Avec un peu de glace et de gin

Texte inspiré des paroles de la chanson Skin du duo BOY

Toute la journée elle attend la nuit pour lui demander de sortir. Voilà, à quoi se résume la vie de Pansy Parkinson. Cette femme est jeune, belle avec son air pincé de sang pur qu'elle aime tant se coller au visage. Elle est belle. Elle est jeune. Pourtant elle passe ses journées à l'attendre simplement pour lui demander de sortir. Cette ancienne Serpentarde a toujours été digne de sa maison, et elle s'est attachée au plus vilain des serpents. Froide, dure, rusée, elle est la définition même d'une jeune femme ayant reçu l'éducation aristocratique des sorciers, autrement dit des sang-purs. Malgré la fin de la guerre contre Voldemort, elle est toujours fière de son sang qui la différencie tellement des autres. Elle se sent, grâce à lui, classe et supérieure. Elle a l'impression d'être plus forte que le monde entier parce qu'elle a un sang dit propre.

Elle se sent digne de son sang, et elle trouve qu'elle est la femme la plus parfaite au bras de Drago Malefoy. Et, c'est pour cela, que toute la journée elle attend la nuit pour lui demander de sortir, puisque le prince des serpents ne fait attention à elle que lorsqu'il s'agit de sortir. Et, Pansy ne refuse pas parce qu'elle veut être la danseuse de quelqu'un, et il ne décline pas la demande de cette femme parce qu'il veut se perdre dans la foule. Ils sortent, tous les soirs, ou quasiment tous. Elle, car dans ces fêtes de débauches et d'impudicités elle peut se sentir comme une part de quelque chose si elle fait partie de la scène. Scènes de soûleries, de dissipations, ou tout simplement scènes de riches sang-purs. Et, lui accepte car dans ces scènes, il n'y a pas besoin de parler, parce que la musique est trop forte.

Drago Malefoy n'a pas envi de parler. En a-t-il déjà eu envi ? Il aime les femmes, l'argent, son sang et par dessus tout lui-même. Il est égoïste, lâche et vil par nature. En d'autres termes, il est l'inconditionnel et le ténébreux prince des serpents. En lui, sera à jamais gravé ce surnom qui dore un peu plus son blason déchu. Si l'héritier Malefoy sort dans ces scènes qu'il trouve dégradantes, ce n'est pas pour passer du bon temps avec Pansy, mais plutôt pour oublier. Essayer de faire omettre la perdition de sa famille, de désapprendre la blessure qu'a subi son orgueil quand son père a été envoyé à Azkaban. C'est ainsi qu'il accompagne toujours impeccablement habillé Pansy et, il sait très bien qu'elle ne demande qu'à être la danseuse de quelqu'un et de lui en particulier, mais ne dérogeant pas à ses principes, il vient seulement car il n'y a pas besoin de parler, parce que la musique est trop forte.

Dans ces scènes, Pansy a l'impression d'être quelqu'un d'autre. Elle a l'impression qu'elle peut se sentir comme une part de quelque chose si elle fait partie de la scène. Elle fait partie de la scène, donc elle appartient à quelque chose. Elle appartient à des scènes de débauches et de luxures, mais elle se sent moins seule. Elle attend la nuit, seule. Elle attend le moment de sortir où elle redeviendra quelqu'un au bras de l'homme qu'elle aime inconditionnellement. Au bras du Dom Juan sorcier, elle se sent forte. Elle se sent quelqu'un. Et elle l'attend pour sortir, car elle sait pertinemment qu'il ne voudra d'elle que pour sortir. Subséquemment, elle peut faire de sa vie, une mode avec un peu de glace et de gin. Elle peut faire croire au monde entier qu'elle n'est pas raide dingue de cet égoïste et ô combien sexy prince des serpents. Elle peut se donner l'apparence d'une fille qui vit la nuit parce qu'elle aime cela. Juste avec un peu de glace et de gin pour se donner un style. Pour se targuer d'être encore plus classe que son sang, parce qu'elle boit avec un peu de glace et de gin.

Sa maison est, où son cœur est aux fêtes, parce que son cœur est à Drago et que cet arrogant est à ces fêtes. Et, elle se répète qu'elle peut se sentir comme une part de quelque chose si elle fait partie de la scène. Elle fait indéniablement partie de la scène. Elle est obligatoirement au bras de Malefoy avec un verre rempli d'un fluide alcoolisé agrémenté d'un peu de glace et de gin. Et, tristement, à force de se donner un style, elle finit toujours complètement bourrée avant qu'un taxi ne la laisse tomber en une matinée plein de doutes. L'impérieux Malefoy accepte de l'accompagner toute la nuit, pas de la raccompagner une fois le jour levé. Parce qu'une fois le jour levé, elle n'est plus qu'une fille ivre qui a passé la nuit à essayer d'être la danseuse de quelqu'un et comme elle savait congrûment que cela n'allait jamais se passer, elle pouvait faire de sa vie, une mode avec un peu de glace et de gin.

Pleine de doutes, ses journées sont remplies, parce que toute la journée elle attend la nuit pour lui demander de sortir. Tous les matins, elle sent les effets de l'alcool se dissiper dans ses veines et elle est quasiment sobre avant qu'un taxi ne la laisse tomber en une matinée pleine de doutes. Et, comme chaque matin, elle titube jusqu'à son appartement. Elle entre d'un pas traînant, déçue de ne toujours pas être sa danseuse et, honteuse d'être retombée dans cet absurde vice qui consiste à se bourrer la gueule avec un peu de glace et de gin. Elle se traîne jusque dans sa salle de bain où il ne reste plus qu'à laver le maquillage et préparer de l'aspirine.

Elle se démaquille et fait tomber le masque en même temps. Autrefois, elle fut belle. Ses longs cheveux ébène et raides lui donnaient un air aristocratique presque impérieux. Ses yeux sombres et perçants lui permettaient de dissuader la population bourbeuse d'un simple regard ou d'essayer de charmer le serpent tant convoité. Et, tous les lendemains de débauches, elle se dit qu'elle ne se reconnaît pas. Elle se persuade que le reflet du miroir est faux, car la fille d'un Parkinson ne peut pas avoir les cheveux ternes, les yeux rougis par le manque de sommeil, d'immenses cernes sous les yeux ou encore les joues creusées par ses beuveries avec un peu de glace et de gin. Et après s'être lavé le maquillage, elle boit d'une traite son aspirine grimaçant parce qu'il manque un peu de glace et de gin. En finissant son aspirine, elle se maudit car qu'elle n'est plus en public par conséquent elle n'a plus besoin de faire semblant d'aimer cela.

Puis, alors que le mal de tête se réveille en même temps que le soleil, elle ferme ses volets et se couche dans son lit deux places dont une qui ne sert délibérément à rien vu qu'elle veut être la danseuse de quelqu'un et qu'elle ne l'ait toujours pas. Elle se dit qu'elle ne peut pas être la seule cause de sa solitude, car la nuit elle n'est jamais toute seule. Elle est accompagnée de l'homme qu'elle aime, buvant et riant à en perdre la tête pour se retrouver au petit matin dans un taxi afin de regagner son logement toujours vivante, mais éternellement seule et finalement s'endormir sous le coup de l'aspirine qui ne fait plus rien face à ses gueules de bois monumentales qu'elle prend chaque soir. Et toute la journée, elle attend la nuit pour lui demander de sortir.

Mais tous les amis qu'elle se fait la nuit, le matin ils sont partis. Et, elle se dit qu'elle ne peut pas être la seule cause de sa solitude. Elle remet toujours la faute sur les autres, car si elle est toute seule la journée, c'est parce qu'elle passe ses journées à l'attendre. Si le matin, elle est obligée de se préparer de l'aspirine, c'est parce qu'elle a dû jouer à faire de sa vie, une mode avec un peu de glace et de gin. Elle n'est pas la seule cause de sa solitude, mais c'est bien elle qui la maintient car toute la journée elle attend la nuit pour lui demander de sortir. Ce n'est pas lui qui demande à sortir, mais c'est bien elle, parce qu'elle veut être la danseuse de quelqu'un et le quelqu'un qu'elle désire, veut simplement se perdre dans la foule, en savourant l'inexistante discussion car la musique est trop forte.

Et, elle est laissée avec ses quatre murs, sa tête douloureuse. Elle est seule, terriblement seule, parce qu'elle aime Drago Malefoy. Elle essaye de lui dérober son attention, mais elle se retrouve, tous les matins, seule. Sa tête douloureuse malgré l'aspirine, seule malgré les verres avec un peu de glace et de gin, piégée parce que toute la journée elle attend la nuit pour lui demander... Pour être la danseuse de quelqu'un... Pour ne pas être la seule cause de sa solitude... Finalement, Pansy Parkinson n'a toujours pas compris pourquoi elle continue à l'attendre, à boire des verres avec un peu de glace et de gin, de ne pas être la seule cause de sa solitude, d'avoir la tête douloureuse malgré l'aspirine, d'être seule et désespérément seule. Elle n'a toujours pas compris que le lendemain matin, elle peut sortir de cette robe de soirée qui moule toujours parfaitement les courbes de son corps, mais elle ne peut pas sortir de cette peau. Cette chair qui aime inconditionnellement un prince qui ne voudra jamais qu'elle puisse être sa danseuse, parce qu'il n'est présent que pour se perdre dans la foule. Et, elle est à son bras parce qu'elle n'a toujours pas compris qu'il ne l'aimera jamais et qu'elle ne peut pas sortir de cette peau.