tête d'Hermione, comme si elle cherchait à prendre sa température, puis invoqua de l'eau et un plateau de nourriture. « Vous êtes réveillée. » dit-elle. « Nous n'étions pas sûrs que vous alliez bien-vous sembliez terrifiée quand vous êtes apparue de nulle part, couverte de sang- »
« Madame Pomfresh, je portais un objet en forme de sablier autour de mon cou quand je suis arrivée ici, » dit Hermione, atteignant le verre d'eau et l'apportant à sa bouche avec ses doigts tremblotants. « Savez-vous ce qu'il lui est arrivé ? »
Madame Pomfresh s'arrêta.
« Comment connaissez-vous mon nom, ma chère ? »
Hermione retira le verre de ses lèvres pour regarder la matrone, qui maintenant ressemblait à un animal timide prit au piège. Combien d'années la séparaient de son époque ?
« Pourrais-je… » Bon dieu, est-ce que le Professeur Dumbledore était-il au moins là ? Elle était certaine que oui, mais- « Est-ce que… si le Professeur Dumbledore est toujours là, pourrais-je s'il vous plaît le voir ? »
« Bien sûr, » dit Madame Pomfresh, en remuant le bol de flocon d'avoines sur le plateau. « Il a dit qu'il passerait pour vérifier que vous allez bien, mais maintenant que vous êtes réveillée, il n'y a pas de raison pour attendre. Mangez, » dit-elle fermement avant de se retourner pour partir. « Le Professeur Dumbledore saura comment résoudre ce bazar. »
« J'apprécierais cela, » dit Hermione poliment en cherchant à prendre une bouchée de flocons d'avoines. N'ayant rien mangé depuis Dieu sait combien de temps, elle était irréfutablement affamée. « Merci, » ajouta-t-elle.
Etant heureuse que Hermione soit si cordiale, par rapport aux plaintes qu'elle devait habituellement supporter de la part de ses autres élèves indisciplinés, cela ne semblait pas la déranger de ne pas savoir comment se faisait-il qu'Hermione connaisse son nom. Elle commença à retourner à son bureau, sûrement pour travailler, laissant Hermione seule avec ses pensées.
« Madame Pomfresh, attendez ! » demanda-t-elle subitement. La matrone s'arrêta. « Pouvez-vous me dire en quelle année sommes-nous ? »
Madame Pomfresh se tourna pour lui jeter un regard étrange, mais eut tout de même la gentillesse de lui répondre.
« Le premier Avril 1977, » répondit-elle simplement.
Les yeux d'Hermione lui sortaient quasiment de la tête. 1977. Elle avait été renvoyée en arrière de presque 20 ans ! Cela ne devrait même pas être possible, à moins que ça ait un rapport avec la fissure que c'était fait le retourneur de temps lors de sa chute. Peut-être que quelques grains du sablier s'étaient déplacés et au lieu de revenir deux heures, deux mois, voire deux ans, elle s'était retrouvé près de deux décennies en arrière.
Pendant un moment, elle espéra que quelqu'un arriverait et crierait « Poisson d'Avril ! » mais l'expression sévère et inquiète sur le visage de la matrone ne changeait pas. Elle était sérieuse.
Madame Pomfresh attendait une réponse Hermione réussit à ravaler le cri qui menaçait de s'échapper de sa gorge, et se contenta de s'écrier « Merci, Madame Pomfresh. »
Satisfaite, la matrone partie, laissant Hermione se morfondre dans les méandres de ses pensées.
Le Professeur Dumbledore était-il alors directeur ? Elle était certaine que oui – il avait été directeur de Poudlard pendant au moins quarante ans, s'il avait commencé à enseigner en 1956. C'était cela, si son souvenir de L'Histoire de Poudlard était correct. D'ailleurs, Madame Pomfresh l'avait déjà désigné en tant que tel.
Elle avait besoin de trouver un moyen de s'adapter à cette époque jusqu'à ce qu'elle trouve une solution pour revenir en 1996. Elle avait besoin de parler avec Dumbledore, mais pas de révéler l'étendue de sa situation à qui que ce soit, pas même avec le Directeur. Mâchant ses flocons d'avoines, elle songeait à l'histoire qu'elle venait d'inventer pour convaincre le directeur de lui permettre de se faire transférer à Poudlard en cette fin d'année, sans mentionné comment elle était arrivée.
Sa décision prise, elle mit de côté sa nourriture et, souhaitant avoir sa baguette pour pouvoir convoquer un livre à lire, se repositionna en arrière pour attendre, la peur se crispant dans son ventre.
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Le Directeur arriva deux heures plus tard.
Il entra en silence, fermant la porte derrière lui, et se tourna face à Hermione, la première chose qu'elle put penser fut à quel point il semblait différent que dans ses souvenirs. Madame Pomfresh – enfin, au cours des deux dernières heures, Hermione avait finalement pris conscience que les cheveux de son ainée étaient plus brun qu'à son habitude. Les traits de son visage étaient plus doux, et elle avait l'air un peu moins fatiguée maintenant que dans vingt ans. Si Hermione n'avait pas été convaincue précédemment, elle l'était maintenant.
Le Directeur, cependant, semblait presque inchangé, et Hermione s'en trouva étonnement soulagée sentir qu'elle parlait à un visage familier fut grandement apprécié en ce moment. Les yeux bleus la regardaient bénigne de derrière leur lunette en demi-lune, et quand Hermione ouvrit la bouche pour parler, il leva la main pour la faire taire.
« N'ayez pas peur, Miss Granger. » La bouche d'Hermione se referma, et elle regarda fixement quand il continua, « J'ai le retourneur de temps avec lequel vous êtes arrivé. Madame Pomfresh m'a dit que vous vous en inquiétez plus tôt. Minerva me l'a apporté – Disons que vous lui avez certainement fait une grande per. Elle était inquiète à votre propos. »
« Puis-je le voir, monsieur ? » demanda une Hermione désespérée.
« Malheureusement, il est trop chaud pour être manipulé en ce moment, » poursuivi Dumbledore, alors qu'il prenait une chaise pour lui-même et s'asseyait, croisant une jambe et mettant les mains sur ses genoux. « Je l'ai enfermé quelque part en attendant qu'il refroidisse. »
« Trop chaud… ? » Hermione était perturbée par cette nouvelle. « Monsieur ? Vous ne pouvez pas le refroidir ? »
« Pas avec ce que je sais de la magie, » répondit Dumbledore, tournant maintenant ses pouces. « Je ne sais pas combien de temps sera nécessaire avant qu'il ne soit assez froid pour être réparé. Et même alors, » il ajouta calmement, « Je ne suis pas certain qu'il y ait un moyen pour envoyer une personne dans le futur. Cela demanderait beaucoup d'ingéniosité, je pourrais ajouter, et de connaissances que je n'ai pas. »
« Mais vous êtes Albus Dumbledore, » Hermione ne pouvait pas s'empêcher de se prononcer, même si elle ressentait un sentiment d'horreur vis-à-vis de ses paroles. Si elle ne se réveillait pas bientôt de ce cauchemar, son cerveau allait lâcher. Elle avait été renvoyée près de vingt ans dans le passé, et on lui disait qu'il n'y avait aucun moyen de rectifier le tir. « Vous êtes le plus grand sorcier de ce siècle ! Il doit bien y avoir quelque chose à faire ! »
« Le suis-je ? » demanda le Professeur Dumbledore qui maintenant souriait. Mais derrière ce sourire, son comportement était toujours d'un grand sérieux. « Je crains, Hermione, que je sois incapable de vous ramener à un point précis de votre époque. » ajouta-t-il, presque après coup. En voyant son air déconcerté, il expliqua, « Le temps est en constant mouvement. Vous pouvez seulement espérer arriver nulle part mais dans le passé quand vous jouez avec, quand tout ce que nous faisons dans la vie est d'aller de l'avant. »
Hermione enfonça son visage entre ses mains et essaya de ne pas laisser sortir les sanglots qu'elle retenait dans sa gorge.
« Oh mon dieu, » gémit-elle. « Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? »
« Vous allez bâtir une nouvelle vie, ici, » dit Dumbledore gaiement, manipulant sa baguette et l'agitant une nouvelle fois. Un parchemin apparu dans ses mains, et il le lui tendit. « Je vais aller parle aux professeurs d'ici – je suis sûr que vous les connaissez déjà tous ? » Hermione hocha la tête, avalant dument pour ne pas pleurer. « Si votre mémoire nous sert tous les deux correctement, vous étiez au milieu de votre cinquième année lorsque vous avez fait ce voyage inattendu. » Hermione retira délicatement le rouleau de ses mains et le déroula. C'était un emploi du temps, avec le nom Hermione Granger imprimé soigneusement au sommet.
Hermione s'essuyait les yeux maintenant, essayant d'effacer les traces de larmes qui menaçaient de se déverser. Sa voix craqua légèrement quand elle aprla. « Professeur, j'aurais besoin d'un autre nom – Je, Je ne peux pas vraiment utiliser mon vrai nom- »
« Ce n'est pas à long terme, Hermione, » l'interrompit le Professeur Dumbledore, sa voix était ferme. Il plaça sa main sur son épaule. « Dans vingt ans, cela ne fera aucune différence. Soit vous reviendrez à votre époque, où votre nom aura été oublié depuis longtemps au moment où vous arriverez faire votre première année, soit vous vous serez fait une vie ici pour vous-même. »
Hermione hocha la tête, et ne put s'empêcher de renifler alors qu'elle roulait le parchemin et le lui rendait. Eh bien, au moins, elle aurait la chance d'utiliser son propre nom. « Merci, monsieur, » dit-elle d'une petite voix. Tôt ou tard elle allait se briser dans toute cette folie. C'était bien trop irréel. Elle était normalement extrêmement calme et réservée – elle était fière en fait de pouvoir rationnaliser quand toute la logique avait fui la situation – mais en ce moment, elle avait l'impression d'avoir perdu tout contrôle sur sa situation.
« Cependant, je vous recommande de ne pas révéler comment vous êtes réellement arrivée ici, » lui recommanda le Professeur Dumbledore alors qu'il repoussait sa chaise et se relevait. « Cela ne serait pas sage. »
« Je comprends, monsieur. »
« Très bien, alors, » dit le Professeur Dumbledore, en serrant ses mains comme il le faisait quand les choses semblaient être closes. Il chercha dans la poche gauche de sa robe violette étoilée et en ressorti une chocogrenouille qu'il posa sur la table de chevet. « Je trouve que les friandises aident souvent au moral, quelle que soit la situation. Vous avez l'air d'en avoir besoin. » nota-t-il, « Je crois que vous aviez été répartie à Gryffondor. Dans ce cas, je crois que le mot de passe de cette semaine est 'Chocogrenouille'. Vous connaissez le chemin qui mène à votre tour je présume. »
Hermione hocha la tête et jeta un coup d'œil à la grenouille en chocolat, hésitant un instant avant d'arriver à la déballer. Elle pourrait certainement l'utiliser dès maintenant pour se réconforter.
« Merci, Professeur. »
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La première consigne d'Hermione, une fois qu'elle avait eu le droit de sortir de l'Infirmerie par Madame Pomfresh, fut de faire la liste de ses affaires, elle réalisa alors qu'elle n'avait plus rien. Rien excepté le sac de livres que le Professeur McGonagall avait trouvé là où Hermione avait atterri la première fois – lequel contenait son nom et ses devoirs datés, ce qui expliquait clairement dans son esprit comment le Professeur Dumbledore avait su qui elle était et d'où elle venait – et ses livres. Ou plutôt, elle n'avait que son agenda, des bouteilles d'encre, des plumes et ses notes de cours de la semaine avec elle ses livres étant restés sur sa table de chevet dans son dortoir, laissés en 1996.
Le Professeur McGonagall l'attendait au moment où elle quittait l'Infirmerie, et après avoir nerveusement secoué sa main, elle se retrouva dans son bureau. Une fois à l'intérieur, elle avait été invitée à s'asseoir. Le thé qu'Hermione avait l'habitude de recevoir de la part de sa directrice de maison était manifestement absent. Au lieu de cela, elle se sentait une fois de plus come en première année, là où elle avait l'impression qu'elle devait prouver qu'elle avait le droit d'être ici.
« Le Professeur Dumbledore m'a informé que vous appartenez dorénavant à Gryffondor, » dit-elle amidonnée, en remuant sa tasse de thé. « Il m'a aussi dit que vous êtes déjà au courant de notre système de points et des règles concernant les maisons – je crois que je n'ai pas besoin de vous les répéter ? »
« Non, Professeur, » dit Hermione, essayant de ne pas tordre ses mains sur ses genoux. Elle se sentait si peu à sa place et vaguement nauséeuse de nostalgie. Elle était au bon endroit au mauvais moment et c'était déstabilisant, au moins ça. Elle était habituée à un visage amical et une compréhension de la part de sa directrice de maison pourtant, cette McGonagall ne le connaissait pas.
Elle devait avoir l'air d'être sur le point de pleurer, car l'attitude stricte de McGonagall s'affaiblit instantanément. Ce fut suffisant pour mettre Hermione légèrement à l'aise. « Miss Granger, je crois comprendre que vous serez parmi nous pendant très longtemps, sinon pour toujours, du moins jusqu'à ce que le Directeur trouve un moyen pour vous ramener à votre époque. Jusqu'à ce moment-là, vous devrez simplement vous adaptez. »
« Je suis désolée, » dit Hermione, essayant d'endiguer le flux qui menaçait de couler de son nez, même si elle avait réussi à retenir ses larmes. « C'est juste que – ça fait beaucoup à gérer d'un coup. »
A sa grande surprise, étant donné la dureté de McGonagall il y a quelques instants, les mots suivant de la professeure de Métamorphose furent rassurants. « C'est très bien. J'imagine que vous regrettez terriblement votre maison. »
Hermione ne put qu'hocher la tête.
Il y eut une pause, puis un soupir fatigué alors que McGonagall prenait une gorgée de thé et la mettait de côté.
« Miss Granger, je ne sais pas si vous avez bien étudiez l'histoire, » dit-elle vivement, « mais nous, c'est-à-dire que tout le monde dans cette école, le personnel et les étudiants, sommes tous sujet à beaucoup de stress. Nous sommes au bord de la guerre, et il y a une telle tension entre les maisons qui détruit la sécurité que l'école offre habituellement. » Elle regarda Hermione avec sévérité. « Je ne sais pas ce qu'est Poudlard à votre époque- non, ne me le dites pas ! » dit-elle, levant la main pour empêcher Hermione de parler. « Je ne veux pas savoir, mas quel que soit Poudlard, Miss Granger, vous devez mettre ça de côté et rester sur vos gardes. Me comprenez-vous ? »
Hermione hocha lentement la tête.
« Les étudiants qui sont les plus susceptibles d'être ciblés sont ceux sans amis, » dit McGonagall en remuant lentement son thé, la cuillère cognant contre le rebord de la tasse. « Et comme maintenant, vous êtes seule et sans amis, une nouvelle transférée à la fin de cette année. » Elle regarda Hermione, ses yeux la scrutant. « Comprenez-vous ce que je suis en train de vous expliquer, Miss Granger ? »
Hermione déglutit pour quelques raisons, elle était incapable de répondre. D'une façon ou d'une autre, son hochement de tête n'était pas suffisant pour McGonagall, car elle poursuivit, « Franchement, Miss Granger, je crois qu'il faudra longtemps avant que vous ne reveniez à votre époque, si cela arrive. Jusqu'à ce que cela se produise, vous ne pouvez pas vous isoler du monde. »
Hermione sentit comme si elle avait finalement compris. « Vous ne pensez pas que je pourrai revenir, » murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour son auditrice, mais McGonagall acquiesça vivement. Elle hésita quelques secondes, puis déglutit : « Alors je devrais juste… faire partie de cette époque ? »
« C'est exact. »
Hermione ferma ses yeux.
Je ne reverrai plus jamais Harry ou Ron.
Se résignant à cette possibilité, elle se redressa et cessa de jouer avec ses mains. « Très bien, Professeur. »
« Bien, » dit McGonagall, la regardant plutôt soulagée que la conversation se soit finie sans grande crise d'hystérie. « Et maintenant, je crois que vous avez besoin de fournitures ? »
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Le lundi matin, Hermione alla en cours de Botanique et s'assit à une place libre au bout d'une table près d'une fille qu'elle ne connaissait pas. Ils portaient tous des gants en peau de dragon et surveillaient les Géraniums Dentu qui attendaient d'être dépotés. Hermione essayait de résister à l'envie de tordre ses gants, mais c'était quasiment impossible de ne pas le faire la paire usée que McGonagall lui avait trouvé était trop dure, c'était déjà merveilleux qu'ils ne soient pas qualifiés de pétrifier. Ils la rendaient maladroite, mais il n'y avait pas le droit de les enlever pendant ce cours. Elle aurait à s'acheter une nouvelle paire, durant la prochaine sortie à Pré-au-Lard.
Normalement, elle aurait trouvé un siège entre Harry et Ron. Mais comme ce n'était pas le cas, elle se trouva assise à côté d'une file légère et simple, aux traits mous et d'un comportement qui lui rappelait un peu Neville Longdubat. La sorcière à côté d'elle était du genre subjugué, mais Hermione tentait de trouver les mots pour se présenter.
Elle s'était finalement résignée au fait qu'elle ne reviendrait jamais à son époque. En arrivant à cette conclusion, et en prenant compte des mots de McGonagall, elle avait compris ce qu'elle devait faire si elle voulait s'intégrer.
Surprise, la fille à côté d'elle cligna des yeux, les yeux s'élargissant quand Hermione avança sa main vers elle.
« Je suis Hermione Granger, » dit-elle, souriant nerveusement. « Je suis nouvelle à Poudlard. »
La jeune fille hésita un moment avant de saisir la main d'Hermione, bien que son geste fût doux. « Je suis Mary McDonald. C'est un plaisir de te rencontrer. Tu es la nouvelle cinquième année dont le Professeur McGonagall nous a parlé, non ? » Pour la première fois depuis qu'Hermione était arrivée, elle était traitée avec gentillesse et un grand sourire. « Bienvenue à Poudlard. »
La voix vive du Professeur Chourave résonna dans la serre. « Mettez-vous en groupe ! Deux pour une plante, allez-y ! »
« Tu veux te mettre avec moi ? » demanda Mary, optimiste.
Hermione accepta gracieusement l'invitation. « Oui, s'il te plaît. »
Elles se mirent aussitôt à travailler, Hermione tenant le bourgeon de la fleur entre ses doigts – qui auraient souhaité un peu plus de souplesse – pendant que Mary la déracinait avec précaution.
« As-tu déjà rencontré les préfets de Gryffondor ? » demanda Mary en essuyant une tâche sur sa joue avec son bras pendant qu'elle déposait le géranium dans le pot prévu. « Je pense que tu aimerais vraiment l'une d'entre elles – Lily, au moins. Elle est très gentille, et vraiment intelligente – elle aide les plus jeunes années avec leurs cours pendant son temps libre. Si tu as besoin d'aide pour rattraper les cours, je pense qu'elle serait heureuse de t'aider. »
« Je pense que j'aimerais ça, » répondit honnêtement Hermione, se demandant si elle pouvait demander à la préfète tous ses cours de la première à la cinquième année. Les siennes étant irrévocablement coincées à sa propre époque, elle ne pourrait pas réviser correctement ses BUSES qui approchaient à grand pas sans celles-ci. Elle en avait besoin. « Comment as-tu dit qu'elle s'appelait ? »
« Lily Evans, » répondit Mary en ouvrant un sac de terreau et en aidant Hermione à le hisser au-dessus de la fleur qui grondait et claquait de ses feuilles.
Le nom était familier à Hermione, et il lui fallut plusieurs minutes pour réaliser. Quand elle le fit, elle faillit laisser tomber le sac à moitié plein de ses bras.
Elle était revenue près de vingt ans dans le passé – quand les parents d'Harry étaient encore à l'école.
Voilà, j'espère que ce chapitre vous aura séduit. Je me suis amusée à le traduire, et ça améliore de beaucoup mon niveau d'anglais ; d'une pierre deux coups ! Pour mon autre histoire, j'ai quelques idées mais à chaque fois que je me mets à les écrire, j'ai l'impression que ce n'est pas assez bien. Alors, comme je ne voulais pas vous laisser sans Fiction, voici du Snamione pour vous !
Des reviews m'aideraient beaucoup par la suite, que ce soit des critiques comme des conseils ou tout simplement des encouragements. Bonne fin de journée à vous.
