Coucou les Loulous !
Ça fait longtemps ! (Enfin pas tant que ça ^^). Nous y sommes, deuxième partie de cette ff, j'espère que ce premier chapitre vous plaira. Concernant le « rythme » des publications, j'en ai absolument aucune idée, beaucoup de choses qui partent dans tous les sens dans ma vie, donc voilà, j'essayerai de faire au mieux.
Je vous propose d'écouter une musique avec la lecture du chapitre : Don't go - Rae Morris
Je n'en dis pas plus, on se retrouve en bas )
Rappel : les perso de the 100 ne m'appartiennent pas !
« I'll always be with you »
Chapitre 1 : Prends soin de toi
Été 2017
Ils eurent tous beaucoup de difficultés à comprendre ce que Lexa leur avait dit. Dans deux mois elle allait vivre à New-York pour deux ans. Ils voyaient que la brune essayait de masquer sa tristesse et ses craintes, alors ils firent un pacte : profiter au maximum de ces deux derniers mois tous ensemble. Et c'est ce qu'ils firent. Ils restèrent à Polis pendant un peu plus de la moitié de l'été profitant du soleil et du repos qu'ils n'avaient pas eu durant l'année. Puis, Bellamy, Echo, Octavia, Lincoln, Raven, Kyle, Lexa et Clarke partirent en vacances pour les deux dernières semaines d'août à Panama Beach en Floride. Ils étaient allés dans une auberge de jeunesse et avaient dû faire beaucoup de compromis pour choisir leurs activités, mais au final tout le monde avait été ravi de se retrouver tous ensemble. Notamment Clarke et Raven qui avaient fêté leurs anniversaires. La première née le 10, et la seconde le 22.
La date fatidique approcha et Lexa dut partir pour définitivement s'installer dans l'appartement de sa mère qui lui avait préparé sa chambre qui l'attendait déjà. Les adieux furent difficiles. Octavia ne voulait pas lâcher Lexa de ses bras, tandis que Clarke ne pouvait pas lâcher ses lèvres. La jeune Woods était à l'aéroport avec tous ses amis qui lui souhaitèrent bonne chance et se promirent de se revoir bientôt. Elle avait trois valises et n'avait même pas pu prendre ses livres ou sa musique, elle s'était dit qu'elle irait les chercher la prochaine fois qu'elle viendrait à Polis. Mais en plus de ses valises elle avait Mapache enfermé dans sa caisse de transport qui semblait pétrifié, ne comprenant pas ce qui lui arrivait.
Lincoln et Bellamy l'aidèrent à porter ses valises jusqu'au guichet d'enregistrement des bagages, mais une fois fait elle dut se résoudre à franchir la douane et à définitivement partir.
Et ainsi après un dernier au revoir déchirant elle partit. Elle se retrouva rapidement dans l'avion et enfin elle put lâcher toutes les larmes qu'elle avait retenu avec difficulté, tout ça pour Clarke, pour être forte pour elles deux, parce que la blonde n'avait pas pu résister et son visage avait été ravagé par un flot de larmes incessant.
« Vous allez bien, mademoiselle ? »
Lexa se tourna et put voir une hôtesse de l'air la regarder avec inquiétude.
« Oui, oui, merci » répondit brièvement la brune en essuyant ses joues d'un revers de main.
Elle posa sa tête contre le hublot et déjà Polis disparaissait de sa vue.
Oui, le départ pour New-York fut douloureux, les adieux encore pires. Mais Clarke et Lexa s'étaient promis de se voir le plus possible, tout comme la brune avait promis à ses amis de leur rendre visite et inversement.
Bellamy, Kyle et Lincoln étaient aussi partis pour rejoindre leur future université. Le départ de chacun fut tout aussi difficile et Octavia avait vu sa meilleure amie, son frère et son petit-ami partir en peu de temps. Il restait seulement elle, Clarke, Raven et Echo qui avaient hâte de terminer le lycée et d'enfin commencer l'université et apprendre des choses qu'elles avaient choisies.
Septembre 2017
Lexa était installée dans l'appartement de sa mère et à ce niveau là elle n'était même plus sûre qu'on puisse appeler ça un appartement. Celui-ci faisait un étage complet de superficie et en plus il y avait un escalier donnant sur le toit et Lexa adorait ça. Elle aimait aller là haut pour écrire et repenser au toit de son ancien lycée. De là où elle se tenait elle pouvait voir des avenues et des immeubles jusqu'à l'horizon. Elle pouvait observer la ville s'éveiller ou s'endormir. Oui, elle aimait se retrouver seule perchée sur une des plus grandes tours du quartier où elle vivait.
La rentrée scolaire arriva et elle mit quelques jours pour s'adapter à ce stupide uniforme qu'elle était obligée de porter. Elle était dans le lycée Saint Vincent Ferrer qui était un lycée privé pour filles, et après plusieurs longues négociations elle fut obligée de porter cet uniforme qu'elle trouvait tout simplement ridicule. Une jupe patineuse noire, des collants noirs, une chemise blanche, une cravate rayée dans différents tons de vert et un pull également vert au couleur du lycée avec en prime l'écusson de l'établissement cousu sur la poitrine gauche. Elle crut rêver la première fois qu'elle arriva dans l'enceinte du lycée où toutes les lycéennes portaient leur jupe en taille haute alors qu'on était pas supposé voir leur cuisse. Lexa roula des yeux et se dit que ça allait être long, très long. Elle se fit rapidement deux trois connaissances, qui étaient plus des camarades de classe que de potentielles futures amies. La brune s'était rapidement investie dans les commissions lycéennes et était devenue déléguée de sa classe. Quitte à être ici pour deux ans, et à attendre désespérant de revoir sa petite-amie et ses amis, elle entreprit de se consacrer à une seule chose : se faire un dossier en béton pour ses inscriptions à l'université.
Et ça faisait déjà un an. Un an que Lexa et Clarke étaient ensemble.
Clarke était venue à New-York pour fêter leurs retrouvailles, ça faisait un peu plus d'un mois qu'elles ne s'étaient pas vues. La blonde était arrivée plus tôt et la brune était encore au lycée, alors Clarke l'attendit devant l'établissement.
L'heure arriva et les élèves sortirent. La blonde observa chaque fille sortir cherchant Lexa dans la foule et une pointe de jalousie l'a pris, quand elle vit toutes ses filles en mini jupes. Elle ne pouvait pas s'en empêcher, mais oui elle était jalouse. Puis elle vit une belle brune venir vers elle, sa belle brune. Elle afficha un énorme sourire, et sa mâchoire se décrocha quand elle regarda Lexa de haut en bas. Ces fines jambes, cette jupe qui soudain lui plaisait bien plus, dans laquelle était rentrée une chemise blanche impeccable dont un seul bouton était détaché et le col négligemment retenu par une cravate. Clarke sourit en voyant la nuque de la brune dégagée dont les cheveux étaient tirés en arrière dans une queue de cheval. Elle retira tout ce qu'elle venait de se dire, cette uniforme était parfait. Clarke ferma sa bouche pour se mordiller sa lèvre inférieure. Une nouvelle pointe de jalousie se montra, Clarke ne pouvait pas résister une seconde de plus et voulait simplement arracher cette chemise, alors elle se demanda comment ça devait se passer pour toutes ses filles qui étaient autour de Lexa toute la journée. Oui, cette sublime jeune femme était sa petite-amie. Lexa arriva finalement à sa hauteur. Dès que la sonnerie avait retenti, la brune voulut courir pour sortir le plus rapidement possible et rejoindre Clarke qui lui avait envoyé un message la prévenant qu'elle l'attendait devant. Quand elle vit sa blonde elle lui offrit un magnifique sourire et marcha plus rapidement pour arriver à sa hauteur. Et c'est comme ça que Clarke lui sauta dans les bras. Lexa accepta l'étreinte et quand la blonde vint retrouver ses lèvres la brune lui donna un rapide baiser, ce qui fit froncer les sourcils de Clarke.
Voyant sa réaction, Lexa regarda rapidement autour d'elle avant de lui dire :
« Désolée, c'est… J'ai pas vraiment envie que tout le monde nous voit »
Clarke fit un pas en arrière, vexée, elle lui demanda :
« Tu as honte de moi ? »
« Bien sûr que non » rétorqua immédiatement la brune, « Ils sont méga catholiques ici. Et j'ai pas envie qu'elles parlent toutes de moi et que ça arrive aux oreilles de la directrice. Je m'en foutrais si ce n'était pas si important pour eux la chasteté et leurs autres conneries, alors leur dire que je suis lesbienne n'arrangerait rien »
Clarke hocha doucement la tête. Cette tension entre elles disparut rapidement lorsque la blonde afficha un sourire. Lexa attrapa la main de sa petite-amie et l'entraîna loin du lycée. Une fois fait, elle se stoppa et attrapa Clarke par la taille pour la rapprocher d'elle, elle lui offrit un baiser digne de ce nom et la blonde oublia toute sa frustration précédente et répondit avec envie à ces lèvres qui lui avaient tant manqué. Elles rentrèrent chez la brune et la blonde mit un temps fou à prendre conscience de la taille de l'appartement où vivait Lexa, c'était complètement incroyable. On aurait pu croire qu'il s'agissait d'un de ces appartements qu'on voyait dans des films mettant en scène la haute société new-yorkaise. La mère de Lexa travaillait et à peine entrée la brune posa son sac et desserra cette cravate qu'elle détestait, mais Clarke lui empêcha tout mouvement. Si toutes les filles du lycée pouvaient voir Lexa habillée de la sorte tous les jours, elle aussi avait bien le droit de profiter de la vue et ce qui était certain c'est que c'est elle qui déciderait quand la brune pourrait se déshabiller. Lexa ne put retenir un sourire mutin quand elle comprit que sa petite-amie appréciait son uniforme, c'est certain que dans un autre contexte il était plutôt plaisant. Elles se retrouvèrent rapidement dans la chambre de la brune et ne pouvant plus tenir Clarke arracha la chemise de Lexa dont les boutons volèrent.
« T'es au courant que j'ai seulement trois chemises ? »
Mais Clarke ne l'écoutait pas et fit oublier rapidement à Lexa se détail quand elle sentit la main de la blonde se glisser sous sa jupe. Leurs corps se retrouvèrent à leur plus grand bonheur. Après plusieurs longues minutes de passion Clarke s'accouda dans le lit de Lexa et la regarda pendant de longues secondes en dessinant chaque trait du visage de la brune. Lexa, quant à elle, lui rendit le même regard.
Le weekend passa rapidement et déjà Clarke devait repartir. Ni la brune, ni la blonde ne voulait se séparer, mais malgré elles, elles le durent.
« On va y arriver, Clarke. Dans pas longtemps on se retrouvera » murmura Lexa contre sa bouche, alors qu'elles avaient échangé un nouveau baiser fiévreux.
« Tu crois ? » demanda la blonde.
« Je te le promets » assura Lexa.
Octobre 2017
Et Lexa avait tenu sa promesse, elle communiquait beaucoup avec ses amis et surtout Clarke. Lexa et Bellamy se voyaient régulièrement pour boire un café et discuter. Et puisqu'ils vivaient chacun la même situation, loin de leurs familles, amis et petites-amies, ils s'étaient rapprochés.
Octavia avait hâte d'aller rendre visite à Lexa et son frère. Et en plus de ça, elle pourrait visiter New-York. Elle s'imaginait déjà y vivre après le lycée. Mais pour le moment Lincoln et elle suivaient leur plan et la brune se rendit compte au bout de presque deux mois qu'ils y arriveraient. Deux ans ce n'était pas si long.
Novembre 2017
Lexa et Bellamy étaient rentrés à Polis et chacun avait pu profiter des vacances de Thanksgiving. Ça faisait presque deux mois que la brune n'avait pas vu sa petite-amie. Ainsi, Lexa fêta Thanksgiving chez les Griffin avec Clarke, Raven et Abby. Leur bande avait passé la semaine ensemble. Lincoln, et Kyle étaient également venus pour revoir leur famille, amis et surtout petites-amies. Clarke profita de ses retrouvailles avant que Lexa et Bellamy ne repartirent, ainsi que les autres.
Décembre 2017
Mi-décembre, Lexa avait dit à Clarke qu'elle allait venir la rejoindre, elles s'étaient vu i peine trois semaines, mais au plus elles se voyaient au plus Lexa avait des difficultés à repartir. Toutes les deux savaient que cette situation n'était pas simplement temporaire, ça allait encore durer pour plus d'un an et demi. Mais Clarke attendait cette soirée depuis longtemps, et elle avait tout préparé. Sa mère avait pris une garde voulant laisser Clarke et Lexa se retrouver et de même Raven était allée passer la nuit chez Octavia. Les deux jeunes filles passaient beaucoup de temps ensemble, ayant chacune leur petit-ami éloigné d'elles. Clarke attendait déjà Lexa depuis plus d'une heure et commençait à s'inquiéter. La brune l'aurait prévenue si son avion avait eu du retard. Elle s'était permis d'ouvrir la bouteille de vin et s'était déjà servie deux verres. Au bout d'un moment elle remit le plat qu'elle avait cuisiné au réfrigérateur, elle quitta ses talons et éteignit les bougies. Lexa lui envoya un simple message une heure plus tard lui disant qu'elle avait eu un empêchement, qu'elle était désolée et qu'elle se rattraperait. Rien de plus. Clarke n'en revenait pas, mais elle prit sur elle. Elle savait que la brune avait autant envie qu'elle de la voir, alors elle se dit que Lexa avait certainement une bonne raison.
Becca et Lexa avaient décidé de fêter Noël ensemble, mais pour faire plaisir à sa fille, Becca lui avait proposé d'aller à Polis de sorte à ce que Lexa puisse rejoindre Clarke et ses amis. Elle savait qu'elle en demandait beaucoup à sa fille et voulait malgré tout essayer de lui faire plaisir. Anya n'avait malheureusement pas pu être présente pour Thanksgiving, mais elle était venue pour Noël. Les Woods et les Griffin se retrouvèrent donc chez ces dernières. Il y avait Abby, Becca, Anya, Lexa, Clarke, Raven et Kyle et Marcus qu'Abby avait invité. La fausse blonde avait eu du mal à se réjouir, même si elle était vraiment heureuse de retrouver sa cousine, elle n'appréciait pas la compagnie de Kyle et encore moins celle de Becca. Une certaine distance s'était installée entre elle et Raven. Elle avait eu plusieurs fois envie de lui parler seule à seule, mais elle n'avait jamais trouvé l'opportunité. Et elle n'osait pas demander de but en blanc devant tout le monde si Raven voulait bien aller marcher quelques minutes avec elle à l'extérieur. Raven ne savait pas comment se comporter fasse à la fausse blonde non plus. La dernière fois qu'elles s'étaient vues c'était pour son concert et elles s'étaient quittées abruptement. Ainsi elle était pleine de maladresse quand elle s'adressait à Anya et était également gênée devant les autres invités et surtout Kyle qui avait fait beaucoup d'efforts et qui était prévenant avec elle. Elle savait que son petit-ami n'appréciait pas Anya et elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise si elle faisait que parler avec la fausse blonde.
Quand Lexa et Clarke se retrouvèrent seules, Clarke lui rendit un sweat-shirt qu'elle avait pris à la brune et avec lequel elle dormait tout le temps. Le vêtement ne portait plus l'odeur de sa brune et elle lui demanda timidement si elle pouvait de nouveau le porter et lui rendre la prochaine fois qu'elles se verraient. Lexa avait trouvé ça attendrissant, mais se rendait compte aussi à quel point elle manquait à sa blonde et inversement.
Janvier 2018
« Ne sois pas en colère, mais je ne pourrais pas venir »
Voilà ce que Lexa avait dit à la blonde. La brune ne pouvait pas fêter le nouvel an avec sa petite-amie. Elle devait rentrer à New-York pour un gala dans son école. Etant déléguée et dans les commissions lycéennes elle se devait d'être présente et elle prenait ce rôle très au sérieux. Clarke avait compris, mais ça n'enlevait pas sa peine.
Lexa avait de moins en moins de temps, autant pour leurs rendez-vous sur Skype ou pour leurs appels. Elle subissait beaucoup de pression dans son lycée et elle devait sortir du lot si elle voulait s'assurer une place dans une des universités qu'elle voulait. Son lycée avait mis la barre très haute et Clarke avait l'impression de passer au second plan. Mais Lexa en souffrait tout autant, elle ne voulait juste pas le montrer.
Depuis le début elles s'envoyaient des messages avec le compte à rebours de la fin du lycée. La première semaine de janvier passa et Clarke et Lexa se manquaient de plus en plus. Même si leurs retrouvailles les réjouissaient, à chaque fois les adieux étaient terribles. L'une comme l'autre avait plusieurs fois dû refuser l'appel de l'autre étant occupées, Lexa ayant souvent des réunions avec le conseil des élèves.
Elles étaient chacune séparées par des centaines de kilomètres, et elles n'avaient l'impression de vivre qu'à moitié. Sans l'autre, elles n'arrivaient pas à se réjouir, à profiter de la vie pleinement, et quand elles étaient ensemble elles n'arrivaient pas à en profiter tout simplement parce qu'elles savaient que dans quelques heures elles allaient devoir se séparer. Mais elles essayèrent de continuer. Elles essayèrent jusqu'à ce qu'elles soient plus peinées qu'heureuses de se voir.
Février 2018
La Saint Valentin arriva et Abby avait offert à Clarke des billets pour aller rejoindre Lexa à New-York. Abby voyait bien à quel point sa fille souffrait de cette distance qui l'éloignait de Lexa. Les relations longues distances n'étaient pas pour tout le monde et surtout pas pour un amour aussi rapide et fusionnel que celui de Lexa et Clarke. Elles avaient toujours été ensemble, séparées pour seulement trois ou quatre jours grand maximum, mais entretenir une relation stable était plus difficile.
Elles essayèrent de passer un bon weekend mais très vite elles avaient parlé d'à quel point cette situation était de plus en plus difficile l'une pour l'autre.
« On ne vit pas réellement une relation, on est toujours dans l'attente que l'une de nous appelle, en espérant que ces jours défilent pour enfin se retrouver. Je dors tous les soirs avec ton sweat-shirt, mais c'est de toi dont j'ai besoin. Je ne sais pas encore combien de temps on va pouvoir continuer comme ça. » avait déclaré Clarke, et Lexa n'avait que pu acquiescer. Elle souffrait et apparemment Clarke aussi.
Elles se quittèrent maladroitement. Elles sentirent que cette fois-ci il n'y avait que de la peine quand elles se retrouvaient. 48 heures à compter les heures pour savoir combien de temps il leur restait ensemble, ne profitant même plus du moment. Une fois Clarke partit. Lexa pensa pendant des heures à ce que la blonde lui avait dit, et celle-ci en fit de même.
21 février 2018
« L'amour n'a rien à voir avec le cœur, cet organe répugnant, sorte de pompe gorgée de sang. L'amour serre d'abord les poumons. On ne devrait pas dire "J'ai le cœur brisé" mais "J'ai les poumons étouffés". » - Fréderic Beigbeder
Ça faisait une semaine qu'elles s'étaient vues et leurs discussions s'étaient de plus en plus appauvrie. Clarke et Lexa le savaient, et savaient aussi ce que ça signifiait, aucune d'elle n'avait envie de se l'avouer, mais Clarke fit le premier pas. Alors elle prit toutes ses économies pour aller à New-York, elle devait voir la brune, et elle se refusait de lui parler face à un écran. Non, pas comme ça.
Elles se retrouvèrent chez la brune, un simple baiser échangé pour se dire bonjour. Très vite elles se retrouvèrent dans le salon et un long silence s'installa avant que Lexa ne se décide à prendre la parole.
« J'ai l'impression qu'on ne se parle plus » dit-elle avec tristesse.
« Si, on… » rétorqua Clarke, avant de comprendre où voulait en venir la brune.
« Pas comme avant… » constata Lexa.
Clarke réfléchit un long moment. Lexa avait raison. Elles souffraient de l'absence de l'autre et ça commençait à leur faire trop mal. Elles se coupaient de leur vie et restaient accroché à leurs téléphones au cas où l'une d'entre elles contactait l'autre. Clarke avait l'impression que le temps n'avait plus la même mesure quand Lexa n'était pas là.
« On souffre toutes les deux… Je.. Je crois qu'on… » commença Lexa, mais les mots n'arrivaient pas à sortir de sa bouche, elle ne pouvait l'envisager. Elle savait très bien pourquoi Clarke était venue et si la blonde en avait rien fait c'était certainement elle qui l'aurait fait, mais maintenant qu'elle avait la blonde en face d'elle, elle ne savait plus si c'était une si bonne idée.
« Tu as raison. Je crois qu'il faut être mature, c'est impossible de maintenir une relation longue distance » commenta Clarke en baissant les yeux. Elle avait dû mal à déglutir et en aucun cas elle voulait croiser le regard de la brune.
« Je sais, c'est aussi difficile pour toi que pour moi, mais tu penses que c'est une raison pour rompre ? » répondit Lexa incertaine. Elle n'avait jamais eu ce type de conversation dans sa vie et elle n'aurait jamais cru l'avoir avec Clarke. Elle ne savait pas comment se comporter, et la blonde non plus.
« C'est pas une rupture, enfin d'une certaine façon si… » souffla Clarke, avant de continuer, « Je t'aime Lexa. Mais on rate nos rendez-vous sur skype, et c'est normal, on a chacune des obligations et on n'est même pas sur le même fuseau horaire. On ne se voit presque pas et c'est normal, ça coûte du temps et de l'argent pour faire le déplacement, et à chaque fois c'est de plus en plus dur de me séparer de toi. »
« Clarke… »
« A chaque fois je le vois dans tes yeux cette peine que je ressens au plus profond de moi, on se fait du mal, parce qu'au final on n'a pas ce qu'on veut. J'aimerais être près de toi, pouvoir te voir et te parler quand je le veux. Je voudrais pouvoir t'appeler et que tu viennes me rejoindre pour me serrer fort dans tes bras quand ça ne va pas. Je voudrais me balader avec toi et simplement te tenir la main, j'aimerais voir ton sourire tous les jours. Mais ça ne marche pas »
« Je sais, mais on peut faire des efforts, on peut je sais pas… » balbutia Lexa, prenant vraiment conscience de ce qu'il se passait.
« C'est ça le problème, il n'y a pas de solution » déclara la blonde dans un sanglot. Clarke mit une main sur sa bouche pour se retenir de craquer. Elle savait que c'était la bonne chose à faire. A chaque fois qu'elles se voyaient elles n'étaient pas heureuses, parce que la vie les avait éloigné l'une de l'autre, et être constamment dans cette souffrance n'était pas sain. Alors elle décida d'être forte pour elles deux.
« On doit couper tout contact, sinon ça reviendra au même. Je continuerai de souffrir de savoir que tu es là, sans être là. Et toi aussi Lexa. S'il te plait, regarde-moi »
La brune hocha la tête, tout en reniflant. Clarke avait raison mais elle n'arrivait pas à y croire. Elle leva alors doucement la tête pour regarder ces magnifiques océans qui lui manquaient tant chaque matin à son réveil. Comme l'avait dit la blonde, faire un break dans leur relation ne servirait à rien, ce n'était pas leur couple le problème, ni leurs sentiments qui étaient vraiment remis en question, c'était le fait qu'elles n'arrivaient plus à avoir une vie normale en étant loin l'une de l'autre et tout ça avait d'énormes impacts autant sur leur vie sociale, qu'au lycée et surtout dans leurs âmes.
« Prends soin de toi Lexa » déclara doucement la blonde en se levant.
« Prends soin de toi ? C'est quoi ça ?! » hallucina la brune en se levant à son tour.
« Je t'aime, et je t'aimerais toujours, Lexa » déclara la blonde dans un souffle. Il y avait tellement de regret dans sa voix que Lexa resta bouche bée, elle avait l'impression que son cerveau s'était mis sur pause, et que tout le reste autour d'elle défilait à une allure folle sans son consentement, comme si elle était seulement spectatrice de sa vie.
Clarke serra ses dents et se tourna, en se répétant dans sa tête Ne te retournes pas, ne retourne pas, ne te retourne pas. Lexa sentait son monde s'écrouler, elle n'arrivait plus à bouger mais quand elle vit cette chevelure blonde qui l'avait envouté dès la première fois, elle se précipita pour attraper le bras de Clarke et la tirer à elle. Le visage de la blonde était ravagé par les larmes, tout comme celui de Lexa. Les yeux verts fouillaient les bleus à l'affut de la moindre lueur d'espoir. Sa respiration était erratique, et elle comprit que c'était fini. Mais la seule personne qui aurait pu la réconforter dans cette situation était devant elle. Alors elle fit la seule chose dont elle avait besoin pour se rassurer, elle prit le visage de Clarke en coupe et embrassa sa blonde comme si sa vie en dépendait. Les lèvres de la blonde se mirent en mouvement à ses dépends, alors que leurs larmes se mélangèrent. Mais rapidement Clarke posa ses mains sur les poignets de Lexa et la brune put sentir Clarke se reculer et secouer sa tête de gauche à droite. Clarke rompit leur baiser, et ses mains glissèrent le long des bras de la brune qui attrapa dans une dernière tentative les mains de Clarke.
« Ne fais pas ça » implore Lexa.
Mais encore une fois, elle savait que Clarke avait raison, elles se faisaient trop de mal pour supporter ça encore si longtemps. Alors elle lâcha les mains de la blonde et la laissa partir. Quand elle vit la porte claquer elle entendit un sifflement assourdissant dans ses oreilles et elle sentit ses jambes la lâcher.
Mars 2018
Leurs amis avaient été troublés par la rupture de leur couple favori. Si elles n'avaient pas réussi à rester ensemble, quand était-il d'Octavia et Lincoln, de Raven et Wick ou encore d'Echo et Bellamy ?
Ce dernier voyait de moins en moins Lexa. Octavia était inquiète pour sa meilleure-amie qui se refermait sur elle-même. Un jour, Octavia avait demandé à son frère s'il avait vu Lexa récemment et Bellamy lui avait expliqué que la brune aux yeux verts avait changé. Comme si une partie d'elle avait disparu. Elle venait à leur rendez-vous juste quand Bellamy lui envoyait des dizaines de messages pour qu'elle accepte de le voir. Le grand brun se faisait de plus en plus de soucis pour son amie.
Avril - juin 2018
A chaque fois que Clarke sortait de la douche elle regardait son tatouage avec nostalgie. Elle qui pensait que leur couple allait durer pour toujours… Elle s'était durement trompée. Elle se remémorait le jour où elle avait dit à Lexa qu'elle voulait se faire tatouer et que la brune lui avait demandé si ce n'était pas un peu trop tôt. Clarke lui avait répondu : « C'est vrai, mais au plus profond de moi, je sais que mes sentiments pour toi ne changeront jamais, je t'aime Lexa ». Et c'était vrai, mais à ce moment là elle croyait vivre aux côtés de Lexa pour toujours. Leur rupture n'empêchait pas le fait qu'elle l'aimait encore et elle se dit que si le destin le voulait bien elles se retrouveront, ici ou dans une autre vie. Parfois quand elle laissait son ordinateur lire en aléatoire sa musique elle tombait sur Valérie, leur musique, et Clarke se remettait à pleurer en tenant le sweatshirt que Lexa lui avait rendu. Elle savait que depuis longtemps cette odeur qu'elle aimait tant avait disparu, mais elle se raccrochait à se bout de tissu comme à une bouée de sauvetage. Ne sachant pas pourquoi, peut-être pour se faire encore plus de mal, la blonde passait des heures à lire et relire le carnet de leurs souvenirs que Lexa lui avait offert pour leur première saint Valentin.
Octavia et Raven se sentaient inutiles pour consoler Clarke, et de même Octavia ne savait pas comment aider Lexa. Elles voyaient ses deux amies souffrir et elle était impuissante. Elle était partie voir son frère une fois et en avait profité pour aller voir Lexa. Elle avait essayé d'être là pour son amie, pour la consoler ou la distraire peu importe.
Lexa s'était promis de ne plus jamais faire souffrir Clarke lors de leurs premiers jours en couple, mais au final elle n'avait pas su tenir sa promesse. Autant elle n'avait pas réussi à épargner Clarke de souffrir et autant elle n'avait pas tenu sa promesse lorsqu'elle était partie à New-York, elle était persuadée qu'elles y arriveraient. Mais Clarke n'était pas la seule à souffrir, Lexa ne se reconnaissait plus chaque matin en se levant. Oui, une part d'elle-même avait été arrachée de son âme. Maintenant elle était sous pilote automatique et se consacrait à ses études. Mais très vite, elle fut épuisée. Elle aurait aimé aller faire du sport ou faire de l'équitation qui avait toujours fait office de thérapie pour elle, mais c'était impossible. Elle ne mangeait plus, n'arrivait plus à dormir. Plusieurs élèves lui avaient fait des remarques sur son état, certaines voulant être gentilles et l'aider, mais Lexa les avait repoussée, elle n'avait pas en plus besoin de pitié. Elle aussi ressassé ses souvenirs avec la blonde, leurs photos, leurs moments d'innocence, le dessin que Clarke avait fait d'elle. Un jour elle avait pleuré et ses larmes étaient tombées sur la feuille. Elle avait pu observer tout doucement son portrait s'estomper. Au-dessus de son lit trônait la toile que Clarke lui avait offerte pour Noël. Alors qu'au début ce tableau était un de ses biens les plus précieux œuvre réalisée par sa petite-amie, représentant deux personnes qu'elle aimait par-dessus tout. Maintenant elle ne voyait que son oncle décédé et qui ne reviendrait jamais, Anya qui lui manquait terriblement, malgré le fait qu'elle lui faisait croire qu'elle vivait plus ou moins bien la rupture, et surtout chaque coup de crayons lui rappelait Clarke. Elle maigrissait à vu d'œil et ratait de plus en plus des cours, rattrapant son sommeil dans la matinée. Becca n'était pas aveugle, et s'était vraiment impliquée pour aider Lexa. Elle lui avait tout proposé, absolument tout, mais la brune la repoussait à chaque fois. Et sa mère ne savait plus quoi faire.
Eté 2018
Lexa était restée à New-York pour l'été. Elle n'avait rien à faire à Polis, puisqu'Octavia et Lincoln étaient venus passer plusieurs semaines chez Bellamy. Et aller voir Raven pour voir Clarke n'était pas ce qui l'enchantait le plus. Seule Echo lui manquait, mais la blonde était venue plusieurs fois voir son petit-ami. Malgré la présence de ses amis qui venaient lui rendre visite, et malgré qu'elle essayait de sourire et de se réjouir pour Lincoln et Bellamy qui allaient entamer leur deuxième année d'université elle n'y arrivait pas. Elle portait son fidèle masque qui s'était bien abîmé depuis le temps.
Septembre 2018
La dernière année de lycée débuta pour les jeunes filles, et avec une arrivée qui perturba Clarke. Niylah venait d'arriver dans son lycée. Dès son arrivé cette dernière était venue voir Clarke et lui avait expliqué qu'elle ne voulait pas l'éviter, que leur amitié avant qu'elles soient en couple lui manquait. Clarke se souvint des bons moments qu'elle avait passé avec Niylah, alors elle décida d'accepter. La plus grande prenait de plus en plus de place dans la vie de Clarke, la jeune fille était la seule qui ne lui faisait pas penser à Lexa. Raven avait prévenu plusieurs fois Clarke que Niylah la draguait, mais Clarke défendait à chaque fois son amie retrouvée en disant qu'il n'y avait rien d'autre que de l'amitié entre elles et que la brune se faisait des films. L'hispanique aurait bien laissé Clarke faire ce qu'elle voulait, après tout si sa meilleure-amie voulait se remettre avec Niylah, elle ne pouvait l'en empêcher. Mais elle n'avait jamais aimé cette fille et le pire c'est que Clarke ne se rendait compte de rien.
Lexa était toujours dans le même état, mais elle réussissait à manger un repas par jour et arrivait à dormir cinq heures par nuit ce qui lui était largement suffisant pour aller en cours. Elle avait supprimé Clarke des réseaux sociaux et la blonde en avait fait tout autant, mais un soir en se connectant sur son ordinateur, elle vit une photo qu'Echo avait publié avec Bellamy, Clarke et une blonde. Au début, elle se rendit compte qu'Echo traînait avec Clarke et certainement Raven et Octavia, ce qui était tout à fait normal, mais ça lui faisait bizarre de voir que son amie était devenue aussi proche de son ex petite-amie. Puis ses yeux dérivèrent sur le visage de Clarke qui souriait et de son doigt elle traça les traits du visage de la jeune femme sur son écran. Puis ses yeux glissèrent sur la fille aux côtés de Clarke, elle fronça les sourcils en se demandant qui elle pouvait être, puis elle vit la proximité que cette fille avait avec Clarke et le regard qu'elle avait pour la blonde. Lexa ne put s'en empêcher et regarda si cette inconnue avait été identifiée sur la photo. Niylah. En voyant le nom s'afficher, elle eut l'impression que son cœur s'était arrêté. Elle se souvint clairement de ce nom, tout simplement parce que c'était l'ex de Clarke. Cette Niylah avait un regard amoureux et Clarke tout près d'elle semblait si heureuse. Lexa sentit ses boyaux se tordre. Après tout, la blonde pouvait faire ce qu'elle voulait, ça faisait déjà six mois qu'elles n'étaient plus ensemble. Mais ce qui lui faisait le plus mal c'était de voir à quel point Clarke avait eu l'air de se remettre rapidement de leur rupture et surtout qu'elle était retournée avec son ex, comme si Lexa n'avait jamais existé. Et en plus de ça, Lexa avait tout fait pour éviter d'avoir des nouvelles de Clarke et fallait qu'elle tombe dessus parmi le flux de publications de ses contacts.
Thanksgiving & Noël 2018
Lexa semblait aller un peu mieux. Becca voyait que sa fille mangeait de nouveau, dormait plus et ses traits semblaient moins tirés. La jeune Woods était souvent enfermée dans sa chambre, mais elle passait le plus clair de son temps à déjà réviser pour son diplôme de fin d'année.
Anya était venue autant pour Thanksgiving que pour Noël à New-York. La présence de sa cousine avait fait un bien fou à Lexa. Bien sûr elles avaient parlé de Clarke et Anya avait essayé de consoler la brune, mais même si celle-ci disait qu'elle allait bien, la plus âgée ne la croyait pas. Elle sentait que sa cousine était mal, sa bouche avait beau mentir, ses yeux ne pourraient jamais mentir à la fausse blonde, elle la connaissait trop bien pour ça. Mais elle ne savait pas exactement comment Lexa se sentait, quand elle dut repartir elle ne se sentait pas sereine et redemanda une énième fois à la brune si elle avait envie de lui parler.
« Je t'assure ça va, je dois juste accepter la situation, mais ça va »
Anya plissa les yeux, elle ne savait plus si sa cousine mentait ou pas.
« Tu m'appelles si tu as besoin de moi, d'accord »
« Oui oui Anya » répondit rapidement la brune.
« Non sérieusement Lexa, quoi que ce soit, tu m'appelles » réaffirma Anya en ancrant ses yeux perçants dans ceux de la brune qui déglutit avant de répondre.
« Ok »
Janvier 2019
Non, Lexa n'allait pas bien, mais elle ne savait pas vers qui se tournait. Tout le monde était loin, ou alors elle ne voulait pas les déranger, et de toute façon elle se disait que c'était inutile d'embêter quelqu'un pour ses problèmes.
Février 2019
« She didn't know why she did it, she just felt trapped there in her skin, and maybe, just maybe, the cuts would let the light in. » - Atticus.
La dépression. Cette chose qui s'installe peu à peu sans qu'on s'en rende compte. Au début on se dit « Il y a des jours avec et des jours sans », puis ça continue et on se dit « C'est juste une mauvaise passe, tout le monde a des hauts et des bas », puis les jours et les semaines passent et vous commencez à regarder les autres autour de vous et vous dire que ce n'est pas normal que vous ayez autant de mal à vivre, alors qu'eux ont l'air d'aller si bien, de savoir comment gérer leurs problèmes parce qu'on en a tous après tout. Alors vous vous morfondez encore plus et vous vous sentez coupable. Pourquoi vous vous apitoyez sur votre sort ? Alors que tout le monde arrive à s'en sortir, tout le monde sauf vous. C'est sûrement parce que vous êtes faibles comparés aux autres. Oui, c'est sûrement ça, puisque tous les autres sourient.
La saint Valentin approcha et les souvenirs de Clarke l'envahissaient. Elle ne pouvait pas faire un pas sans y penser, ni fermer les yeux, ni écouter de la musique, ni regarder la télé, ni respirer en fait.
Elle se demanda ce qu'il se passerait si elle disparaissait. Oui, cette question que tout le monde s'est posé au moins une fois. Vous vous êtes déjà demandé si vous disparaissiez à qui vous manquerez ? Qui se souviendrait de vous ? A partir de quand l'humanité vous aurait oublié ? Disons, que d'ici 50 ans, sa mère, son père, Marcus, Abby, et Nyko seront morts. Il restera qu'Anya et ses amis. Ils diront de jolies choses lors de son enterrement. Et bien sûr ils penseront à elle, le jour de fêtes par exemple en se disant que Lexa leur manque, qu'ils auraient dû faire plus. Puis bien sûr ils feront leur deuil, et parleront d'elle lors de souvenirs et d'anecdotes de leur jeunesse. Puis avec le temps, leur vie, leur famille, travail, ils l'oublieront petit à petit, et c'est tout à fait normal. Mais alors tout le monde oubliera qui était Alexandria Woods. Que ce soit dans cent ans ou maintenant, ça n'avait pas d'importance pour Lexa. Elle voulait juste que cette douleur s'arrête. Elle ne sortait plus de chez elle, elle ratait des dizaines de cours. Oui, depuis plusieurs jours elle n'allait plus en cours et restait chez elle. Les seules fois où elle sortait, il y avait encore cette idée incessante qui lui revenait en tête. Si je sautais sur les rails d'un métro ou sautais d'un pont, si je faisais une overdose, si je coupais suffisamment profondément ma peau pour me vider de mon sang ?
Et un jour, elle ne fit pas qu'y penser.
Elle y avait pensé depuis des jours et des semaines. Mais ce soir là, en ce 21 février, toutes ses pensées venaient vers la même idée. Elle savait ce qu'elle avait à faire, ce n'était pas la première fois et elle avait appris de ses erreurs. Oui, cette fois-ci ce ne sera pas qu'une tentative. Une fois après avoir vérifié que sa mère n'était toujours pas rentrée, elle partit dans le salon et récupéra une bouteille de whiskey et un verre puis partit dans sa chambre. Elle posa la bouteille sur son bureau et tira le tiroir de celui-ci, puis renversa son contenu sur son lit. Elle fouilla quelques secondes et trouva ce qu'elle cherchait. Elle prit la lame de rasoir qu'elle avait caché là en aménageant et la regarda pendant de longues secondes. Même si elle ne s'était plus mutilée depuis longtemps, c'était quelque chose dont elle avait du mal à se séparer ou du moins elle se sentait paradoxalement plus en sécurité si elle en avait une à portée de main au cas où elle en aurait besoin. Elle posa la lame à côté de la bouteille, puis partit dans la salle de bain. Elle ouvrit la pharmacie et prit tous les médicaments qu'elle trouva. Elle repartit dans sa chambre et se mit à broyer les médicaments qui finirent rapidement en poudre, puis qu'elle vida dans son verre.
Elle prit son tiroir et remit tout son contenu dedans avant de le remettre à sa place. Elle ouvrit un autre tiroir et en sortit une feuille pliée en deux, elle la posa sur son lit et empoigna la bouteille, le verre et la lame de rasoir pour partir dans la salle de bain.
Elle posa tout au sol, puis se redressa pour se regarder dans le miroir. Qui es-tu ? Encore et toujours cette question. Tu n'es rien. Elle resta de longues secondes devant ce miroir avant de voir partir son poing qui brisa son reflet. Elle n'eut aucune réaction face à la douleur lancinante de sa main, elle regarda simplement le sang qui commençait à s'échapper. Elle se laissa glisser au sol et prit la bouteille pour remplir le verre. Elle remua rapidement le contenu et le but d'une traite, elle ne put empêcher une grimace se former sur son visage. Elle continua à boire portant la bouteille à sa bouche pour gagner du temps. Une vingtaine de minutes plus tard, elle commença à sentir sa tête tourner. Alors elle se précipita sur la lame et sans lésiner sur sa force elle enfonça la lame sur son poignet gauche dans le sens de la longueur son bras. Elle ressentit une forme de soulagement en elle quand elle sentit enfin la douleur s'extraire de son âme pour se propager dans son corps. Elle entreprit de faire la même chose sur son poignet droit, mais c'était trop difficile, ses yeux étaient trop lourds, à l'opposé de son cœur qui palpitait à une allure folle. Puis plus rien. Aucune pensée, aucune douleur.
22 février 2019
Plusieurs voix se firent entendre ainsi qu'un sifflement insistant. Il faisait noir, mais c'était différent, il y avait des sensations, et ça faisait mal. Une dizaine de minutes plus tard, le noir disparu et les voix avec.
« Alexandria ! »
Le sifflement revint et avec ça une autre douleur.
« Ecartez-vous, s'il vous plait. Mademoiselle, mademoiselle »
Une lumière éblouissante apparut tour à tour avant de disparaître.
« Mademoiselle Woods, vous êtes à l'hôpital »
Et là tout lui revint. Alors c'était vrai ? Elle s'était encore ratée.
Becca était rentrée chez elle, et après avoir appelé plusieurs fois Lexa, elle alla dans la chambre de sa fille qu'elle trouva vide. Mais rapidement elle vit de la lumière sous la porte de la salle de bain. Elle appela Lexa plusieurs fois, et toqua, mais n'entendant toujours rien elle se permit d'ouvrir la porte. Elle retrouva sa fille inconsciente gisant sur le sol, un poignet ouvert. Elle attrapa rapidement une serviette et tomba à genoux. Elle maintint la serviette sur le poignet de Lexa comme elle le pouvait et essaya de réveiller la brune en la secouant et en l'appelant mais elle ne répondit pas. Rapidement, Becca prit son téléphone et appela le SAMU. Elle vérifia si Lexa respirait puis la mit sur le côté de sorte à ce que la brune ne s'étouffe pas si jamais elle venait à vomir comme lui avait dit les urgentistes au téléphone. Ils arrivèrent rapidement et prirent en charge Lexa. Becca les suivit et en repassant par la chambre de la brune, elle vit une feuille sur le lit de sa fille. Elle l'attrapa et suivit rapidement les urgentistes pour partir avec eux en direction de l'hôpital. Une fois là-bas elle dut rester dans la salle d'attente jusqu'à ce qu'on l'appelle. On lui avait dit qu'elle était arrivée peu de temps après que Lexa tente de se tuer et qu'elle allait vivre. Elle tournait en rond jusqu'à ce qu'elle s'assit en tapotant nerveusement le sol de son pied. Elle attrapa son sac pour aller se chercher un café et c'est lorsqu'elle voulut prendre son portefeuille qu'elle remarqua la feuille qu'elle avait trouvé sur le lit de Lexa et qu'elle avait fourré dans son sac avant de partir.
Elle déplia rapidement la feuille et lut les premiers mots. Elle la referma ne sachant pas si elle pouvait se permettre de continuer à la lire, mais elle se dit que si Lexa l'avait laissé là, elle devait se douter que c'était sa mère qui allait la trouver, donc Becca la rouvrit et se mit à la lire.
Ma princesse,
J'aimerais te dire tout ça à voix haute, mais je n'en suis pas capable et surtout je ne veux pas que tu m'empêches de faire ce que je m'apprête à faire. Je ne veux pas te faire souffrir, même si je sais que toi et moi c'est du passé, enfin ça l'est pour toi, pas pour moi. Je n'ai jamais aimé quiconque de la façon dont je t'ai aimé. Dont je t'aime. Mais je ne peux pas faire autrement. Je suis en train de sombrer dans des endroits trop obscurs de mon esprit où personne n'aimerait si perdre. Je tombe. Je tombe comme Alice dans un tunnel sans fin, mais au bout il n'y aura pas le pays des Merveilles, non, j'en suis sûre. J'ai peur, parce que je sais que cette fois, je ne guérirai pas. Je recommence à entendre ces voix qui me critiquent et m'insultent à longueur de journée, qui me montrent à quel point ma vie est inutile et désuet de tout sens. A quel point je ne mérite pas de vivre, tout ce que je fais c'est gaspiller de l'oxygène. Ces voix prennent le dessus, je n'arrive pas à me concentrer, à écouter mes propres pensées. Ne m'en veux pas, s'il te plait, mais je n'arrive plus à me battre. Et surtout ne te sens pas fautive. Je ne crois pas que deux êtres eussent pu connaître un si grand bonheur que nous deux jusqu'à ce que resurgisse cette affreuse maladie qui envahie chacune de mes cellules, de mon être, qui s'accroche à moi, sans me laisser un moment de répit. Je t'ai aimé, je t'aime et je t'aimerai. J'ai espoir d'avoir compté pour toi, ne serait-ce qu'un centième que toi pour moi. J'espère que tu comprendras que je n'aie pas eu d'autres alternatives. Ça me ronge de l'intérieur, je n'arrive plus à me lever, à manger, à penser, à dormir. Je ne suis plus moi-même, en fait je crois que je ne sais même pas ce que ça veut dire être moi-même. Comment le saurais-je quand je suis contrôlée par ce mal en moi ? Je n'arrive plus à gérer tout ça, c'est trop difficile, même pour moi qui suis supposée être si forte. Je ne peux plus lutter davantage. Je suis fatiguée, Clarke. S'il te plait, pardonne-moi.
Ai hod you in.
Becca relut la lettre une fois, puis une autre fois, et encore une fois. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle lisait. Sa fille souffrait tellement et elle n'avait rien vu. Ou du moins, elle n'avait pas compris à quel point Lexa souffrait. Elle était une mauvaise mère elle le savait, mais être aveugle à ce point-là la laissait sans voix. Elle plia précautionneusement la lettre et la rangea dans son sac. Elle ne comptait pas l'envoyer à Clarke. Et si un jour Lexa lui demanderait, alors seulement là elle lui donnerait. Sinon cette lettre restera inconnue pour toujours.
Des heures après, un infirmier vint enfin la chercher et l'amener à la chambre de sa fille. On lui expliqua qu'on lui avait suturé le bras et qu'on lui avait fait un lavage d'estomac. On lui avait administrait plusieurs médicaments, mais normalement elle allait se réveiller dans peu de temps. C'est comme ça que Lexa fut éblouit pas la petite lampe que le médecin lui avait mis devant les yeux.
A peine réveillée, un homme s'assit à côté d'elle et commença à lui poser plusieurs questions pour faire un bilan psychologique. Bien évidemment dans son dossier médical on pouvait voir qu'elle suivait un traitement pour des troubles de l'humeur.
Lexa répondit brièvement aux questions, elle n'était pas en état, et surtout elle savait ce qui allait se passer. Un psychologue était venu faire son travail, c'est-à-dire venir voir les personnes ayant tentées de se tuer et voir pourquoi ils ont fait ça et les placer en observation pour 48 heures. Sauf qu'il y avait un léger détail qui allait changer la donne et Lexa le comprit très vite. Elle était bipolaire et on ne laisse pas quelqu'un ayant une maladie mentale sortir s'il a porté atteinte à sa vie. Tout simplement parce qu'il doit être surveillé constamment jusqu'à ce que son épisode dépressif disparaisse et pour ça il fallait être dans un lieu sécurisé pour éviter toute autre tentative et être encadré de soignants et de psychologues. Oui, elle allait être hospitalisée en hôpital psychiatrique, qu'elle soit consentante ou pas.
« And in the silence, I suddenly understood the many ways a person can die, but still be alive » - Carmen Rodriguez
Mars 2019
Ça faisait seulement une semaine que Lexa était dans l'hôpital psychiatrique, mais elle n'en pouvait déjà plus. Le lit était cloué au sol, il y avait des grilles et des barreaux aux fenêtres, pas de portes, en gros rien pour que quelqu'un tente de se suicider. Elle ne parlait à aucun thérapeute, elle n'arrivait pas à dormir et les cris des autres patients n'arrangeaient rien. Le psychiatre qu'elle voyait était antipathique et elle se dit qu'elle regrettait Marcus. Cet hôpital psychiatrique était un lieu d'enfermement. Lexa en était plus traumatisée que soignée et commençait à faire un cauchemar récurrent. Pour elle, les soignants n'étaient en rien là pour l'aider, mais juste pour la surveiller. Elle ne parlait à personne, et personne ne lui parlait. La seule fois où on lui parlait c'est quand on lui donnait des médicaments, médicaments qu'elle devait pendre sans opposition et lorsque la brune demanda ce que c'était, elle obtint pour simple réponse « C'est pour votre bien ».
Bien sûr, Lexa n'obtempéra pas. Et au bout de trois jours où elle refusait de prendre ses médicaments et qu'on lui administrait de force, elle fut placée en isolement.
22 jours en isolement. 22 jours ! Un lit sur lequel elle était attachée et endormie la moitié du temps à cause des injections qu'on lui faisait. Becca avait voulu rendre visite à Lexa mais on lui avait dit qu'elle n'avait pas droit aux visites. Et quand elle demanda pourquoi, on lui dit que Lexa avait été placée en isolement. Becca fut horrifiée et demanda immédiatement le transfert de Lexa dans un hôpital n'employant pas ses manières drastiques de l'ancien temps.
Avril à juin 2019
Lexa fut transférée dans un hôpital fondé depuis plusieurs années qui était réputé pour son approche ''plus humaine'', auprès des patients. La doctrine de l'hôpital psychiatrique était la suivante : « On ramasse la poussière et les mots ». Ça voulait simplement dire qu'utiliser les gestes quotidiens de la vie pouvait servir de thérapie et de réinsertion. Il fallait que les malades se sentent biens, comme s'ils étaient en dehors de cet hôpital. Ainsi, chaque patient participaient à différentes tâches, et de même que Lexa. Parfois elle était chargée en cuisine avec plusieurs autres malades ainsi que des encadrants pour préparer le repas pour tous les pensionnaires, d'autres jours elle participait au ménage. Tous les après-midis plusieurs activités étaient proposées comme du dessin, de la musique, il y avait même une chorale. Lexa parlait avec plusieurs patients qu'elle avait appris à connaître. Mais elle s'entendait étonnement bien avec Chris. Il avait 20 ans, et était ici pour des troubles alimentaires. Chris avait un humour graveleux ce qui amusait Lexa. Un jour la brune avait réussi à lui expliquer pourquoi elle avait voulu se suicider. Le jeune homme avait été très compatissant et avait laissé la brune parler.
Elle avait fêté son anniversaire à l'hôpital, mais malgré le cadre, tous les pensionnaires l'avaient fêté certains lui avait fait des petits cadeaux comme un dessin, une chanson, ou un bon-cadeau pour qu'elle ait le droit de choisir le film du soir.
La psychiatre avait changé son traitement qui semblait mieux adapté et elle allait de mieux en mieux. Sa mère venait la voir une fois par semaine et Lexa lui était reconnaissante de venir. De plus Becca lui apportait tous ses cours, Lexa l'avait plus ou moins exigé ce qui avait fait sourire sa mère. La brune passait son ton à accomplir ses tâches, réviser, discuter avec Chris, faire un peu de musique et surtout écrire. L'écriture était également devenue une thérapie pour la brune. Dès son premier jour à l'hôpital elle avait demandé à sa mère de lui faire une promesse. Si quelqu'un essayait de la contacter que ce soit sur son propre portable ou sur celui de sa mère elle devait mentir. Lexa y avait réfléchi plusieurs fois et lui avait dit au final de raconter qu'elle était partie à Los Angeles dans le cadre de son école faire un stage pour écrivains et qu'il y avait plusieurs règles comme de n'utiliser aucun moyen de communication de sorte à être en harmonie avec soi-même et de chercher l'inspiration sans être dérangé. Sa mère avait été dubitative, mais au final elle avait accepté. Lexa n'avait pas voulu avoir de téléphone ou d'ordinateur même quand on lui donna l'autorisation. Elle voulait se concentrer sur sa guérison et sur ses études, et c'est ce qu'elle fit.
Juillet 2019
Lexa était particulièrement têtue, et sa mère avait dû tirer toutes les ficelles pour que Lexa puisse passer son diplôme marquant la fin de son lycée et son ticket d'entrée pour l'université, et bien évidemment la brune avait eu ce qu'elle voulait. Elle n'eut pas le droit de sortir de l'hôpital, alors un surveillant de son lycée était venu pour veiller aux conditions de passation des examens de Lexa. Au lieu de passer ses examens sur une semaine, elle l'avait fait en deux jours, ne trouvant pas la nécessité d'avoir seulement une ou deux matières par jour.
Elle reçue les résultats seulement fin juillet et elle l'avait eu. Elle était diplômée. Lexa et sa mère avaient déjà procédé aux inscriptions à l'université en mars, et son dossier avait intéressé plusieurs universités, il fallait seulement qu'ils sachent qu'elle ait eu son diplôme pour qu'ils lui donnent une réponse.
Clarke, Raven, Octavia et Echo eurent leur diplôme et déménagèrent à New-York. Abby était venue aider ses filles à emménager dans leur nouvel appartement et elle avait eu beaucoup de mal à partir et les laisser toutes les deux devenir autonomes.
Raven et Kyle s'étaient séparés et remis ensemble plusieurs fois quand Raven était encore au lycée, mais depuis que le blond savait que la brune aller vivre à New-York et qu'ils ne seraient pas très loin l'un de l'autre, il n'y avait eu plus aucune dispute entre eux et tout allait bien.
Bellamy avait demandé à Echo d'emménager avec lui, et malgré l'étape importante que c'était dans leur relation, elle avait accepté.
Octavia avait pris un appartement avec Lincoln, mais celui-ci n'arrivait qu'en août, n'ayant pas fini la paperasse de transferts d'université. Lors de leur arrivée à New-York, Octavia avait demandé à Clarke si ça ne la dérangeait pas qu'elle prenne contact avec Lexa, qu'elle voulait essayer de récupérer son amie même si celle-ci semblait ignorer tous ses appels. Clarke lui assura qu'il n'y avait aucun problème, Octavia et Lexa étaient amies depuis leur plus jeune âge, jamais elle lui interdirait quoi que ce soit de ce genre.
Ainsi Raven, Octavia et Lincoln allaient intégrer la NYU à la rentrée, alors que Bellamy y était déjà. Kyle était toujours au M.I.T, et Clarke et Echo avaient été prises à l'Ecole Nationale d'Arts.
Malgré la joie évidente d'être prise dans l'école qu'elle voulait, Clarke angoissait à l'idée d'étudier à New-York. Elle savait que Lexa y vivait et priait pour ne pas la croiser, mais dans son fort intérieur c'était tout l'inverse, elle voulait savoir comment Lexa allait, si elle avait changé, si sa mère était sympa avec elle, où et qu'est-ce qu'elle allait étudier… Oui, elle voulait simplement la voir et lui parler, ça faisait tellement longtemps. Mais d'après ce que ses amis lui avaient dit, elle ne répondait à plus personne.
1er août 2019
C'était le jour de la sortie de Lexa. Et pour une dernière fois elle se retrouva dans le bureau de sa thérapeute.
« Alors Lexa, vous vous sentez prête ? »
Lexa acquiesça de la tête avant de vouloir dire quelque chose. La psychologue lui fit un mouvement du menton pour l'inciter à continuer.
« J'ai… J'ai l'impression d'être dans une nouvelle ''normalité''. Je n'ai plus de phases up. Vous savez les moments où j'avais plein d'énergie, que je me sentais invincible... Ça me manque. Avant je pouvais au moins compter sur ces périodes où je faisais plein de choses sans efforts »
« Bienvenue dans la vie réelle. » répondit la thérapeute sans moquerie.
« Dans l'idée j'aurai aimé garder mes up, et ne plus avoir les down. J'avais un peu l'impression de prendre de l'ecstasy ou de la cocaïne mais seulement les aspects positifs. Mais au final j'ai perdu les deux. » commenta Lexa.
« Le but du traitement est justement que vous n'alternez pas trop entre ces phases et surtout qu'elles soient moins puissantes et dangereuses. Donc lors d'un épisode dépressif vous allez simplement ressentir de la tristesse et pas une profonde mélancolie où vous auriez eu envie de mourir et de passer à l'acte. Et pendant les phases d'hypomanie vous allez simplement être un peu plus heureuse et moins exaltée. D'où le fait que vous ayez l'impression d'être dans une nouvelle forme de normalité, c'est ça ? » demanda la psychologue pour être sûre de comprendre les propos de sa patiente tout en lui expliquant le fonctionnement de son nouveau traitement.
« Oui, depuis que j'ai ressenti l'effet du traitement, j'ai l'impression de découvrir la vie comme tout le monde la voit. Sans ''filtre'' alors qu'avant, j'en avais plein. Cette capacité à m'émerveiller pour tout, ma curiosité maladive, ça a diminué voire disparu, alors que je croyais que ça faisait parti de moi. Je me rends compte que tout ça faisait parti de mes troubles bipolaires. Et ça me rend un peu… Je sais pas nostalgique » répondit la brune incertaine.
La psychiatre ouvrit la bouche pour répondre, mais Lexa ajouta :
« Je sais, je sais, vaut mieux ça que partir dans tous les sens, ou faire une tentative de suicide et j'en suis parfaitement consciente et reconnaissante, je dis juste que je vais devoir m'y habituer. Avant j'étais tantôt un génie, tantôt une moins que rien, et entre les deux, j'étais dans l'insécurité de ce qui pouvait m'arriver. D'un autre côté je ne veux pas croire que la vie réelle, sans les symptômes de la bipolarité, soit moins sympa que la vie de bipolaire. Parce que parfois, j'étais tellement instable que j'avais carrément du mal à savoir qui j'étais. Mais je ne sais pas… J'espère que je vais m'y habituer. »
« Vous allez vous y habituer, Lexa, je vous l'assure » déclara la psychothérapeute avec un sourire confiant.
« J'espère » répondit Lexa plus pour elle-même.
Et voilà, on y était. Sa mère était venue la chercher et Lexa était officiellement de retour dans la réalité. Comme elle avait pu le dire, elle avait changé. Certains de ses traits de caractères avaient été bridés sans savoir s'il s'agissait des symptômes de sa maladie ou bien d'elle. Mais comme l'avait expliqué sa psychologue, elle entrait enfin dans la réalité des gens ''normaux''.
Elle avait beau aller bien cliniquement parlant, et à ne plus vouloir mourir, elle continuait constamment de penser à Clarke, par moment elle avait peur d'oublier son visage, son odeur, son rire. Mais elle savait qu'elle devait l'oublier, elle ne retomberait plus jamais dans le piège elle se l'était promis. Et comme elle en avait parlé avec sa thérapeute et Chris, il fallait qu'elle fasse son deuil de leur relation et elle avait presque fini chaque étape. Elle acceptait cette situation.
Lexa demanda une nouvelle fois à sa mère si elle avait bien tenu sa promesse et Becca acquiesça une nouvelle fois. A chaque fois qu'elle la voyait, Lexa lui demandait, et la plus âgée n'avait jamais voulu faire de remarque, mais un beau jour Lexa devra affronter son entourage. Et ce jour arriva plus tôt que ce que la brune aurait souhaité. Une fois arrivée dans l'appartement, Becca donna à Lexa son téléphone qu'elle avait laissé en charge avant de partir se disant que la brune le voudrait sûrement. Lexa la remercia se rendant compte qu'elle n'avait pas été toujours agréable avec sa mère. Ça lui faisait bizarre de revenir, retrouver sa chambre, Mapache.
Elle laissa son sac dans un coin et posa son téléphone portable sur la table de la salle à manger. Elle s'assit en face et reposa sa tête sur ses mains jointes. Elle fixa son portable pendant de très longues minutes avant de finalement se décider à l'allumer. Des centaines de messages et d'appels manqués défilèrent sur l'écran. Lincoln, Bellamy, Echo, Raven, Marcus mais le plus souvent ils venaient d'Octavia et Anya, rien qu'en lisant son nom son cœur se serra. Anya devait se faire un sang d'encre, et avait dû harceler sa mère, mais de toute évidence Becca avait tenu bon.
Et en effet, personne ne fut au courant. Octavia et Anya avaient essayé de la contacter de toutes les manières possibles, mais jamais elle ne répondit. Octavia avait réussi à appeler Becca, mais celle-ci avait simplement dit que Lexa travaillait beaucoup et que si elle ne répondait pas c'était le choix de Lexa. Puis quand Lexa inventa de nouveau un mensonge sur un stage, Becca continua de mentir autant à Octavia, qu'Anya qui s'était elle aussi mise à appeler la plus âgée.
Clarke avait remarquait le changement de comportement de ses amis. Elle ne voulait pas entendre parler de Lexa pour ne pas raviver des souvenirs douloureux, mais elle savait très bien quand ils allaient à New-York. C'est ce qu'ils avaient convenu. Lexa ne voulait pas revenir à la Nouvelle-Orléans ne voulant pas croiser Clarke, ce qui convenait parfaitement à la blonde. Quand ses amis rentrés de New-York ils évitaient toujours de parler de la brune, mais lui racontaient le reste. Sauf que depuis quelques temps déjà, Clarke avait remarqué que ses amis n'étaient pas allés à New-York depuis un moment, et un jour elle leur demanda ce qu'il se passait. Quand Octavia lui avait dit que c'était comme si Lexa avait disparu, qu'elle ne répondait plus au téléphone, qu'il n'y avait aucune activité de la brune sur les réseaux sociaux, Clarke fut en colère contre Lexa, ce n'était pas parce qu'elles avaient rompu que Lexa devait couper tout contact avec ses amis d'enfance.
En ce début de mois d'août Lincoln venait d'emménager avec sa petite-amie et Clarke et Raven avaient décidé de faire une surprise aux jeunes tourtereaux avec un petit cadeau pour leur appartement. Elles riaient tout en montant les escaliers jusqu'à ce qu'elles arrivèrent au dernières marches. Elles se stoppèrent net, sans oser faire un mouvement. Devant elles, Lexa était assise sur la dernière marche du palier de l'appartement d'Octavia et Lincoln, le téléphone à l'oreille. Elle avait lu seulement les derniers messages qu'Octavia lui avait envoyé, il y en avait trop pour tous les lire. Et elle s'était résolue à aller à l'adresse indiquée par la brune aux yeux bleus. Après tout, elle lui devait bien ça. Sauf qu'elle n'avait pas prévenu sa meilleure-amie et celle-ci ne semblait pas être chez elle. Et n'ayant rien à faire Lexa attendit. Ça faisait plus de deux heures qu'elle essayait de contacter Anya. C'est la première personne qu'elle avait essayé d'appeler, elle lui avait laissé plusieurs messages vocaux et écrits, mais toujours aucune réponse. Mais quand elle vit Raven surgir de nulle part avec Clarke à sa suite elle lâcha son téléphone de sa main qui tomba dans un bruit sourd.
Lexa avait beau être ''guérie'', elle avait perdu pas mal de poids, ses joues étaient légèrement creusées et des cernes avaient élu domicile sous ses yeux et n'avaient jamais voulu disparaître.
Les deux meilleures amies restèrent un moment sans bouger, mais Raven finit par réagir et attrapa le bras de sa meilleure-amie et la tira vers les escaliers.
« Allez, viens. On y va »
Raven poussa un peu Clarke pour que celle-ci fasse un mouvement afin de descendre les escaliers et avant de disparaître dans le champ de vision de Lexa, Raven lui fit un signe de téléphone avec de gros yeux.
Lexa fronça les sourcils. Est-ce que Raven voulait qu'elle l'appelle ? Qu'elle lui envoie un message ? Mais elle n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps, parce que cinq minutes plus tard, elle vit Octavia arriver avec deux gros sacs de courses. Quand Octavia vit Lexa se lever rapidement et l'attendre sur le seuil de sa porte elle lâcha ses deux énormes sacs avant de fusiller du regard Lexa. Celle-ci déglutit avec difficulté. Rares furent les fois où Octavia l'avait regardé de la sorte, mais elle savait qu'elle l'avait amplement mérité.
« Lexa, qu'est-ce que tu… » commença Octavia. Elle avait voulu avoir un visage fermé, mais ses yeux étaient à présent écarquillés. Elle n'en revenait pas, sa meilleure-amie était là, devant elle.
« J'ai reçu tes messages et je me suis dit que peut-être tu accepterais de me voir » expliqua Lexa avec une maladresse sans non, tout en passant une main derrière sa nuque.
Octavia acquiesça doucement de la tête, et se pencha pour récupérer ses sacs. Lexa s'avança vers elle.
« Attends je vais t'aider » dit-elle.
« Non » répondit Octavia d'un ton froid.
Lexa se pinça les lèvres et s'écarta pour laisser passer la jeune Blake qui sortit ses clefs. Une fois à l'intérieur Octavia déposa ses sacs et se tourna vers Lexa.
« Je ne sais pas si j'ai envie de te hurler dessus ou de pleurer de joie » commença Octavia avec sérieux.
Les yeux de Lexa se baissèrent et elle fixa le sol.
« Mais je vais essayer de rester calme, ça sera déjà un bon début » déclara la brune aux yeux bleus. Elle ne pouvait s'en empêcher, mais Lexa était Lexa. Sa meilleure-amie, et elle l'avait détesté, puis maudit, jusqu'à ce que le manque et la peur prennent le dessus. Et voir que Lexa était devant elle lui fit oublier toute sa colère.
« Merci O' » répondit doucement Lexa.
Octavia eut un pincement au cœur. Elle n'avait pas entendu son surnom sortir de la bouche de Lexa depuis presque sept mois.
« Il va juste falloir être plus loquace ma grande » déclara Octavia. « Viens » dit-elle en allant vers son canapé.
L'appartement était joliment décoré. Il y avait un petit salon avec une télévision et plusieurs plantes ce qui aurait pu faire sourire Lexa sachant à quel point Octavia aimait la nature. Dans un coin il y avait un bureau avec un ordinateur et plusieurs tas de feuilles. Le canapé était dos à une petite kitchenette. Et voyant deux autres portes, Lexa se dit qu'il devait sûrement s'agir d'une chambre et d'une salle de bain.
Une fois assises, un long silence s'installa.
« Lexa, je ne vais pas tenir encore longtemps avant de perdre patiente, alors pour le bien de notre amitié, tu devrais peut-être commencer à m'expliquer où tu as disparu »
La concernée se pinça les lèvres. Comment pouvais-t-elle annoncer ça ? Il n'y avait pas des dizaines de solutions, alors elle décida de dire la vérité sans fioritures.
« Je n'allais vraiment pas bien. La rupture avec Clarke m'a fait bien plus de mal que je voulais l'admettre devant vous tous. Et je pensais commencer à aller mieux, mais c'était juste une petite rémission avant de tomber bien plus bas. Je.. Je n'arrivais plus à vivre, je ne supportais plus cette peine » expliqua Lexa.
Octavia se mordit l'intérieur des joues et afficha un regard compatissant. Elle avait bien vu que son amie souffrait terriblement.
« Et ma mère a menti, je n'étais pas injoignable ou à Los Angeles… En fait.. J'ai.. ».
Comment annoncer ça à sa meilleure amie, annoncer cette faiblesse ?
« Depuis fin février jusqu'à maintenant j'étais dans un hôpital-… » commença Lexa. Octavia ne put s'empêcher de coupe la brune
« Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »
La jeune Blake pensait que son ami ne voulait plus leur répondre parce qu'elle s'était repliée sur elle-même à cause de la tristesse qu'elle ressentait, mais elle n'avait jamais pensé à ce que Lexa ait pu avoir un accident.
« Un hôpital psychiatrique, O' » rajouta Lexa en baissant la tête.
La bouche d'Octavia s'ouvrit sous l'annonce de Lexa. Est-ce que c'était bien ce qu'elle croyait ?
« Tu.. Tu.. » balbutia la brune aux yeux bleus.
Lexa était de plus en plus mal, mais d'un autre côté raconter tout ça à Octavia l'a soulagé. Elle afficha cependant une tête coupable et regarda sa meilleure amie et acquiesça de la tête.
« J'étais vraiment mal, Octavia… Je… C'était le seul moyen d'arrêter tout ce que je ressentais. Mais ma mère m'a trouvé à temps. Et je suis restée pas mal de temps dans l'hôpital psychiatrique pour me stabiliser » expliqua-t-elle.
La jeune Blake afficha un regard compatissant, jamais elle n'aurait regardé Lexa avec de la peine ou de la pitié, et la brune aux yeux verts l'avaient toujours remercié pour ça. Octavia attrapa la main de Lexa et la serra un peu dans la sienne.
« Et maintenant, ça va ? » demanda-t-elle avec précaution.
« Je vais mieux. Je n'ai plus envie de mourir si c'est ce que tu veux savoir » dit-elle dans un rire cynique mélangé à de la tristesse. « Ça m'a vraiment aidé d'être là-bas et il fallait que je le fasse. » ajouta Lexa.
« Mais pourquoi tu ne m'as pas prévenu ? » demanda Octavia avec le visage marqué par l'incompréhension.
« J'avais besoin de m'éloigner de tout ça. Il fallait que je fasse ça seule si je voulais vraiment sortir de l'état dans lequel j'étais. Et je suis désolée, j'ai agi égoïstement en oubliant ce que ça impliquait pour vous »
Octavia se pinça les lèvres. Vraisemblablement, Lexa n'avait pas du tout pensé à ce que la Blake avait pu ressentir. Mais ce qu'elle désirait avant tout c'était que Lexa soit en bonne santé, et elle avait compris que dès sa sortie Lexa était venue la voir. Elle effaça la rancœur qu'elle avait en elle, voulant faire table rase.
« J'ai cru que je ne te reverrais jamais, Lex' »
« O'.. Si tu savais à quel point je m'en veux »
« Je le sais, je le sais. Viens là » répondit Octavia en ouvrant ses bras.
Lexa sourit légèrement et ne se fit pas prier. Elle se rapprocha de sa meilleure amie qui referma rapidement ses bras autour d'elle.
« Tu m'as manqué » chuchota-t-elle.
« A moi aussi, Lexa »
La brune aux yeux verts ne s'attendait vraiment pas à cette réaction de la part d'Octavia, mais en y repensant elle se demanda comment elle avait pu douter de sa meilleure amie. Octavia était la personne la plus généreuse et ouverte d'esprit qu'elle connaissait, et de toute évidence elle le prouvait encore une fois aujourd'hui. Elles se détachèrent l'une de l'autre et Lexa baissa les yeux et se mordillant la lèvre inférieure. Octavia l'observa et secoua sa tête de gauche à droite avec un fin sourire.
« Dis » déclara-t-elle.
Lexa finit par relever le menton pour regarder sa meilleure amie.
« Tu peux promettre de ne pas le dire aux autres ? » demanda-t-elle timidement.
« Bien sûr, Lexa. Ce n'est pas à moi de le faire » répondit Octavia avec un sourire bienveillant. « Mais du coup, c'est quoi la version officielle de l'histoire si on me demande ? »
« Comme ma mère a dit, j'étais à Los Angeles pour une retraite d'écrivains, quelque chose comme ça. Et que je suis désolée, mais que je ne pouvais pas donner de nouvelles »
Octavia hocha doucement la tête.
« Alors, tu me demandes pas dans quelle université je vais ? » demanda Octavia avec un sourire voulant changer de conversation maintenant qu'elle savait la vérité.
Lexa la remercia d'un sourire.
« A la NYU » répondit la brune aux yeux verts. L'autre jeune fille eut un mouvement de recul, surprise par la réponse de sa meilleure amie.
« Comment tu le sais ? »
Lexa secoua sa tête de gauche à droite.
« O'… Je te connais depuis combien de temps ? » dit-elle avec un sourire.
« Oui, mais ça veut pas dire que j'allais être acceptée »
« Je n'ai jamais douté que tu puisses ne pas être prise » répondit Lexa comme si c'était évident qu'Octavia soit admise à la NYU. Celle-ci sourit timidement avant de demander :
« Et toi, ça c'est passé comment vu que tu as raté quatre mois de cours ? »
« J'ai passé mes examens en candidat libre » expliqua la brune aux yeux verts.
« Et ? »
« Je vais à Columbia » répondit Lexa.
Octavia afficha un grand sourire et prit Lexa dans ses bras. Elle savait à quel point la brune avait travaillé dur pour pouvoir entrer dans une des meilleures facultés des Etats-Unis. Columbia était à une trentaine de minutes en transport en commun de la NYU et elles allaient continuer à être dans la même ville au plus grand bonheur des deux jeunes femmes.
« Tu vas rester vivre chez ta mère ? »
Lexa acquiesça d'un mouvement de tête. Elle était bien là-bas et au moins elle ne serait pas seule.
« Ça te dit qu'on aille faire un tour dans le quartier ? J'ai repéré plein de petits restau et cafés sympa » expliqua Octavia, « Et puis Lincoln est parti rejoindre Bellamy »
Lexa se rendit compte qu'elle n'avait même pas demandé des nouvelles de ses autres amis, mais elle n'osa pas demander sachant que la brune allait certainement parler de Clarke. Octavia le remarqua, mais que ce soit maintenant ou demain, Lexa sera forcément au courant.
« Il y a Raven aussi avec Bell, Linc et moi à la NYU. Et Echo et Clarke vont à l'ENA »
Lexa se pinça les lèvres et demanda tout de même :
« C'est l'école nationale d'Art, c'est ça ? »
« Ouep » affirma Octavia en se levant suivit de Lexa.
« Ah et Kyle est toujours au MIT »
« Raven et lui sont toujours ensemble ? » demanda la brune aux yeux verts.
« Oui, oui. Pourquoi ? »
« Non, comme ça. Je savais pas trop où leur couple allait les mener. Mais bon vu ce qu'il s'est passé, je ne suis pas experte en pronostic de relations amoureuses » dit-elle en voulant apporter une touche d'humour. Octavia afficha un sourire triste, mais se reprit :
« Personne ne l'est. Moi c'est Bell et Echo que je voyais rompre. Et devine quoi ? »
Lexa haussa des épaules.
« Ils vont vivre ensemble ! T'imagines ? Déjà Bellamy ayant une copine ça relevait de l'impossible, mais vivre avec ! »
La brune aux yeux verts se mit sincèrement à rire. Elle était heureuse que tout se passe bien pour ses amis, et ne pouvait qu'être d'accord avec les dires de la jeune Blake.
Elles partirent donc dans un salon de thé et s'octroyèrent d'accompagner leur thé glacé de viennoiseries.
Le lendemain Lexa fut réveillée par son téléphone. Elle réussit à l'attraper et put voir trois messages de Raven et son nom qui venait de s'affichait de nouveau sur son écran. Elle se racla la gorge avant de répondre.
« Allo ? »
« Tu viens, tout de suite au Starbucks de la 5ème avenue » entendit-elle.
« Raven je viens de me réveiller » dit-elle alors qu'elle écarta le téléphone de son oreille. La voix de l'hispanique avait failli lui percer un tympan.
« J'en ai rien à foutre. Si t'es pas là dans trente minutes je te tue et cette fois-ci on saura pourquoi tu as disparu » répliqua sèchement Raven.
La brune aux yeux verts déglutit, elle l'avait mérité celle-là.
« Tu m'as entendu, Lexa Woods. Il te reste vingt-neuf minutes »
Puis la latina raccrocha. Lexa souffla et se leva. Elle se doucha sommairement avant d'enfiler un jeans et un haut manche longue. Pendant tout le trajet elle se demanda ce que Raven avait à lui dire, et elle se faisait déjà une multitude de scénarios probables.
Et comme promis, elle entra dans le café avec deux minutes d'avance. Elle balaya la salle des yeux avant de voir Raven lui faire un signe de la main avec un visage fermé. Lexa se pinça les lèvres et s'avança. Elle tira la chaise et s'assit face à la brune. Celle-ci lui tendit un gobelet de café fumant que Lexa prit avec gêne.
« Raven, je… » commença Lexa.
Mais rien que le ton de sa voix énerva immédiatement l'hispanique. Elle ne savait pas ce qui la retenait de la tuer.
« Non, tu te tais » ordonna-t-elle.
Lexa prit une profonde inspiration et essaya tant bien que mal de tenir le regard que lui lançait l'hispanique. Raven la regarda quelques secondes avant d'ouvrir la bouche.
« Tu vas m'écouter avec attention, et tu ne m'interromps pas, c'est compris ? »
Lexa acquiesça de la tête.
« Bien » répondit sèchement Raven. Elle regarda encore quelques secondes Lexa avant de se souvenir tout ce dont elle s'était répétée depuis qu'elle avait vu la brune aux yeux verts la veille.
« Ce n'est pas parce que Clarke et toi avez décidé de rompre et de ne plus vous parler que c'est une raison de zapper tes amis et surtout Anya. Elle m'a appelé plusieurs fois au début, elle ne comprenait pas pourquoi lorsqu'elle t'avait vu à Noël tu avais l'air de te remettre doucement de la rupture et que là tu ignorais ses appels. Il lui restait un peu plus deux mois à faire au Cambodge, ensuite elle est venue début mars à New-York en rentrant. Et tu n'étais pas là ! » hurla Raven. Lexa eut un mouvement de recul et l'hispanique reprit une profonde inspiration pour se calmer avant de continuer. Tandis que plusieurs personnes autour d'elles s'étaient tournées pour voir qui venait de crier. Raven serra les dents et essaya de se contenir.
« Ta mère lui a raconté que tu étais partie faire un stage à Los Angeles mais quand Anya lui a demandé pourquoi tu ne répondais jamais, elle a contourné la question en disant qu'elle te préviendrait de sa visite. Elle a attendu que tu répondes, tu comprends ?! Elle est venue nous voir à Polis, elle voulait essayer de comprendre, mais on n'avait tous aucune idée d'où tu étais. Et elle ne supportait pas de rester dans sa maison, à passer tous les jours devant ton ancienne maison à espérer que tu l'appelles, alors au bout d'un mois elle est repartie pour une autre mission. Je ne sais même pas où elle est ! Personne n'a de ses nouvelles depuis mi-avril, mais ça s'est normal, parce qu'elle nous parle pas à nous, la seule personne qui nous reliait, c'était toi ! Alors tu as intérêt à avoir une bonne excuse ma grande ! » s'emporta de nouveau l'hispanique.
Les yeux de Lexa furent de plus en plus remplis de larmes et ce qu'elle entendit lui brisa le cœur. Elle se doutait de tout ça, et Octavia lui en avait parlé, mais elle n'avait pas eu le recul suffisant lorsqu'elle avait demandé à sa mère de mentir. Elle avait eu besoin de se couper de son environnement pour réapprendre à aimer la vie tout simplement, avant de revenir dans le monde réel, dans sa réalité. Elle en avait assez entendu, elle savait le mal qu'elle avait fait et voulait juste partir d'ici avant de se mettre à pleurer. Ainsi, elle se leva rapidement pour sortir, mais ce n'est pas sans Raven qui fut bien plus rapide qu'elle et qui lui empoigna fermement l'avant bras pour éviter toute fuite de la brune qui se sentit piégée. Et c'est là où l'expression de la petite brune changea du tout au tout. Elle se leva à son tour et lâcha doucement le bras de Lexa. Celle-ci ne comprit pas sa réaction et suivit le regard de Raven jusqu'à tomber sur son poignet. Elle tira sur sa manche pour cacher son énorme cicatrice, et mordit l'intérieur de ses joues le plus fort qu'elle put. Elle sentit aisément le sang se répandre dans sa bouche. Elle voulut courir vers la sortie, mais elle n'arriva pas à faire le moindre mouvement.
« Lexa » balbutia Raven. Elle l'appela une nouvelle fois d'une voix douce mais l'autre brune regardait toujours vers le sol. L'hispanique ne savait plus quoi faire.
« Ne le dis pas à Clarke, s'il te plait » supplia Lexa en relevant la tête pour ancrer ses yeux dans ceux de la brune. Raven fut percutée de plein fouet par le regard apeuré et suppliant de celle qu'elle avait aimé appeler « belle-sœur ».
« Je suis désolée Lexa, j'aurai pas dû dire tout ça, c'était pas.. » s'excusa-t-elle.
Lexa ignora ses excuses et son regard glissa de nouveau vers ses bras, elle se mit à maintenir fermement le bout des manches de son haut dans ses mains.
« S'il te plait Raven, ne lui dit rien » répéta une nouvelle fois Lexa. Raven eut les larmes aux yeux de voir cette détresse dans ceux de Lexa, elle paraissait si fragile, ce n'était plus la Lexa qu'elle avait connu.
« Je te le promets Lexa » dit-elle avec émotion.
Lexa acquiesça doucement de la tête avant de se tourner et de partir, mais Raven la rattrapa avant qu'elle sorte. La brune aux yeux verts se retourna violemment vers la petite brune qui eut un mouvement de recul. Voyant la réaction de l'hispanique, Lexa afficha un air désolé.
« J'ai quelque chose à te demander » commença Raven, Lexa fronça les sourcils et la laissa continuer, « Appelle Anya. La dernière fois que je l'ai vu elle ne savait même pas si tu étais en vie, la moindre des choses ça serait que tu réussisses à la trouver et la contacter, juste pour lui dire que tu vas bien »
Une nouvelle fois, Lexa sentit une vague de douleur l'envahir. Elle se haïssait. Tout ce qu'elle avait toujours su faire c'était décevoir les gens et les faire souffrir. Elle inclina légèrement sa tête vers le bas pour répondre à Raven. Ayant sa réponse, l'hispanique la laissa partir.
Lexa réessaya toute la journée de joindre sa cousine, mais celle-ci était injoignable, elle ne pouvait même pas laisser de message. Alors elle essaya sur les réseaux sociaux mais en vain. Anya avait disparu de la circulation. Lexa sentait une appréhension en elle s'installer de plus en plus. Elle essaya d'appeler l'ONG avec laquelle Anya travaille et après plusieurs coups de fil, on lui dit qu'ils n'avaient pas de ses nouvelles.
Lexa raccrocha, elle ressentit la même douleur que si une enclume avait été lâchée au-dessus de sa tête. Après tout ce qu'elle avait fait endurer à Anya elle l'avait certainement bien mérité. Lexa se dit que cette phrase revenait trop souvent, oui elle avait vraiment fait une des plus grosses erreurs de sa vie en se coupant du monde.
Septembre 2019
Septembre impliquant la rentrée scolaire, chacun attaqua leur premier jour dans leur université. Octavia se retrouva comme un poisson dans l'eau, tout comme Raven. Ces deux là étaient inséparables. La jeune Blake était heureuse de passer les trois quarts de ses journées avec Lincoln. Au réveil, en allant en cours, parfois durant leurs intercours, à leurs pauses déjeuner, et le soir. De plus elle était proche de son frère et Lexa lui parlait de nouveau, oui elle était heureuse.
Lexa était ravie de son université. Columbia était définitivement faite pour elle, et elle avait rejoint le programme de littérature. Elle aussi appréciait ses retrouvailles avec Octavia, Lincoln, Bellamy et Echo. Ces trois derniers lui avaient pardonné son absence, croyant ce qu'elle leur avait raconté, et voyant qu'Octavia l'avait déjà fait.
Echo et Clarke avaient débuté leurs premiers jours à l'ENA. Elles eurent un peu de mal à se repérer tellement leur école était gigantesque, mais elles s'y firent rapidement. Elles n'avaient pas choisi le même cursus, mais elles avaient quelques cours en commun.
Clarke avait peur de croiser Lexa, maintenant qu'elle savait que la brune avait repris contact avec leurs amis. Depuis qu'elle avait vu Lexa, elle se sentait différente, changée, comme s'il lui manquait quelque chose depuis tout ce temps, mais une souffrance avait pris place dans son cœur, et tout ça se ressentait dans ses dessins.
Un jour lors d'un cours pratique en peinture, les élèves devaient reproduire une nature morte qui était face à eux. Il s'agissait d'une rose blanche. Les élèves avaient quartier libre tant que leur dessin représentait une rose dans un vase.
Les élèves se mirent à leur travail et leur enseignante passait de toile en toile pour donner certains conseils à ses élèves. Au bout d'une demi-heure elle se retrouva une nouvelle fois derrière Clarke pour regarder son travail.
La blonde était dans son monde, mais au bout de longues minutes elle sentit le regard de sa professeure. Alors elle se tourna doucement et regarda la femme plus âgée qui n'avait toujours pas détaché ses yeux de sa toile. Elle se redressa enfin et regarda la blonde sans parler pendant de longues secondes ce qui la mit mal à l'aise.
« Pourquoi ce choix ? » demanda simplement la plus âgée.
Dans un premier temps Clarke haussa des épaules, elle n'avait jamais vraiment débuté un dessin en pensant à ce qu'elle voulait transmettre, elle laissait son esprit faire ce que bon lui semblait et c'est après avoir terminé qu'elle essayait de comprendre pourquoi elle avait utilisé telle ou telle technique et autres. Alors elle se tourna de nouveau vers sa toile et réfléchit quelques secondes avant de se tourner de nouveau vers son enseignante.
« Je ne sais pas. Certainement le fait d'employer le terme nature morte et de voir cette rose à qui on a arraché la vie d'un simple coup de sécateur. » commenta-t-elle.
La plus âgée continua à la fixer comme si elle voulait sonder son âme. Elle remonta un peu ses lunettes sur son nez puis déclara :
« Vous peignez des choses qui ressemblent à des… On pourrait dire des cauchemars, on voit de la noirceur et une profondeur dans votre travail, mais à chaque fois vous employez de jolis mots, des métaphores. Pourtant, quand vous me regardez, je vois un vide. J'ai l'impression que vous vider votre tête de toute votre douleur afin que personne ne puisse voir ce que vous avez vécu. Et cette douleur se retrouve sur vos toiles » elle s'arrêta quelques secondes avant de dire, « Je me trompe ? »
La blonde trop choquait par l'analyse de son enseignante, baissa les yeux tandis que ses joues rougissaient à vue d'œil.
« Je ne sais pas quel est votre moteur qui vous fait peindre de cette façon, mais continuait à l'exploiter avant qu'il disparaisse, c'est de l'excellent travail »
Clarke hocha doucement la tête avant que son enseignante ne parte voir un autre élève. L'étudiante était comme dans un état de seconde et se tourna mécaniquement pour voir sa toile. Elle avait peint la rose dans le vase, mais la rose était fanée, des pétales s'échappaient, et pour seule couleur du noir. Sa toile était entièrement monochrome avec plusieurs nuances allant du blanc au noir. La noirceur de la rose contrastait avec l'arrière plan au centre blanc, tandis qu'à partir de ce centre le gris devenait de plus en plus sombre, jusqu'au noir, en allant vers les extrémités de la toile.
Et voilàààà ! ^^
Je dis ça ici (je ne voulais pas vous « spoiler » dès le début) : je ne pousse en AUCUN CAS quiconque au suicide, ce n'est bien évidemment pas une solution, même si je comprends bien que ça semble être la seule solution parfois, je vous promets qu'il y a une autre issue, et le but de ce passage n'était pas d'inciter des personnes à passer à l'acte, bien au contraire. Même si on croit ne pas être entouré, il y a toujours quelqu'un, et si vous avez un jour envie de parler à un inconnu qui ne peut pas vous juger, ne vous connaissant pas, je ferai mon possible pour être une oreille attentive. Voilà, j'espère que vous êtes tous heureux, et souriez, vous êtes en vie !
J'espère que l'ellipse n'aura pas été trop brutale :)
Je suis un peu dans l'appréhension, alors dites-moi ce que vous en pensez, et ce que vous imaginez pour la suite. Et si vous avez des idées je suis preneuse ! :D
Je vous souhaite une bonne semaine, le lundi est déjà passé ! Courage ! :D
xoxo
- Brookey20
