Mindfang se tenait fièrement, droite, devant son kismesis. Ses lèvres pulpeuses ornées de bleu étaient étirées en un grand sourire, dévoilant ses crocs. Ses yeux vifs étaient plissés en un rictus triomphant, l'expression de plaisir sadique ne cessant de se développer au fur et à mesure que les mains fines de l'esclave défaisaient son corset. Elle garda les yeux ancrés dans ceux de Dualscar jusqu'à ce qu'il ne rompe le contact. Le corset tomba à terre dans un bruit mat, alors que Mindfang posait arrogamment une main sur sa hanche, détaillant le pirate blafard devant elle. Lentement, elle baissa les yeux sur l'esclave hésitante qui attendait sûrement la suite de ses ordres. Elle ne pouvait pas voir ses yeux, cachés par des mèches noir de jais, et par conséquent capter la lueur de colère flamboyante qui y brulait. Cependant, sa vision octuplée lui permettait de voir en détails le visage de l'esclave. Sa peau pâle, ses lèvres purupines, ses longs cils, son cou fin, et la lumière diffuse qui les faisaient étinceler. Elle pouvait même détailler jusqu'au minuscule grain de beauté qui ornait le coin de son œil droit.
Elle posa sa deuxième main aux ongles en forme de griffes sur sa hanche et lança d'une voix faussement enjouée :

- Et bien je t'en prie, « Dolorosa », continues donc !

Sa voix claire résonna sur le pont, et elle se délectât des yeux furieux de Dualscar et des tremblements de la femme qui, lentement, fit glisser la fermeture de son pantalon. Lorsque que celui-ci tomba au sol, elle entendit l'esclave déglutir et le pirate retenir une exclamation. Il faut dire que le corps de Mindfang était tout sauf disgracieux et que les courbes quasi-parfaites que formaient sa poitrine bombée, sa taille fine et ses hanches n'étaient généralement pas pour déplaire. Se retrouvant quasiment nue sur le pont de son bateau, Mindfang ordonna à l'ancienne Dolorosa de finir son travail. Mais avant que la femme au sang de jade n'ait pu poser ses mains fébriles sur le tissu soyeux du sous-vêtement, Dualscar lança un grognement de rage et fini par enfin quitter son bateau. Mindfang ne fit que saluer son départ d'un rire fier, le laissant résonner sur les planches du navire.

(OoOoOoO)

« Orphaner reste une énigme caligineuse à nulle autre pareille. Je le présume consumé de jalousie, ce que je trouverais dégoûtant si ce n'était aussi merveilleusement divertissant. Après tout, qui d'autre qu'une royauté aurait eu le toupet de faire preuve de dédain pour la façon dont son amante noire conduit ses conquêtes rouges ? D'aucuns seraient passés plus rapidement que moi du calme à l'homicide, et une fois de plus la violation me laisserait médusée si ses craintes ne n'ajoutaient pas à son arsenal si attachant de charmants défauts. Même maintenant je ne puis réprimer un ricanement tandis que j'écris ces lignes… »

En effet Mindfang ne put s'empêcher d'émettre un rire qui aurait été désagréable à quiconque en aurait été témoin. Elle trempa la plume dans l'encre et continua d'écrire, assez rapidement. Elle traçait avec habileté les caractères de sa langue natale, l'Alternien. Elle ne savait pas très bien pourquoi elle écrivait ce journal mais cela avait le mérite de l'occuper et de la divertir. De plus, peut-être cela servirait-il un jour, qui sait ? Toujours est-il que son poignet dansait au-dessus de la feuille, traçant de fines arabesques au fur et à mesure de son récit. Sa joue gauche reposait dans sa main alors qu'un sourire un peu trop large se dessina à nouveau sur son visage fin au souvenir de celui de Dualscar. Cet homme était une source d'amusement sans limites, et son envie d'avoir Mindfang dans son quadrant rouge était évidente à quiconque voyait ses réactions. Cela avait le don d'agacer la grande pirate, qui ne pouvait même pas regonfler son orgueil démesuré a cette pensée. C'était même à la limite de la rebuter. Mais, rien ne vaudrait jamais le plaisir jouissif de voir le visage de Dualscar se décomposer lentement au fur et à mesure que son esclave – Une future conquête rouge, elle le jurait sur sa personne- la mettait à nu. Finalement, Mindfang cessa ses divagations et retourna à son écriture, qu'elle finit rapidement. Elle referma son journal, le posa dans le tiroir de son bureau, reposa la plume sur le côté de la surface lisse et reboucha son encre. Elle se leva lentement et s'étira, jetant un coup d'œil par la fenêtre. Au loin, le soleil se levait. Elle alluma les lampes à huile de sa cabine, tira les rideaux et entreprit de se débarrasser des tissus encombrants, fermant les yeux, imaginant que c'était les mains d'une certaine femme à la peau pâle qui la déshabillaient. Puis, quand son corps fut enfin mis à nu elle se crampa fièrement devant son miroir. Elle détailla son corps, comme chaque matin, comme chaque soir. C'était son rituel personnel, et elle ne s'en séparerait pour rien au monde. Ses yeux glissèrent lentement sur son visage fin, encadré par une masse de cheveux touffus, noirs. Ses yeux vifs, réactifs, son nez un peu retroussé, rond, sa bouche, longue et pulpeuse. Elle sourit et son rictus dévoila ses crocs, luisants. Elle continua, descendit sur ses épaules un peu larges, son torse orné d'une poitrine bien plus que raisonnable, bombée, ornée de deux tétons d'un bleu électrique. Elle descendit sur son abdomen finement musclé, orné de huit marques – vestiges de son enfance de larve - détaillant au passage ses bras longs et fins, cachant leur grande force. Elle détailla ses hanches, larges – ce qui n'était pas toujours pratique lors des abordages- ses cuisses tannées, ses mollets puissants, terminés par des chevilles fines et des pieds banals. Elle remonta un peu, regarda brièvement son sexe, fente laiteuse surmontée d'un bulge endormi, enroulé sur lui-même. Elle sourit largement, visiblement fière de ce qu'elle voyait. Mindfang était une femme qui savait s'apprécier, parfois un peu trop. Elle plia ses vêtements, les posa sur une chaise et se glissa dans son cocon, long, éteignit la lampe à huile, s'étendit dans le slime, matière verte collante et mis peu de temps à trouver le sommeil.

(OoOoOo)

Le lendemain, quand Mindfang se leva, le soleil venait juste de disparaitre. Elle prit son temps pour laver tout le slime qui était resté collé à son corps, se détailla dans le miroir, suivant du regard les gouttes translucides qui roulaient le long de son corps. Puis, elle prit ses vêtements, les enfila et, coiffée de son imposant chapeau à plumes, sorti sur le pont. Tous ses hommes étaient déjà levés, prêts à recevoir les ordres. Elle fit sortir les esclaves pour qu'ils s'adonnent à leurs tâches quotidiennes et observa tout ce beau monde s'activer. Tout semblait se dérouler comme une journée habituelle et ennuyeuse jusqu'à ce qu'elle remarque qu'un esclave manquait à l'appel. Une esclave. Elle se leva, et d'un pas décidé, descendit dans la cale. Un sourire fleuri sur son visage quand elle vit la nature de l'esclave rebelle. C'était bel et bien la Dolorosa qui, endormie contre le mur, désobéissait impunément a ses ordres. Elle s'approcha, décidée à la réveiller à coups de pieds mais se ravisa à temps. Plutôt que cela, elle s'agenouilla et fit glisser son long corps contre celui de la femme endormie. A travers ses vêtements et la fine robe de toile blanche que portait l'esclave, elle pouvait sentir son corps chaud et doux. Elle glissa son visage à côté du sien, et, souriant, elle se pencha a l'oreille pointue pour susurrer :

- Alors comme ça, mademoiselle Dolorosa pense qu'elle est assez importante pour désobéir aux ordres de sa maitresse ?

Un petit frisson parcouru le corps de la jeune femme alors qu'elle ouvrait lentement les yeux.

- Et bien, au vue de votre comportement la veille, je ne jugeais pas utile de vous gracier de ma présence, Mindfang.

Son ton calme n'était néanmoins pas dépourvu d'animosité, et Mindfang avait pertinemment que l'oubli de politesse était volontaire. Et Dolorosa savait très bien que Mindfang le devinerait.

- Je vois. Et bien….. Il semblerait que je doive te punir, dans ce cas, ma pauvre petite. A moins bien sûr que tu n'aies quelque chose à me dire ?

- Je n'ai rien à dire, déclara la Dolorosa, sur un ton calme, en ignorant superbement la menace.

- Très bien.

Le sourire de Mindfang s'agrandi alors qu'elle détacha son corps de celui de son esclave, la regardant dans les yeux. Son sourire s'agrandit encore – Elle-même s'étonnait parfois des proportions qu'il pouvait atteindre- et ordonna d'une voix calme et sans réplique :

- Soulève ta robe.

La pirate savait pertinemment que son vis-à-vis ne portait qu'une culotte blanche sous sa robe, et c'était bien ça qui faisait bouillir son ventre. La troll de sang jade pinça les lèvres, et, sans baisser les yeux, attrapa les bords de sa robe pour les remonter jusqu'à son cou, dévoilant des courbes un peu rondes. La Marquise laissa d'abord son regard voyager sur les hanches larges, bien plus larges que les siennes, et sur le ventre un peu rond. Les cuisses de la Dolorosa étaient lisses, fournies, allant de pair avec ses hanches. Se retenant de poser ses mains froides sur le corps tellement convoité, Mindfang remonta son regard jusqu'à la poitrine ferme, plus bombée que la sienne, une poitrine maternelle. Combattant son envie d'aller s'y blottir, elle leva une main griffue, ignorant le regard meurtrier de la jeune femme pour caresser doucement un sein rond, profitant de sa chaleur et de sa douceur. Elle laissa son pouce à l'ongle vernis appuyer doucement sur le mamelon durci par le froid, ne laissant transparaitre aucune autre émotion que sa fierté, gardant bien enfoui son émoi. Elle ne pouvait nier que l'esclave lui plaisait, bien plus que beaucoup de ses conquêtes de passage. Elle se délecta silencieusement du couinement réprimé de son vis-à-vis. Elle laissa sa langue bleutée lécher ses lèvres alors qu'elle descendit ses mains à la bordure du sous-vêtement, le faisait glisser lentement sur les cuisses que Dolorosa ne put s'empêcher de serrer, gênée. Mindfang n'y prêta pas attention tout comme elle ne prêta pas attention à l'envie pressante de l'esclave de se jeter sur elle pour l'égorger. Elle continua juste à faire glisser la culotte jusqu'à l'enlever complètement. Puis, elle fit passer la robe par-dessus la tête de la jeune troll et se pressa contre elle, savourant avec un plaisir bien dissimulé la chaleur de celle-ci.

- Alors ? Demanda-t-elle sur un ton mesquin, Tu es sûre que tu n'as rien à dire ?
- Plutôt en mourir.

Mindfang ricana. Elle aimait les femmes de caractère, et elle aimait les défis difficiles. Il semblait que la Dolorosa allait être l'un et l'autre mais elle préférait laisser le futur le lui dire. Elle se crampa devant l'esclave et lui ordonna de déboutonner son corset et d'ôter sa chemise, ce que la jeune femme fit de mauvais grès, avec toujours son air serein et calme au visage, contrastant avec la colère et la peine que l'on pouvait lire dans ses yeux. Mindfang se souvenait de son histoire, de ses épreuves. A vrai dire, peu lui importait, elle n'avait jamais été quelqu'un d'empathique, bien au contraire. Mais on pouvait voir à ses yeux que cette femme souffrait. Une des rares souffrances que Mindfang n'appréciait pas. Oh, certes ça lui donnait un charme indéniable mais elle aurait aimé savoir ce que donnait ce visage quand il était joyeux. C'était très étrange car ce genre de choses ne lui arrivait pas souvent. Elle secoua vaguement la tête pour se remettre les idées en places, regarda la jeune femme qui attendait, la détaillant calmement, sans un regard pour sa poitrine nue. Mindfang souri à nouveau et s'approcha lentement de son esclave pour presser sa poitrine contre la sienne. Elle colla ses lèvres maquillées contre celles, vierges, de la femme au sang vert. Elle recula lentement son visage quand elle sentit une vive douleur et un filet de sang couleur sur son menton. Elle sourit de plus belle et détachât sa ceinture, baissa son pantalon, caressant la joue douce. Ses sous-vêtements humides trahissaient son excitation, de même que son tentabulge pressé, mais pour le moment elle n'en avait cure. Elle laissa ses doigts courir le long de la peau blanche, depuis la joue jusqu'à l'aine sensible. Elle détailla le visage de Dolorosa quand, du bout du doigt elle caressa son bulge sur toute sa longueur. Malgré tous ses efforts pour le cacher, Dolorosa laissa entrevoir une once de plaisir sur son visage de poupée. Cette once de plaisir qui suffit à Mindfang pour ôter son dernier vêtement, se presser contre elle et se nicher dans son cou.

- Caresse mon dos. Murmura-t-elle d'une voix rauque.

- Caresse mon dos. Répéta-t-elle au manque de réaction de sa partenaire.

- Caresse mon dos. Susurra-t-elle haineusement, commençant à s'impatienter.

- Je refuse. Lâcha Dolorosa d'une voix posée.

- Caresse-le. Grogna Mindfang entre ses dents, irritée.

- Je ne le ferais pas. Murmura l'esclave, décidée.

- Caresse mon dos, Dolorosa ! Hurla Mindfang, furieuse.

Elle avait toujours détesté qu'on lui désobéisse. Alors quand la troll sang jade refusa une nouvelle fois, elle attrapa ses poignets, mordit un grand coup dans son cou et d'un brusque mouvement de hanches, elle s'enfonçât en elle. Ce qui se passât ensuite restait assez flou dans son esprit, comme dans chacun de ses accès de rage. Tout ce dont elle se souvenait c'était du plaisir décevant qu'elle ressenti, des sanglots contenus de Dolorosa et de son regard haineux ancré dans le sien.

Elle s'écarta lentement du corps violé et le contempla. Elle ne grimaça pas à la vue du sang qui roulait sur l'intérieur des cuisses. Il ne coulait même pas en grande quantité. Elle pinça les lèvres.

- Toujours rien à dire je ne suppose ? Tu sais que je vais sévir si tu ne t'excuses pas.

- Et que vas-tu donc faire ? Sa voix était fatiguée et un peu rauque. Me violer à nouveau ? Me tuer ? Je t'en prie, fais toi plaisir.

- Je pourrais t'attacher au mat, dénudée et laisser quiconque le souhaite se servir.

- Je t'en prie.

Mindfang se rhabilla avec prestance, attrapa le poignet de son esclave insoumise et la traina dans son sillage. Arrivée sur le pont elle la jeta au sol avec violence avant de chercher des cordes pour l'attacher au mat. Lentement, en commençant par les épaules et les bras, elle lia Dolorosa au mat, exposée à la vue de tous. Puis, de sa voix grave et grandiloquente, elle déclara que quiconque le souhaitait pouvait se servir.
Sans un regard pour la Dolorosa, elle tourna les talons et alla s'enfermer dans sa cabine, laissant la femme à la merci de tous.

( A suivre)