Titre : Blessures
Rating : M (rating qui se justifie surtout dans ce prologue pour les thèmes abordés et dans un chapitre, le reste de la fic étant très soft, elle peut se classer au rating T voire même K+)
Genre : Romance / Hurt
Résumé : La douleur nous rend plus fort, mais il y a des blessures dont on ne peut guérir seul. La cicatrisation passe par l'ouverture de son cœur et la confiance en son soignant.
Crédit : Les personnages et l'univers de Naruto ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété de Masashi Kishimoto
Note de l'auteure 1 : Veuillez m'excuser pour ce résumé ô combien vague et qui n'annonce pas vraiment la couleur, bien que pour moi il contient le thème, ce qui me semble suffisant (ou alors juste parce que je ne suis pas douée pour résumer une histoire en quelques mots et en leur donnant un petit air poétique)
Note de l'auteure 2 : Cette fanfic SasuKarin s'étale sur 4 chapitres avec en plus un prologue et un épilogue, dans l'œuvre d'origine et s'incrustant au milieu de l'histoire déjà existante. Attention, présence de SPOILER des derniers chapitres. Si vous n'aimez pas le pairing (car je sais qu'il est beaucoup moins populaire et voire même des fois carrément disgracié, surtout le personnage de Karin), passez votre chemin, ou bien ayez un regard neutre.
Note de l'auteure 3 : Ce prologue a été écrit après que j'ai complété l'écriture des deux premiers chapitres. Il se concentre sur Karin et se suffit à lui-même (pour ceux qui n'ont pas spécialement envie de lire du SasuKarin, vous pouvez vous arrêter à la lecture de ce prologue qui est ma vision du passé de Karin en reprenant les éléments que l'on possède déjà).
Note de l'auteur 4 : À la base, cette histoire devait être un OS plus humoristique que réellement romantique. J'avais derrière l'oreille de nombreuses petites idées en réserve sur ce pairing, et je me suis dit qu'au lieu d'en faire plusieurs OS courts, pourquoi ne pas les rassembler et en faire une fic, ce qui au final a donné ce qui est dit plus haut (Prologue + 4 chapitres + épilogue)
Bonne lecture
Prologue
La fillette meurtrie maquillée de cendres
Un homme d'une quarantaine d'année, aux ambitions aussi noires que ses cheveux, s'avança dans les décombres d'un village calciné, anéanti par la guerre. C'était la cas dans plusieurs bourgs du pays de l'herbe, limitrophes des grandes nations d'Iwa et Konoha. Quel dommage de détruire des terres si fertiles et facilement exploitables, bien qu'Orochimaru se fichait éperdument des habitants sacrifiés. C'était ainsi quand on possédait une force militaire de si mauvaise qualité. Et pourtant, même dans ce pays réputé comme étant le plus faible de toute leur contrée, l'homme serpent espérait quand même la rencontre d'une perle rare à utiliser. Aucune piste n'était à exclure.
Dans cette bourgade à présent rayée de la carte depuis plusieurs jours, on disait que personne n'en était revenu. Ni habitants rescapés, ni assaillants vainqueurs. Rien, absolument rien, et Orochimaru n'avait pas attendu que les responsables de ce massacre daignent bien se poser des questions sur l'étrange disparition de leurs hommes pourtant armés et entraînés contre des paysans munis de fourches. Sa curiosité et perspicacité l'avaient poussé à croire qu'il existait peut-être une personne au pouvoir incroyable demeurant dans ce village à l'abandon. Si elle avait fui, il pourrait la pister grâce aux traces, aux indices, aux odeurs, il ne fallait en rien sous-estimer ses capacités. Quand il voulait quelque chose, il l'obtenait.
Un ninja expérimenté originaire de ce trou campagnard ? Un descendant d'un clan en visite dans la région ? Non, rien de tout cela. Au milieu des cendres se tenait juste une fillette, sans doute pas plus âgée d'une dizaine d'années. Elle était seule à première vue, vêtue d'un pyjama déchiré à plusieurs endroits. Ses cheveux d'un rouge vif, sales et emmêlés, tombaient sur ses épaules. Ses pieds nus écorchés se frottaient l'un contre l'autre en quête de chaleur. Orochimaru s'approcha, elle ne chercha pas à s'enfuir. Elle leva vers lui un regard neutre, vidé de sentiments :
« Tu es seule, petite ? »
Elle fit oui de la tête :
« Tu es d'ici ? »
Nouvelle réponse affirmative :
« Où sont les habitants ? Et ceux qui ont attaqué ce village ? »
Toujours sans parler, elle pointa un doigt vers sa droite. A plusieurs mètres s'étendait un grand nombre de tombes récentes. Certaines avaient eu droit à des pierres comme commémoration, d'autres étaient juste un amas de terre retournée :
« C'est toi qui les as tous enterrés ? »
Elle hocha la tête
« Pourquoi t'être donnée cette peine pour ceux qui ont attaqué ton village ?
- Quand une personne est morte, c'est juste un cadavre. Ca empeste et ça prolifère les maladies.
- Oh, tu as donc une langue. Très bien, tu vas répondre à ma question. Que s'est-il passé ?
- Il y a cinq jours, de nombreux hommes sont arrivés. »
\******/
La fillette savait qu'ils viendraient, mais ni son père, ni sa mère, ni même personne n'avaient jamais pris ses intuitions au sérieux, n'avaient cru en ce don qu'elle possédait depuis la naissance. Dans ce village aux mœurs simplistes, on ne parlait nullement de ninjutsu ou de capacité spéciale. Beaucoup de "grands" la traitaient de foldingue, mais la petite rousse avait quand même des amis gentils de son âge.
Elle aurait pu sauver du monde, mais la fatalité s'abattit quand même sur ce paisible village campagnard choisi au hasard pour donner l'exemple, à moins que ça ne soit juste pour se prouver quelque chose.
Ces hommes, ils ne semblaient pas tous si méchants, mais certains l'étaient, comme ceux qui sont rentrés dans sa maison à la nuit tombée. La fillette s'était cachée dès qu'elle avait senti leur aura remplie de mauvaises intentions approcher, mais elle n'a pas pu rester tapie dans son coin lorsqu'elle entendit ses parents crier. Discrètement, elle a regardé par l'entrebâillement de la porte de sa chambre. Son père gisait par terre, la gorge tranchée par un homme qui dégustait les restes du repas encore tiède, se délectant du spectacle de son compatriote qui avait remonté la jupe de sa mère et baissé son pantalon :
« Quand t'as fini, tu m'en laisses.
- Crétin, va voir s'il y a d'autres personnes. Les ordres sont clairs, aucun survivant.
- Ouais, t'as raison. Avec un peu de chance, il y aura de la viande plus fraîche. »
Immédiatement, la fillette avait compris le danger. Même si ça lui coûtait, elle ne pouvait plus rien pour ses parents. Elle se précipita vers la fenêtre pour courir prévenir les voisins mais ce fut un immense brasier qui l'accueillit une fois dehors. Des torches humaines couraient en hurlant de douleur, les enfants pleuraient, les adultes suppliaient qu'on épargne la vie de leurs progénitures, bien que la plupart avaient la tête coupée avant même qu'elles ne finissent leur phrase. Figée d'horreur devant l'abomination de ce spectacle, la fillette fut ramenée dans sa chambre par deux bras d'hommes qui la saisirent par la gorge :
« Où crois-tu aller ma mignonne ? Mauvais numéro, c'est qu'une gamine. Bah, ça fera l'affaire. »
Tétanisée par la peur, tout devenait flou et se passait au ralenti pour l'enfant tout juste âgée de neuf ans. Elle distinguait à peine le visage de l'homme qui lui enlevait le bas de son pyjama. C'était vrai qu'elle avait l'impression de moins voir ces derniers temps, mais là on aurait dit qu'une immense couche de larmes l'aveuglait. Quand avait-elle commencé à pleurer ? Et à quoi ça pouvait bien lui servir ? Elle ferait mieux de se débattre, s'enfuir avant que cet homme ne la tue tout comme il avait assassiné son père :
« Rassure-toi, ce n'est rien de méchant »
Il mentait, son être n'était que noirceur et ses intentions mauvaises. Elle le sentait, tout comme elle avait depuis longtemps perçu l'arrivée de ces gens qui massacraient son village. Elle ne discernait plus l'aura de ses parents. Ses amis aussi disparaissaient, ses voisins, les "grands" qui se moquaient d'elle et qui se disaient les plus forts, même si elle savait qu'ils n'étaient pas si méchants, juste en période de crise. Le bébé du jeune chef, lui non plus n'était pas épargné. Les uns après les autres, ils étaient fauchés, leur entité s'évanouissait et bientôt il ne resterait plus qu'elle qui attendait sa sentence des mains de cet homme qui pour le moment s'attelait à écarter au maximum ses jambes.
Que faire ? Les venger tous ? Les rejoindre ? Après tout, ils n'avaient que ce qu'ils méritaient. Personne n'avait voulu la croire, et maintenant ils étaient tous morts. Elle ferma les yeux, prête à les suivre lorsque sa gorge lui fit arracher un long cri d'agonie. Un mal indéfinissable venait de la transpercer dans la partie basse de son anatomie, lui laissant encore un sillon atrocement douloureux. Elle sentait cette fois, non pas dans son esprit mais plutôt dans son corps, qu'on venait de lui déchirer quelque chose, et cette sensation des plus insupportables éveilla non pas un désir de mourir rapidement mais plutôt un instinct de survie hors du commun.
Elle ne se souvenait pas du reste. Juste d'une tension dans son dos et l'éclat doré de chaînes qui transpercèrent son agresseur et le toit de sa maison. A son réveil, le calme était revenu, le jour était levé, des gouttelettes de pluie s'écoulaient de part les trous dans la charpente. Elle ressentait comme des picotements là où elle avait été blessée et du sang coulait le long de ses cuisses. Elle frissonna et s'empressa de remettre son pantalon de pyjama, laissant là l'homme qui l'avait violée, mort, son sexe toujours à l'air, ses yeux exorbités comme si la surprise l'avait saisi avant de trépasser.
Ses deux parents, déjà raides et froids, avaient coloré le sol de la cuisine de leur sang, de même que l'agresseur de sa mère, transpercé dans la poitrine comme son confrère par une arme disparue. La main devant la bouche, la rousse sortit à la recherche d'éventuels survivants, s'équipant d'un couteau de cuisine pour se protéger, même si globalement elle ne sentait plus rien de vivant si ce n'est des animaux sauvages ou le bétail. Mais elle pouvait se tromper. Son don n'était pas prouvé, peu développé, elle espérait vraiment faire erreur, même si toutes ses étranges intuitions avaient, jusqu'à ce jour, été correctes.
A l'extérieur, les cadavres jonchaient le sol, il ne restait plus âme qui vive dans cette bourgade pittoresque. Elle pouvait supporter la vue du sang mais le spectacle du bébé dépecé la fit vomir. Tous les hommes en uniforme qui avaient attaqué son village se comptaient parmi les victimes. Trop choquée par l'horreur de la situation, la fillette resta figée. Elle aurait dû pleurer, s'effondrer en larmes, libérer la douleur apparue dans son cœur et dans son entrejambe, hurler l'injustice, appeler à l'aide. Son esprit jeune et encore trop innocent n'arrivait pas à assimiler le fait qu'elle était maintenant seule, orpheline, sans toit, sans lien avec personne, souillée dans sa chair, brûlée dans son âme, une profonde blessure à vif qu'elle sentait à peine tant tout cela lui paraissait incongru, impossible, juste un mauvais cauchemar. Comment pouvait-on passer si subitement d'une vie paisible à un enfer sur terre ?
Quand elle revint à elle, écoeurée par l'odeur de putréfaction des cadavres, il était maintenant trop tard pour pleurer. Les larmes sont l'expression d'une émotion, chose que l'enfant avait perdue avec tout le reste cette nuit-là. Pendant cinq jours, elle se résigna à creuser des trous pour enterrer tous les morts. Elle se nourrissait des restes alimentaires de son habitation qui fut la seule épargnée les flammes, jusqu'à ce qu'enfin elle distingue de nouveau une forme de vie approcher et traverser la frontière de son village fantôme. Un homme à l'essence noire, mais qui ne semblait pas lui vouloir de mal. Elle le sentait, elle avait toujours su analyser la vraie nature des gens. Alors elle s'était assise, et elle l'avait attendu.
\******/
Orochimaru observa la jeune fille et son pyjama taché de sang :
« Tu as mal ? demanda-t-il en désignant son entrejambe.
- Non. Un peu au début, mais c'est rapidement parti.
- Tu récupères vite.
- Depuis toujours.
- N'as-tu pas peur de moi ?
- Non, vous n'allez rien me faire, répliqua-t-elle sans hésitation.
- Comment peux-tu en être sûre ?
- Je le sais, c'est tout. Ca fait des heures que je sens votre arrivée. Si vous m'aviez inspirée de la crainte, je serais allée me cacher, bien que la mort ne m'effraie plus.
- Tu as un niveau de sensibilité impressionnant pour une gamine de ton âge, et sans entraînement en plus. Tu sens, tu analyses, tu juges, en plus tu as l'air d'avoir une grande force de vie, tu récupères vite de tes blessures. Intéressant, j'ai bien fait de venir.
- Et vous, qui êtes- vous ? Vous n'êtes pas complice de ces hommes ? demanda cette fois la petite rousse.
- En effet, je suis indépendant. Je me nomme Orochimaru et je parcours le monde à la recherche de talents rares, et tes pouvoirs m'intéressent vraiment.
- Pourquoi ?
- Je ne vais pas te mentir, de toute façon tu le sentirais si j'essaie de te tromper.
- En effet.
- Je suis un chercheur avide de connaissance qui cherche à créer l'être parfait afin de transférer mon âme dans un corps puissant.
- Pourquoi ?
- Tu n'as pas besoin d'en savoir plus. Je te demande ta coopération et tu seras bien traitée. Je te formerai même aux bases du ninjutsu. Tu pourras développer ton don, et qui sait, peut-être découvrirons-nous d'autres pouvoirs chez toi, dont celui qui donnerait une explication à ta miraculeuse survie.
- Je m'en fiche de savoir. Si j'ai oublié, c'est que sans doute mon inconscient ne souhaite pas se souvenir.
- Ou que tu as réveillé chez toi un pouvoir trop puissant pour ton jeune âge. »
Elle haussa les épaules :
« Dis-moi petite, quel est ton nom ?
- Karin.
- Karin comment ?
- Karin Himaro.
- Hum hum, dis-moi Karin, de qui tiens-tu cette chevelure rouge ?
- De ma mère.
- Et comment s'appelait-elle ?
- Sanae Uzumaki. »
Le sourire de l'homme serpent s'élargit. Il venait vraiment de tomber sur une survivante de ce clan en partie disparu, ce clan à la longévité incroyable, au chakra si particulier et aux capacités encore trop méconnues. C'était vraiment son jour de chance, il allait pouvoir tirer beaucoup de choses de cette enfant :
« Pourquoi est-ce que cela vous intéresse ? demanda Karin qui se relevait.
- Pour rien, pour apprendre à te connaître. Mais dès à présent, je veux que tu oublies ton passé. Désormais, tu ne seras plus que Karin, d'accord ?
- D'accord. J'en avais de toute façon l'intention.
- Tu ne regrettes pas de partir ? questionna cette fois le brun.
- Qu'ai-je à attendre ici ? Juste ces autres personnes qui se dirigent par ici et qui achèveront le travail en me tuant.
- L'armée est donc en route. Très bien, dépêchons-nous de quitter le territoire. Tu es capable de marcher ?
- Bien sûr.
- J'ai un repaire à une journée de marche d'ici. Tu y trouveras de quoi te laver et te changer. »
Elle approuva sans lui dire merci, car elle avait deviné qu'il avait juste l'intention de se servir d'elle. Mais au moins, elle avait la conviction qu'il ne toucherait pas à son corps, et en plus elle aurait un toit, à manger, de quoi étudier. Elle quitta son village en cendre, sans un regard sur les tombes de sa famille, sans pleurs, tout ça était sa faute après tout, elle n'avait pas su les convaincre qu'un danger arrivait. Elle abandonnait définitivement son ancienne vie qui avait été déchirée en même temps que son hymen. Elle se vouerait maintenant à cet homme qui lui assurerait une certaine sécurité, jusqu'à ce que le destin la mette sur la route d'une personne qui saurait suffisamment la fasciner pour la convaincre que c'est lui qu'elle devrait suivre au péril de sa vie.
Eduquée dans les principes de solidarité et d'entraide, Karin maudissait son égocentrisme. Elle avait éveillé un mystérieux pouvoir pour se sauver de son funeste destin. Dès à présent, son nouveau but était de trouver cette personne à qui elle confierait tout son être, qu'elle aimerait suffisamment au point de tuer à nouveau pour le sauver.
Note de l'auteure : Merci d'avoir lu (et merci d'avance si vous laissez une petite review)
Il n'y a pas encore eu de chapitre ou d'épisode à ce sujet, mais dans le databook, qui est un livre officiel de la série, on y apprend vaguement la rencontre entre Orochimaru et Karin. Karin, originaire de Kusa, viendrait bel et bien d'un village décimé par la guerre, et lorsque Orochimaru l'a trouvée, elle était la seule survivante et totalement indemne, sans souvenir de ce qui s'était passé. Orochimaru ne sut donc pas comment elle a pu survivre.
Lors du combat contre d'Itachi et Sasuke contre Kabuto, on apprend que Karin appartient au clan Uzumaki (et que les membres de ce clan ont pour particularité d'avoir les cheveux rouges et une grande force de vie), et dans le chapitre 663, Karin réveille les chaînes de chakra dans son désir d'aller sauver Sasuke et défonce sa gueule à l'immense statut de pierre. Même pouvoir que la maman de Naruto (et qui dans la situation en jette vachement pour Karin qui jusque là s'était montrée peu offensive), Orochimaru pense alors ceci : « Je comprends enfin ». Cette phrase m'a interloquée. Que comprend-t-il donc ? Que Karin a autrefois pu survivre grâce ce pouvoir ? C'est la réflexion que je me suis faite, qui me semble plausible et que j'ai donc repris. Je rappelle que tout ceci n'est qu'hypothèse de ma part et je vous remercie si vous avez eu l'attention de la lire.
Ce prologue était un préquel. Dans le chapitre 1, on plonge dans les passages déjà connu de Naruto.
