NdaM
HP ne m'appartient pas et c'est bien dommage, je vois déjà tout ce que je leur aurais fait subir XD. Merci à Mily de me corriger (et des fois ce n'est pas des petites fautes *honte sur moi*)
Prologue
La nuit est d'encre néanmoins je m'obstine à essayer de discerner le plafond de ma chambre. J'entraperçois le lustre baroque tandis que la rosasse à ses pieds me reste invisible. Les murs verts de ma chambre et les cadres aux murs me renvoient des ombres mouvantes. Il s'agit encore d'une de ces nuits. Une nuit où une fois que j'aurais fermé les yeux, je revivrais tout, sans omettre le moindre détail. Pourtant, je n'ai pas besoin de dormir pour me rappeler parfaitement de ce jour.
Mes parents et moi venions de déménager dans un charmant petit quartier moldu très chic. Tout n'y était que fleurs bourgeonnantes, nains de jardin et arbres verdoyants. Notre maison était gigantesque, une sorte de château médiéval à mes yeux où j'aimais me perdre. Elle recouvrait trois hectares sans compter le gigantesque jardin qui l'entourait.
Pourtant, au bout de deux jours je connaissais la maison comme ma poche et je m'ennuyais déjà. Du coup, je cherchais l'existence de passage secret. La probabilité d'en trouver dans une maison moldue est quasiment nulle, j'en conviens aujourd'hui, cependant à six ans j'étais obstinée et ne lâchais une idée qu'une fois assouvie.
A cet âge-là, j'ignorais encore tout de mes pouvoirs magiques même si mes parents eux-mêmes étaient des sorciers. Ils n'étaient pas de grands sorciers connus de tous mais à eux deux, ils savaient soigner une ville entière en une journée. Ils ne m'en avaient jamais parlé préférant faire profil bas et vivre comme des moldus. Aujourd'hui, je sais qu'ils étaient recherchés par les mangemorts et qu'ils auraient donné n'importe quoi pour me mettre en sécurité même si pour cela ils leur fallaient renier leur vie de sorcier.
Une nuit où la pluie tambourinait les carreaux, j'avais décidé de rechercher une énième fois ces passages secrets et puis, de toute façon, je n'arrivais pas à dormir. Je m'étais levée en faisant le moins de bruit possible et en longeant les murs pour éviter de faire grincer le parquet sous mes pieds. J'arrivais près de la rambarde d'escalier sans trop de problème et commençais à examiner les murs. Il n'y avait strictement rien à voir à part peut-être ces trois ombres humaines montant les escaliers.
A présent, il me semble tout à fait logique de penser qu'il s'agissait des mangemorts mais mon moi de six ans ne le voyait pas de cet œil-là. Non, je pensais à ce moment précis que j'allais être découverte et punie pour ne pas être en train de dormir dans ma chambre. Je m'étais donc reculée à pas de loup pour me coller contre le mur, priant pour que la pénombre soit suffisante pour me cacher ou, mieux encore, trouver un passage secret ! Une véritable obsession…
Cependant, je fus agréablement surprise d'en trouver un. Un qui reliait le couloir à la chambre de mes parents. Je me faufilais sachant pertinemment que ceux-ci me cherchaient dans le couloir. Vous n'imaginez même pas la stupéfaction qui m'assaillit lorsque je pus constater qu'ils dormaient tous deux à point fermer dans leur lit à baldaquin. Si eux étaient ici qui montait les escaliers ? La terreur me pétrifiait et déjà la porte s'entrebâillait… Que de mauvais souvenir… Et dire que j'en rêverais ce soir, comme si y repenser chaque jour ne suffisait pas !
Oh, bien sur, ça ne s'est pas arrêté à l'ouverture de la porte. Ce que je viens de raconter reste la partie la plus facile à retracer. Par la suite, cela devient beaucoup moins tendre. La porte s'était ouverte sur les trois mangemorts me laissant admirer leurs visages déformés par un rictus victorieux. Ils étaient vêtus de haillons, me laissant quelque peu déroutée sur ce qu'ils avaient pu faire avant. De nouveau, je reculais et le mur froid dans mon dos vînt vite me réconforter dans mon idée de fuir. Je n'eus pas le temps de me retourner assez vite pour chercher le passage secret que leur baguette jaillit de nulle part projetant des sorts à tout va.
Une larme coule sur ma joue quand je repense aux hurlements stridents et au sang éclaboussant les murs. Je veux crier comme je l'ai fait cette nuit-là mais le cri s'étouffe dans un sanglot de douleur. Ils m'avaient repéré, en même temps à quoi devais-je m'attendre en criant et pleurant devant les cadavres de mes défunts parents ? Ils s'étaient avancés vers moi leurs sourires imbus plaqués sur leur visage dans une grimace immonde. Ils avaient déclaré que j'avais une voix magnifique, faite pour crier et supplier. Mon sort était scellé à présent, il était hors de question qu'ils puissent à nouveau l'entendre un jour eux ou qui que ce soit d'autres. Mes larmes s'étaient tues laissant place à la stupeur. Le mur derrière moi semblait vouloir me réconforter d'une douce chaleur pourtant je persistais à le pousser. Il fallait que je sorte, il fallait que je sauve ma peau ! Néanmoins leur baguette me fixait et bientôt je ne…
Un nouveau cri essaye de s'extirper de ma gorge, un cri muet que personne n'entendra. Mes joues sont maintenant inondées de larmes, mon cœur se serre et une migraine éclate dans ma tête. L'infirmerie est mon seul recours ces nuits-là et puis, l'infirmière est bien l'une des rares à ne pas me poser de question. Comment t'en es-tu sortie ? La question à dix mille pounds que tout le monde se pose et dont moi seule connaît la réponse. C'est pourtant évident : le mur avait cédé. J'avais dégringolé de deux étages pour m'écraser dans un buisson. Je m'étais relevée indemne, cherchant un moyen de fuir avec comme seul éclairage la marque des ténèbres surplombant ma maison.
Vient ensuite l'ultime question. Comment leur as-tu échappé ? C'est bien joli de dégringoler de deux étages mais ils auraient eu vite fait de te rattraper, alors comment ? C'est bien la seule chose que je veux et voulais garder pour moi. Et puis, qui m'aurait cru ?
J'avais couru vers la forêt les entendant rire derrière moi. J'avais senti une dizaine de sorts me frôler dont un me paralysant le bras. J'étais exténuée du manque de sommeil et de ma course effrénée. Je voulais m'écrouler et mourir de mon plein gré sans les tortures dont ils m'avaient fait la démonstration quelques instants auparavant. Les branches, les feuilles et les hautes herbes griffaient, arrachaient, brûlaient mes bras comme mes jambes. Je trébuchais de plus en plus souvent et une pensée grandissait dans ma tête : à quoi bon ? Ils allaient me retrouver d'une façon ou d'une autre. Les aurors n'arriveraient pas avant un petit moment et puis ce n'est pas une racine qui dépasse là-bas ?
Je m'étalais de tout mon long, laissant la boue infiltrer mes vêtements. Je n'avais ni la force de me relever, ni la force de me battre, ni même l'envie. C'est là que je les ai entendu. Des grognements menaçants. J'avais alors tenté de me relever, juste pour savoir ce qui se dressait derrière moi. Des sinistros, en tout cas, de ce que j'en discernais. A présent, je pense qu'il devait s'agir d'une meute de loups ou de chiens enragés mais j'aimais à croire que des sinistros m'avaient protégée. Cela faisait beaucoup plus mythologique et surtout beaucoup plus magique.
C'est un moldu qui m'a retrouvé le lendemain alors qu'il faisait son jogging. Un vrai cadeau pour ce pauvre monsieur. J'avais réussi à me glisser jusqu'à un buisson où j'avais décidé de faire ma nuit tant bien que mal. J'étais crasseuse et pitoyable. Il avait tenté de me réconforter en m'offrant un bon bain chaud ainsi que de la nourriture à foison ; il avait bien essayé de me faire parler, de me faire rire cependant rien ne parvint à briser mon regard vide.
Après m'avoir prise sous son aile, il abandonna et il m'amena donc au commissariat de police où je due tout raconter par écrit puisque j'étais désormais muette. J'avais dû tout revivre juste pour leur faire plaisir et cela représentait la dissertation la plus longue de ma vie ! Vous ne devinerez jamais ce à quoi la police moldu avait conclu ? Que j'avais assisté à une scène qui m'avait terrifié et que mon cerveau essayait tant bien que mal d'enjoliver la chose. De plus, pour achever le tableau, le choc psychologique m'avait fait perdre le plus grand de mes moyens de communication : la parole.
