Une fic finie, une autre de commencée !
Fic écrite entre deux séances de jeu ! Fable, j'adore ! Cet univers est tellement génial que les idées me sont venues toutes seules ! je m'éclate comme une petite folle et j'espère que vous prendrez plaisir à le lire !
J'ai choisi de faire de nombreux petits chapitres plutôt indépendants. Disons que l'histoire s'installe dans les quatre premiers et puis après, c'est la vie quotidienne mouvementée ! J'avais envie d'essayer un nouveau style !
Voilou ! Comme d'habitude, l'univers ne m'appartient pas, seuls les persos sont à moi ! désolée si ce monde est différent de celui des lecteurs-joueurs!(pour ceux qui ne connaissent pas le jeu, il est possible de transformer totalement son personnage. Autant dire qu'il y a un persnnage par joueur...difficile donc d'être générale!Enfin! j'espère que le perso décrit vous plaira! C'est mon mien! )
PS: avis aux puristes: ne chipotez pas sur des points de détails genre l'âge ou le physique du héros...c'est qu'une histoire!
Bonne lecture !
Chapitre 1 : la rencontre.
Je m'appelle Sharna. Sharna Robe d'Oakvale. Ce nom ne vous est pas inconnu, je sais. Il appartient bien à celui à qui vous pensez. N'est-ce pas normal après tout ? Je suis quand même sa troisième femme.
Ah ça ! Je dois dire que je fais la fierté de tout mon petit village crasseux de paysans grâce à mon mariage ! Et mes parents ! Ils étaient prêts à me vendre pour cinquante pièces d'or à cet immonde marchand ambulant moustachu quand il est apparu…Je m'en souviens comme si c'était hier…C'était une heure très matinale, la brume commençait à peine à se dissiper. La veille, j'avais passé ma vingt et unième année. Vingt et un ans et toujours pas mariée. Un vrai poids pour ma famille. Mais personne ne voulait de moi…Il faut dire que le démon s'est penché au dessus de mon berceau et a soufflé sur mon œil droit, le faisant virer du bleu au vert. Deux yeux, deux couleurs. Et des moqueries et des coups à n'en plus finir.
Seul ce putride marchand pustuleux voulait de moi. Même aujourd'hui quand je pense à son œil lubrique, je frisonne et la colère me prend. Le seul regret que j'ai, c'est de n'avoir pas pu le tuer moi-même. Enfin, il ne respire plus le même air que le mien et c'est déjà une bonne chose.
Ce matin là, il était là, à la croisée des routes en dehors du village, frictionnant ses mains grasses l'une contre l'autre, ses yeux porcins fixés sur nos silhouettes qui émergeaient du brouillard. Mon père me broyait le poignet alors que je me débattais pour lui échapper, les larmes ruisselant sur mon visage en feu. J'avais beau eu hurler, trépigner, rien n'y avait fait. Même ma fugue de la nuit avait échoué lamentablement. Je savais que ma vie allait devenir un enfer à partir du moment où je me retrouverais avec ce porc. Jusqu'à présent, les hommes me regardaient avec dégoût mais cela m'allait très bien. L'idée de devoir écarter les jambes pour un rat tel que lui, de devoir vendre mes nuits pour son profit me répugnait au point de vouloir mourir. Mais cela aussi, mon père m'en avait empêché.
- Enfin, enfin, susurra le marchand en continuant de frotter ses mains l'une contre l'autre. Pas trop tôt…
- Pardonnez nous, fit ma mère en baissant la tête, imitée de mon père. Il ne fallait pas attirer les soupçons des villageois.
- Ce n'est pas grave. Après tout, elle est là et c'est le principal. Quelle jolie poulette…
Ses yeux se posèrent sur moi et je crus que j'allais vomir. Pitié…Que quelqu'un me sorte de cet enfer !
- Qu'est-ce qu'elle a sur le visage ? demanda-t-il soudain en me prenant le menton pour m'obliger à tourner la tête, lui dévoilant ma joue qui avait viré au violacé.
- Je…j'ai du la cogner un peu pour la faire obéir, déclara mon père. Sinon elle ne serait jamais venue.
- Hmph ! lâcha le marchand en lui lançant une bourse pleine d'or. Vous avez de la chance que je ne renégocie pas sa valeur.
- Merci merci, firent mon père et ma mère en cœur et en baissant la tête alors que je leur jetai un regard apeuré. Nous vous sommes reconnaissants.
Ils firent mine de faire demi tour lorsque je me jetai à leur pied, prenant la main de mon père.
- Je vous prie ! sanglotai-je. Je…je travaillerai plus dur ! Ne…ne me laissez pas !
- Ca suffit ! déclara le marchand en me saisissant au poignet. Il va falloir que tu apprennes à m'obéir maintenant !
- Non !
La gifle m'atteignit en plein visage, brûlant toujours plus ma joue meurtrie et je lâchai un sanglot déchirant. Ma vie ne valait rien. Même mes parents me regardaient avec dégoût. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ce démon qui m'avait volé tout bonheur en m'imposant sa marque ne m'acceptait-il même pas à ses côtés ? Mourir, juste mourir…mais cela ne m'étais pas permis…Pourquoi ?...Je n'entendais même pas mon père hurlait de me taire, par risque d'ameuter les villageois. Un deuxième coup, puis un troisième. Je n'arrivais pas à cesser de pleurer. Et puis soudain, le silence se fit autour de moi. Lentement, apeurée, je levais doucement les yeux vers mes parents et le marchand. Ils fixaient tous la route qui longeait la rivière, menant aux grandes villes du nord d'Albion. Le son parvint aussi à mes oreilles. Lourd, cadencé, inébranlable. Puis s'ajouta le cliquetis qui ne pouvait être autre que celui d'armes. Un aventurier par ici ? Etait-ce possible ?
Je regardai à mon tour, essayant de voir à travers le brouillard et mes larmes. Il jaillit des brumes comme une apparition chimérique. Jamais nous n'avions vu un tel guerrier. Son armure était noire comme le charbon mais elle luisait dans la faible lumière du matin. Une immense épée et un arc tout aussi gigantesque étaient fixés sur son dos, battant ses flancs à chacun de ses pas. Les plumes rouge vif de ses flèches tranchait avec le sombre de sa cape qui flottait derrière lui. Ses poings gantés de cuir noir et de fer semblaient capables de briser l'acier grâce à une simple torsion, et ses bottes capable d'écraser un rocher entier. Il s'avançait vers nous, de son pas calme et imposant, régulier. Le bas de son visage était caché par un tissu noir alors qu'un large tatouage entrelacé se dessinait sur toute la moitié droite de sa figure. Ses longs cheveux noirs étaient attachés en une queue de cheval basse mais plusieurs mèches tombaient devant ses yeux. Yeux plus clairs que le ciel qui s'étaient posés sur nous, comme ceux qu'un chat ayant pris en chasse une souris. La bête sur ses proies.
Pétrifiée, je le regardai s'avancer dans le bruit lourd de ses pas et le cliquetis de toutes ses armes. Mes parents avaient reculé d'un pas, terrifiés, quand soudain le commerçant qui jusque là tremblait de tous ses membres serra le poing.
- L'Avatar…souffla-t-il. C'est l'Avatar…
Je l'entendis à peine, incapable de l'interroger du regard. Mes yeux avaient rencontré celui de l'homme. Et pour la première fois, je ne les vis pas se détourner ou se teindre de dégoût. La première fois…
Il s'arrêta à quelques pas de nous et ce fut le marchand qui entama la conversation.
- Avatar ! s'exclama-t-il en faisant une révérence ridicule. Je suis très honoré de faire votre rencontre ! Vous, ici, si loin d'Oakvale et des grandes villes d'Albion !
- Je n'ai besoin de rien, coupa l'homme.
Je frissonnai à l'entente de sa voix. Une voix grave, profonde et enrouée, comme s'il ne parlait presque jamais. Je le vis de nouveau baisser les yeux sur ma joue blessée et, sans réfléchir, je levai la main pour la cacher, étrangement honteuse.
- Je cherche un endroit pour me reposer, déclara-t-il de son ton froid et un peu étouffé par le tissu qui lui recouvrait la bouche. J'ai marché toute la nuit et j'ai besoin de manger et dormir.
- Nous tenons une auberge ! s'exclama soudain ma mère, les yeux brillants. Petite, mais tout à fait agréable et…peu chère pour vous !
Je lui jetai un coup d'œil. Dès qu'il s'agissait d'argent, elle reprenait immédiatement son courage. Une vraie sorcière…
L'homme la dévisagea un instant puis hocha la tête, avant de poser de nouveau son regard sur moi.
- Elle me servira, lâcha-t-il.
Ils manquèrent tous de s'étouffer alors que j'ouvris de grands yeux. Avait-on bien entendu ? Le marchand se frotta les mains, l'air gêné.
- C'est que…commença-t-il. Cette fille m'appartient, puissant Avatar.
- Plus maintenant, déclara l'autre en s'avançant pour me faire face. Debout.
Je levai le regard vers lui. Ses yeux étaient plus durs que la glace et mon ventre se serra. Après le commerçant, cet étrange guerrier…Etais-je maudite à ce point ?
- Dépêche toi, grinça-t-il, ses armes cliquetant dans son dos.
Je me levai rapidement, titubant légèrement. Ce fut alors que le marchand me saisit par le poignet, me tirant un cri de douleur.
- Je suis navré, lâcha le petit homme à la moustache. Mais cette fille est ma propriété. Alors à moins que vous ne vouliez l'acheter…
L'Avatar le dévisagea un instant, ses sourcils se fronçant, et je sentis la poigne du marchand se serrer sur mon poignet meurtri. Lentement, le guerrier porta la main à son épée. Il garda la position, bras replié en l'air, le regard dur.
- Est-ce à moi que tu parles, cancrelat ? gronda-t-il.
L'étreinte sur mon poignet disparut et un hurlement atteignit mes oreilles en même temps qu'un sifflement strident. Un liquide chaud gicla sur mon visage et le son d'un corps tombant lourdement sur le sol retentit à mes oreilles. Le marchand pleurait, serrant contre lui son moignon sanglant alors que sa main grasse gisait à mes pieds sur le sol, agitée de convulsions nerveuses. Derrière moi, mes parents retinrent un hurlement de terreur. Moi, j'étais comme pétrifiée. Le sang coulait lentement le long de ma joue et imbibait ma chemise. Je ne bougeais pas. Je regardais l'Avatar. Il avait toujours la même position qu'il quitta avec lenteur pour remettre correctement sa besace sur son épaule. Quand avait-il tranché cette main ? Comment avait-il pu sortir cette gigantesque épée sans qu'on n'en voie rien ? S'était-il seulement servi de son épée ?...
L'Avatar dépassa sans un regard l'homme prostré sur le sol et me jeta un coup d'oeil. Je compris aussitôt. Il fallait que j'obéisse. Absolument. Sinon, mon sort aurait été pire que tout ce que j'avais pu imaginer. Ecrasés par sa présence et par les cris qui se répercutaient encore à nos oreilles, nous le conduisîmes à notre misérable auberge. Nous fîmes entrer le loup noir dans la bergerie.
C'est ainsi que je rencontrai mon époux, l'Avatar, le héros d'Albion.
A suivre dans le chapitre 2 : le Voyage.
