hello ! j'ai eu l'idée d'écrire ça dans la soirée, soyez indulgents.

ça n'a pas été relu, je sais pas ce que c'est. Tout est à Square Enix et Tetsuya Nomura.

Bonne lecture.


Quand tu vis dans un village loin de la ville, t'apprends à pédaler avant même de savoir marcher. À tes seize ans, tu commences la conduite accompagnée dès que tu peux, et le lendemain de tes dix-huit ans, t'as normalement ton permis.

C'est absolument le cas de Roxas, qui s'est pris un boulot à mi-temps dès qu'il a pu pour se payer une petite voiture et Ven, son grand frère plus âgé de cinq ans, a accepté de prendre la moitié à sa charge. Depuis ce temps, il est devenu le taximan de tous ses amis.

En plus de ça, Roxas ne boit absolument pas. Il a tellement ramené les gens chez eux (avec une certaine contribution de leur part), sans jamais toucher une goutte d'alcool que les gens ont commencé à l'appeler couramment Sam.

Peut-il troquer son statut de Sam pour boire avec ses potes ? Non, ça n'en vaut pas le coup, ces crétins seraient capable de garder ça en mémoire trop longtemps.

Tous les dossiers qu'il a sur ses camarades de beuverie prennent tellement de place sur son portable qu'il se demande s'il doit les supprimer. De toute façon, ça fait un moment qu'il n'écoute plus le cours de mécanique des structures, perdu sur son écran à faible luminosité.

-Mec, y a soirée chez Marluxia, tu viens ?

Sans détourner le regard, Roxas répond à son ami Demyx :

-Je savais même pas. Je crois qu'il ne peut pas me saquer.

-Marluxia ? Tu déconnes, il fait une fixette un peu chelou sur toi.

-Ha oui ? Bah je crois que c'est moi qui peux pas le saquer, alors.

-Allez viens ! Ce sera sympa !

-Hum…

-Allez Sammy, je t'en prie…

-T'as pas de voiture, Demy ?

Demyx lâche un rire jaune, alors que Roxas a un sourire moqueur aux lèvres.

-Ha oui, t'as pas le permis.

Demyx s'est planté deux fois et Roxas ne se lasse pas de se moquer de son échec ; fichu citadin.

-Ta copine a pas de voiture ?

-Je peux pas, elle est rentrée dans sa savane sauvage, boude le grand blond.

Roxas roule des yeux :

-Elle vit peut-être dans un village, mais au moins elle a une voiture, la défend-il.

-Sam, s'te plaît, j'ai vraiment besoin de toi !

-Très bien, mais si je déteste encore plus Marluxia, tu me paieras le resto.

-Un rencart au RU ? Tu sais comment m'aguicher.

-Interdiction d'entrer si risque de dégueulis, sache-le.

Il a fait l'erreur une fois, pas deux. La sonnerie ne marche pas, mais quand ils voient les élèves plier bagages, ils les imitent bien assez vite. Après avoir noté distraitement les devoirs à rendre et les notions essentielles, les deux garçons quittent la salle de TD avec entrain. Tandis que Demyx déblatère inlassablement de choses diverses, Roxas cherche encore ce qu'il peut virer pour avoir un peu d'espace sur son portable.

L'acquisition d'une carte mémoire s'impose. Faudra qu'il demande à son receleur la prochaine fois qu'il le voit.

-Tic et Tac, vous sortez ce soir ?

Au son de la voix, le regard quitte immédiatement l'écran insipide pour se poser sur l'être enchanteur que cette terre a eu la bonté de créer. Malgré sa banale couleur d'iris bleue et ses cheveux jaunes sans originalité, Roxas a toujours voulu se noyer dedans. La cicatrice entre ses yeux d'azur détonne complètement sur monsieur BC/BG de la cité.

Depuis qu'il le connaît, Roxas a eu envie de se le faire une fois ou deux. Ou peut-être quinze ou vingt fois, ou à chaque fois qu'il pense à lui, il a perdu le compte.

-Seifer, lance platement Roxas.

-Tu vas chez Marl' ? Soirée chez lui, réplique Demyx. T'as mes écouteurs ?

-Oui aux deux questions, pour qui me prends-tu ?

Le grand blond sort de la poche intérieure de sa veste un sachet en plastique avec la commande passée, bandant ses muscles saillants tout sauf attirants.

-Trop cool ! S'exclame le grand blond sans muscle. T'as pu me récupérer une manette et le jeu que je t'ai demandé ?

-Nah, tu devras attendre demain, j'avais d'autres commandes à faire.

Il lui donne la paire d'oreillettes tant désirée et Demyx ne peut s'empêcher de pousser un petit cri de joie.

-Trop rapide, s'extasie-t-il. Pourquoi je ne passais pas par toi avant, sans déconner ?

-Je me le demande bien, répond Seifer en haussant les sourcils, puis se tourne vers Roxas : Tu vas chez Marluxia, Tac ?

-Qu'est-ce ça peut te foutre ?

-Naminé et Kairi sont à la recherche d'un taxi, de quoi arrondir tes fins de mois.

Ce sont ses angles à lui qu'il aimerait lui arrondir.

-J'ai déjà mes réguliers.

Que Seifer lui a trouvé, mais qui se soucie des détails ?

-Je leur ai déjà données ton numéro, avoue Seifer en haussant les épaules tout sauf désolé.

-Comment t'as eu mon numéro, ducon ?

-Le comité disciplinaire m'adore, que veux-tu.

-C'est toi le comité disciplinaire.

-Exactement ce que je disais. J'ai d'autres courses à faire, vous avez besoin de quelque chose ?

-Manette et jeu, répond Demyx.

-Noté Tic. Pour toi, Tac ?

Qu'il l'allonge et ramone sa cheminée.

-C'est bon.

-Cool, à ce soir.

Il les salue et s'éloigne, lançant son sourire irrésistible à qui peut le voir. Seifer Almasy, année d'étude inconnue, filière d'étude inconnue, âge inconnu. Personne n'est même sûr qu'il soit scolarisé dans leur fac. C'est la tête du comité disciplinaire, un truc d'étudiant un peu chiant avec une autorité reconnue mais super douteuse. La moitié des gens le connaissent pour ça, et l'autre pour ses capacités de recel hors pair. Avant de le rencontrer, Roxas ignorait que c'était possible.

Et merde, il a oublié de lui demander une carte mémoire.

-Je sais pas si tu l'aimes bien ou si tu veux le tuer, commente Demyx quand la source de son conflit interne s'est assez éloignée.

-Demyx, ne sois pas ridicule : où j'irais planquer le corps ?

-Pas faux.

Roxas affectionne son meilleur ami et sa capacité à être particulièrement lent à la détente. Mais il va quand même payer pour se faire emmener, faut pas déconner.


Sans surprise, la soirée débute sur les coups de vingt-deux et Roxas n'y met les pieds qu'à vingt-trois car une certaine personne traînait.

(-Je vous ferai dire que cette coupe ne se fait pas toute seule !

-Mec arrête, j'ai eu le temps d'aller chercher les filles et de revenir, que t'étais toujours en train de chantonner faux devant le miroir. Ta salle de bains était plus enfumée qu'une chicha !

-Va te faire foutre Sam : tu as tiré un trait sur notre amitié.

-Rentre bien à pied au retour, hein.

Bizarrement après ça, le joueur de sitar n'a plus ouvert sa bouche du trajet.)


Arrivé à l'appartement désiré, Roxas a vite perdu de vue les gens avec qui il est venu et est allé tenir compagnie à Xion, une demoiselle tout aussi sobre que lui qu'on aurait pu appeler Sam, mais qui a écopé du surnom Magicienne, car elle fait croire à tout le monde qu'elle l'est. Elle ne fait ses performances d'amateurs qu'en présence de gens bourrés pour être sûre de réussir tous ses tours et d'avoir un public suffisamment réceptif pour gober ses bêtises.

Tout en faisant des shooter ou des cocktails à qui le veut, Roxas et Xion discutent avec d'autres Sam passant par-là (une fille a même un t-shirt où est écrit "je suis Sam") ou avec leurs potes qui essayent de les entraîner sur la piste de danse. Pour sa part, Roxas essaye juste de ne pas croiser Marluxia.

-Salut Sam, tu vas bien ?

-Salut Sora, ça va et toi ? Tu veux un truc en particulier ?

-Oui, dis-moi qu'il reste à manger, je meurs de faim ! Riku m'a dit de venir te voir, puisque t'as élu domicile dans la cuisine.

À chaque soirée organisée dans cet appartement, c'est vrai que Roxas se planque à la cuisine là où sont toutes les bouteilles apportées par les invités, qu'il s'assure qu'il n'y ait pas de casses et qu'il sert les gens qui n'osent pas le faire à cause de son regard scrutateur.

-T'as des biscuits dans le placard à droite, mais je peux te faire une salade composée si tu veux un truc consistant.

-Oui, s'te plait.

-Pas de soucis, repasse dans dix minutes.

-Merci Sam, tu gères !

-Sam à la rescousse, se moque Xion, sirotant son verre de jus d'orange.

Il en vient souvent à se demander si les gens avec qui il traîne savent comment il s'appelle vraiment.

Alors qu'il fout dans un bol à mesurer des haricots, du maïs, des tranches de dinde qu'il a coupées, et qu'il arrose tout ça d'un pot de vinaigrette déjà faite, il sent un corps s'appuyer contre le sien. L'odeur musquée se glisse avec délice dans ses narines et il s'en veut d'autant aimer.

-Tiens, bonnet blanc et blanc bonnet, toujours ensemble.

-Dégage de là, Almasy.

-Que d'agressivité ce soir, détends-toi, ricane le blond en se reculant.

C'est Roxas qui va le détendre, oui. Ce crétin ose s'appuyer contre le mur près de Xion et lui lancer un regard langoureux en prenant sa main.

-Magicienne, la salue-t-il avec une courbette.

-Receleur, répond-elle en l'imitant.

Roxas roule des yeux en s'asseyant sur le congélateur, le pot de salade à côté de lui, une fourchette à la main, prêt à manger si Sora ne revient pas dans le temps imparti.

-Vous passez une bonne soirée ?

-Autant que possible en étant sobre, affirme la demoiselle. Tu as rejoint notre navire ?

Il s'esclaffe alors que Roxas cache autant que possible son rire : une fois, il a vu Seifer enchaîner dix shooter, quand même marcher droit et baratiner une fille crédule à souhait ou trop soûle pour écouter ses conneries, tout ça après une soirée déjà bien arrosée.

-Oui, t'inquiète.

-Sam, je suis là !

Pff. Encore dix secondes et Roxas aurait pu manger en toute impunité le plat qu'il avait fait pour Sora. Ce brun le connaît trop bien, malheureusement. Seifer rigole en s'éloignant d'eux, passant son bras autour des épaules d'un Sora qui dévore son plat froid.

Bande de blaireaux.

-Tu peux me rappeler pourquoi vous n'avez pas encore couché ensemble ? Demande Xion, feignant l'admiration.

-Parce que je l'aime pas.

-Hum. Tu devrais le dire à mini-Sam, pas sûre que le mot lui soit arrivé. Passe-moi le jus de goyave.

Le blond le dépose à l'exact opposé et ne parle plus avec la demoiselle le temps qu'il sert des gens venus se rafraîchir.


Aux alentours de deux heures du matin, les personnes n'ayant pas bu se comptent à peine sur deux mains et ceux qui comprennent la blague entre son surnom et sa fonction sont encore plus rare. Le fait est que Roxas fait tellement souvent Sam que les gens pensent réellement qu'il s'appelle Sam. Quand Seifer lui jette un inconnu dessus, un verre à la main, l'air indifférent, il se demande pourquoi il ne lui a pas encore refait le portrait.

Puis il se rappelle : Seifer est plus fort que lui.

-Il te cherchait, lâche-t-il le dévisageant.

En plus il ose lui lancer un regard qui veut presque dire "bah t'es bête ou quoi ?" alors que merde, à quel moment est-il censé reconnaître un gars qu'il voit pour la première fois ? Doit-il appeler quelqu'un pour ce mec qui ne tient même pas debout ?

-Regarde son t-shirt, ose-t-il soupirer avec lassitude.

Roxas aimerait tellement lui en foutre une. En attendant l'occasion d'établir un contact quelconque avec n'importe quelle partie de son corps, il tient l'inconnu à bout de bras et remarque son t-shirt. "Si trop bourré, ramenez-moi à Sam".

Oh putain, depuis quand était-il le chaperon des gens soûls ?

Son cœur rate un battement quand ses yeux se posent sur le visage presque endormi de ce type. Merde, lui qui ne pensait n'avoir qu'un faible pour les mecs super résistants à l'alcool à cicatrice (c'est trop spécifique, dirait Ven, mais Ven peut aller se faire foutre).

-C'est qui ?

Roxas détourne le regard pour constater que ce bâtard d'Almasy s'est tiré. Lui aussi peut aller se faire foutre, même si Roxas adorerait mettre cette insulte à exécution.

-Tu le connais ? Demande-t-il à Xion.

-Non, répond-elle en buvant du jus de pamplemousse.

Avec un soupir, il assoit le garçon dans un coin de la pièce où il ne gênera pas, une bassine sur les jambes. Avec un peu de chance, quelqu'un remarquera avoir perdu son ami de compagnie.


Vers trois heures quand une première vague de personnes est partie pour essayer d'entrer en boîte, Roxas a envie de se taper la tête. Xion déguste son verre de jus de myrtilles comme si c'était un espèce de grand crû alors que bon, ce sont des myrtilles.

Personne n'est venu chercher son ami perdu. L'inconnu dort encore, sans se vomir dessus. Xion a commencé à faire ses tours de magie (ses attrape-nigauds, plutôt). Seifer fait son refourgueur de cochonneries dans un coin de l'appartement. Et Roxas se cache sous la table des alcools, derrières les jambes de Xion, en attendant que Marluxia se casse de la cuisine.


Quand quatre heures arrive, la seule chose qui a changé est la densité de personne dans l'appartement. Seifer a réussi à re-chauffer les gens présents et à les inciter à encore boire (avec grand succès). Roxas boit de l'eau, alors que Xion savoure son jus de cerise, et que l'inconnu (qu'ils ont surnommé Aurore) continue de dormir paisiblement.


Trente minutes plus tard, tous les jus qu'ils croyaient non-alcoolisés ont raison d'une Xion bien éméchée. Roxas est sûr de qui est derrière ce coup (un grand et beau blond balafré).

-On décolle, je te ramène, dit-il à la demoiselle.

-Oui, chantonne-t-elle en ricanant, sur la piste de danse.

-Je récupère Aurore et on y va ?

-Oui Sam, se marre-t-elle avant d'aller prendre Larxène dans ses bras.

Roxas veut intervenir en voyant le regard furibond de la colocataire de Marluxia, avant de se raviser ; Larxène est faible face à une Xion éméchée et câline. À travers les corps restant, Roxas se forge un chemin jusqu'à Seifer, qui continue de vendre, sans perdre le nord. Il attend patiemment que la personne en face du blond lui glisse un "Je crois que Sam veut te parler" pour avoir son attention :

-Yo, commence le grand blond en le voyant, avec un sourire charmeur.

-Tu as trouvé les fées d'Aurore ?

-Non, aucune en vue et j'ai bien cherché.

Roxas n'y croit pas trop mais en même temps que ses tentatives (parfois ratées de ventes), Seifer aurait demandé des informations sur Aurore.

-Tant pis. Xion est arrachée à cause de toi, je vais la ramener chez elle. Je vais faire dormir Aurore chez moi, si Larxène ou Marluxia le retrouvent, je ne donne pas chère de sa peau…

Une fois un type a passé la nuit dans leur appartement, le gars n'est plus jamais revenu en cours et les rumeurs ont fusé dans tous les sens.

-Je décolle dans dix minutes si tu veux.

Roxas est peut-être un peu dur avec lui dans la vie de tous les jours, mais Seifer aura toujours droit à un moyen de rentrer s'ils ont une soirée ensemble.

-D'accord, je récupère Aurore, tu t'occupes de Magicienne. Larxène est portée SM, par sûr que la gamine soit intéressée.

Il se retourne aussitôt et part au secours de son amie, dans son armure brillante, prêt à défaire le dragon blond. Le bout de fer n'a pas été suffisant, la furie l'a croqué sans problème et ça aurait pu être pire si Marluxia n'était pas intervenu, leur offrant une porte de secours.

Roxas le déteste toujours autant.

Arrivé à son domicile, un misérable appartement de vingt-cinq mètre carré, il est plus que rassuré que sa soirée soit enfin finie bien qu'elle n'ait pas été si longue que ça. Il remercie mentalement le proprio pour avoir installé un lit-double pour combler l'espace, car ils devront y rentrer à trois cette nuit.

Seifer (son idéal absolu) d'un côté et Aurore (son crush du jour) de l'autre, avec une bassine posée par terre près de sa tête, Roxas ne s'est jamais aussi bien senti. Même pour le temps d'une nuit, il se plaît à l'idée de partager son lit avec le mec qui le fait bander depuis un an et demi et de celui pour qui il vient d'avoir le coup de foudre.


Au petit matin une délicieuse odeur de nourriture réveille Roxas, à base de toast cramé, d'huile brûlée, de lait oublié au feu et d'œufs brouillés. Il avait oublié un détail important : Seifer ne sait pas préparer.

Putain.

Se redressant doucement du lit, déjà blasé, Roxas fronce les sourcils en voyant une personne supplémentaire en train de faire à manger pendant que Seifer aère autant que possible l'appartement en essayant de faire un courant d'air.

-Vous foutez quoi chez moi ?

Puis la soirée lui revient en tête : Seifer et ses muscles, Aurore et son joli minois endormi. À la lueur du jour et réveillé, ses yeux ambrés lui envoient une décharge à laquelle il ne s'attendait pas, ses cheveux blonds cendrés presque châtains encadrent un visage plus jeune qu'il ne le croyait. Est-ce un lycéen ?

-Cet idiot a failli foutre le feu à ta cuisine, putain.

-C'est pas facile de préparer dans pareilles conditions.

-Mais putain, qui rate un œuf au plat ?

M'ouais, Roxas pourrait adorer faire taire cette petite teigne en foutant sa langue dans sa bouche et en s'attelant à le faire gémir comme jamais.

Dans tous les cas, cette vue ne lui déplaît absolument pas : les deux gars qu'il aime bien en train de se disputer pour faire de la nourriture décente : que demander de plus ?