Bien le bonjour amis lecteurs.
Nous revoici, Diane et moi-même (Pouki) pour une nouvelle fiction.
Cette histoire a été écrite suite au prompt proposé par une jeune personne "frozenlikeadream", prompt que je vous posterai à la fin du chapitre deux.
Je devais écrire à la base cette histoire seule, mais Diane est venue me donner un coup de main parce que je peinais et je l'en remercie.
Pour ce qui est du titre, "Je t'Haime', il n'y a pas d'erreur. C'est bien comme cela que nous voulions l'écrire.
Sur ce, bonne lecture.
Auteure : Pouki
"Si l'amour rend aveugle, la haine rend invulnérable"
Derek ne savait pas bien ce qu'il fichait là à perdre bêtement son temps au lieu de vaquer à ses occupations de loup garou. Ou plutôt si, il le savait, et ce qu'il ne saisissait pas, c'est pourquoi il s'infligeait ça.
Toute cette mascarade était absurde.
Mais voilà, c'était plus fort que lui. Son instinct, sa passion, son cœur et sa haine la plus absolue lui hurlaient de se trouver là, sur le parking du lycée, nerveusement installé au volant de sa Camaro pour observer l'ennemi, tel un espion embusqué.
Il avait pourtant lutté.
Vaillamment, longuement, hargneusement, mais il avait pitoyablement échoué. Et s'il y avait bien une chose que Derek Hale, alpha au cœur de glace et au tempérament présomptueux ne supportait pas, c'était échouer.
Mais bien plus encore que l'échec et ses déboires, il y avait ces sentiments étranges et dérangeants, et cette fameuse personne qu'il exécrait par-dessus tout. Ça le rongeait de l'intérieur, fibre par fibre, le consumait et le brûlait. C'était comme un poison fluctuant dans son sang, une souffrance tangible qu'il se trainait jour après jour. Ses sentiments mêlés d'amertume, de désillusions, de remords, de culpabilité, d'angoisse et de regrets guidaient sa vie et ses pas, et ça le rendait irascible et plus teigneux encore. Derek s'en voulait de n'avoir aucun contrôle sur ces fichues émotions qui lui dictaient sa conduite et corrompaient sa vie. Ce trouble grandissant n'engendrait que rancune et désespoir.
Le brun ne le niait pas, à quoi bon ! Il y avait bien longtemps qu'il avait cessé de se voiler la face. Mais il savait qu'il était temps d'accepter les faits et d'agir au plus vite. Il lui fallait œuvrer contre l'objet de ses tourments et le détruire avant qu'il ne perde totalement les pédales. Il se devait de faire disparaitre ce qui n'aurait jamais dû exister : son béguin pour Stiles Stilinski, insupportable adolescent trop bavard.
L'hyperactif coulait dans ses veines comme le plus désastreux et le plus toxique des fléaux. Il s'incrustait dans chaque parcelle de son corps, de sa peau, de son esprit. Il lui volait sa vie, s'incrustait dans ses rêves tel un parasite. Cet humain, innocent au cœur pur et au visage enfantin, incarnait son plus grand malheur et il ne savait comment gérer cette inqualifiable façon qu'il avait de l'aimer avec autant d'ardeur et d'engouement. Il n'y avait presque rien d'humain dans la manière qu'il avait de le désirer et de le convoiter. Ses sentiments étaient une malédiction, pareils à une punition pour n'avoir su distinguer à temps que son animosité à l'encontre de Stiles se transformait inexorablement en une étincelle d'amour avant de s'embraser telle une flamme ardente. Non, il ne pouvait définitivement le nier : Derek était pris au piège. Mais s'il était follement et désespérément amoureux de Stiles, il le détestait tout autant.
S'il avait pu voir le danger venir, l'alpha aurait pris des précautions pour se protéger. Il aurait peut-être même tenté d'entrainer le jeune homme au fin fond des bois pour lui donner le coup de grâce et l'enterrer là où jamais personne ne l'aurait retrouvé. Ca l'aurait certainement sauvé de cette passion dévorante. Mais à quoi bon ressasser ? Il était de toute façon trop tard. Son loup l'avait choisi comme compagnon et cette décision était irrévocable. Stiles avait marqué son cœur d'une encre indélébile. Maudit soit-il !
Comment aurait-il pu se douter que le destin se jouerait de lui ? Comment aurait-il pu deviner qu'une tornade chamboulerait sa vie et ferait s'écrouler toutes ses résolutions tel un château de cartes ? Absolument rien ne l'avait prédisposé à tomber en amour pour un simple mortel, et un garçon de surcroit. Surtout que cet énergumène se révélait être la personne la plus agaçante de cette Terre tout en étant la plus ensorcelante et déroutante possible. Avec Stiles, la moindre discussion tournait inévitablement à l'affrontement. Ce dernier connaissait les points faibles du loup et avait l'art de le faire sortir de ses gonds en un quart de seconde. Son babillage intempestif et sans queue ni tête en faisait tout bonnement le genre de personne que Derek abhorrait le plus, et s'il n'hésitait jamais à le plaquer contre un mur pour lui grogner dessus avec entrain, il n'en demeurait pas moins indéniablement partagé entre le besoin de le cogner plus fort pour se défouler et l'envie irrationnelle de le goûter sans pudeur.
Alors comment aurait-il su ?
D'autant plus que le fils du shérif ne paraissait nullement s'intéresser à lui. En dehors de leur duo de choc qu'ils formaient à de trop rares occasions, Stiles ne lui prêtait guère d'attention, préférant une jolie blonde vénitienne aux formes plus qu'avenantes et au doux visage de poupée. Oui, à n'en pas douter, l'humain se fichait royalement du loup et cela avait le don de lui mettre les nerfs en pelote. Et même si Stiles l'avait sauvé à maintes reprises, il nourrissait très probablement pour Derek une rancœur à peine dissimulée et un authentique dédain.
Le brun, à l'âme bien ténébreuse, étouffa un soupir tandis qu'inconsciemment, ses mains serraient avec beaucoup trop de fermeté le volant. Les jointures de ses doigts blanchirent et un interminable grognement querelleur galopa le long de sa gorge.
Ce qu'il avait sous les yeux ne lui plaisait pas.
Stiles était là, à seulement quelques mètres de lui, à palabrer avec Lydia et Scott, le sac de cours sur son épaule et faisant de grands gestes désordonnés, ses mains partant en tous sens, pour raconter quelque chose de rocambolesque et marquer ses propos. Et si Scott riait à ses élucubrations, Stilinski n'avait d'yeux que pour la pulpeuse jeune fille qui l'observait avec un air mi-attendrie, mi-ennuyée sur le visage, triturant une mèche de cheveux blonds entre ses doigts aux ongles parfaitement manucurés.
Vraiment, cette situation l'agaçait.
Stiles était en train de rire, et son sourire était si doux, si vexant de sincérité, ses yeux pétillaient de félicité face à Lydia, et Derek gronda à nouveau de frustration devant ce spectacle insupportable et oh combien pathétique pour ses instincts de prédateur en chasse.
Car c'est bien ce qu'il faisait. Il chassait.
Tous les sens en alerte, il craignait ce moment fatidique où les émois de son cœur l'emporteraient sur sa raison. Il menait une lutte intime acharnée afin de s'empêcher de s'extraire de la voiture pour fondre tel l'enfer sur l'objet de ses tourments. Une colère sourde émanait de tous ses pores et un mépris quasi-incontrôlable lui dévorer les entrailles brouillant ses pensées. Il se sentait disparaitre sous les flammes d'une jalousie accrue. Son sang bouillonnait et son corps tremblait. Il détestait ce genre de scène. Voir Stiles vénérer la princesse le mettait hors de lui.
Chaque fois que Derek posait son regard sur l'humain, il avait la désagréable sensation que sa vie partait en lambeaux, et il s'imaginait capable de vendre son âme au diable pour ne plus ressentir tout cet amour qui l'étreignait avec bien trop d'appétence et de non sens. 'Car si l'amour rend aveugle, la haine rend invulnérable'. Derek le savait mieux que quiconque et haïr l'homme qu'il aimait était sa plus grande malédiction.
Le loup souffla bruyamment. Stiles venait de poser une main sur l'épaule de Lydia et Derek pouvait presque entendre son cœur palpiter d'allégresse à cette simple accolade. Ou était-ce seulement son imagination ? Décidément, cet humain le ferait chier jusqu'au bout.
La mine sombre et renfrognée, il se renfonça sur son siège et laissa son regard se perdre dans la contemplation du jeune homme, observant son sourire éblouissant et ravageur. L'envie de le toucher, de caresser son grain de peau lui démangeait les doigts, son besoin de le goûter, de dévorer ses lèvres tel le fruit défendu l'obnubilait, mais il savait qu'il lui suffirait d'une seule fois pour se perdre. Cela reviendrait à signer son arrêt de mort.
Derek le fixait minutieusement, la mâchoire serrée, rancune et amertume aux premières loges, quand la sonnerie retentit chassant la moindre de ses pensées.
Tout se passa alors très vite et il n'aurait su dire si la cloche avait été l'élément déclencheur ou alors le fait que les doigts de Stiles se firent plus insistants sur l'épaule de Lydia avant qu'il ne la libère totalement. Quoiqu'il en soit, il sortit en trombe de sa voiture profitant de la cohue générale pour se perdre dans la masse d'élèves qui s'engouffrait déjà à l'intérieur du lycée dans de grands éclats de voix, avec la ferme intention de commettre le pire des péchés.
Les yeux perçants et sauvages de l'alpha ne lâchèrent à aucun moment la cible sillonnant le même chemin qu'elle et se concentrant sur les battements de son cœur. Par chance ou par hasard, Lydia et Scott devancèrent Stiles qui s'arrêta à son casier afin d'y récupérer quelques affaires. Derek en profita pour ralentir l'allure s'approchant silencieusement de lui, le corps tendu, tous les sens en alerte. Il vit le jeune homme pianoter quelque chose sur son téléphone tandis que les couloirs se vidaient petit à petit.
Lorsque l'hyperactif referma son placard faisant claquer la tôle dans un bruit déplaisant pour l'ouïe sur-développée de l'alpha, il sursauta violemment en découvrant le loup planqué juste derrière.
- Woh ! Derek ! Sérieux mec, tu m'as fais peur ! Geignit Stiles une main posée sur son palpitant pour en calmer les battements frénétiques. Qu'est-ce que tu viens faire là ? Parler à Scott ? Tu arrives trop tard, les cours commencent. Expliqua-t-il en se baissant pour ramasser les livres tombés à terre sous le coup de sa frayeur. Je lui dirai que tu es passé si tu…
Ses ouvrages et son portable lui échappèrent à nouveau des mains quand des doigts agressifs et puissants s'enroulèrent sur son poignet pour l'obliger à se relever, manquant de lui déboiter l'épaule.
- Héééé ! Mais qu'est-ce qui te prends ? S'écria le jeune homme, abasourdi par cet empressement. Tu cherches à m'arracher le bras ou quoi ? Non, parce que si c'est le cas, continue comme ça, t'es bien parti !
Mais déjà Derek le tirait férocement par le poignet le forçant à lui emboiter le pas la mine pas franchement enclin à discuter.
- Oh ! Mais qu'est-ce que tu fous ! S'étonna Stiles tentant vainement de s'extraire à la poigne de fer, manquant se rétamer à plusieurs reprises. Où est-ce que tu m'emmènes ? Oh ! Derek, je te parle là !
Quelques élèves retardataires s'immobilisèrent pour observer la scène qui se jouait sous leurs yeux mais aucun ne s'interposa. Pas même le coach Finstock qui, par malchance ou par erreur, croisa le regard obscur de Derek. Il s'écarta même de son passage n'osant interpeller son élève sur le fait qu'il allait indubitablement être en retard.
- Bon sang Derek, à quoi tu joues ? S'emporta le dit élève quand ils arrivèrent sur le parking et qu'il cligna des yeux sous le soleil resplendissant du mois de juin.
Il tentait de toutes ses forces de résister, tirant en arrière, freinant des pieds, mais la force de l'alpha était telle qu'il ne servait à rien de lutter. Cette résistance ne parut d'ailleurs poser aucun problème à Derek, mais irrité par l'agitation du jeune homme et somme toute, un brin réaliste quand à ses motivations, comprenant que ce n'était surement pas comme ça qu'il réussirait à l'embarquer sans créer une émeute générale, il stoppa brusquement et se retourna sur lui, ancrant un regard rougeoyant dans les yeux noisette et faisant vibrer d'appréhension son vis-à-vis.
- Lâche-moi Derek ! Exigea Stiles quelque peu dérouté par la façon qu'avait le brun de le noyer de son aura colérique. Ou alors, parle-moi ! Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui te prend d'agir comme ça ? Un problème de loups ? De chasseurs ? Qu'est-ce que c'est ? Je veux savoir ce qui me vaut le privilège d'être traité comme ça ! Pas que je n'ai pas l'habitude hein, mais là, tu exagères carrément !
Agacé par ce flot de paroles, le loup inspira puis souffla fortement tout en resserrant son emprise sur le poignet du jeune homme qui grimaça de douleur.
- Tu me fais mal ! Fit remarquer ce dernier qui préféra s'abstenir de bouger attendant avec une certaine angoisse que Derek daigne enfin ouvrir la bouche. Et cesse de me regarder avec cet air là, comme si tu voulais me frapper. Je sais que c'est la seule chose que je t'inspire, mais vois-tu, là, je n'ai pas le temps pour ça, donc…
- C'est ton père ! Lâcha l'alpha telle une bombe.
Instantanément, il sentit le fils du Shérif se pétrifier, son cœur s'arrêter l'espace d'une seconde pour ensuite repartir dans une chevauchée spectaculaire. Son visage se draina de son sang et ses yeux s'agrandirent comme des soucoupes. Derek en aurait presque culpabilisé de lui mentir.
- Mon père ? Répéta-t-il dans un écho. Derek, qu'est-ce que tu racontes ? De quoi est-ce que tu parles ?
Instinctivement, Stiles attrapa la veste de Derek et s'approcha dangereusement de lui pénétrant son espace personnel. Un râle s'échappa de la gorge du loup mais il ne l'entendit pas, trop inquiet à l'idée qu'un malheur se soit abattu sur son père.
- Derek ! Supplia-t-il. Qu'est-ce qu'il y a ? Où est mon père ? Mais parle bon sang !
Pour toute réponse, le brun s'écarta de lui craignant de céder à ses pulsions et se détourna lui indiquant la voiture d'un mouvement de tête.
- Monte ! Je t'emmène.
Comprenant qu'il y avait urgence, Stiles ne se fit pas prier et grimpa dans la Camaro, sa ceinture déjà solidement attachée quand Derek s'installa au volant sans un coup d'œil pour lui.
- Mon téléphone ! Se rappela-t-il soudainement posant une main sur la poignée de la porte. Derek, il faut que je récupère mon téléphone. Je dois prévenir Scott. Il pourrait nous aider.
- Inutile ! Rétorqua le loup l'attrapant par le bras pour l'empêcher de descendre. Nous n'avons pas besoin de lui.
- Tu en es sur ? Insista-t-il. Mais comment sais-tu que mon père est en danger ?
Une boule de terreur se forma dans son estomac. Voir Derek avec le visage si grave lui fichait la trouille et ne laissait présager rien de bon.
- Je le sais, c'est tout. Maintenant, reste tranquille !
Comme s'il avait le diable aux trousses, et peut-être l'avait-il, l'alpha verrouilla les portes, mit le contact, passa la première et dans un crissement de pneus assourdissant, démarra en trombe. Quelle mouche le piquait ? Il n'en avait aucune idée. Ce qu'il comptait faire ? Il n'en savait rien. Le regretterait-il ? Surement pas. Il n'avait même aucun remord quand au fait qu'il était tout simplement en train de kidnapper le fils du shérif. Seuls son mépris et son envie irrationnelle du jeune homme guidaient ses actions.
Derek réalisait que la haine rendait plus fort, qu'elle donnait un courage et une détermination qui souvent échappaient à l'amour. S'il lui fallait enfermer la prunelle de ses yeux pour le garder pour lui seul, pour calmer ses ardeurs et cesser de l'aimer comme il le faisait, alors il était prêt à tout. Sa haine envers Stiles était la plus belle preuve d'amour qu'il pouvait lui porter et il comptait bien le haïr de toutes ses forces, car à trop l'aimer, il se briserait. Mais à trop le haïr, c'est Stiles lui-même qu'il briserait. 'Car si l'amour est comme le Paradis, la haine a le goût de l'Enfer'.
Une lueur possessive sur le visage, Derek tourna son regard luisant vers l'hyperactif dont les yeux étaient braqués sur la route, ses mains se tordant et se détordant sous la nervosité. Stiles était bien loin de se douter de la réalité des choses et Derek savait qu'il ne lui pardonnerait jamais, mais il s'en fichait.
Il était perdu depuis longtemps.
Voilà pour ce premier chapitre. En espérant avoir retenu votre attention et attisé votre curiosité, je vous dis à très très vite pour la suite.
'frozenlikeadream', à ton clavier :)
