Hum, je ne sais pas par quoi commencer... Peut-être par vous dire à quel point je suis devenue fan de TWD, série comme comics, et que j'ai décidé d'écrire au bout de deux Os une longue fic ? Qu'il vous faut oublier tous ces stéréotypes du Daryl timide et prude, soumis à son frère, du Merle complètement stupide et convulsif qui préfère tirer que discuter, que j'ai tenté de leur imaginer une famille au beau milieu de l'Apocalyspe ? Bah voila. Je vous présente la famille Ceara, ou les mecs les plus aptes à survivre à l'Apocalyspe, les meilleurs survivants de tout les USA, des Mary-Sue en puissance. Du moins, en surface. Mais ça, c'est à vous de le voir...
Pas vraiment de couple, c'est plutôt des liens fraternels entre les persos. Voila.
Tout l'univers TWD appartient à Rob Kirkman, seuls les Ceara m'appartiennent. Je ne touche pas d'argent avec cette histoire, j'écris pour le simple plaisir d'écrire. Rated T pour toutes sortes de violence et langage, et parce que merde, c'est un monde envahi par les zombies quoi.
Enjoy !
Il fait nuit. Une nuit d'encre, noire et pleine de ténèbres, les enfants sont au lit.
Le garçon est plus grand, la fille plus maigre ; il a les yeux vert eau, elle les possède en plus sombre. Il est la lumière, elle est l'ombre ; il est la protection, et elle, la destruction. Il est Daryl Dixon, elle est Philip Philomela Ceara.
Les pères hurlent et jurent, la bière déborde de leur gorge et leur panse trop bien nourrie, et les ventres des enfants grondent et s'indignent, sans résultat : la nuit est noire, il est trop tard pour manger ; mais pour la petite Philomela, il est trop tard pour tout.
Le garçon est allongé face à la fille, impassible. Elle a envie d'hurler, de le frapper, encore et encore, de le tuer. Il est trop calme, trop fort, trop adulte : mais elle a du mal à le suivre, à grandir aussi vite. Et ça la dévore et la hante, la fille continue d'aimer le garçon.
Il ouvre la bouche. C'est le rituel. Il faut qu'ils le fassent, pour ne pas oublier. Mais les mots qui doivent sortir de sa bouche lui brûlent déjà la gorge, la fille a les larmes aux yeux.
« Jean Dixon. Trente-huit ans. Brune aux cheveux longs, yeux bleus ; femme au foyer, deux enfants. Morte. »
« Pénélope Ceara. Trente-huit ans. Blonde aux cheveux bouclés, yeux verts sombres. Voleuse et femme au foyer, un enfant. Morte. »
C'était plus fort qu'elle. Phil n'y arrivait pas, elle n'arrivait pas à y croire. La mère de Daryl était morte plus tôt, la sienne il y avait à peine deux semaines.
« Pénélope Ceara », répéta-t-il avec lenteur. « Trente-huit ans. Blonde aux cheveux bouclés, yeux verts sombres. Voleuse et femme au foyer, deux enfants. Morte. »
Le bébé posé au sol se mit à gigoter, comme s'il avait conscience de son évocation. Il gémit, ouvre ses petits yeux verts identiques à ceux de sa sœur, tend ses toutes petites mains vers elle.
Aucun amour ne franchit les prunelles de l'aînée. Elle attrape le biberon près du nourrisson, le fixe à sa bouche ; il en boit à peine la moitié qu'elle le lui arrache déjà, il doit tenir toute la nuit avec ça. Il ne se plaint pas et se rendort, trop fatigué pour protester. Elle repose le biberon et retourne à son ami, ayant à peine jeté un regard à son petit frère. Deux enfants, deux enfants, se répétait-elle dans sa tête. Il faut qu'elle accepte ce gamin, très vite, sinon son père…
« Ma maman est morte, Daryl. » chuchote-t-elle d'une voix bien trop rauque pour son âge, fermant les yeux. Elle a toujours été plus faible que lui, c'est une fille ; et Phil pleure, pleure, pleure.
« Ma maman aussi est morte, Phil. » c'est un reproche, elle l'entend bien : mais que peut-elle vraiment y faire ? C'était Dieu qui s'était joué d'eux, il n'avait pas le droit de lui en vouloir pour ça.
Ils partagent tout depuis leur plus tendre enfance. Ils ont subi ensemble, ils ont survécu ensemble, ils crèveront ensemble. Ils n'ont que douze ans, mais ils ont l'air d'en avoir trente, dans cette chambre exiguë et sale.
« On ne doit pas les oublier. On ne doit pas pleurer. On ne doit pas plier. » La fille relève la tête. Elle finit toujours par la relever, elle ne sait pas pourquoi. C'est juste Daryl qui lui parle, Daryl et personne d'autre, c'est un peu toute sa vie. « On ne doit pas tomber. On ne doit pas se laisser aller. On doit gagner. Y'a pas de Dieu, ou de plan, tout ça c'est des conneries. On se contente de ramper dans le noir et après on crève. Tâche de ne pas l'oublier. Personne ne te sauvera à part toi-même. »
Comme pour leur mère, avait-il oublié de préciser. C'était pour ça qu'ils faisaient ce petit rituel, chaque soir, parce que chaque jour, Phil a l'impression que quelqu'un ou quelque chose l'abandonne sous les coups de son père.
Le garçon se tourne de l'autre côté, lui présentant son dos. Elle se colle contre lui, se mord les joues ; mais non, rien à faire, les larmes coulent. Daryl passera, pour cette nuit, comme pour celles des deux semaines passées. Parce que lui aussi, il sent l'eau salée goûter sur ses lèvres.
Daryl Dixon ferma les yeux, le corps roide et lourd, laissant la respiration erratique de Philip –dite Philomela- Ceara le bercer, épuisé.
