Disclaimer: Harry Potter est la propriété de J.K. Rowling and Warner Brothers Entertainment Inc.

Titre original : On The Last Day Of Our World.

Auteur : Sansa 1

Traductrice : Crazysnape

Résumé: Harry et Draco se réveillent un matin et découvrent qu'ils sont les dernières personnes sur Terre. Pourront-ils découvrir ensemble ce qui est arrivé à leur monde? HP/DM

Rated 'R' (par sécurité).

Bonsoir à tous, voici donc le premier chapitre d'une nouvelle traduction. La version original, achevée, comporte 17 chapitres. J'ai vraiment adoré cette histoire, (je suppose que vous vous en douez, sinon je ne l'aurais pas traduite…) car selon moi, elle ne ressemble à aucune autre fic que je connaisse. J'espère qu'elle vous plaira autant qu'à moi.

Grand merci à Quiproquo, pour son aide, et grâce à qui vous aurez la chance de lire un chapitre sans fautes.

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Le dernier jour de notre monde

Chapitre 1 : rester seul

Durant le dernier jour que nous avons passé dans notre monde… nous nous sommes battus.

Harry mit un nouveau coup de poing dans la porte, grimaçant lors de l'impacte.

"Oh, et alors, quel est ton prochain tour, Potter?" le railla Draco. "Après ? Les grossièretés ?"

Harry fit un tour sur lui-même, agacé par l'accent traînant. Il ouvrit la bouche pour offrir une réponse mordante à son compagnon, mais au final se tourna simplement vers la porte en secouant la tête.

"Au moins, je fais quelque chose, Malfoy." Harry ne se retourna pas pour parler, et sa voix se répercuta sur la porte de bois, et repartit vers la pièce caverneuse où ils se tenaient tous deux. Harry poussa un grand soupir et fit courir ses deux mains dans ses cheveux avant de couvrir son visage avec celles-ci. Les mots suivants furent étouffés. "N'as-tu aucune autre suggestion?" Il tenta de garder un timbre poli.

Draco ne se fatigua pas avec ça. "T'es sourd, Potter? J'ai dit il y a cinq minutes que je n'en avais pas. Est-ce que cette petite aventure t'aurait secoué le cerveau?"

Harry serra les dents mais ne répondit pas. Draco dressa la tête, presque ennuyé par le manque de réaction d'Harry. Il s'écarta du meuble poussiéreux sur lequel il était appuyé et ôta les bras de sa poitrine, là où ils étaient croisés. Il les plaça sur ses hanches, d'un geste arrogant, et appela Harry depuis l'autre côté de la pièce.

"Potter! Est-ce que tu es vraiment sourd? Je t'ai posé une question."

"Dégage, Malfoy," répliqua Harry sans même se retourner.

Draco fronça les sourcils, semblant d'une certaine manière trahi pas la réponse assez brusque. "Qu'est-ce qui ne va pas? Tu ne supportes pas l'idée de rater une nouvelle nuit d'étude avec Granger? Tu t'es sûrement résigné à présent à n'avoir qu'une poignée de résultats médiocres pour tes NEWTS. Après tout, un cerveau ne te poussera certainement pas miraculeusement après sept ans," se moqua à nouveau Draco en s'appuyant contre un bureau plein de poussière.

"Ou un cœur, apparemment," Dit Harry tout doucement.

Le visage de Draco se pinça. "Qu'est-ce que t'as dit?" Demanda-t-il d'une voix basse.

Harry soupira à nouveau, celui-ci se terminant par un grognement amusé. "Rien."

Puis il se tourna, faisant finalement face à Draco dans la pièce sombre et humide. "On dirait que nous sommes coincés là jusqu'à ce que nous manquions à quelqu'un – au matin probablement. Tu peux être sure que Rusard ne reviendra pas ce soir."

Draco se renfrogna. "Qu'est-ce que tu veux dire, Potter?"

Harry lui fit un sourire sarcastique et tendit sa main dans un mouvement de balayage complet. "Mets-toi à l'aise, Malfoy."

Draco leva le menton d'un geste presque condescendant, Harry faillit se remettre à rire. Draco n'était rien si ce n'est prévisible. "Je crois que c'est ce que je vais faire," dit il d'une voix hautaine.

Pivotant pour s'éloigner, il sortit sa baguette de la manche de sa robe de sorcier, et transforma promptement et efficacement un bureau en un grand lit, les draps de satin allant avec et une montagne d'oreillers. Harry eut un sourire en coin en voyant Draco en faire le tour avec de monter gracieusement sur le lit.

"Tu espères de la compagnie?" Demanda Harry.

Draco haussa un sourcil. "Je te demande pardon?" demanda-t-il perplexe.

Harry commença à avancer vers Draco, lentement, mesurant chacun de ses pas tandis qu'il se rapprochait de l'autre garçon. Il vit Draco se tendre alors qu'il se rapprochait, mais celui-ci resta appuyé contre ses oreillers.

"Je veux dire," ronronna Harry alors qu'il atteignait le bord du lit, "Est-ce que tu as crée un si grand lit… pour une raison précise?" Désinvolte, il s'adossa à l'un des poteaux du lit, croisant les pieds, les mains dans les poches.

Draco devint cramoisi, et Harry se félicita mentalement de ce petit succès.

Draco sauta du lit, et pointa sa baguette vers Harry, les narines frémissantes. "Potter – pas même si tu étais la dernière personne sur Terre," siffla-t-il indigné.

Harry grogna et s'éloigna du Serpentard, refusant de mordre à l"hameçon. "Profite de ton sommeil réparateur." Il jeta un coup d'oeil par dessus son épaule. "Tu en as bien besoin."

"Où est-ce que tu vas?"Appela Draco tandis qu'Harry s'éloignait.

"Qu'est-ce que ça peut te faire?" Cria Harry en retour. En atteignant un vieux fauteuil moisi, Harry ôta sa robe d'école, révélant ainsi, un uniforme assez froissé. Prenant sa baguette à la main, il chuchota calmement un "lumos" et commença à avancer dans le noir.

"Potter!" cria Draco. "J'ai dit, où diable vas-tu?" Harry sourit en entendant la pointe de panique dans la voix de l'autre garçon.

Il continua d'avancer, ne s'arrêtant même pas lorsqu'il sentit l'autre garçon venir derrière lui. "Je ne savais pas que tu t'en souciais, Draco," le taquina Harry tout en se déplaçant prudemment dans l'énorme pièce. Il entendit Draco bougonner à côté de lui.

"Ne te flatte pas, Potter. Dumbledore ne me le pardonnerait jamais si je laissais quelque chose t'arriver," grogna Draco.

Harry secoua la tête. Il ne répondit pas, espérant que son silence ennuierait une fois encore l'autre garçon – il aimait ennuyer Draco. A la place, il s'avança un peu plus, tendant sa baguette devant lui comme une lanterne. La faible lueur que propageait le sortilège ne permettait pas de dissiper l'obscurité autour d'eux, mais jetait en fait des ombres menaçantes dans toutes les directions, donnant à un air sinistre la chambre abandonnée.

Toute l'attention d'Harry était portée sur une douce lumière brillant devant, et au départ, il n'entendit pas le commentaire de Draco, commentaire quasiment dit dans son oreille. "Je me répète une dernière fois, et j'espère que tu auras la décence de me répondre cette fois. Où est-ce que tu vas?"

Harry sourit dans le noir. L'intonation de Draco était presque penaude. Enfin aussi penaude que possible si l'on considérait qui parlait. "Je voulais juste voir ce qu'il y avait d'autre par ici," répondit il d'un ton normal, il eut un sourire méchant lorsque Draco sursauta devant la voix si forte

"Quel connard, Potter," Dit Draco. Harry, surpris, nota un manque évidement de méchanceté dans ces mots. Ne voulant pas détruire cette paix, si fragile, il répliqua d'un ton égale, non conflictuel.

"Non, Malfoy, ça c'est toi, tu te souviens?"

Quand Harry entendit en guise de réponse un ricanement résonner dans la nuit, il laissa son demi-sourire s'épanouir en un vrai sourire. A côté de lui, Draco se déplaça et Harry pu le voir lever une main et la diriger vers la lueur. "Qu'est-ce que c'est?" demanda-t-il en montrant la faible lumière qu'Harry avait vu un peu plus tôt.

Harry haussa les épaules avant de se souvenir que Draco ne pouvait pas vraiment le voir. "Je ne sais pas," dit-il. "Allons voir."

Il recommença à avancer, n'attendant pas pour vérifier si Draco le suivait. Malgré la tentative de paix instaurée ces cinq dernières minutes, il blâmait toujours Draco pour la situation difficile dans laquelle il se trouvait. Si l'autre garçon n'avait pas commencé la dispute, il serait en train d'étudier à la bibliothèque au lieu de faire cette stupide détention avec Rusard. Par conséquent il trouvait qu'il était parfaitement justifié de rendre Draco mal à l'aise. Mais lorsqu'il passa de l'autre côté de la grande armoire qui bloquait de la lumière à sa vue, il oublia tout ce qui touchait à cette vendetta d'adolescent.

Il sentit, plus qu'il n'entendit, que Draco eut le souffle coupé lorsqu'il le rejoignit.

"C'est magnifique," chuchota Draco avec une vague de respect dans la voix.

Harry était d'accord. La lumière brillait depuis le plafond, d'une source inconnue, et illuminait le sol dans un cercle parfait. C'était brillant, d'une lueur argentée, et cela scintillait de milliers de petites étincelles.

A contrecoeur, il se détourna, ce qui le mit face à face avec Draco. "Quoi que ce soit, c'est enfermé ici pour une raison. Je ne pense pas que nous devrions nous approcher plus près," Dit Harry.

Draco rit, et le son vibra dans la chambre. "Effrayé par un peu de lumière, Potter?" Il souriait et ses dents blanches étincelaient dans la nuit. "Et moi qui pensait que tu en étais le serviteur,"le piqua-t-il

"Va te faire foutre, Malfoy!"Répliqua Harry. "Au moins je marche dans la lumière au lieu de laisser une piste de bave dans l'ombre."

Draco grogna et dressa sa baguette en direction de l'autre garçon. "Si j'étais toi, je ne parlerais pas de ce que je ne sais pas."

"J'en sais suffisamment la fouine!"

Harry savait que la situation allait rapidement monter hors contrôle, mais comme toujours lorsqu'il était à proximité de Draco, sa colère n'avait pas besoin de beaucoup d'aide. Il fit un pas en arrière et leva sa propre baguette, la lueur à sa pointe montrait la colère grandissant dans ses yeux. "Ne le nies pas. Tu sers ce monstre tout comme ton père avant toi. Tu es aussi méchant qu'il l'était, et un jour cela provoquera ta chute."

Aussitôt que ces mots lui eurent échappés, Harry aurait voulu les retirer. La colère contre la mort de Sirius le hantait, et souvent, la mention du nom de Lucius Malfoy faisait revenir la peine due à l'incident au centuple. Ce n'était pourtant pas une excuse pour être volontairement cruel – même à l'encontre Draco.

Il abaissa sa baguette, avec l'intention de s'excuser, quand Draco frappa. Pour une quelconque raison, l'autre garçon ne répliqua pas à son attaque par la magie. A la place, il se jeta sur Harry. Grondant, il s'attaqua à Harry et les envoya tout deux s'écraser sur le sol de pierre, froid.

Harry sentit l'air forcer ses poumons alors qu'ils cognèrent le sol, et il était tellement concentré sur le fait de reprendre son souffle, que tout d'abord il ne remarqua pas où ils avaient atterris. Un gros coup sur le côté de son visage, reporta son attention sur le combat. Il ouvrit les yeux pour voir Draco l'enjamber le poing tendu pour un nouveau coup. Harry reprit son souffle toutes ses pensées du face à face revenant à son esprit.

La lumière du plafond entourait Draco, créant un halo de lumière autour de son corps qui était stupéfiant d'intensité. Tandis qu'Harry le regardait, sans voix, il vit Draco chancelé. L'autre garçon respirait difficilement, le visage rouge de colère, mais son poing ne tomba jamais. Draco dressa la tête, confus, et sa voix, lorsqu'il parla semblait très lointaine.

"Magnifique," murmura-t-il à la vue d'Harry sous lui, entouré de la lumière rougissante.

Combien de temps restèrent-ils là, ils ne furent jamais capable de le déterminer. Mais Harry cligna finalement les yeux, et la raison le frappant de plein fouet.

"Merde! Draco, on est dans la lumière!" Harry commença à remuer sous Draco. "Bouge!"

Au départ il n'y eut pas de réponse. Puis, Draco cligna des yeux, et l'horreur pointa sur son visage. Balançant sa jambe par-dessus Harry, il saisit la main d'Harry dans la sienne tandis qu'il tirait l'autre garçon avec lui hors du sol et du cercle de lumière. Ils restèrent tout deux immobiles, tandis qu'ils s'examinaient l'un l'autre.

Harry parla le premier. "Je me sens bien. Et toi?" Dit il d'une voix toujours haletante.

Draco baisa les yeux vers ses mains, serrées en poing sur les côtés. Il les leva et les inspecta, avant de remarquer à quel point elles tremblaient. Il serra la mâchoire et les laissa retomber devant son visage, choisissant de s'en entourer tandis qu'il regardait Harry.

"Je me sens bien moi aussi," répondit il. "Juste un peu secoué," poursuivit il dans l'un de ses rares moment d'honnêteté.

Harry hocha la tête. "Moi aussi." Il tourna une fois de plus le dos à la mystérieuse lumière. "Assez d'exploration. Allons dormir."

Draco fit un pas vers Harry tandis qu'ils se dirigeaient à nouveau vers l'entrée de la chambre. "Pour une fois, Potter, je suis d'accord avec toi. Et je vais avoir une discussion avec mon directeur de maison ce matin au sujet des détentions dans cette partie du château. Ce n'est pas sans danger."

"Habituer à jouer la sécurité, Malfoy?"

La bouche de Draco se tordit, tandis qu'un sourire amer honora ses lèvres. "Tu n'en as aucune idée, Potter."

Et là-dessus la conversation se termina.

Le lendemain matin, Harry fut réveillé par une brusque secousse. "Potter, debout."

Harry grogna et roula sur lui même. La nuit précédente, il s'avait transformé une caisse vide en lit, mais la douleur de son dos indiquait clairement que ses dons de métamorphoses étaient assez rouillés.

Entrouvrant un œil, il vit Draco debout au dessus de lui – il semblait parfaitement paré, pas un cheveu ou un vêtement de travers. "Mais comment diable est-ce que tu fais ça?" se demanda Harry à haute voix.

Draco eut un petit sourire en coin, et arracha la couverture de là où Harry était blotti. "C'est la supériorité du sang, Potter. L'un des bénéfices des gènes des Malfoys."

"Ah,"Dit Harry en s'asseyant, frottant paresseusement son ventre de sa main. "Pas d'inquiétude alors, vu que je n'ai pas été crée pas le diable en personne."

La mâchoire de Draco se serra, mais étonnamment, il retint sa langue. "Tu te lèves, Potter? J'ai eu une idée."

Harry bailla. "Quel timing."

Draco se renfrogna. Jetant la couverture métamorphosée sur le sol, il appela avec sa baguette les chaussures abandonnées d'Harry. Quand elles s'élevèrent dans les airs pour venir, elles frappèrent la tête de l'autre garçon, et Draco rit doucement. Harry le gratifia d'un regard méchant, et se frottant le derrière la tête, et Draco rit tout bas à nouveau. "Lève toi l'enfant prodigue. Je veux sortir d'ici."

"Quelle idée originale. Est-ce que tu t'es levé en te sentant inspiré?" Râla Harry tandis qu'il mettait ses chaussures et de l'ordre dans ses vêtements.

Draco soupira et s'appuya contre un meuble abandonné. Honorant Harry d'un regard pensif, il remit sa baguette dans sa manche et croisa les bras sur sa poitrine. "J'ai réfléchis, Potter."

"Bien sur, tu réfléchis…," répliqua Harry en retournant ses chaussures.

Draco ignora la remarque sarcastique. "J'ai pensé, que si nous combinions nos pouvoirs, un sortilège d'ouverture pourrait peut-être vaincre les protections mises sur la porte."

Harry termina avec ses chaussures et se leva pour faire face à Draco. Il frotta grossièrement ses yeux, avant de remettre ses lunettes, et de passer ses doigts dans ses cheveux, tentant de les aplatir. Draco secoua simplement la tête devant ce geste inutile. "Pas la peine, Potter."

Harry haussa les épaules et commença à reboutonner sa robe d'école. "Je m'incline face à ta sagesse supérieure."

"Le monde n'en sera que meilleur."

Harry roula simplement des yeux et sortit sa baguette de sa poche. "Alors essayons ça."

Comme un seul homme, les deux garçons marchèrent vers la porte. La même porte que celle qui s'était fermée la veiller au soir et qui ne s'était jamais rouverte malgré les efforts d'Harry et Draco et leurs sortilèges les plus puissants.

Harry blâmait Rusard qui les avait envoyé là en premier lieu. Il pensait néanmoins qu'il avait passé des détentions nettement moins plaisantes sous le regard vigilant de l'homme. Il supposa que dormir avec Malfoy pendant une nuit n'était pas aussi horrible que cela aurait pu l'être.

"Prêt, Potter?"

Harry hocha la tête, et les deux garçons rassemblèrent leur énergie, et fixèrent leurs baguettes sur la porte. Et ensemble ils crièrent.

"Alohamora!"

La porte se gonfla vraiment en son centre, ses protections résistant aux sortilèges d'ouverture, avant de s'ouvrir à toute volée et de se fracasser contre le mur.

Draco eut un petit sourire suffisant tout en remettant sa baguette dans sa poche. "Et voilà, ce n'était pas si dure, n'est-ce pas?"

Harry marmonna sa reconnaissance avant de passer la porte et de commencer à descendre le sombre hall.

"De rien, Potter!"Cria Draco derrière lui, et Harry sourit. Sans se tourner, il leva la main et lui fit un signe d'adieu. Tandis qu'il descendait un peu plus le couloir, tentant de se souvenir de la direction de l'escalier le plus proche, il entendit Draco crier à nouveau.

"C'était amusant. Faudrait le refaire un de ces jours." Le cri fut suivit par " Sale crétin ignorant" dit d'une voix plus posé.

Harry ricana lorsqu'il trouva les marches visqueuses qu'ils avaient descendues la veille au soir et il les sauta deux par deux. Et l'ensemble de la déplaisante soirée disparut de son esprit alors qu'il se mit à penser à une douche chaude et à des vêtements propres. Et si Merlin le voulait bien, il aurait le temps de faire les deux avant le petit déjeuner.

En fait, il était tellement distrait par ses pensées que lorsque il atteignit finalement le portrait gardant l'entrée de la salle commune de Gryffondor, il babilla le mot de passe sans même regarder la Grosse Dame. Ce ne fut que lorsque le portait ne s'ouvrit pas immédiatement qu'il leva la tête, ennuyé par ce contretemps.

Son ennui grandit lorsqu'il vit que la Grosse Dame n'était même pas dans le portrait. "Et merde," murmura-t-il. Il frappa bruyamment à la porte, espérant que quelqu'un dans la salle commune l'entendrait. Mais même après plusieurs essais, il n'y eut toujours pas de réponse.

Harry grogna. Il laissa tomber sa tête dans ses mains, s'agita, mal à l'aise dans son uniforme froissé. La frustration le gagnant, il avança vers le portrait et cria aussi fort qu'il le put.

"Si il y a à quelqu'un, qu'il ouvre cette putain de porte!"

Tandis que sa voix retentissait dans le hall et disparaissait lentement, Harry sentit un picotement glacé lui parcourir l'échine. Quand le silence se rétablit autour de lui, le picotement ce fit plus prononcé, grouillant dans son dos et s'installa sur ses épaules. Il frissonna.

Harry se tourna lentement sur lui-même, et tendit ses oreilles à la recherche d'un bruit quelconque. Alors que le silence angoissant continuait, Harry s'entoura de ses bras, luttant pour contrôler sa peur irrationnelle.

Retirant sa baguette de sa poche, il la bougea légèrement dans les aires. "Tempus," Dit il, fronçant les sourcils lorsque la voix qui passa ses lèvres se fit faible et basse.

Dans l'air, une horloge apparut. Les aiguilles marquaient huit heures dix. Les sourcils d'Harry se froncèrent plus encore. Plus de Huit heures du matin, pensa-t-il. Même le samedi, comme aujourd'hui, il devrait bien y avoir quelqu'un de réveillé et actif dans le château. Et pourtant, le silence était complet, et pour Harry il semblait peser lourd. Sa respiration s'accéléra, se faisant difficile tandis que l'air semblait se presser autour de lui.

Harry déglutit, et se sermonna mentalement pour sa peur. Si, une petite situation telle que celle-ci l'énervait autant comment pourrait il jamais faire face à Voldemort?

À cette idée, un éclair de génie le traversa tandis qu'il lui venait à l'esprit que ce silence était peut-être d'origine maléfique. Etait il possible qu'il se soit passé quelque chose pendant que Draco et lui avaient été bloqués dans cette pièce abandonnée?

Se sentant plus en contrôle mais non moins inquiet, Harry se détourna du portrait et redescendit les escaliers. Il n'en descendit qu'un avant de se retrouver à courir.

Il dirigea ses pas vers la Grande Salle, et pour la première fois depuis qu'il avait quitté la Tour de Gryffondor, Harry s'arrêta et écouta. Il ferma les yeux et se concentra sur rien d'autre que son écoute. Après trente longues secondes, il rouvrit ses yeux. Son regard tomba sur les portes de la grande salle, ouvertes et accueillantes. Ce matin cependant elles ressemblaient aux mâchoires d'un grand monstre, et il hésitait à s'en approcher directement.

A la place il attendit à l'extérieur, les bras croisés, dans un geste inconscient démontrant clairement son sentiment de vulnérabilité, et il étudia à nouveau la situation. Un samedi, à huit heures du matin, la Grande salle aurait dû déborder d'activité. Mais pas le moindre son, autre que celui de sa respiration ne se faisait entendre.

Harry ferma les yeux, sentant qu'un mal de tête naissait derrière eux. Il ne pouvait tout simplement pas comprendre cette soudaine peur irrésistible. La situation était inhabituelle, oui, mais il n'avait encore rien trouvé qui cloche. Rien que ne soit visible en tout cas. Réunissant tout son courage, il commença à avancer vers la pièce, son pas était déterminé et il entra dans la Grande Salle.

Elle était complètement vide.

Pas un seul bol, tasse ou assiette n'ornaient les longues tables. Les torches brûlaient mais avec très peu d'énergie – comme elle le faisait habituellement durant la nuit. Le silence régnait toujours, épais et plus terrifiant que le bruit le plus assourdissant. Harry hésita à crier à nouveau, comme il l'avait fait lorsqu'il était hors de la tour Gryffondor, mais il retint sa voix à la dernière seconde.

Des peurs d'enfant lui revinrent l'esprit, et de manière peut-être irrationnelle, il résista à son envie de faire quelque chose qui attirerait l'attention sur lui – Quelque chose qui pourrait lui ôter cette peur qu'il avait d'être responsable de ce château vide, silencieux.

En fait, il était tellement envelopper dans son mystère que lorsqu'une main se posa sur son épaule, il cria et sursauta. Il fit un tour sur lui-même, sortit sa baguette de sa poche et la brandit de manière menaçante.

"Par tout les Dieux, Potter…. C'est moi."

C'est à cet instant qu'Harry ressentit quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti. Du soulagement – à la vue de Draco Malfoy.

Cependant, après une plus grande inspection, Draco n'avait pas l'air mieux qu'Harry. Son teint, habituellement pale et parfait, était terreux. Et deux points colorés honoraient ses joues. Ses yeux sortaient presque de leurs orbites.

"Il n'y a…il n'y a personne là non plus?" demanda-t-il d'une voix calme et tremblante.

Encore trop accablé pour parler, Harry secoua simplement la tête. Il se tourna à nouveau vers la pièce, et les deux garçons restèrent plusieurs secondes à examiner l'étrange scène.

Finalement, Harry se tourna vers Draco. Il fut content que sa voix semble ferme même si en fait il chuchotait. "Nous devrions aller vérifier le bureau de Dumbledore," dit il.

Draco hocha la tête, mais ses yeux ne cessaient de parcourir la Grande Salle, comme si une inspection plus approfondie allait changer ce qu'il voyait. Quand Harry toucha son bras, il eut un choc. Harry s'empêcha de commenter l'inquiétude de Draco. A la place, il tira gentiment sur son bras et le conduisit hors de la Salle.

Ils ne parlèrent pas durant la courte distance menant à la gargouille gardant le bureau de Dumbledore. Il était tout deux perdus dans la pensée de cette étrange matinée. Quand ils atteignirent la porte, Harry fit une pause et serra les lèvres.

Draco n'attendit que quelques secondes avant de lui donner un petit coup. "Et bien, Potter?"

Harry soupira et se tourna vers Draco. "Je ne suis pas sûr du mot de passe, et franchement je ne suis même pas sûr du tout qu'il marche. Le portrait qui garde la tour de Gryffondor est parti. En fait, tous les portraits semblent avoir disparus. Je ne sais pas …."

Draco posa une main apaisante sur l'épaule d'Harry tandis qu'il dit d'une voix traînante. "Le mot de passe de la Salle commune de Serpentard marche," Dit il. "Nous n'avons pas de portrait pour la garder. J'y suis rentré normalement." Sa main glissa de l'épaule d'Harry. "Mais il n'y avait personne."

Aucun des deux ne semblait réaliser que leur voix n'avait pas dépassé le chuchotement depuis qu'ils s'étaient rencontrés dans la Grande Salle. Harry se demandait si Draco ne voulait tout simplement pas briser le silence ou s'il souffrait de sa paranoïa.

Sachant que leur meilleure chance consistait en des séries d'essais bien précis, Harry commença à réciter des noms de bonbons et de sucreries. Quand il eut épuisé tout son répertoire, Draco en tenta quelques unes. Mais jamais la gargouille ne bougea. Harry était sur le point de se détourner frustré, quand Draco lui attrapa le bras.

"Regarde," chuchota-t-il d'une voix basse et roque. Il montra le bord de la porte, et pour la première fois, Harry remarqua que celle-ci était déjà légèrement entrouverte. La sensation de froid qui avait commencé à croître en lui devant la salle commune de Gryffondor et qui résidait dans sa colonne vertébrale et ses épaules, se répandit à présent sur ses bras, lui en hérissant les poiles, descendit le long de son torse, avant de s'enrouler autour de son ventre.

Jamais. C'était le nombre exact de fois où Harry avait vu cette porte déjà ouverte, non gardée. Et il était prêt à parier que c'était la première fois qu'il en était ainsi.

Il sentit Draco se rapprocher et il plaça une main sur son avant-bras. "Nous ne savons rien pour l'instant, Harry," dit-il. "Reste concentré."

Harry se réchauffa de ce soutien pendant quelques secondes avant d'ancrer ses yeux dans ceux de Draco et de hocher la tête en signe de remerciement. Puis, l'hésitation disparut, il poussa la gargouille vers l'intérieur révélant des marches. Tandis qu'ils commençaient à les monter, celles-ci se mirent à bouger, et Harry poussa un soupir de soulagement devant ce fait normal. Il parvint à conserver ce sentiment jusqu'à ce que le bureau, froid et clairement vide ne parvienne à sa vue.

Ni Harry ni Draco ne quittèrent la dernière marche, pour proprement entrer dans le bureau. Aucun des deux ne put s'y résoudre. Aussi grand et vide que Poudlard soit à cet instant, rien ne pouvait se comparer à la désolation qui emprisonnait le bureau vide du directeur. Les yeux d'Harry allèrent vers le perchoir vide de fumseck, et il remarqua que lui aussi manquait. Tandis qu'il restait là, cherchant depuis le pas de la porte quelques indices, Harry sentit la première vrai sonnette d'alarme commencer à résonner dans a tête.

"Ce n'est pas normal," murmura-t-il.

À côté de lui, Draco grogna. "Qu'est qui t'a mis la puce à l'oreille?"

Harry fit un tour sur lui-même, une répliqua au bord des lèvres, mais la vue de Draco, pale et tremblant à côté de lui, chassa sa réponse mordante. "Est-ce que ça va?" demanda-t-il.

"Non, Potter," Lâcha Draco entre ses dents serrés. "Je ne vais pas bien. Je veux savoir ce qu'il se passe ici putain!" Les dernières mots furent criés, et Harry grimaça tandis que la voix de Draco résonnait dans les escaliers et probablement jusque dans le hall en bas.

"Garde ta voix basse," souffla Harry sans pouvoir s'en empêcher. Draco le regarda, la bouche ouverte.

"Pourquoi le devrais-je?" répliqua-t-il.

Pourquoi, en effet, pensa Harry. Et pourtant il ne pouvait s'enlever la sensation, l'irrésistible sensation qu'ils devaient continuer de passer inaperçus. Pour couvrir sa peur, il retomba dans la colère. "Ferma-là, simplement, crétin."

Draco, surpris pas le brusque éclat d'Harry, fit marche arrière. Quoiqu'ils soient dans leurs habitudes de se chamailler, il était assez intelligent pour comprendre qu'il leur faudrait coopérer s'ils voulaient trouver ce qu'il s'était passé. "Calme-toi Harry,"dit il en baissant sa voix.

Draco avait peur. Et il était prêt à parier qu'aussi brave que soit Harry, et Draco savait qu'il l'était, le Survivant était aussi effrayé que lui par ce qui leur arrivait. Il tendit la main et saisit l'une des mains fraîches d'Harry dans la sienne. "Calme toi," répéta-t-il.

Harry répondit immédiatement à la voix de Draco, en se relaxant, et Draco poussa mentalement un soupir de soulagement. "Partons d'ici," chuchota-t-il, et Draco acquiesça instantanément.

Arrivés à la grande porte du château, Draco hésita. Mais Harry s'arrêta à coté de lui, et étrangement Draco, reprit courage en sa présence. "Et maintenant?" demanda Harry.

"Essayons, dehors. Puis – Le pré au lard. On va bien tomber sur quelqu'un qui saura ce qu'il se passe," Dit Draco.

Ils échangèrent un long regard pensif, puis, sans un mot poussèrent la porte révélant la lumière éclatante du matin.

OoOoOoOoOo

Alors ? Qu'est-ce que vous en pensez ?