Bonjour à tous !
Je vous retrouve aujourd'hui pour la suite des OS sur Osomatsu-san (oui il y avait longtemps...) ; il ne me restait plus que Choromatsu et Todomatsu sur qui écrire. Cette fois c'est au tour de notre petit dernier à avoir le droit à son moment de gloire :3 !
J'espère que cette petite histoire vous plaira, c'est la plus longue que j'ai écrite jusque-là, j'ai été bien inspirée faut croire xD ! C'est la première fois que j'aborde ce genre de thème dans ce fandom, et surtout que je l'écris, donc j'espère qu'ils ne seront pas trop OOC !
Sur ce bonne lecture !
Source image : takofo
Ai-je le droit de t'aimer ?
Todomatsu regarda à droite et à gauche, le cœur battant. Ses yeux se posèrent ensuite sur son téléphone, et il sembla attendre qu'une notification de message apparaisse sur l'écran d'accueil. Cela faisait maintenant une quinzaine de minutes qu'il patientait au parc, et qu'il ne cessait de s'inquiéter à l'idée de croiser l'un de ses frères. Pourtant, il essayait de se convaincre qu'il n'avait aucune raison de paniquer, qu'il ne leur cachait absolument rien. Après tout, rien ne l'empêchait de sortir avec un ami de temps en temps. Il n'était pas toujours obligé de sortir avec ses frères.
Todomatsu se mit à tourner en rond autour du petit horloger. Son regard se baladait constamment de chaque côté, et il pensait de plus en plus à rentrer chez lui. Il n'aurait qu'à envoyer un message d'excuse en disant qu'il se sentait malade, que ce n'était que partie remise… A moins que de toute façon, on ne lui ait posé un lapin ? Peut-être s'amusait-on avec lui ? Après tout, c'était bizarre que cette personne lui ait proposé de sortir, rien que tous les deux.
Je ne suis qu'un idiot ! pensa Totty, en fixant tristement ses pieds, les poings serrés.
Il se mordit les lèvres, et s'apprêta à faire demi-tour lorsqu'une voix l'interpella par derrière :
- Todomatsu ! Excuse-moi pour le retard, il y avait beaucoup de circulation…
Le concerné sentit son cœur bondir dans sa poitrine, à tel point qu'il faillit lâcher son téléphone par terre. Il prit une profonde respiration et se retourna pour saluer l'arrivant. Un sourire illumina son visage.
Finalement la journée se passerait peut-être bien…
- Hum ? Todomatsu n'est pas encore rentré à la maison ? s'étonna Osomatsu en entrant dans le salon.
Il s'installa autour de leur table et but une longue gorgée de sa bière. Choromatsu releva le nez de son livre pour regarder autour de lui, et Karamatsu termina de jouer les dernières notes de sa nouvelle mélodie. Les trois aînés s'échangèrent un regard, comme s'ils attendaient que l'un d'entre eux donne la réponse mais aucun ne franchit le pas.
- Il a dit qu'il avait rendez-vous aujourd'hui ! s'exclama Jyushimatsu, un grand sourire dessiné sur ses lèvres.
Ce fut au tour d'Ichimatsu de relever la tête, les yeux écarquillés, suivis par ses frères. Un silence qui sembla s'éterniser enveloppa la pièce dans laquelle ils se trouvaient, puis un grand cri à l'unisson vint le briser.
- HEIIIIIIN ?! s'écrièrent-ils.
- Todomatsu a un rencard ?! lança Osomatsu, prêt à récupérer tous les ragots.
- Avec quelle fille ?! De son travail ?! demanda Choromatsu.
Ils se ruèrent tous sur le jaune, en espérant qu'il avait d'autres informations croustillantes à leur communiquer. Malheureusement ce dernier haussa simplement les épaules.
- Aucune idée ! C'était marqué sur son agenda de téléphone ! Il a sonné ce matin et c'est comme ça que je l'ai vu ! leur dit-il.
Les quatre autres frères s'observèrent du coin de l'œil, comme si une pensée farfelue ou une idée malveillante germait dans leur cerveau en même temps.
- Notre petit Totty a un rencard et il ne nous a rien dit… Vous pensez à ce que je pense ? dit Osomatsu avec un étrange sourire.
- ENQUÊTE ! crièrent-ils en levant les bras, tout excités.
Alors que leurs rires résonnaient entre les murs, ils entendirent la porte d'entrée s'ouvrir, et la voix de Todomatsu ne tarda pas à se faire reconnaitre :
- Je suis rentré !
Ils l'attendirent d'un pied ferme dans la salle à manger, néanmoins le benjamin de la fratrie se dirigea plutôt dans leur chambre afin de se changer. Ils le virent monter les escaliers, et remarquèrent de suite le sourire béat qu'affichait le retardataire. Ils se jetèrent un nouveau regard suspicieux.
- On y va tous ensemble ? proposa le rouge.
- Non il risque de…, commença le vert.
- OUAIS ! s'exclamèrent les autres en accourant à l'étage.
- … se braquer, termina Choromatsu, seul.
Il soupira et rejoignit ses frères. Après tout, lui aussi était curieux.
Ils trouvèrent Todomatsu dans son coin habituel, en train de pianoter sur son téléphone portable. Un fin sourire égayait son expression d'habitude impassible, et il fredonnait une chanson de manière inconsciente. Il ne remarqua pas ses frères s'approcher de lui ce ne fut seulement que lorsqu'Osomatsu l'entoura de son bras, d'un air faussement bourré, qu'il sut que sa tranquillité venait de se terminer.
- Aloooors To-tty ! Comment s'est passée ta journée ? l'interrogea le plus grand, en se frottant le nez.
- Ca va, répondit-il sans rien ajouter de plus.
Il resta focalisé sur l'écran de son mobile, en espérant en vain qu'on le laisse tranquille.
- Allez dis-nous tout, Tottyyy ! le secoua gentiment Osomatsu. Elle est comment ? Tu l'as rencontrée à ton travail ? Elle a des copines ?
Le petit dernier sursauta et les regarda tous un par un comment étaient-ils au courant pour son rendez-vous ? Il chercha des yeux le coupable, toutefois il n'en voyait pas un pire qu'un autre. Est-ce que l'un d'entre eux l'avait aperçu aujourd'hui avec… ? Non, c'était impossible. Ils ne savaient rien. Ou du moins presque rien.
Il pouvait encore s'en sortir.
- Ca ne vous regarde pas, dit-il en gonflant la joue, et en leur tournant le dos.
- Oh brother ! Ne nous fais pas languir ! Tu es notre espoir, notre éternelle lumière dans ce long couloir si ténébreux qu'est le célibat ! Dis-nous tout, éclaire-nous de ton savoir ! Guide tes frères ! clama Karamatsu d'un air mélodramatique et si douloureux.
Todomatsu poussa un soupir agacé.
- Elle s'appelle Meiko, et non ce n'est pas une collègue de travail, c'est une vendeuse. On s'est rencontrés quand je suis allé faire du shopping la dernière fois. Et non, elle n'a pas de copine à te présenter Oso-niisan ! conclut-il avant que celui-ci le harcèle à ce sujet.
- Oh tu dois nous la présenter ! On viendra avec toi la prochaine fois ! Avec de la chance, elle se rendra compte qu'elle n'est pas avec le meilleur des sextuplés ! rigola le rouge.
- Ce ne sera pas la peine, je ne compte pas la revoir, dit Todomatsu d'un ton cash.
- Eh ?! Pourquoi brother ?!
Tandis que Totty s'évertuait à leur expliquer vaguement l'histoire de la journée, Choromatsu ne cessa pas d'observer son comportement Todomatsu évitait à tout prix de fixer dans les yeux ses semblables, et il parlait d'une voix rapide. De plus sa main cherchait à cacher son portable dans son dos, cependant le vert remarqua qu'il semblait recevoir plusieurs messages d'une certaine personne car l'écran s'allumait de temps en temps.
- Si on allait aux bains ? proposa soudain Choromatsu.
- Ouaiiiis ! s'enthousiasma le jaune en prenant ses affaires.
- Bonne idée ! se leva Osomatsu, qui arrêta cette fois de questionner le rose.
Les autres acquiescèrent d'un mouvement de tête, et alors qu'ils quittaient tous la pièce un par un, le troisième se tourna vers le sixième. Il paraissait soulagé. Il envoya un dernier message à son mystérieux destinataire, cacha son téléphone sous l'oreiller, et s'apprêta à rejoindre les autres lorsqu'il surprit Choromatsu à l'observer.
- Choro-niisan ? Tu voulais quelque chose ? demanda-t-il, en essayant d'être le plus normal possible.
- Je ne dirai rien, ne t'inquiète pas, lui sourit simplement le vert. On y va ?
Todomatsu haussa les sourcils, surpris, mais le gratifia d'un sourire de remerciement en silence. Il ne pouvait pas duper ce frère, il s'en doutait. Il hocha la tête, et ils se rendirent ensemble aux bains.
Les journées défilèrent toujours sous le signe de la joie et de la bonne humeur chez les Matsuno. Les cinq frères avaient cessé d'harceler Todomatsu sur son dernier rencard car il leur avait assuré qu'il ne voyait plus la jeune vendeuse. Et en effet il rentrait à l'heure désormais, et son attitude était redevenue la même. Du moins, c'est ce qu'ils croyaient tous. Seul Choromatsu remarquait le sourire étrangement béat du rose lorsqu'il recevait un message chaque jour à dix-huit heures trente précises. Toutefois, il n'essayait pas de le faire parler afin de ne pas attirer l'attention des quatre autres. Tant que Todomatsu était heureux, il ne ressentait pas l'envie de l'embêter avec un énième interrogatoire. Après tout, il était assez grand maintenant pour rencontrer des gens, et sortir avec.
Et surtout, ce ne serait pas la première fois.
Ainsi pensait Choromatsu.
Et Todomatsu le remerciait en son for intérieur. Pourtant, il savait très bien que son aîné le surveillait du coin de l'œil, et qu'il espérait un jour en apprendre plus sur sa relation secrète, malheureusement il ne se sentait pas capable d'en parler. Pas encore. Même à ses yeux, tout allait beaucoup trop vite.
Ressentait-il vraiment quelque chose en réalité ?
Il aimait sa compagnie, sa présence, son sourire…
Mais rien ne lui disait que c'était réciproque, bien qu'une petite voix intérieure ne pût s'empêcher de lui répéter chaque nuit.
Sans preuve, il devait garder les pieds sur terre. Ne pas se faire trop d'illusions. Juste profiter du moment présent, apprécier ces courtes heures passées à ses côtés. Et espérer. Un peu. Pas trop non plus, car sinon plus dure serait la chute.
Cette situation lui plaisait, même si une part inconsciente de lui-même rêvait d'une étape supplémentaire. Seulement il se refusait à l'avouer, et surtout il ne pourrait jamais en parler de vive voix à la personne concernée. Autant se contenter de ce bonheur au quotidien.
C'était déjà très bien.
Oui, il fallait que cela dure.
Il devait protéger ces instants.
Car un jour tout peut s'arrêter.
Se briser.
Disparaître.
« Il faut qu'on parle. »
Todomatsu relut plusieurs fois le message il ne s'agissait que de cinq mots et malgré tout ils eurent pour effet d'envelopper le cœur solitaire du Matsu dans un carcan de glace. Son regard s'éteignit, et il sentit un froid mordant s'infiltrer dans ses veines.
Il resta silencieux durant le repas, toucha à peine à son repas, et se faufila aussitôt sous le futon, fixant sans arrêt son portable, en attente d'un message qui viendrait tout éclaircir.
Ses frères ne remarquèrent pas son état, trop occupés à s'amuser, boire, et se chamailler. Seul Choromatsu s'inquiéta pour le plus petit mais s'il allait le voir, les autres se poseraient des questions. Il fallait attendre le bon moment.
Le bon moment se présenta dans la nuit.
Tandis qu'ils dormaient à priori tous à poings fermés, Todomatsu monta sur le toit, le téléphone toujours collé dans sa main. La conversation avait un peu continué par la suite
« De quoi veux-tu me parler ? »
« Je ne peux pas te le dire au téléphone. Ce n'est pas… correct. »
« Oh. Tu veux qu'on se voie ? »
« Oui mais pas tout de suite, je suis au travail. Je passerai après, s'il n'est pas trop tard. »
Il était tard.
Peu de chance d'avoir une discussion aujourd'hui donc.
Todomatsu poussa un profond soupir et sentit les larmes lui picoter les yeux. La fatigue certainement.
Cela ne pouvait pas autre chose, n'est-ce pas ?
- Todomatsu ?
L'interpellé sursauta et plaqua une main sur sa bouche afin d'étouffer le cri de surprise qui s'apprêtait à franchir ses lèvres. Il se retourna et aperçut Choromatsu le rejoindre. Il s'assit à ses côtés.
- Tu veux en parler ? lui demanda-t-il avec douceur.
Le rose voulut répliquer qu'il ne savait pas de quoi il parlait, puis s'abstint. A quoi bon ? Il n'avait pas réussi à lui cacher son état depuis le début.
- Je… J'ai reçu un message…
Il lui montra sans rien ajouter de plus.
- … C'est vrai que c'est rarement bon signe, mais elle a peut-être une bonne nouvelle à t'annoncer, tenta de le rassurer le vert.
- … Il.
Choromatsu arqua un sourcil, ne comprenant pas de suite la réponse du benjamin. Soudain, tout devint clair à ses yeux.
- Q…Quoi ? Tu veux dire que… ? balbutia-t-il, encore sous le choc.
Le plus jeune sentit le rouge lui monter aux joues, et il fixa ses pieds, incapable d'affronter le regard étonné de son aîné.
- Oui… Je… C'est un collègue, il a un poste mieux placé que moi, mais on s'est tout de suite bien entendus… Et on s'est rapprochés naturellement lorsqu'on allait boire un verre à la fin du travail… Et… je ne sais pas pourquoi… Petit à petit…
Il n'arriva pas à en dire davantage.
Choromatsu posa une main sur son épaule.
- Tu n'as pas à avoir honte. Tu restes Todomatsu. Nous t'aimerons toujours, tu n'as pas à avoir peur de quoique ce soit.
Todomatsu releva la tête, les larmes perlant au coin de ses yeux. Il avait tellement espéré qu'on lui dise ces mots ces mots que lui-même n'arrivait pas à penser. A accepter.
- Mais il n'y a rien entre nous, et puis de toute façon, ça va sûrement se finir quand on se verra…, commença-t-il avant que sa voix ne se brise sous un sanglot incontrôlé.
Surpris par cette réaction, Choromatsu resta un moment sans savoir quoi faire. Enfin il tapota gentiment le dos de son petit frère. Il s'apprêta à essayer de le réconforter, quand ses yeux se posèrent sur une voiture venant de se garder devant leur maison. Un homme proprement vêtu en sortit, et jeta un coup d'œil circulaire aux alentours. Il portait un costume-cravate, et paraissait très sérieux.
- Todomatsu… Ce ne serait pas lui ? tenta sans conviction Choromatsu.
L'interpellé se redressa, s'essuya les yeux d'un revers de manche et regarda l'arrivant. Puis son cœur bondit de nouveau dans sa poitrine.
- A… Atsushi ?! s'exclama-t-il.
Choromatsu plaqua aussitôt une main sur sa bouche.
- Pas si fort, tu vas réveiller tout le monde ! … Ecoute, va le rejoindre. Je ferai diversion si jamais ils remarquent ton absence. Mais essaie de ne pas rentrer trop tard d'accord ?
Todomatsu observa son frère, ému, et acquiesça en silence. Son corps tremblait, et au même moment il reçut un message
« Je suis devant chez toi. On peut se voir ? »
Il demeura un instant sans réaction, puis secoua énergiquement la tête. Il prit son courage à deux mains, se releva, remercia son frère, et sortit en toute discrétion de la maison. Il rejoignit ensuite ledit Atsushi qui l'attendait à sa voiture.
- Désolé, je passe tard j'en ai conscience, s'excusa ce dernier avec un léger sourire.
- C'est pas grave… Je ne dormais pas de toute façon.
- Tant mieux. Hum, ça te dit de monter ? Ce serait mieux de discuter ailleurs.
Todomatsu sentit ses poumons suffoquer dans sa poitrine, mais il fit tout pour ne rien laisser paraitre. Il murmura un vague « Ok », et se glissa sur le siège passager, tandis qu'Atsushi se mit à la place du conducteur.
Il démarra peu après, et roula un long moment sans parler. Todomatsu ne cessait de regarder le paysage défiler par la fenêtre, son cœur battant à tout rompre, et il devait enfoncer ses ongles dans la paume de ses mains afin de garder la maîtrise de lui-même.
- Tu… as fini tard, tenta-t-il finalement, sans oser pour autant le regarder.
- Oui mon patron voulait qu'on aille boire, sauf qu'il est devenu soûl. Il m'a donc proposé d'aller voir les prostituées.
- H-hein ?! s'exclama Todomatsu, choqué qu'un patron puisse demander cela à son employé.
- Et oui, c'est possible. Mais j'ai refusé. Ca ne m'intéressait pas. Je sais que c'est mal de refuser, mais tant pis. J'avais quelque chose de plus important à faire.
- Quoi donc ?
Atsushi ne répondit pas de suite. Il s'éloigna de la ville, et se gara enfin dans un endroit reculé, calme, reposant. Puis il se tourna vers Todomatsu.
- Je devais te parler, lâcha-t-il.
Le rose sentit ses muscles se contracter et son souffle manqua plusieurs fois le coche. Il dut faire un effort titanesque pour ne pas s'évanouir.
- Tu… tu veux qu'on arrête de se voir… C'est ça ? dit Todomatsu d'une petite voix, un triste sourire s'étirant sur ses lèvres pâles.
Il ne voulait pas entendre sa réponse.
Il ne voulait pas connaître la vérité.
Il refusait tout.
- Qu'est ce qui te fait dire ça ? s'étonna Atsushi.
- Ce n'est jamais bon signe de recevoir un « Il faut qu'on parle », c'est connu…
Atsushi arqua un sourcil et laissa échapper un petit rire.
- Je n'avais pas réalisé que ça pouvait être aussi angoissant de recevoir ça, je suis désolé Todomatsu. Mais tu as tort, ce n'est pas ce que je veux te dire.
- Ha… Ha bon ?
Un soulagement envahit le petit dernier des Matsuno, bien que des milliers de questions continuent de tournoyer dans son cerveau.
- Alors qu'est-ce que tu voulais me dire… ? demanda-t-il avec hésitation.
Atsushi plongea ses iris dans celles de son interlocuteur.
Puis, sans un mot, il se pencha vers lui et déposa un baiser passionné sur ses lèvres.
Todomatsu sentit un frisson électrique le parcourir, et ses yeux ne cessèrent de s'agrandir face à ce geste aussi surprenant qu'incompréhensible. Cependant, il ne le repoussa pas, et apprécia cet instant autant que ses sens lui permirent.
Sa bouche était chaude.
Sa langue douce lui demanda la permission d'entrer.
Il accepta.
Son visage s'empourpra, et il dut fermer les yeux pour se concentrer sur cet échange langoureux et ô combien ! délicieux. Lorsqu'Atsushi se retira enfin, il crut qu'il avait rêvé. Qu'il allait se réveiller d'une seconde à l'autre. Ce ne fut pas le cas. Atsushi l'observait avec un sourire en coin, et passa ensuite une main sur sa joue.
- Sors avec moi Todomatsu, lui dit-il soudain.
- Q-quoi ?
Avait-il mal entendu ?
Un bourdonnement assourdissant lui vrillait les tympans, et il commençait à voir flou.
Il rêvait.
Forcément.
- Je veux être avec toi Todomatsu. Et toi ? Le veux-tu aussi ?
Le visage d'Atsushi était si proche du sien.
Ses yeux le fixaient avec une telle intensité.
Son cœur allait exploser, c'était obligé. Il ne pouvait pas supporter autant d'émotions d'un coup. Mais il devait au moins lui répondre.
Il devait lui dire que…
- J'ai peur…, murmura Todomatsu.
- Je comprends.
Todomatsu releva la tête vers son collègue. Oui, il le comprenait. Lui aussi avait pensé à tout cela. Il n'agissait pas sur une impulsion. Il le voyait dans ses yeux. Il était sincère.
- Mais… moi aussi je… je veux être avec toi Atsushi, finit-il par avouer, la gorge nouée.
Atsushi lui sourit.
- Alors soyons ensemble, lui répondit-il.
Et sur ces mots, il se pencha de nouveau vers lui et l'embrassa.
Cette fois Todomatsu lui rendit son étreinte, et approfondit le baiser.
Son corps tremblait toujours, des larmes menaçaient d'envahir ses pupilles, et pourtant un bonheur incommensurable l'enveloppait d'une agréable chaleur.
Son cœur débordait d'amour.
Un amour différent de celui qu'il ressentait pour ses parents, pour ses frères.
Un amour fort. Pur.
Un amour pour Atsushi.
Et il ferait tout pour préserver ce sentiment à jamais.
