Genre : UA/Romance/Spiritual/OOC

Rating : M (pas pour tous de suite, mais ça arrive … Patience …)

Disclaimer : Naruto, Sasuke et tous leurs petits amis sont la propriété bien gardée de maître Kishimoto. L'histoire de base (7 jours pour une éternité), Monsieur et Président sont, eux, à Marc Levy.

* s'incline* Respect pour eux.

Couple : Sasuke x Naruto ... Les autres restent à voir.

Résumé : Afin de mettre un terme à leur conflit millénaire, Dieu et Satan décide d'organiser un pari. Et pour gagner, ils envoient chacun leur meilleur agent sur terre. Mais voilà, ils n'avaient pas prévus que l'ange et le démon se rencontreraient.

Note 1 : Ceci est la première fic sérieuse que j'ai le courage de poster ici. Par conséquent, les reviews sont plus que bienvenues afin d'aider l'auteur débutante que je suis à s'améliorer. Bonnes ou mauvaises, je prends tous, à conditions que ça soit quand même un minimum respectueux bien entendu. ^^

Note 2 : Dans ce premier chapitre l'histoire se met tout doucement en place, ne soyez donc pas surpris si ça ne bouge pas plus que ça. Pas encore …

Note Ultime (promis, ensuite je vous laisse lire) : Certains peuvent penser, et ils n'auront pas tout à fait tord, que je pompe largement les premières pages du roman de Marc Levy. Que je vous rassure, je le fait exprès. En cause le fait que personnage du démon qu'il décrit dans son livre m'a fortement inspiré pour un certain brun antisocial et que je souhaite garder quelques scènes du livre intactes dans ma fic car elles me tiennent particulièrement à cœur. Ceci sous entends évidement que je prendrais très en travers de la gorge les remarques du genre : "Mais c'est complètement inutile c'que t'écrit ! Tu ne changes rien au livre, tu te contente de recopier." Rassurez vous, vous aurez le temps de vous en rendre compte, je changerais bon nombres de choses que je n'ai, ni les moyens littéraires, ni l'envie, d'intégrer à l'histoire. Qui plus est, il n'est pas des plus simples d'écrire quelque chose de potable en changeant de l'écrit par de l'écrit.

Sur ce, bonne lecture (enfin, je l'espère) !


7 jours pour une éternité


Le hasard, c'est la forme que prend Dieu pour passer incognito.

Jean Cocteau


Confortablement assis dans son fauteuil moelleux en cuir blanc, le regard tourné vers la fenêtre de son bureau, Monsieur* se gratta d'un geste absent le menton. A l'extérieur, le ciel était magnifique, son bleu calme et ses gros nuages cotonneux blancs se mouvant tranquillement au fil du temps. Tout ce manège aérien le rendait presque somnolent.

Il bailla longuement avant de reporter son attention sur la pièce qui l'entourait, ses pensées se ramenant instantanément à ce fichu problème.

Son job n'était pas vraiment un cadeau. Déjà que le genre humain lui donnait suffisamment la migraine comme ça, si en plus cette tête de mule en rajoutait une couche.

Cet idiot avait remit ça sur le plateau.

La dernière fois ne lui avait pas suffit, c'était même à croire si elle ne s'était pas complètement évaporé dans son esprit.

Pourtant, lui, il s'en souvenait encore très nettement. Autant des cris offusqués de son rival sur les résultats du combat que des dégâts qu'il leurs avait fallu arranger. Pardon, qu'IL lui avait fallu arranger. Car après tout, l'autre idiot n'en avait rien à faire, plus le désordre régnait et plus il y trouvait son compte.

Cette fois encore, afin lui de faire accepter le dernier affrontement en date qu'il voulait organiser, il avait utilisé l'argument inévitable : il s'agissait là de leur ultime confrontation, le dernier round avant de décider du vainqueur d'une guerre ancestrale.

M'enfin bon, si Monsieur devait écouter son rival à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, ils en étaient déjà à leur 759 ième combat final. On ne règle pas aussi facilement une lutte millénaire.

Il soupira de fatigue, le regard ennuyé. Ce n'était pas qu'il était obligé de gagner mais il ne pouvait pas non plus lui laisser l'avantage. Il arrivait très bien à imaginer derrière ses paupières closes le chaos qui régnerait sur la terre si …

Nan, il ne fallait pas y penser.

Il fallait bien voir de toute façon le bordel environnant quand un de ses émissaires passait quelque part.

Tout bien pensé, le combat en lui-même ne le dérangeait pas vraiment, ils y étaient habitués tout les deux. Non, ce qui le gênait c'était la tournure qu'avait prise cette simple petite confrontation habituelle. Son rival lui semblait bien trop sérieux ces temps ci. Il se mettait à réfléchir intensément, et un démon qui réfléchit n'est jamais une bonne nouvelle.

Pivotant son fauteuil de façon à être face à la cloison dans son dos, il mit ses mains sur le mur et colla son oreille contre sa surface plane. Rien, aucun bruit ne se fit entendre de l'autre côté de la pièce.

Mince, il bosse vraiment ?

Il essaya d'imaginer son confrère une paire de lunettes sur le nez plongé dans des documents et pouffa … Avant qu'à travers la fine cloison un énorme hurlement de joie ne le fasse s'étrangler. D'un coup sec, il se retourna alors vers le combiné noir posé sur son bureau et convoqua son meilleur conseillé.

Président*semblait de bonne humeur, et plus ses cris résonnaient dans le bureau de Monsieur, et plus celui-ci voyait s'envoler comme autant de petit anges par la fenêtre ses chances de gagner. Et ça, ce n'était pas bon du tout.


De l'autre côté de la cloison de bois, dans un autre bureau en tout point identique à celui de Monsieur, Président sautait sur place, son poing baissé vers la terre en signe de victoire. Son cerveau tournait à plein régime, imaginant déjà tout ce qu'il pourrait tirer de cette nouvelle carte qui avait faite son apparition dans son jeu. Il pourrait enfin mettre fin à ce combat millénaire.

Depuis combien de temps avaient-ils commencés à se faire la guerre ?

Il n'en savait fichtrement rien. Il ne voulait pas le savoir. Il allait pouvoir mettre sa raclée à ce vieux barbu, lui qui prenait un malin plaisir à détruire ses chefs d'œuvres.

Des exemples ? Ah ça il en avait tout un tas. La peste par exemple. Il avait été sacrément content de lui ce jour là, l'idée du siècle pensait-il ! Une hécatombe monstrueuse, des gens perdants espoir un peu partout, crevant ça et là aux coins des ruelles sombres et autres impasses lugubres … Mais ça n'avait pas duré. Monsieur était encore passé par là et avait tout arrangé. Mais bon, ne nous résignons pas, c'était-il dit. Après tout, il lui restait encore bien des moyens de faire souffrir l'humanité. Mais à chaque fois, voilà qu'Il intervenait . Toujours au bon moment, toujours pour tout réparer selon son point de vue et détruire ce qu'il mettait tant de cœur à créer selon le sien. Mais, il avait les choses en mains désormais. Sa solution était déjà contactée. Il ne lui restait plus qu'a attendre qu'elle le rejoigne. Attendre tranquillement, sans se fatiguer le moins du monde.

Il se leva prestement de son fauteuil en cuir noir, et à grande enjambée, atteignis le bout de la pièce. Il colla lui aussi l'oreille contre la paroi de bois le séparant de son rival, écoutant attentivement : des bruits de voix parvinrent jusqu'à ses oreilles, chuchotées. Il ne récolterait rien aujourd'hui, pas la moindre information concernant l'avancée des pions de son adversaire. Dépité, il retourna s'assoir à son bureau, fit pivoter son fauteuil afin de se retrouver face aux murs garnis d'écrans de surveillance et se recomposa un sourire en observant la misère du monde se dérouler sous ses yeux.

Fois de Lucifer, ce vieux barbu blanc allait en baver. Un rire franc s'échappa de sa gorge.


Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.

Il y eu un soir, il y eu un matin :

Premier Jour

Allongé en travers du sublime lit d'un grand hôtel luxueux, Sasuke regarda d'un air indifférent la diode lumineuse de son beeper qui ne cessait de clignoter depuis le matin. Avec un soupir de contentement, il referma son livre et le posa sur son oreiller, juste à côté de sa tête. Depuis qu'il en avait tourné la première page, voilà maintenant quarante-huit heures, c'était la troisième fois qu'il relisait cette histoire. Et de mémoire d'enfer, aucune lecture ne lui avait autant plus que celle-ci.

Lentement, doucement, il laissa son doigt se promener sur la couverture. Sa main se referma sur le livre et le lança d'un geste précis dans la valise ouverte à l'autre bout de la pièce. Il était bien content qu'un client l'ai oublié dans le tiroir de la commode de cette chambre d'hôtel. Ses yeux se posèrent sur la petite pendule accroché au mur immaculé face à lui. Il s'étira, et quitta brusquement le lit.

- Allez, lève toi et marche. Se surprit-il à murmurer.

Face au grand miroir décoré de l'armoire il observa son reflet. Cheveux noirs de jais coiffés en cul de canard à l'arrière et qui encadrait son fin visage pâle de deux mèche, pupilles tout aussi noires et regard profond, tout son être respirait la puissance et l'assurance. Il resserra le nœud de sa cravate rouge et noire Hermès, ajusta la veste de son costume noir hors de prix et attrapa, sur le petit guéridon près de la télévision plasma, ses lunettes de soleil afin de les mettre dans la poche haute de son complet. Le beeper accroché à sa ceinture qui à présent n'arrêtait pas de vibrer l'exaspéra. Il referma nonchalamment la porte du placard de son pied et se dirigea vers la seule fenêtre de la chambre. Il en écarta les rideaux grisâtres et observa la cour intérieure. Aujourd'hui encore, il constata qu'il n'y aurait pas de vent pour venir chasser la pollution étouffante de la ville. La chaleur serait caniculaire, et Sasuke adorait le soleil. Selon lui, c'était de loin le moyen le plus efficace de trier les faibles des forts. Meilleur que la Grande Faucheuse elle-même. Après tout, n'était-il pas la cause de famine, d'insolation et de la prolifération de toutes sortes de germes et de bactéries sur la terre ?

- Et la lumière fut ! Ajouta t-il dans un soupir

Lui qui n'était guère bavard, pour ne pas dire muet comme une tombe en temps normal, se surprenait trop souvent, à son goût, à parler tout seul ces temps-ci.

Il porta la main au téléphone situé non loin de la fenêtre, sur un petit meuble en bois verni et décrocha. D'une voix sèche et autoritaire il intima d'une façon des plus polie que l'on lui prépare sa note : il devait quitter plus tôt que prévu New York. Puis il sortit de la chambre.

Arrivé au bout du couloir, il désactiva l'alarme gênante de la porte de secours, avant de pénétrer dans la petite cour. Il récupéra sa précédente trouvaille à l'intérieur de la valise et d'un grand geste, la jeta dans un grand container à ordure qui se trouvait là. Son livre sous le bras, d'un pas léger, il s'engagea dans la ruelle.

Dans la petite rue, Sasuke observait, un air appréciateur sur le visage, un vieux balconnet abîmé par le temps qui ne tenait encore que par la force du ciel et de deux petits rivés rouillés. La locataire de l'appartement duquel il faisait parti, une blonde décoloré aux gros seins et aux lèvres pulpeuses surchargées de rouge, avait décidé de parfaire son bronzage en se peignant les ongles, sans se douter de rien. Et c'était parfait ainsi. Dans à peine quelques minutes, si sa vue ne le trompait pas (et sa vue ne le trompait jamais), les rivets fatigués céderaient. Et cette blondasse se retrouverait trois étages plus bas, le corps disloqué. Le fin filet vermeil qui s'écoulerait alors de son oreille et se propagerait entre les dalles des pavés accentuerait la terreur déformant son visage. Qui resterait ainsi figé jusqu'à ce qu'il se décompose entre quatre planches de bois, six pieds sous terre. Là ou sa famille l'aurait largué sous une plaque de marbre avec quelques litres de larmes inutiles. L'affaire occuperait tout au plus quatre ou cinq lignes mal rédigées dans le journal du quartier le lendemain matin. Le gérant de l'immeuble, lui, écoperait sans doute d'un procès. Enfin un responsable de la mairie perdrait son emploi, histoire de trouver un coupable et un de ses supérieurs enterrerait vite fait bien fait l'affaire dérangeante. Concluant que l'incident aurait pu tourner au drame si des passants innocents s'étaient trouvés à ce moment précis sous le balcon.

Comme quoi, il y avait bien un Dieu sur cette terre, et c'était bien là tout le noyau du problème de Sasuke.

Ainsi l'affaire faite, la journée aurait très bien pu commencer si le téléphone de la poupée ne s'était pas mis brusquement à sonner, et si cette stupide tête vide ne l'avait pas oublier dans sa salle de bain. La blondasse bougea donc ses petite fesse de son transat pour aller le chercher.

Il y a décidément moins de mémoire dans la cervelle de ces choses blondes décolorées que dans un Mac. Pensa t-il.

Sasuke serra les mains à s'en faire blanchir les jointures, tandis que le camion d'ordures qui avançait vers lui faisait trembler la rue en provocant un bruit infernal. Dans un petit claquement sec, les deux rivets sautèrent et tout l'assemblage métallique qu'ils soutenaient s'arracha et dégringola avec eux. Un étage plus bas, une fenêtre pulvérisée par un bout de poutrelle répandit ses bouts de verre dans l'air. Un gigantesque mikado de poutre, vieux débris métalliques usés par le temps, s'abattit avec force et bruit sur le pavé.

Soudain, l'œil de Sasuke s'éclaira de nouveau sous la découverte que venait de lui offrir sa vision. Un bout de fer plus aiguisé que ses congénères fendait l'air à une vitesse vertigineuse. Il réfléchit à toute vitesse, tout n'était pas perdu. Ses calculs se révélaient toujours exacts.

Il s'engagea d'un pas lent sur le passage piéton, forçant le conducteur du camion poubelle à ralentir. La poutrelle s'enfonça comme dans du beurre à l'intérieur de la cabine et transperça net le thorax du chauffeur. Le camion commença alors une terrible embardée. Les deux éboueurs qui se trouvaient à l'arrière, sur leur plate-forme n'eurent pas le temps de crier : le premier fut happé par la gueule obscure de la benne et immédiatement broyé avec les déchets, l'autre exécuta un parfait vol plané et tomba avec un bruit sourd, inerte, sur le macadam. Continuant sa lancée, le camion percuta un réverbère qu'il envoya valdinguer en l'air. Les fils électriques ainsi mis à nus crépitèrent et frétillèrent jusqu'au caniveau de la rue, gorgé d'eau sale. Une énorme gerbe d'étincelle précipita alors tout le pâté de maison dans un gigantesque court circuit. Les feux de croisement passèrent instantanément de leurs couleurs habituelles à un noir plus noir que le complet de Sasuke. Et au loin, on pouvait déjà entendre le fracas des premières collisions aux carrefours désormais abandonné à eux-mêmes. Klaxons, injures et bruits d'encastrement parvenait mélodieusement aux oreilles fines de Sasuke. Au croisement de deux rues, la rencontre brutale entre le camion benne et un Yellow Cab fut inévitable et violent. Percuté en travers, le taxi jaune vint exploser la devanture en verre de la boutique du musée d'Art moderne.

Une compression de plus pour leur musée, un chef d'œuvre. Ricana t-il silencieusement.

L'essieu avant de l'énorme camion escalada là une pauvre voiture en stationnement, les phares jaunes désormais aveugles pointaient vers le ciel leurs trous sombres. La lourde benne se renversa alors en arrière, lentement, comme au ralenti, avant de s'aplatir brutalement sous son propre poids sur les pavés de la rue, dans un assourdissant bruit de tôles déchirées. Elle se coucha ensuite sur le côté, dégueulant par millier, de ses entrailles, sa tonne de détritus. La chaussée se couvrit d'un tapis d'immondices. Une fois l'action finie, au bruit assourdissant succéda un étouffant silence de mort. Dans le ciel, le soleil continuait sa course vers le zénith, insensible aux maux qui agitait en ce moment même le peuple du bas. La chaleur de ses rayons, si chers à Sasuke, rendrait vite l'air du quartier nauséabond.

Sasuke, dans un geste léger digne de toute la classe qu'il se vantait de posséder, ajusta le col de sa chemise, maniaque, il avait une sainte horreur que les pants dépassent de son veston. Il contempla le sublime carnage qui s'étendait tout autour de lui. Leva son poignet et tira un peu sur sa manche, regardant les fines aiguilles de sa montre en argent tourner autour du cadre noir. Il était à peine 9h du matin et la journée commençait très bien. Vraiment très bien.

La tête du chauffeur du Yellow Cab reposait sur le volant, actionnant sans interruption le klaxon de sa voiture. Au loin, le bruit des remorqueurs dans le port de New York résonnait lui aussi. Un endroit magnifique à visiter pendant une journée ensoleillée comme celle-ci. Sasuke s'y rendait afin qu'un hélicoptère le dépose à l'aéroport. Son avion décollerait dans soixante-six minutes.

Il avait rendez-vous dans l'immense tour d'affaires, le Transamerica Building.


Les couloirs de la Konoha School étaient déserts, les bruits de pas de Naruto se répercutant avec force sur le sol de carrelage marron.

Avec son jean blanc retenu par une ceinture multicolore, son tee-shirt orange, sa veste à manche courte noire, son air décontracté et se cheveux or qui défiaient les lois de la gravité, le blond avait plus l'air d'un élève perdu dans les couloirs du lycée que d'un professeur d'Arts tête en l'air, venu récupérer sa pochette de travaux.

Il soupira, se fustigeant mentalement de cet oubli qui lui faisait perdre un temps précieux dans son emploi du temps déjà très chargé. Le beeper accroché à sa ceinture se fit un malin plaisir de le lui rappeler en clignotant une nouvelle fois. Il était très tête en l'air, et en payait les conséquences.

Néanmoins, la chance de pouvoir contempler l'école vide d'élèves adoucissait un peu son agacement. Le calme du bâtiment affectait tout son être, le décontractant petit à petit. Il avait l'impression d'être un de ces pionniers redécouvrant un endroit inconnu, et pouvait à loisir se rendre compte de tous ces minuscules détails qui lui échappaient pendant la journée, trop absorbé par les différents problèmes que lui causait sa profession.

Les murs décorés d'une fresque de losanges rouges et verts se croisant sur les lettres K et S, initiales de l'établissement. Le jardin qui servait de cour de récréation pour les élèves, largement visible depuis les grandes portes vitrées coulissantes qui couvraient toute une surface d'un mur du couloir. Ou encore les dessins d'élèves plus doués que les autres en arts qui s'étaient portés volontaires pour afficher leurs œuvres aux yeux de tous sur les portes de leurs salles de classes respectives. Tout cela donnait à l'école un air tranquille et très accueillant. Ce qui contribuait pour beaucoup, en plus de ses excellents résultats, à son nombre d'inscriptions toujours en augmentation au fil des années.

Arrivant à une porte marron couverte, elle aussi, de petits chefs d'œuvres, la plupart mettant en scène les divers professeurs de cette école, il se surprit à émettre un petit rire en contemplant sa propre personne dessinée. Un jeune homme blond dormant sur son bureau, sans doute pendant un interclasse, de la musique dans les oreilles. Cheveux en bataille, la tête collée sur plusieurs copies d'élèves, il avait un bras replié sous la tête, l'autre pendant dans le vide, un air niais collé sur le visage. Le dessin était récent, il avait du être collé juste la veille du départ en weekend, c'était la première fois qu'il le voyait. Et celui-ci espérait de tout cœur que ce dessin reste le plus longtemps possible ignoré de ses collègues enseignants. La sieste n'était pas des plus conseillé si l'on tenait à sa réputation dans l'établissement. Et il sentait que la sienne allait en prendre un sacré coup dans pas longtemps.

Il mit sa main dans sa poche de pantalon et en sorti une petite clé grise qu'il inséra dans la serrure de la porte. Sa main sur la poignée, il l'ouvrit et pénétra dans la pièce sombre. Il alluma la lumière et se dirigea automatiquement vers les casiers qui peuplaient tout un mur de la salle. Sur l'autre mur opposé à ceux-ci se trouvait un large canapé en cuir noir, une machine à café à quelques dizaines de centimètres à peine d'un accoudoir. Une immense table entourée d'une vingtaine de chaises qui occupait presque tout l'espace libre et un tableau blanc couvert d'écriture, dates d'examens, réunions et autre indication utile au corps enseignant se tenait au milieu.

Il sortit une autre clé de la poche de son jean et la tourna dans la serrure. Une fois son casier ouvert, il récupéra l'immense pile de documents qui s'y trouvait avant de le refermer et de quitter la salle, la refermant également.

J'aurais du emporter un sac ou quelque chose dans le genre avant de me précipiter ici à toute vitesse.

Son paquet de copies dans les bras, il redirigea ses pas vers la sortie du bâtiment, soulagé que la salle des professeurs se trouve au premier étage plutôt que dans ceux plus haut. Il ne se voyait pas descendre en plus tous les escaliers de l'école avant de parvenir enfin à la sortie.

C'est en posant son tas de feuilles à terre pour ouvrir la porte qu'une voix joyeuse se fit entendre dans son dos.

- Naruto, que fait une personne dans la force de la jeunesse comme toi ici ? On est samedi pourtant, non ?

Il se retourna pour se trouver en face d'un autre jeune homme d'à peu près son âge qui avançait dans sa direction d'un pas rapide. Arrivé à sa hauteur, celui-ci lui tendit une main qu'il serra en retours. Cheveux noirs, courts, coiffé en coupe au bol, pupilles de la même couleur, lui aussi ne ressemblait pas vraiment à un enseignant de l'établissement. Pourtant, Lee était bel et bien professeur à Konoha School. Professeur de sport plus précisément. Toujours vêtu de vert, il incarnait, avec Naruto la vivacité et la bonne humeur du corps enseignant de l'école. Toujours prêt à faire la fête, quand bien même l'alcool était un véritable désastre pour lui, et sans cesse dans une forme olympique, il était, tout comme Naruto, très aimé de ses élèves qui le surnommait affectueusement « le fauve de jade de Konoha ». Pourtant, pensait Naruto, ses goûts vestimentaires auraient du en choquer plus d'un. Pensée partagé avec le jeune homme face à lui qui se demandait comment un être humain pouvait à ce point aimer le orange. Il ne se passait pas une journée à la Konoha School sans que Naruto ne se ramène en cours avec cette couleur sur lui.

- Je sais bien mais …

Naruto passa machinalement la main derrière sa nuque dans un geste gêné.

- Mais il se trouve que j'ai laissé les travaux à corriger dans mon casier alors …

Lee lui fit un sourire éclatant, lui signifiant qu'il le comprenait très bien. Naruto et lui s'étaient liés d'amitié dès la première journée de travail du blond dans cet établissement.

Celui-ci, reprenant d'un seul coup son attitude assurée habituelle lui fît remarquer, que pour un weekend, il n'était visiblement pas le seul à être présent dans ces couloirs. Remarque à laquelle le brun répondit, à son tour, par une petite mimique gênée. Ce n'est que ce matin, en farfouillant comme un désespéré dans sa pochette pour essayer de trouver, en vain, les dernières notes de sport de ses élève qu'il avait soigneusement recopiées, qu'il s'était rendu à l'évidence. Guère plus doué que le blond pour ce qui était de l'organisation, il les avait oubliés dans son casier et allait justement les récupérer à l'instant où il avait croisé Naruto.

Pris d'un fou rire soudain dut à leur situation commune, Naruto ne se retenu que de justesse de s'affaler sur le sol, le mur à ses côté l'aidant. Il avait terriblement mal aux côtes. Après un petit moment de stupéfaction face à l'attitude de son ami, Lee le rejoignit dans son hilarité.

Reprenant leur souffle lentement, s'appuyant toujours d'une main sur le mur pour Naruto et se tenant le ventre pour Lee, une petite ampoule s'alluma subitement dans l'esprit du jeune homme blond, rejoignant de concert les grognements de son estomac. Il avait environs une heure avant de retourner bosser.

- Hé, Lee, si t'as le temps, je t'invite manger quelque chose et boire un verre, enfin, juste un verre hein ! Acheva t-il alors que son rire revenait dangereusement pointer dans le fond de sa gorge, se souvenant de la dernière soirée alcoolisée avec le brun.

Lee le regarda un instant bouche bée avant de lever son pouce vers le ciel, adoptant sa pose « nice guy » fétiche, un sourire de 10 km de long peint sur ses traits.

- Ouai ! Quand tu veux, mais après que j'ai finis de récupérer ma pochette bien sûr.

Il partit vers la salle que Naruto avait quitté, un instant plus tôt, un petit rire accompagnant ses pas.

Naruto se positionna contre le mur blanc, une jambe pliée sur la surface blanche derrière lui et les bras croisés sur son torse. Regardant à travers la vitre de la porte principale les nuages défiler doucement.

Il n'eut pas à attendre bien longtemps avant que la tenue vert bouteille de Lee ne refasse surface dans son champ de vision, surgissant du couloir, sa précieuse pochette bleue sous le bras. Celui-ci, un sourire accroché à ses traits, emboitât le pas de son ami qui venait de franchir la large porte vitrée, lui aussi un sourire fiché sur ses lèvres. Ils s'engagèrent en silence sur le chemin de graviers blancs qui serpentait de l'entrée de l'école jusqu'au parking réservé au corps enseignant.

Le temps de ce début de mois de juin était caniculaire. L'air lourd, l'absence de vent et la pollution de la ville y étaient pour beaucoup. Néanmoins, malgré les thermomètres qui devaient bien frôler les 35 degrés, les rues ne désemplissaient pas. Marcher à Manhattan devenait de plus en plus étouffant.

Et nous ne somme encore qu'au printemps. Fulmina silencieusement le blond.

Lee et lui avait garé leur voiture sur un parking payant et s'apprêtaient maintenant, après cinq bonnes minutes de marche sous ce soleil de plomb, à rentrer dans un petit établissement dont la pancarte rouge sang indiquait en grosse lettre noires « Akimichi : spécialités japonaises. »

De l'extérieur, l'établissement avait l'air assez simple. Façade de pierres blanches sales encadrées de deux autres immenses bâtiments, il ne ressemblait pas vraiment à l'idée que l'on pouvait se faire d'un restaurant renommé. Pourtant, la cuisine qui était servie à l'intérieur était de loin la meilleure que Naruto avait eu l'occasion de goûter. Il franchit la porte, Lee sur ses talons.

L'intérieur du restaurant était chaleureux, la décoration, basée uniquement sur des tons rouges, rendait l'ambiance feutré et chaude. Des rectangles de tissu, parcourut de sinogrammes noirs, pendaient sur les murs. Accroché au plafond et entre chaque rectangle de tissus peints, des luminions de papiers éclairaient d'une lumière jaune la pièce. Sur le sol, la moquette rouge soyeuse amortissait les pas des clients.

Une jeune femme marchait d'un pas pressé en effectuant des allers-retours entre les tables et les cuisines, jouant aux équilibristes, un plateau sur chaque main. Sakura, la jeune serveuse aux cheveux roses coupés court, la silhouette moulée dans son kimono violet, s'appliquait à ne rien faire tomber tout en souriant chaleureusement aux clients qu'elle servait. Sa bonne humeur et ses répliques cinglantes arrivaient toujours à réchauffer le moral et sa présence était connue et appréciée de tous les habitués de l'endroit.

Tout à coup, un tintement de clochettes retentis et la jeune femme tourna vivement la tête, elle connaissait très bien la personne qui venait d'entrer.

Naruto eut à peine le temps d'accoutumer ses yeux à la faible luminosité de l'endroit que déjà, une fusée rose lui atterrissait dans les bras.

- Naruto ! Installe-toi, je t'ai réservé la dernière table au fond de la salle ! Je vais poser mes plateaux et je reviens prendre ta commande !

Lee et lui s'installèrent à la table désignée par la jeune femme. Ils eurent à peine le temps d'ouvrir la bouche que celle-ci était déjà revenue vers eux, un sourire chaleureux peint sur le visage. Elle commença tout de suite à parler, devançant les deux autres.

- Bon, pour toi Naruto, je suppose que ce sera des ramens, comme d'habitude, n'est-ce pas ?

Elle inscrivit la commande sur un petit carnet coincé sur le devant de son obi* avant de se tourner vers Lee, détaillant d'abord sa coiffure, puis ses habits d'une manière très approfondie avant de hausser les sourcils d'un air résigné. Naruto avait le droit de faire ce qu'il voulait de ses fréquentations après tout, ce n'était pas elle qui allait le gêner avec ça. Et en y réfléchissant bien, elle ne pouvait pas non plus prétendre qu'elle faisait partie des personnes qu'il était tout à fait correcte de fréquenter.

- Et pour …

- Rock Lee, un collègue de boulot. Intervint brusquement Naruto, ayant senti avec quelle insistance son amie regardait son collègue.

- Lee donc, enchantée de faire ta connaissance, je suis Sakura, Haruno Sakura. Une amie de Naruto.

Elle lui tendit la main avec un grand sourire. Le jeune homme brun, lui, avait gardé ses yeux fixé sur la serveuse qui, il faut bien le dire, commençait à s'impatienter un peu de devoir restée ainsi, la main tendue comme une idiote, à attendre une poignée de main. Naruto donna un petit coup de pied à Lee sous la table, ce qui eut pour effet de le réveiller un peu. Il serra la main de la jeune femme.

- C'est un plaisir de vous rencontrer Sakura, je vois que Naruto m'avait caché qu'il avait des amies avec autant de charme et de grâce. Vous êtes sans nul doute la plus belle fleur qu'il m'a été donné de rencontrer aujourd'hui. Ponctua-il avec un grand sourire digne de rivaliser avec une pub pour dentifrice.

Désireuse d'échapper au plus vite à cet étrange énergumène qui avait l'air de sortir tout droit ses phrases d'un film romantique, elle demanda poliment la commande du brun avant de retourner précipitamment dans la cuisine tout en inscrivant celle-ci sur son petit calepin.

Pendant ce temps là, Lee ne cessait plus de s'extasier devant la beauté de Sakura, faisait les éloges de ses charmes, et commentait d'un ton enthousiaste son magnifique kimono qui mettait sa silhouette en valeur. Naruto se contentait de sourire à ses remarques tout en se disant que si Sakura était là en ce moment même, Lee aurait déjà été trainé en urgence à la salle de soins intensifs de l'hôpital de plus proche. Elle avait beau avoir l'air assez fragile parfois, il était le mieux placé pour savoir que sous son apparente vulnérabilité (dont elle usait souvent pour parvenir à ses fins) se cachait la force brute d'un bulldozer.

Quelques minutes plus tard, Sakura refaisait son apparition pour le plus grand bonheur d'un Lee aux anges, deux plateaux sur chaque main. Elle déposa devant Naruto son bol de ramens, tout en lui disant avec un petit clin d'œil complice que Chôji préparait déjà les 4 autres, avant de servir le plat de sushis et l'ocha* de l'excentrique. Elle se tourna alors vers Naruto, affichant un petit sourire gênée.

- Hum, Naruto …

- Oui ? Fit celui-ci, ses baguettes à la main, s'apprêtant déjà à enfourner dans sa bouche la première quantité de pâtes.

- Je … Euh … Je voulais savoir si tu pourrais venir me chercher après mon service ce soir ? Vois-tu, c'est que je ne suis pas venue en voiture ce matin et … Le soir, dans les rues … Elle ne voulait pas vraiment le déranger ni quoi que ce soit mais …

- Aucun problème Sakura, je passerais dès que possible. Lui assura t-il avec un sourire de 10 km de long, made in Naruto.

Sakura s'en retourna soulagée aux cuisines. Lee se tourna alors d'un seul bloc vers une personne qui avançait vers leur table, semblant la reconnaitre. Naruto suivit son regard, intrigué. L'homme parvint bientôt à leur hauteur.

- Kakashi, quelle bonne surprise de vous voir ici, je ne savais pas que vous affectionniez ce genre de lieux ! Cria presque Lee, l'homme se trouvant pourtant à moins d'un mètre de lui.

Celui-ci était coiffé de longs cheveux gris qui partaient en pics et retombait un peu sur un côté de son visage, voilant son œil gauche, l'autre était noir. Il portait un foulard noir lui cachant la bouche et un costume gris sombre froissé en plusieurs endroits. Son absence de cravate lui donnait un air un peu décontracté.

Encore un original. Ne put s'empêcher de penser Naruto.

L'homme serra brièvement la main de Lee avant de reporter son regard sur Naruto. Le jeune homme blond se senti mal à l'aise sous son regard scrutateur.

- Ah mais vous ne connaissez pas Uzumaki Naruto je me trompe ? C'est de mes amis et collègue à l'établissement Konoha. Naruto, je te présente Mr Hatake Kakashi, inspecteur de la police de San Francisco.

- Ravi de vous rencontrer Mr Uzumaki.

- Moi de même Mr Hatake. Répondit Naruto.

Tout à coup le regard de l'homme se porta sur la ceinture de pantalon de Naruto.

- Vous devez occuper un travail vraiment important en week-end pour avoir 7 diodes lumineuses à votre beeper Mr Uzumaki. Chez nous, on ne dépasse pas les 4.

D'un mouvement brusque, Naruto recula sa chaise et fixa lui aussi le petit engin accroché à sa ceinture. Son regard s'agrandis sous la surprise, une expression angoissée venant la remplacer aussitôt. La 7° diode clignotait frénétiquement.

- Merde ! Elle ne s'était jamais allumée ! Souffla t-il.

Il se leva rapidement de sa chaise et jeta un regard désolé à Lee, lui expliquant qu'il devait se dépêcher de retourner travailler, il n'avait que trop tardé. Ce n'était qu'une excuse bidon, mais celui-ci n'était pas sensé le savoir. Il fît aussi ses excuses à Kakashi, lequel lui adressa un signe de tête compréhensif et disparu par la porte du restaurant.

Une fois dans la rue, Naruto remonta vers sa voiture et lança le contact rapidement. Filant à toute allure sur l'autoroute, il jura encore une fois en sentant contre sa peau le beeper vibrer.

- Oui ! Rugit-il. C'est bon, j'ai compris qu'il fallait que je me dépêche mais j'n'ai pas d'ailes et je peux pas aller plus vite, il y a des panneaux je vous signale ! Et la vitesse est limitée !

La petite voiture filait à toute allure vers le Transamerica Building.


" - Ecoute bien, c'est la plus belle histoire du monde : le Bachert est la personne que Dieu t'a destinée, elle est l'autre moitié de toi-même, ton vrai amour. Alors, toute l'intelligence de ta vie sera de la trouver... Et, surtout, de la reconnaître."

Marc Levy


* Les petites explications utiles -ou pas- par ce qu'elles le valent bien :

Monsieur et Président : Ah ça, je sens que ces termes vont en déranger plus d'un(e), ceux qui n'ont pas lu le livre de Marc Levy duquel est inspiré cette fiction, je sous entends. Pour ceux-là, sachez simplement que ce sont en quelques sortes les noms de travail des personnages qui les emplois. Je pense que de ce côté là, mis bout à bout le résumé de l'histoire et les deux premiers paragraphes, vous aurez compris de qui ils s'agit.

Obi : Pour ceux qui n'ont aucunes notion de la tradition japonaise ou du moins, de ses différents vêtements, l'obi est un ruban de tissu de décoration assez riche utilisé pour fermer les vêtements traditionnels japonais. En l'occurrence ici, le kimono de Sakura.

Ocha : L'ocha désigne en quelque sorte le thé. Au japon, il est le sujet à toute une tradition.


Yeah ! Premier chapitre bouclé !

N'oubliez pas, pour l'auteur qui se tue (au sens propre et figuré du terme) à vous publier un chapitre de plus de 5 000 mots à laisser une petite review. Je vais peut-être faire ma méchante, mon ingrate, ma fille chiante et casse pied, mais sans reviews … Je ne continue pas. Autant le dire noir sur blanc. Je ne peux pas deviner moi-même si ce que j'écris vous plaît et si la suite vous intéresse, alors faites le moi savoir ! Merci.


Chapitre 2 : Naruto et Sasuke vont-il se rencontrer ? Hum … Peut-être …

Ou l'entrée en scène du principe du Bachert !