Prologue
Merci de rendre ce journal à sa propriétaire
Il est très facile de se foutre de moi.
Premièrement, il y a mon nom. Je me nomme Modesta (je n'étais surement pas désirée, comme enfant…). Sans doute mes bien-aimés géniteurs espérèrent me voir dotée de cette adorable qualité en m'affublant d'un prénom pareil, mais comme aucun miracle ne surpasse la génétique, il n'en fût rien. J'ai de la modestie l'opinion de mon père: c'est superflu et vraiment passé de mode. Le monde a bien le droit de m'entendre chanter mes louanges (ce que je fais avec une assiduité bouleversante!). Et ça ne va pas en s'arrangeant.
Ensuite, il y a le fait que je suis une Poufsouffle. Traduisez donc, la risée de toutes les autres maisons de Poudlard (notez: particulièrement de ces petits pisseux de Serpentards et de ses fanfarons de Griffondors). Ô joie.
Mais il y a pire. Pire, parce que faire de moi une tête de turc est facile au possible à cause de mon terrible secret. Un truc affreux, quasi innommable tellement c'est atroce, une chose qui me poursuit depuis ma naissance.
Je suis gentille et timide.
La pire tare de l'humanité. Du monde sorcier et moldu réunis.
Je suis une bonne poire.
Et ma vie de sixième année, c'est un enfer.
Vous tenez entre les mains le journal intime et magique de Modesta Hevilin. Si vous tentez de le lire vous aurez une poussée violente d'urticaire et ce sera bien fait pour vous, malpoli. Votre mère vous a jamais appris à ne pas tripoter les affaires des autres?
