Disclaimer: Les personnages appartiennent toujours à J.K.Rowling aux dernières nouvelles...


La porte

Une porte. Simple objet d'apparence anodine, complètement fondu dans notre paysage de semblant. Insignifiant aux yeux d'un peuple pressé et attaché aux semblants de l'humain. Moi je m'y intéresse.

Elle est une confidente, secrète, maîtresse non choisie d'une vie non dirigée. Représentation symbolique d'un moi profond que l'on tente de dissimuler. La mienne est en bois. Je ne l'ai pas choisie…
Mon masque tiens bon.

Lorsqu'elle est ouverte, elle révèle, ouvre au simple visiteur extérieur ce que nous somme, notre antre, notre grotte, caverne, palace ou cocon rassurant. Elle ouvre sur notre cœur. Nous sommes à nu lorsqu'on rentre chez nous. On l'a aménagé pour moi.
Je reste inconnu à celui qui voit.

Ma porte se referme, le visiteur est chassé. Je fonctionne ainsi. Habitude inébranlable pour un repos assuré, une tranquillité préservée. Je ne veux que ma solitude pour me tenir compagnie. Mon appartement fonctionne en odeur. La vue ne me révèle pas, l'odorat me trahit. Un chat se sentirait en danger dans cette pièce qui lui indique mille et un dangers et mille est une promesse.
Je reste inattendu et mystérieux pour le plus fin odorat. J'aime ça.

Je prie pour que personne ne trouve le moyen de faire parler les portes. Je serais trahi et découvert par sa simple parole. Maîtresse traîtresse de nos péchés les plus secrets. Je ne t'ai pas choisis alors ne me cherche pas.
Porte de simple ébène !

Elle me dénoncerait, avouant le moindre de mes fantasmes qui ont visité mon lit sans trouver de lendemain.
Montrant, le moindre de mes coups portés consciemment ou non, avec raison ou pas. Je suis moi, il en est ainsi.
Oui, elle me trahirait.
Tout ce qui est discret est vicieux. Tout ce qui est silencieux est dangereux.
Elle témoignerait contre moi, tendant mes mains ensanglantées au juge qui ne verrait en moi qu'un coupable de plus, une prison en moins. Dommage les places se font chères.

Oui, je serais découvert, nu jusqu'à la moelle, montrant la moindre de mes formes au public admiratif, prêt à me jeter des cacahuètes pour faire prolonger le spectacle.
Je n'aime pas ça.

Alors je la surveille, tous les soirs, lorsque ma bouteille de whisky rejoint
les flammes dans un bruit de verre brisé.
Oui, c'est vicieux une porte.


Note de l'auteur : Non je n'ai pas bu avant d'écrire cette histoire, j'ai juste regardé un film et écouté beaucoup de musiques. C'est ma drogue habituelle avec les livres.
Pour ceux qui ne comprendraient pas trop la fin, oui notre chère Severus est légèrement pompette lorsqu'il se met à surveiller la porte.
Paranoïaque ? Non je ne pense pas! Inquiet sûrement ! Je part de ce pas me cacher...

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