Trois petites notes de musique
Une femme aux longs cheveux jouait du piano. Elle jouait toujours les mêmes notes. Trois petites notes de musique.
Cela lui rappelait son amour. Elle ne lui avait jamais dit qu'elle l'aimait et maintenant c'était trop tard, il n'était plus là.
Des larmes coulaient doucement sur ses joues. Elle ne s'était pas mariée après… elle n'en avait jamais eu l'envie, elle ne voulait plus continuer à vivre contrairement à ce qu'il lui avait demandé.
Oh cruelles notes de musique qui lui rappelaient son grand amour. Ces trois notes, si belles, qu'il chantonnait souvent… Elle avait beau vouloir oublier, tourner la page, à chaque fois qu'elle jouait du piano, ces notes revenaient et lui rappelaient le seul homme qu'elle ait jamais aimé. Et cette chanson n'arrangeait rien, quoi qu'elle fasse, elle s'en souviendrait toujours.
Se souviendrait toujours qu'elle ne pourra jamais plus lui sauter au coup, qu'elle ne pourra jamais plus lui dire « je t'aime », qu'elle ne pourra jamais plus se blottir contre lui. Si seulement elle était avec lui, elle ne souffrirait plus.
La jeune femme arrêta de jouer et sortit dans le petit jardin. Elle marcha un moment, avant de tomber à genoux sur le sol, ne pouvant retenir cette peine qui l'étouffait. Des sanglots secouaient ses épaules. Les larmes jaillissaient de ses yeux, sans qu'elle puisse les retenir. De toute façon, cela n'avait aucune importance : sa détresse était telle qu'elle s'en fichait éperdument que l'on puisse la voir. Elle pleurait sans aucune gêne, sans aucune honte, comme si cela pouvait lui faire du bien.
Elle était encore là, à genoux sur le sol dur du petit jardin quand la nuit tomba. Elle vit le soleil disparaître derrière le muret. Le crépuscule était là. Au dessus de sa tête, le ciel prit une teinte rosée, avant de virer sur le mauve et de s'assombrir. Comme c'était beau ! Elle se souvint du dernier coucher de soleil qu'ils avaient vus ensemble, il y a si longtemps… Elle aurait tout donné pour qu'il soit encore près d'elle en ce moment, pour sentir son bras autour de sa taille, pour sentir son odeur…
Il faisait nuit à présent. Le froid la fit frissonner, mais elle ne bougea pas. Elle ne pleurait plus à présent. Elle se contentait de rester agenouillée, au beau milieu de ce jardin. La lune fit s'allonger les ombres, donnant à son environnement un air fantomatique. Elle trembla. Une petite voix à l'intérieur de son esprit lui dit de rentrer à la maison, au chaud, près de la cheminée. Mais elle ne bougea pas, ces membres ne semblaient pas vouloir obéir à son cerveau. Elle resta sur place, figée, comme une poupée de cire.
Le vent transperçait ses vêtements, mais cela n'avait aucune importance…
Après un temps qu'elle ne pouvait déterminer, une main délicate se posa sur son épaule. Une main si chaude, et si douce à la fois. C'est alors qu'elle sentit son odeur. Elle inspira profondément, comme si c'était la dernière chose qu'elle devait faire. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui était là.
Un instant plus tard, il aida la jeune femme à se relever. Elle lui faisait face à présent. Sans un bruit, elle releva la tête, tout doucement, savourant chaque seconde, comme si elle vivait le plus beau moment de sa vie… Son regard plongea alors dans les yeux bleus de son amant.
- Viens Moine, je suis venu te chercher pour t'emmener avec moi…
- Ce n'est pas possible, tu es…
- Oui, mais si tu veux tu peux venir avec moi.
Hermione n'hésita pas une seule seconde. Elle glissa sa petite main dans celle de Ron.
- Je t'accompagne, mon amour.
Tous deux partirent là d'où on ne revient jamais.
