Comment tu m'as rendu heureux...

AUTEUR: Fania a. k. a. Fanfan ou Fanderpg

GENRE: Romance, définitivement

BASE: Tsubasa Reservoir Chronicles

DISCLAIMER: Je me suis renseignée, mais apparemment CLAMP n'a pas l'air de vouloir les céder. Zut.

NOTE DE L'AUTEUR: Petit One-Shot pondu cette nuit entre minuit et 4h du mat Dans ces horaires, c'est souvent soit génial soit à chier. A vous de voir dans quelle catégorie vous mettez ça ;P

OS 1: Maintenant, tu m'as vu…

POV Kurogane

C'était presque finit. Il ne manquait plus que qu'une ou deux plumes à Sakura, et on pourrait enfin rentrer chacun chez soi.

On avait passé presque trois ans ensemble et, même si je ne savais presque rien de toi, je m'étais démerdé, allez savoir comment, pour t'apprécier. Bon, à ce moment, j'étais pas encore amoureux. Mais n'empêche. Je te voyais comme un ami. Et les amis, on ne veut pas les perdre… et puis je voulais essayer de t'aider aussi.

Et puis… un matin, je me suis réveillé, et tu n'étais plus là. Les trente premières secondes j'ai essayé de croire que tu étais juste levé. Mais dans ce cas, pourquoi aurait-tu pris ton manteau dans un pays aussi chaud? Entre temps, les gamins se sont levés. Et quand on a vu la peluche hyperactive revenir avec les oreilles basses, on a pas mis des plombes avant de comprendre que tu nous avais plantés en beauté.

Où tu étais, ce que tu faisais, on ne le savait pas, et de toute façon on s'en foutait. T'étais parti, pas besoin d'en dire plus… tu nous avais largués à l'arrière, comme des boulets. T'avais agi en solo, comme d'hab. En pensant certainement que de toute manière on ne pouvait pas comprendre ce qui te rendait triste.

On a tenu deux semaines à quatre. Mais quelles semaines! C'était tout juste si nous disions quoi que ce soit, et y'a pas eu un seul sourire. Même la peluche a fait une baisse de régime… et puis un jour, Shaolan s'est énervé.

"Ca ne marche pas! Sans monsieur Fye, ça ne marche pas. Ça fait à peine deux semaines qu'il est parti, et si on était séparés chacun de notre côté, on s'en ficherait comme de notre première chaussette… on ne peu pas continuer dans cette ambiance. Et puis je veux savoir."

Voila ce qu'il a dit. Tu me connais, je suis pas du genre à gamberger cent sept ans… une fois qu'on a eu clairement établi le constat, je suis parti faire mes affaires. Le temps de se faire truander par cette salope de Sorcière pour que Mokona nous amènes la ou tu étais, on atterrissait dans un pays super froid, avec juste des bouts de toits qui dépassaient de la neige, et un ciel plus noir qu'un fond de chaudron, avec des bandes de lumière dans le ciel. Et devant nous, il y avait un édifice bizarre, avec des espèces d'escaliers qui partait vers le ciel.

Paraît que ce coin s'appelle Seles, et que c'est de la que tu viens…

POV Shaolan

Nous avons marché presque une heure pour atteindre le château, alors qu'il avait semblé plutôt proche au départ.

Les rares personnes que nous avions croisées ne parlaient que du retour de Maître Flowright, alors nous n'avons pas vraiment eu de mal à vous retrouver. D'ailleurs, nous en avons profité pour apprendre que vous étiez un haut personnage célèbre pour ses intrigues, dans votre pays…

La grande porte du palais était presque entièrement recouverte par la neige, et on nous fit entrer par une petite porte, sur la gauche de la principale. C'est la que nous nous sommes aperçut qu'il y avait quasiment dix mètres de neige sous nos pieds. C'est vraiment un, pays très froid, Seles…

Nous sommes entrés dans le palais, dont la cour était vierge du moindre flocon. Lorsque nous avons posé la question, on nous a répondu que c'était un sort que vous aviez posé à la demande du roi. Je me suis dit à cet instant que vous étiez vraiment un mage puissant…

Une fois à l'intérieur, nous avons demandé s'il était possible de vous voir. On nous a répondu d'attendre dans la salle des expositions, que vous alliez venir. La salle des expositions, c'était un débarras bien organisé. Tout un tas de bric-à-brac plus ou moins magique exposé dans des vitrines, sur des étagères, sur des coussins…

Un objet a particulièrement attiré l'attention de monsieur Kurogane: une sphère transparente, cerclée par des runes en or. Quand monsieur Kurogane l'a touché, une question s'est mise à tourner à l'intérieur de la sphère. Enfin, je suppose que c'était une question, parce que ça formait une ligne de runes avec un point d'interrogation à la fin. Nous sommes restés tous silencieux et presque immobiles pendant un bon quart d'heure.

Puis vous êtes entré…

POV Sakura

Lorsque monsieur Fye est entré et qu'il nous a vu, il a fait une drôle de tête. Comme si il n'avait pas eu envie de nous voir. Je me suis dis que ça devait être le cas, puisqu'il était parti sans nous dire au revoir… puis, il a vu monsieur Kurogane et la sphère. Et quand il a lu la question qui tournait dedans…

Je ne pourrais jamais oublier l'expression qu'il a eut à ce moment là… il avait vraiment l'air très en colère. A tel point qu'il en devenait effrayant. D'ailleurs, quand il est passé de moi, j'ai serré Moko-Chan un peu plus fort, et je me suis reculée. Et j'ai bien senti que monsieur Shaolan en faisait autant.

Monsieur Fye a arraché la boule des mains de monsieur Kurogane, puis il l'a giflé avec une force surprenante et effrayante, avant de commencer à lui faire des reproches. Je n'ai pas tout compris, mais monsieur Fye faisait vraiment peur à voir. Il criait très fort, des choses comme "tu n'avais pas le droit" ou "c'était bien la peine de me faire des discours sur l'honneur" et d'autres choses comme ça.

A un moment, monsieur Kurogane a voulu se défendre, et il lui a dit que s'il avait été sincère, ou s'il avait trouvé un mensonge convaincant pour expliquer son départ, on n'en serait pas arrivés là.

Apparemment, ce n'était pas la chose à dire, parce que monsieur Fye s'est encore plus énervé. Il a commencé à lui lancer des trucs à la figure. Il continuait à hurler des phrases qui n'avaient pas de sens, du moins pour moi. Il disait que monsieur Kurogane était un traître, qu'il allait être furieux… et les objets volaient toujours, et continuaient d'aller se briser contre les murs en frôlant le front de monsieur Kurogane.

Moi et Moko-Chan, on avait très peur, et on pleurait sans pouvoir s'arrêter, et on les suppliait de s'arrêter, mais ils ne nous entendaient pas. Monsieur Shaolan avait peur aussi. Moi, je ne comprenais pas. Ils se disputaient aussi, avant, mais ce n'était jamais bien grave. Impressionnant, mais pas grave.

Je crois que ça a été un des pires moments de ma vie. Si mes parents s'étaient déchirés de cette manière devant moi, je ne crois pas que ça aurait pu me faire plus mal…

POV Fye

Je ne sais pas combien de temps j'ai passé à te lancer des trucs à la figure. J'avais complètement perdu le contrôle de moi-même. Je me sentais trahi, inquiet, sale, honteux, faible, abandonné, seul, malade… j'aurais voulu être n'importe où sauf face à toi. N'importe où, tant que je ne te voyais pas tenir cette maudite sphère. Cette saloperie de mémoire de Seles, qui garde tout en mémoire. Et a qui bien sur tu n'as pas trouvé d'autre question à poser que "qu'est-ce qui rends Fye si triste"

Je croyais que tu t'en foutais, de mon passé? C'est pourtant bien ce que tu m'avais dit plus d'une fois, non? Pourtant, dès que l'occasion s'en est présentée, tu n'as pas hésité à fouiller dedans, hein! Mais tu n'avais pas le droit! Tu n'avais pas le droit de faire ça! Je crois que j'airais pu te jeter des trucs à la figure jusqu'à ce qu'il n'y ai plus rien d'intact dans la salle. J'aurais même pu te lancer Mokona, si on m'en avait laissé le temps.

Mais, au bout de je ne sais pas combien de temps, Tchii est entrée dans la salle. J'ai littéralement pulvérisé le record inter dimensionnel du changement d'expression du tout au tout, avant de lui demander –poli et affable, comme d'habitude- ce qu'elle voulait. De sa toute petite voix, elle m'a annoncé que le Sa Majesté Ashura désirait me voir immédiatement. Je lui ai sourit, et j'allais la suivre sans faire d'histoire. Mais toi, Kuro-Baka, tu n'as rien trouvé de mieux à faire que d'essayer de me retenir, en disant qu'après ce que tu avais vu, tu ne pouvais pas me laisser y aller.

"J'ai l'habitude. Ai-je alors répondu. Tu devrais le savoir, non? Et puis on a une plume à récupérer."

Comme je l'avais espéré, cette phrase t'a tellement surprise que tu m'en a lâché le bras. Je n'avais pas menti. Ashura collectionnait les plumes rares. Si une plume de Sakura avait atterri à Seles, elle était forcément en sa possession. Je comptais bien payer pour cette plume, la rendre à Sakura, puis me laisser mourir. Enfin.

Abandonner les souffrances qui ont été les miennes toutes ces années. Les coups de fouets, de chaînes, les caresses indésirées, plus, la plupart du temps… je voulais laisser tout ça derrière moi. Depuis que j'étais tout petit, je n'avais pas arrêté de me dire que je voulais mourir. Avant ça, je voulais être aimé. Mais ce jour là, pour moi, c'était définitivement impossible. Alors autant partir vite.

J'ai fait ce que j'avais à faire. Je l'ai laissé s'amuser sans rien dire, puis j'ai pris la plume, et je suis sortit. Si les choses s'étaient passées comme prévu, je l'aurais donnée à Sakura, puis je serais aller boire un poison quelconque, ou bien me jeter du haut des escalier jusque dans la cour… qu'est-ce que j'en sais. Tout étais bon, du moment que c'était rapide et pas trop douloureux.

Mais évidement, c'était sans compter avec ta foutue tête de pioche. Tu ne pouvais pas t'en empêcher, hein, de briser mes plans. C'était plus fort que toi. A l'instant ou je sortais, tu es arrivé devant la chambre, Sôhi à la main, et des éclaboussures de sang sur la joue gauche. Ashura n'a pas compris tout de suite. Il a appelé la garde. Ça a été la dernière chose qu'il a dite de toute sa vie… tu lui a tranché la tête avec une précision diabolique.

Et ensuite… ensuite je ne sais pas trop. Je me souviens d'avoir couru malgré moi derrière toi. Je crois bien que tu m'avais attrapé le poignet. Ça doit être pour ça que je n'ai pas pu résister quand tu nous a fait traverser toute une cohorte de garde en trente secondes chrono. Nous avons traversé la ville pour rejoindre l'auberge ou nous attendaient Sakura, Shaolan et Mokona. Au chemin, on a croisé Tchii, a qui j'ai a peine eu le temps de dire de se sauver si elle ne voulait pas être torturée pour avoir aider l'assassin du roi à s'enfuir.

Je lui ai souhaité bonne chance, et l'ai vu disparaître en direction de la forêt. Je ne m'en faisais pas pour elle. Elle est douce, mais beaucoup moins naïve qu'elle n'en a l'air. Ce n'est pas pour rien qu'elle a été ma meilleure alliée dans les complots de la cour pendant des années!

Finalement, nous sommes entrés en trombe dans la chambre, et Mokona a immédiatement démarré le transfert. J'aurais voulu rester, et me laisser tuer. Mais ça, c'était impossible avec un type comme toi sur le dos. Tout du long, tu n'as pas lâché mon poignet une seule seconde.

Une fois arrivés dans le monde suivant, j'ai à nouveau piqué une crise. Il y avait moins de choses à te lancer à la figure, mais ça n'était pas grave. Non, vraiment pas grave. J'avais encore des tonnes de reproches en réserve. Un surtout. Celui la, je l'ai gardé pour la fin, parce que je savais qu'il te ferait mal.

"Tu voulais me voir tel que je suis vraiment, hurlais-je en ignorant les larmes qui roulaient sur mes joues en abondance. Eh ben maintenant, tu m'a vu! J'espère que le spectacle t'a plu! Maintenant laisses moi mourir tranquille, merde!"