Salut les gens ! Bienvenue sur cette nouvelle fiction :D

Cette dernière sera une Matoine, classique, à la seule différence que ce sera un UA (Univers Alternatif). J'avais envie de créer cette fiction (qui m'inspire drôlement, sachez-le) et ... Bah j'ai hâte que vous la lisiez !

Le chapitre est relativement long (4000 mots environs) et ce sera pareil pour les autres alors... Accrochez-vous !

Bonne lecture !

Les personnages ne m'appartiennent pas. Tout revient à Mathieu Sommet et à Antoine Daniel. Si la fiction dérange l'une des personnes concernées, cette fiction sera bien entendu supprimée.


_ Antoine ! Le téléphone sonne et Delphine est occupée ! Tu peux prendre ?

_ J'm'en charge !

Il rendit la monnaie au client qu'il servait et courut immédiatement au téléphone.

_ YoloPizza, bonsoir !

_ Bon- Arrête ça tout de suite ! … Bonsoir !

Antoine fronça les sourcils. Il y avait un de ses boucans à l'autre bout de l'appareil. Des cris, des rires, des éclats de voix. Un vrai bordel là derrière.

_ Hum… Ca serait possible d'avoir quatre pizzas bolognaises pour dans une demie-heure ?

_ Euh… Bien sûr. A quel nom et quel adresse ?

_ Mathieu Sommet. Le patron… Non pas toi, dégage de là ! … Désolé, le patron me connaît bien, il doit avoir mon adresse.

_ Mais monsieur…

_ Putain mais bordel, je peux pas vous laisser cinq minutes sans surveillance ?! Lâche-moi ça immédiatement ! … Désolé mais là, je suis surmené. Demandez au patron, il aura mon adresse. Merci.

Et il raccrocha. Antoine ouvrit de grands yeux en entendant la tonalité qui annonçait la fin d'appel. Il posa le téléphone et, incapable de rappeler le numéro, il se dirigea vers son employeur.

Antoine Daniel était un étudiant en psychologie sur Paris. Un grand gaillard aux cheveux bruns absolument indomptable et d'un calme incroyable. Afin de financer ses études et aider ses parents afin qu'ils n'aient pas à mettre trop d'argent dans le paiement de son appartement, ce dernier avait décidé de se trouver un job. Engagé dans cette pizzeria à cinq minutes en bus de son appartement, il n'y était que depuis une semaine et s'y sentait déjà bien. Mais, en une semaine, il n'avait jamais eu ce genre d'appel téléphonique. Ce Mathieu Sommet semblait si nerveux, totalement dépassé par ce qui causait le brouhaha dans son appartement ; probablement une garde d'enfant en bas âge.

Il arriva donc à son employeur et lui expliqua la situation dans les grandes lignes. Ce dernier ne releva même pas le regard de la pizza qu'il préparait pour ricaner et lui répondre.

_ Ah, les Sommet reviennent ! Une famille de dingue. Des multi-personnalités ! Tous aussi ingérables les unes que les autres. Le pauvre Mathieu doit être encore dépassé, j'étais étonné qu'il n'appelle pas encore cette semaine.

Les multi-personnalités étaient des choses courantes. Antoine avait lui-même un ami ainsi. Kriss, qu'il s'appelait. Mais il n'avait jamais entendu parler de multi-personnalités ingérables chez lui. Elles semblaient plutôt calmes et obéissantes. Peut-être que Kriss avait plus le coup de main que ce Mathieu.

_ Combien de pizzas ?

_ Euh quatre bolognaises, dit-il, encore abasourdi.

_ Ok, donc huit, dont une végétarienne, dit ce dernier en continuant à les préparer.

_ Huit ?! S'étrangla le jeune homme. Mais c'est le…

_ Le double de la commande, le coupa le gérant de la pizzeria. Je sais gamin. Mais personne n'a envie de livrer deux fois chez les Sommet, surtout quand ils ont fini leur journée.

Il releva le regard de ces pizzas garnies et prêtes à mettre au four et fit un clin d'œil à Antoine qui fronça les sourcils. De quoi parlait-il en disant "fini leur journée" ? S'adressait-il directement à lui ? Impossible, il restait encore deux bonnes heures à Antoine avant de finir sa soirée.

_ Tu fais du bon boulot gamin. Et livrer chez les Sommet te videra de toute ton énergie, surtout pour une première. Je t'offre ta soirée, de manière exceptionnelle.

Antoine ne put cacher le sourire qui naquit sur ses lèvres. Il remercia son employeur qui ricana en retour.

_ T'en fais pas. Allez, va prendre les dernières commandes, je te dirais quand la commande Sommet sera prête.

Et cela ne tarda pas. La commande devait arriver dans un quart d'heure mais, vu l'adresse, Antoine y serait dans moins de dix minutes. Il enfourcha sa moto, cala les pizzas dans la boîte à l'arrière de son véhicule et partit en direction de chez les Sommet. Il se gara en bas de la rue, prit les pizzas dans ses mains avant de se raviser en pensant au fait qu'il allait devoir appuyer sur l'interphone et tenir huit pizzas en même temps. Il appuya sur les numéros et une voix lui annonça que l'appel avait été lancé.

_ Oui ? Répondit une voix qui semblait mâchonner de la nourriture.

_ Hm… Je suis bien chez Mathieu Sommet ?

Il savait qu'il était au bon endroit à vrai dire - il entendait les cris depuis l'interphone. Mais bon, il préférait vérifier, ça aurait pu être un voisin qui entendait tout aussi bien les disputes. Quoique…

_ C'est les pizzas c'est ça ? J't'ouvre tout de suite.

Un bruit se fit entendre avant que la personne au bout du fil ne raccroche. La barrière automatique s'ouvrit et Antoine se pressa de reprendre les huit pizzas et entra dans l'allée le guidant jusqu'à l'immeuble. Il vit avec soulagement un ascenseur - surtout en voyant qu'il aurait eut trois étages à grimper et que l'escalier était en colimaçon. Il appuya sur le bouton, attendit quelques secondes avant de voir les portes s'ouvrir.

Un homme était déjà là. Il était assis, le joint bloqué entre ses lèvres et le bob baissé jusqu'au niveau de ses yeux cachés par des lunettes. Antoine fronça les sourcils et s'approcha lentement, hésitant. Il appuya sur le bouton du troisième étage lorsqu'au même moment, le hippie assit au sol se manifesta.

_ RHUBARBE ! Avait-il hurlé en redressant la tête.

Antoine faillit sursauter et en faire tomber toutes ses pizzas. Le Hippie le regarda et sourit doucement, calmement.

_ Salut, gros, dit-il d'une voix lente et détendu.

_ … Salut.

Le Hippie renifla un moment. L'odeur des huit pizzas avait remplacé celle de l'herbe fumé, si bien que ce dernier eut un sourire plus large, s'appuyant sur les rebords de l'ascenseur pour se mettre debout.

_ C'est l'heure du repas ! Y'a une végétarienne, comme d'hab' ?

Antoine fronça les sourcils. C'était lui Mathieu Sommet ? Il n'avait pas la même voix qu'au téléphone… Une personnalité ? Il n'eut pas le temps de lui répondre ni de lui demander que les portes s'ouvraient. Le Hippie s'extirpa de l'appareil en titubant et alla jusqu'à la porte d'un appartement qu'il ouvrit et dans lequel il s'enferma. Il hésita à sortir mais n'eut pas trop le choix. Il sortit à son tour de l'ascenseur et avança vers la porte. Déjà, depuis l'appareil, il entendait les cris et autres bruits de manière assez audible. Mais plus il s'approchait, plus il était plus qu'hésitant à sonner à cette porte. Peut-être qu'il pourrait les manger à lui tout seul ces huit pizzas… Non. Il se ressaisit et sonna à la porte. Il n'attendit que quelques secondes avant de voir un homme en kigurumi de panda lui ouvrir, dans l'autre main un bout de bambou qu'il mâchonnait.

_ T'es moins rapide que le Hippie ? Ca craint. Allez rentre.

Il s'écarta en ouvrant plus largement la porte, s'enfonçant par la suite dans l'appartement. Il hésita de nouveau avant de souffler et d'entrer à l'intérieur. Il y avait un bordel monstre. Le canapé était renversé. Le lustre tanguait dangereusement. Une manette avait été balancé, arrachant le fil au milieu. Un jeune homme - semblable à tous les autres bien qu'il paraissait plus jeune - se cachait derrière le Hippie qu'il venait de rencontrer en pleurant. Plus loin, un homme en costard et aux lunettes de soleil, ricanait d'un air psychopathe en essayant visiblement d'attraper le plus jeune, tandis que celui qui semblait être le véritable Mathieu Sommet le retenait en hurlant.

_ Bon t'avances ou tu restes là ? Grogna le Panda qui venait de l'accueillir.

Antoine sembla se réveiller et le suivit vers une sorte de cuisine où le Panda lui montra la table sur laquelle il pouvait poser les pizzas. Ce dernier les posa, observant du coin de l'œil le Panda sortir de cette dernière.

_ Vas-y Mathieu, je me charge de lui.

_ Essaye la peluche, répondit une voix beaucoup plus rauque que les autres. Je fais de toi un paillasson et après je m'occupe du Geek.

_ Au secouuuuurs, chouina une voix niaisarde. Hippie, aide moi !

_ Peace, gros, il t'f'ra pas d'mal tant qu'Mathieu est là.

Antoine avait un mal de tête d'entendre autant de cris et de voir autant de gens remuer dans un si petit appartement. Car s'il n'y avait que ces cinq personnes qui l'avaient "accueilli", ça irait. Mais là, ça grouillait de monde ! Il y avait aussi un Scientifique qui était rentré dans la cuisine, lui passant devant sans un bonjour pour prendre une part de pizzas et une bouteille d'eau avant de repartir. Au bout de la table, un drôle de type le fixait étrangement, les yeux tâchés d'un maquillage coulant et la tête coiffé d'un haut-de-forme, une canne à la main. Une fille - enfin, une fille… - entra et le dévisagea un long moment, s'approchant des pizzas sans le lâcher des yeux. Puis, elle prit sa part et partit à son tour. Une maison de fous…

Bien vite, ce fut Mathieu qui entra dans la pièce. Il semblait épuisé, éreinté par les efforts qu'il donnait afin de maintenir cette appartement en ordre. C'était un homme relativement petit, des cheveux châtains tout ébouriffés et des yeux bleus absolument incroyables. Il avait le visage rouge d'avoir crié et semblait suer par tous les pores de sa peau. Lorsqu'il arriva dans la pièce, il fixa longuement Antoine en fronçant les sourcils. Ce dernier fit le même geste en retour. "Quoi ?" se demanda le plus grand des deux. Mais le regard du jeune homme tomba bien vite sur les pizzas et changea immédiatement d'expression.

_ Oh putain, huit pizzas, vous êtes merveilleux…, dit-il dans un soupir de soulagement.

Il fouilla dans ses poches et sortit le prix des huit pizzas. Face à son désarroi et sa visible fatigue, le jeune homme aux cheveux de diable fut pris de pitié et lui fit signe de ranger son argent.

_ C'est bon, j'offre les pizzas, répondit-il avec un sourire.

_ … Hahaha, non non. Prenez l'argent. Vraiment.

_ Non, c'est bon. Je paye. Disons que c'est ma bonne action pour ma fin de journée.

Mathieu fut décontenancé et le remercia avec hésitation en rangeant son argent.

_ Mais je vous invite !

_ Pardon…?

_ Vous avez fini vot' journée non ? Alors mangez ici.

En voyant son air un peu hésitant, Mathieu reprit immédiatement.

_ Oui, ça peut paraître effrayant ici. Mais une fois qu'ils sont nourris, ils sont calmes et adorables. Promis.

Antoine hésita encore avant d'accepter face au regard du plus petit. Il était tellement adorable que ça aurait été dur de ne pas lui en vouloir. Mathieu le remercia.

_ Merci, c'est comme ça que j'embauche mes babysitters.

Il fit un clin d'œil avec un sourire en coin et s'extirpa de la pièce avant qu'Antoine n'ait pu protester. Il venait de passer de livreur de pizzas à garde de multi-personnalités ?! Il espérait qu'au moins, ce Mathieu aurait la bonté de le payer pour ça… Il n'osait pas partir, de peur de vexer le jeune homme ou même de se faire agresser par une de ces personnalités étranges - notamment celui en costume noir.

_ A TABLE BANDE DE TROU DU CUL !

La voix de Mathieu résonna dans la pièce, calmant brusquement les cris, les rires et les pleurs. Une exclamation de joie générale se fit entendre et les personnalités entrèrent tous dans la cuisine. Antoine se décala, un peu gêné de se trouver au milieu de cette famille d'un genre nouveau. Le Panda et le Hippie entrèrent sans un regard pour lui, prenant la pizza végétarienne et retournant dans le salon. L'homme étrange au chapeau haut-de-forme se leva de sa chaise, avança drôlement jusqu'aux pizzas et se prit une part qu'il alla manger dans le salon à son tour. Puis, entra celui qui paraissait plus jeune que les autres. En voyant le livreur, il s'arrêta et rougit grandement. Il baissa le regard, visiblement timide, avant de pousser un petit cri et s'avancer.

_ Patron ! Tu n'as pas le droit de me pincer les fesses ! Geint-il en baissant les yeux.

_ T'avance pas gamin ! Grogna ce dernier. J'ai la dalle m…

Le dit Patron entra dans la pièce et son regard tomba sur Antoine de nouveau. Il l'observa de la tête au pied avant de sourire en coin et s'approcher, l'air visiblement intéressé - et surtout pervers.

_ Mais j'comprend pourquoi tu ralentis gamin, dit-il de sa voix rauque en sortant une boîte de cigarette de sa poche. C'est qu'il est plutôt intéressant, ce livreur…

Le ton avait beaucoup de sous-entendu et Antoine l'avait bien senti. Il vit la sombre personnalité se rapprocher, bloquant entre ses lèvres une cigarette qu'il alluma de manière habile. Il tira une latte et, une fois très près de lui - pas trop pour ne pas marquer la différence de taille - il lui souffla la fumée au nez. Antoine grimaça avant de toussoter, ce qui fit ricaner le Patron.

_ Fous-lui la paix Patron et aide moi à déplacer les pizzas, grogna Mathieu qui empilait deux pizzas sur les bras du petit Geek qui se rendit bien vite dans le salon.

Ce dernier jaugea une dernière fois Antoine du regard avant de s'éloigner, sourire en coin aux lèvres et cigarette bloquée entre elles. Il prit les pizzas - trois - et se rendit dans le salon alors que Mathieu prenait les dernières. Il releva les yeux vers Antoine qui semblait encore plus mal à l'aise qu'à son arrivée et son visage se fendit en un sourire d'excuse.

_ Je suis désolé de vous imposer ça mais… Tout seul, j'en peux plus alors quand je peux réquisitionner un livreur, je le fais. Et, en général, je paye plutôt bien le "babysitting".

Il dessina d'une main des guillemets avant de sourire et de l'inviter dans le salon. Antoine sourit un peu, pour ne pas totalement décourager le jeune homme en face de lui, et le suivit, s'asseyant sur le canapé alors qu'il le lui proposait. Puis, le petit ouvrit toutes les boîtes et les personnalités se servir. D'autres finirent par débarquer à leur tour : un policier, un beauf - Antoine ne savait comment le décrire autrement -, l'homme au chapeau de tout à l'heure, le scientifique et la fille - bien qu'il en ait encore des doutes - finirent par rejoindre le petit monde déjà serrer autour d'une petite table basse.

Antoine observa Mathieu qui s'était installé à ses côtés et se demandait un instant comment le jeune homme pouvait supporter ça tous les jours. Enfin, à cette pensée, il espéra pour lui que ce n'était pas tous les jours. En les voyant se chamailler pour la télécommande, presque en hurlant dans un esprit de loi du plus fort, il se disait que ce n'était pas possible de survivre à ça tous les jours. Mathieu grogna et gueula qu'il décidait de ce qu'il regarderait ce soir. Et le choix se porta sur un film d'action lambda, avec des super-héros.

Chacun semblait assis à sa place : le Panda se tenait sur l'accoudoir, mâchouillant sa pizza végétarienne auprès du Hippie assis entre lui et Antoine afin que la pizza végétarienne ne s'éloigne pas trop l'un de l'autre. Mathieu devait habituellement se trouver au centre du canapé, tandis que le Professeur se tenait sur l'autre tranche du canapé. Entre la table et la télé, il y avait le Geek, au milieu de la table. A sa gauche, il y avait le Policier, à sa droite, le Patron qui, repu, semblait plus calme. Le beauf se tenait à droite de la table, tandis que la fille se tenait à gauche. Enfin, l'homme au chapeau se calait entre les jambes de Mathieu, calme et sage comme une image, bien qu'il passait son temps à le fixer.

_ T'en fais pas, dit Mathieu sans quitter l'écran des yeux - comme toutes ses personnalités d'ailleurs. Le démon te fera pas de mal. Mais ne pleure pas. Il sera pas de bonne humeur quand il reviendra sinon.

Antoine fronça les sourcils en regardant Mathieu. Venait-il de le tutoyer ? Son regard finit par se poser sur le démon. Il le fixa quelques secondes avant de regarder l'écran. Le touffu n'arrivait pas à se détacher de cette sensation de malaise. Pourtant, elle finit par s'évaporer face au calme dont faisait preuve la petite famille après avoir engloutit les huit pizzas. Même le Patron, qui semblait être relativement turbulent, se tenait assis, terminant sa cigarette qu'il écrasa dans une boîte vide.

A la fin du film, beaucoup avaient fini par s'endormir. La tête du Geek avait fini par glisser sur l'épaule du Patron. La Fille avait réclamé un coussin plus tôt dans la soirée et avait fini par s'endormir sur le sol. Le Panda dormait littéralement debout, se redressant dès qu'il se sentait chuter avant de se rendormir en position assise, alors que son voisin le Hippie ronflait déjà dès qu'il avait eu fini ses parts de pizzas.

Puis, il y avait Mathieu. Au milieu du film, il s'était mis à bailler bruyamment avant de s'enfoncer un peu plus dans le canapé en croisant les bras, essayant de lutter. Mais il avait fini par s'endormir et sa tête était tombée sur l'épaule d'Antoine qui n'avait osé bouger, de peur de réveiller le démon qui dormait, la tête plongée en avant. Le Scientifique était parti dès la fin de son repas et devait certainement dormir à l'étage.

Lorsque le générique se mit en route, le Patron se leva en essayant de ne pas faire tomber le Geek et il s'étira. Puis, il se tourna vers Antoine et lui adressa un sourire en coin. Le policier et le beauf s'étaient levé à leur tour - eux aussi s'étaient visiblement endormis sans que le pizzaman ne le voit - et, dans un bâillement bruyant, ils se dirigèrent vers un petit escalier. Le Patron se dirigea vers Antoine en fouillant dans sa poche arrière et lui sortit plusieurs billets de sa poche. Il les compta avant de lui donner. Le touffu les prit en fronçant les sourcils - il fronçait beaucoup les sourcils ce soir - et, lorsqu'il vit le montant, il s'étrangla avec sa salive.

_ 150 euros ?! Dit-il à voix forte.

_ Baisse d'un ton gamin, grogna le Patron d'un air menaçant. T'en réveille un, je te flanque une balle dans le crâne, capish ?!

Ceci eut le don de couper la chique du brun qui se contenta d'hocher la tête en déglutissant. Le Patron hocha la tête d'un air entendu et lui fit signe de se lever. Antoine mit un moment à le faire, essayant de ne pas faire tomber Mathieu. Le criminel s'approcha et fit basculer Mathieu sur son épaule, se dirigeant vers la chambre. Il revint seul, se chargeant du Hippie.

_ Besoin d'aide ? Finit par murmurer Antoine en comprenant qu'il essayait de dégager le canapé.

Le Patron, qui se dirigeait déjà vers la chambre, s'arrêta et se tourna vers le touffu. Il observa sa carrure, la jugeant du regard, avant de faire un signe de tête vers le Panda.

_ Prends le sur ton épaule et rejoins moi, gamin.

Le Patron ne l'attendit pas et disparut dans l'unique chambre de l'appartement. Antoine souleva avec précaution le Panda, le portant sur son épaule, et il s'étonna qu'aucun d'eux ne se réveillent durant le déplacement. Une fois dans la chambre, Antoine fronça les sourcils. La scène était presque inimaginable dans la vie réelle, digne des films de familles nombreuses et endettées jusqu'au cou. Un lit deux personnes étaient au centre la pièce. De chaque côté, il y avait un matelas une personne. Cette pièce pouvait donc accueillir cinq personnes. Le matelas de droite accueillait pourtant deux personnes : le Policier et le Beauf, l'autre matelas étant occupé par le Prof.

Il vit le Patron installer le Hippie sur le lit à côté de Mathieu, alors Antoine fit de même, déposant le Panda à côté de leur… Créateur ? Il ne savait quel terme utilisé. Il vit le Patron ressortir et se décida à le suivre. Il le vit s'allumer une cigarette avant de la caler entre ses lèvres et de porter le Geek. Il se pencha avec précaution pour attraper la table basse et la tirer, faisant s'écarter Antoine. Il alla vers le canapé, tirant une dernière latte avant de caler sa clope entre ses lèvres de nouveau et de déplier le canapé d'un geste habile.

_ Tu fais ça tous les jours ? Demanda Antoine, à peine étonné de tutoyer le Patron.

Ce dernier ne répondit pas. Il l'avait entendu, certes, mais il ne lui répondait pas. Malgré tout, le pizzaman avait sa réponse : l'habilité du Patron montrait une certaine habitude dans ses gestes. Ceci fit réfléchir le touffu. Alors que le Patron venait d'allonger le Geek sur le clic-clac - dans le sens de la longueur - Antoine demanda :

_ Y'a un papier et un stylo quelque part ?

_ Dans la cuisine, sur le frigo, répondit le Patron en soulevant la Fille et en l'allongeant près du Geek. Tu trouveras des post-it et de quoi écrire.

Antoine le remercia et se dirigea vers la cuisine. Sur le frigo, il vit les fameux post-it, dont plusieurs avec déjà des écritures dessus. "Sortie du dernier package : 16h, 16/09/15" "Liste de course : …" "En cas d'urgence : …" "Numéro pizzeria : …". Il prit un post-it et écrivit à son tour dessus.

"Besoin d'un babysitter ? Appelez ce numéro."

Puis il nota son numéro avant de coller sur le frigo, à côté de la liste de course. Puis il quitta la pièce. Le temps qu'il revienne, le Patron avait couché le Panda, le Geek et la Fille sur le canapé dans le salon, bordés d'une couverture. Ne le voyant pas dans la pièce et voulant lui annoncer son départ pour qu'il puisse fermer derrière lui, il se rendit dans la chambre.

Le patron venait de retirer sa chemise et bascula la tête sur le côté en sentant une présence derrière lui. Antoine eut le temps de voir le dos ravagé par les cicatrices avant de rougir et de sortir de la pièce.

_ D… Désolé, je…

Le rire du Patron l'interrompit. Maintenant, il avait honte et il se sentait telle une gamine de douze ans.

_ Je venais juste dire que je partais, reprit Antoine après avoir respiré un bon coup pour se remettre de sa honte.

_ Ok, gamin. Laisse moi juste le temps d'installer tout ça.

"Tout ça" ? Antoine osa un regard à l'intérieur de la pièce. Le criminel installait Mathieu dans son lit. Il put voir que le Hippie était déjà sous la couverture, Mathieu fut bordé ensuite. Puis, le Patron se tourna vers lui et sortit de la pièce, se dirigeant vers la porte qu'il ouvrit. Le pizzaman le remercia avec un petit sourire timide et se glissa entre lui et la porte.

_ Au plaisir, gamin. J'ai hâte de commander nos prochaines pizzas.

Sur ceci, il ricana et ferma la porte, laissant Antoine devant. Ce dernier se dit qu'il avait fait peut-être une erreur en laissant son numéro mais après tout, il avait besoin d'un peu plus d'argent que son salaire. Il descendit par l'escalier, n'ayant pas envie d'attendre l'ascenseur. Il se posa sur son véhicule d'un air fatigué et démarra. Ce dont il était sûr à la fin de cette journée, c'est qu'il ne pourrait jamais oublier Mathieu Sommet.


J'espère que ce chapitre de Matoine vous a plu ! Hâte à la suite ? :3 Si vous avez une remarque à faire, n'hésitez pas à laisser une review, je réponds toujours en général !

Bisous à vous ! :D