Hola, amigos… ^^

Me revoici avec une nouvelle histoire qui tourne dans ma tête depuis pas mal de temps.

Ne me frappez pas! Je vous promets que je continue à écrire "C'est ta chance" mais il est vrai que j'ai du mal avec la fin de cette histoire… Ca fait tellement longtemps que je l'écris que j'ai des difficultés à la lâcher…^^ Bref!

Ici, notre histoire parlera de Severus Rogue et de Violet Potter (Violet étant le prénom anglais pour Violette ;-)^^). Je voulais dépeindre un monde alternatif où Severus serait parti en emportant le bébé avec lui et je vous avoue que je me suis un peu inspirée du "Bossu" de Paul Féval, comme ça, vous savez à peu près à quoi vous en tenir… ;-)

Il y aura environ une vingtaine de chapitres et je l'ai presque terminée (juste encore deux ou trois choses à peaufiner ;-))

J'espère que cette histoire vous plaira!

Bonne lecture!


UNE AUTRE HISTOIRE

Chapitre 1

En ce soir du 31 octobre 1981, Severus n'était pas serein.

Il n'était pas serein car, même s'il avait imploré les deux plus grands sorciers de leur siècle d'épargner et de protéger la femme qu'il aimait, il sentait que quelque chose de terrible s'était produit cette nuit-là. C'était quelque chose d'épidermique, il ressentait dans sa propre chair qu'un grand malheur était arrivé.

Pourquoi avait-il donc fallu qu'il répète cette foutue prophétie qu'il avait entendue dans une chambre d'un établissement miteux comme la Tête de Sanglier proférée par une folle qui se prenait pour une voyante ? Quelle gourde, celle-là ! Elle n'aurait pas pu la fermer ? Et lui, n'aurait-il pas pu se trouver ailleurs ou être chassé avant ?

Il grimaça en songeant à toutes ses réflexions, qui passaient et repassaient continuellement dans sa tête, et il accéléra le pas en traversant les rues désertes de Godric's Hollow.

Arrivé devant la maison des Potter, son visage déjà blême pâlit encore plus et se décomposa. La porte d'entrée avait été arrachée de ses gonds, les fenêtres soufflées comme par une explosion et tout un pan de mur s'était écroulé. La maison avait littéralement été ravagée et la magie noire imprégnait toute la propriété.

Il se précipita à l'intérieur, baguette à la main, l'œil aux aguets, et se dirigea immédiatement vers l'étage où il y avait visiblement le plus de dégâts.

Dans les escaliers, il enjamba le corps sans vie de James Potter mais la terreur qu'il ressentait pour l'unique femme qu'il avait jamais aimée l'empêcha de se réjouir pleinement de ce spectacle. Il se contenta donc de l'ignorer et redoubla de vitesse avant de parvenir devant une chambre d'enfant d'où provenaient les pleurs d'un bébé.

Il passa le pas de la porte à toute allure et tomba à genoux à l'instant où il vit sa Lily adorée étendue sur le sol, ses cheveux roux étalés autour de sa tête comme un halo incandescent, l'étincelle de la vie ayant définitivement quitté ses grands yeux émeraude désormais fixés sur le néant.

Sans se préoccuper le moins du monde de cet infâme marmot braillard qui criait à pleins poumons, il lâcha sa baguette magique et prit la jeune femme dans ses bras pour la serrer contre son cœur, ses larmes se déversant dans un flot ininterrompu sur ses joues blanches, un cri déchirant s'élevant depuis sa gorge comme s'il était un animal blessé.

Il caressa frénétiquement son visage et ses cheveux de ses mains tremblantes durant de nombreuses minutes avec le fol espoir qu'elle finisse par se réveiller, en se balançant d'avant en arrière comme un dément, serrant contre lui le corps de la jeune femme qui devenait de plus en plus froid à mesure que les minutes s'écoulaient.

Peu à peu, sa raison reprenant le dessus sur ses émotions et réalisant que Lily était morte et que jamais plus il ne verrait ses yeux verts pétiller de malice, son sourire illuminer ses traits ou ses cheveux roux miroiter sous l'éclat du soleil et que jamais il n'entendrait plus le son mélodieux de sa voix ni de son rire, il la reposa doucement à terre et se pencha vers elle afin de déposer un tendre et léger baiser sur ses lèvres bleutées.

Soudain, en ayant assez d'entendre les cris et les geignements du bébé qui était assis à terre tout près d'eux à pleurer et à hoqueter bruyamment comme s'il était au bord de l'implosion, il attrapa vivement son petit corps tremblant de ses deux mains et le secoua avec vigueur en hurlant :

« Tais-toi ! J'en ai assez de t'entendre ! Tout ça, c'est de ta faute à toi ! »

Les pleurs de l'enfant cessèrent immédiatement et Severus fixa de son terrible regard noir cette horrible chose qu'il tenait entre ses mains et qui était la raison de la mort de Lily.

En observant ses cheveux noirs comme ceux de Potter plaqués sur son crâne, son petit visage rond rougi et couvert de larmes et son front où une plaie en forme d'éclair venait de se graver au-dessus de son sourcil droit, il songea qu'il pourrait très bien le livrer à Voldemort et à ses Mangemorts. Après tout, Lily était morte et plus rien ne comptait pour lui désormais.

Tandis qu'il se redressait en tenant le bébé à bout de bras devant lui, hésitant à le livrer ou à simplement l'abandonner à son sort, celui-ci ouvrit ses yeux pleins de larmes et les plongea dans ceux de l'homme en noir. Sa respiration se bloqua nette dans sa gorge et il fixa les deux émeraudes scintillantes qui le scrutaient attentivement pendant de nombreuses secondes.

C'étaient ses yeux… Exactement ses yeux… Ses si beaux yeux verts… L'enfant avait ses yeux à elle… Les yeux de Lily…

Le bébé, semblant étrangement rassuré par ce Mangemort qui projetait sérieusement de le livrer à la mort quelque secondes auparavant, tendit subitement ses petites mains vers lui et émit un léger gazouillis enjoué.

Severus fronça ses sourcils noirs, désemparé, et approcha le bébé de son visage pour mieux examiner l'étonnante couleur émeraude de ses iris. Ce dernier posa immédiatement ses deux petites menottes sur ses joues blafardes et gigota de bonheur.

Rogue se calma un peu, apaisé par ce regard qu'il avait pensé ne jamais revoir plein de vie, entoura l'enfant de son bras gauche, attrapa le médaillon qu'il portait autour du cou de sa main droite et lut ce qui y était inscrit : Violet Lily Potter.

« Lily… » murmura-t-il en reposant le bijou sur la poitrine de la petite fille tout en l'observant intensément de ses yeux charbon.

Tout à coup, il entendit un grand fracas dans l'entrée et des pas se précipiter dans l'escalier et il transplana rapidement en emportant le bébé avec lui.

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Il n'avait prévenu personne de son départ ni de l'endroit où il se rendait et il avait décidé sur un coup de tête de partir s'installer dans un petit chalet abandonné et perdu dans les Alpes françaises à l'écart d'un petit village de quelques dizaines d'habitants en emmenant la fillette avec lui dans ses bagages.

Quelques coups de baguette magique avaient suffi pour remettre en état la petite demeure qu'il avait trouvée, il l'avait un peu arrangée et protégée à l'aide d'enchantements puis il s'y était établi définitivement avec le bébé.

Entre temps, il avait lu dans La Gazette du sorcier que Lord Voldemort avait disparu, que Sirius Black avait été jeté en prison pour le meurtre de Peter Pettigrow, que les Potter et d'autres membres de l'Ordre du Phénix avaient été tués, et que les Aurors britanniques recherchaient activement Violet Potter ainsi que lui-même depuis leur disparition.

Il choisit d'ignorer délibérément tout cela, se contentant de faire comme si ça ne le concernait pas le moins du monde, et il se présenta aux rares Moldus qui avaient le courage de l'approcher sous le nom de Charles Miller, un Anglais qui s'était expatrié en France avec sa fille après la mort de sa femme.

Rogue n'avait pas jugé utile de leur donner plus de détails que cela et les autochtones ne tentèrent pas d'approfondir la question en raison de l'austérité naturelle du sorcier, qui suffisait à tenir éloigné de lui le plus courageux de ces Moldus, de sa récente et tragique perte et aussi du désintérêt des villageois pour les problèmes de cet étranger bizarre.

Évidemment, tout ne fut pas rose au début et il y eut énormément de cris et de larmes. Severus faillit plus d'une fois étrangler la rejetonne de ce satané Potter mais elle fut à chaque fois sauvée in extremis par son regard émeraude qu'elle avait hérité de sa mère et qui était la seule et unique chose qui parvenait à le calmer et à lui faire abandonner ses envies de meurtres.

Le jeune homme de vingt-et-un ans dut plus d'une fois prendre sur lui et apprendre de nombreuses choses tout seul car il ne savait absolument pas comment s'occuper d'un bébé. Il n'en avait jamais gardé, ne s'en était jamais soucié et n'avait pas une mère, une épouse ou une amie qui aurait pu lui expliquer les choses et l'aider.

Néanmoins, à chaque fois qu'il songeait à baisser les bras et à abandonner, il pensait à son ennemi de toujours qui avait le même âge que lui et qui avait déjà réussi à garder cette petite chose fragile en vie durant une année entière. Il reprenait alors du poil de la bête afin de se prouver à lui-même qu'il pouvait faire aussi bien, voire mieux, que James Potter. Après tout il était bien plus intelligent que lui…

.

« Arrête de pleurer, je ne viendrai pas près de toi ! » cria-t-il depuis sa chambre, étendu dans son lit en pyjama, en posant son livre sur sa table de chevet avant de se masser les tempes d'une main.

Cela faisait plus d'une heure que la petite fille appelait et pleurait mais, refusant de céder à tous ses caprices et ne voulant pas accourir à chaque crise de larmes comme s'il n'était qu'un toutou ou son elfe de maison, il tenait bon et la laissait s'égosiller dans son berceau qui se situait dans la chambre à côté de la sienne.

« Je t'ai promenée, nourrie et changée. Tu n'as pas de quoi te plaindre. Alors arrête, ajouta-t-il encore, comme si l'enfant était déjà capable de comprendre les arguments logiques qu'il lui exposait.

- Papa… Mama… hoqueta-t-elle de sa petite voix brisée.

- Ça aussi, je t'ai déjà dit qu'ils n'étaient plus là… Fais-toi une raison, morveuse… répondit-il en levant les yeux au ciel.

- Papa… Mama… Papa… Mama… répéta-t-elle en boucle, sa respiration de plus en plus hachée et laborieuse.

- Arrête ! » ordonna-t-il encore, énervé, au bout de la vingtième édition.

Bizarrement, le calme qui suivit son injonction ne le rassura pas vraiment. Il se redressa dans son lit en fronçant les sourcils et en tendant l'oreille, à l'affut, puis, ne percevant plus le moindre son, il se leva et se rendit dans sa chambre pour voir ce qui se passait.

Il la découvrit assise dans son berceau, en nage, la sueur ayant collé ses petits cheveux noirs sur son crâne, ses joues baignées de larmes, de la morve s'écoulant abondamment de son nez, sa grenouillère pleine de vomi tant elle avait pleuré et s'était stressée en ne le voyant pas apparaître mais surtout, chose qui l'effraya le plus, le visage bleu car elle ne respirait plus.

Réalisant immédiatement la gravité de la situation, il se précipita vers elle, la prit dans les bras et tapota vigoureusement son dos en la tenant contre lui et en la suppliant, paniqué :

« Oh, je t'en prie, respire ! Respire, Violet ! Je ne ferai plus ça ! Je viendrai, la prochaine fois ! Je te le promets mais, par Merlin, respire ! Respire, bon sang ! »

Il déplaça le bébé pour le mettre à la hauteur de son visage et le scruta attentivement, effrayé, avant de l'entendre prendre une grande inspiration et de la voir reprendre peu à peu sa couleur rose.

« Oh, mon Dieu ! » soupira-t-il, soulagé, en la serrant dans ses bras et en caressant un peu sa petite tête.

Il la garda contre lui durant plusieurs minutes en la berçant pour l'apaiser et faire cesser ses pleurs puis il murmura à voix basse :

« Je suis désolé… Vraiment désolé… Je peux bien te le dire à toi, vu que tu ne dis pas encore grand-chose et que tu auras sûrement oublié quand tu seras plus grande.

- Solé… Solé… Désolé… répéta-t-elle fièrement.

- Ah ! Maudite Potter ! Ça, tu répètes ! s'exclama-t-il en la détachant de lui pour l'observer. Ça ne m'étonne pas de toi, morveuse… »

La petite émit un gazouillis enjoué en gigotant joyeusement et Severus décréta, après avoir soupiré et secoué légèrement sa tête de gauche à droite :

« Allez ! Je te change une nouvelle fois, je nettoie ton lit et je te recouche, Potter ! »

Il partit la poser sur la table à langer, lui ôta ses vêtements humides de sueur, de larmes et de vomi, en profita pour changer sa couche et lui lancer un rapide Tergeo car il n'avait pas le courage de lui redonner un bain à cette heure puis il la rhabilla et remplaça ses draps salis d'un simple coup de baguette avant de la recoucher dans son berceau.

Dès l'instant où elle quitta ses bras et quand elle le vit éloigner sa main après avoir remonté légèrement la couverture sur ses jambes puis lui tourner le dos pour s'en aller, le bébé se remit aussitôt à pleurer.

« Oh, non ! Tu ne vas pas recommencer tout de même ! s'exclama Rogue en revenant dans son champ de vision.

- Papa… Mama… se contenta-t-elle répondre en hoquetant déjà, ses yeux verts brillant de nouvelles larmes.

- Toi, tu dors là et, moi, je dors à côté ! C'est comme ça ! » décréta-t-il en quittant la pièce.

Les sanglots et les cris recommencèrent de plus bel jusqu'à ce que Severus ne revienne une fois encore, excédé, et ne la prenne dans ses bras pour la faire taire.

« Bon, écoute-moi bien, mini Potter, je suis crevé, déclara-t-il en observant ses petits yeux où les larmes s'étaient taries dès qu'il l'avait reprise contre lui. Ça fait des jours que tu m'empêches de dormir, alors je te propose un marché : je te prends avec moi pour cette nuit et après tu dormiras toute seule. C'est bien clair ?

- Papa ? répliqua-t-elle en posant ses mains sur ses joues avant de lui sourire.

- Pfff… Tu es vraiment stupide… Je n'ai strictement rien à voir avec ton papa, je suis bien mieux que lui, moi, et bien plus intelligent », rétorqua-t-il en l'emmenant dans sa chambre.

Violet se mit à rire, comme si elle avait compris ce qu'il lui avait dit, et il la coucha dans son grand lit, lança quelques sortilèges pour l'empêcher de tomber ou de s'étouffer sous la couette et les oreillers puis il s'étendit à côté d'elle avant de fermer les yeux en soupirant :

« Tu as intérêt à dormir maintenant, mini monstre. »

Quelques sons inarticulés lui répondirent puis il rouvrit les paupières après plusieurs minutes de silence et constata que le bébé s'était finalement endormi, serein et apaisé par sa présence, en tenant une mèche de ses cheveux noirs dans sa toute petite main et en suçant son pouce de l'autre.

Il soupira encore en grimaçant légèrement tout en l'observant avant d'également se laisser glisser dans les bras de Morphée.


Merci d'avoir lu! J'espère que ça vous a plu et que ce premier chapitre vous a donné envie de connaître la suite!

A la prochaine!

Bisous ;-)