Avant toutes choses, je tiens à préciser que le titre de cette fic est une référence à Boulevard of broken dreams de Green Day et certainement pas à une autre chanson que je ne citerais pas. (taper "boulevard des rêves brisés" sur votre moteur de recherche et vous verrez de quoi je parle) Bref, sinon je m'excuse à l'avance d'entamer une nouvelle fic alors que ma première est loin d'être fini mais je n'ai pas pu résister à l'appel de cette histoire (si je puis dire). Je compte bien évidemment finir l'autre, il n'y a pas d'abandon. Cette histoire aborde des thèmes beaucoup plus "mature" soyez en averti avant de vous lancer dedans. J'espère que malgré cela, elle restera réaliste, ça reste mon but principal aussi, si ça "sonne faux" par pitié, dites-le-moi. En tous les cas, j'espère qu'elle vous plaira. Bonne lecture! :)

Ps: au cas où vous vous le demandez, Naruto n'est pas à moi et ce, au détriment de mon portefeuille.


Prologue

Il suffit de peu, vraiment. Il suffit d'une seconde, d'un battement de cils. D'une dernière inspiration. Courte, hachée, douloureuse. Et la vie remplace la mort.

Puis, il suffit d'une sonnerie de téléphone. Il suffit d'un appel auquel on répond. On dit « hallo ? ». Et la douleur remplace l'innocence.

Combien de fois c'est arrivé ? Combien de personnes se sont-elles retrouvées comme eux ? Serrés l'un contre l'autre, incapable de parler, juste en larmes ? Serrés l'un contre l'autre à chercher le réconfort de la chaleur humaine, trop hébétés dans leur douleur pour comprendre ce qui leur arrive vraiment.

Non, ils ne sentent que la douleur, ils ne savent pas encore qu'il y aura tellement plus de conséquence que le simple manque provoqué par la perte des êtres aimés.

Plus de parents. Douleur. Plus de parents. Donc plus de protection. Plus de maison, plus de refuge. Plus d'argent. Donc il faut travailler. Donc pas d'école. Plus d'avenir. Pas même de présent. Juste un passé. Un passé douloureux parce que de ce temps-là, ils ignoraient tout de la mort, ils étaient innocents. Ils ne le seront plus jamais. Donc ils essayent de ne pas y penser. Et alors, il ne reste plus rien.

Sauf eux, peut-être. Eux deux. Juste eux deux. Eux deux faces au monde. Face à ces gens qui disent comprendre, qui disent soutenir, partager la douleur. Mais ils ne comprennent pas, on ne veut pas de leur soutien et plus que tout, on ne veut rien partager avec eux. Qu'ils retournent dans leur monde parfait, avec une famille intacte, qu'ils se cassent. On ne veut pas d'eux. On est bien tous les deux, on est bien enfermés dans notre cocon de douleur. Personne ne peut comprendre et c'est bien comme ça. Qu'ils se cassent, qu'ils se cassent tous. Et surtout, qu'ils ferment la lumière en sortant. On est tellement mieux dans le noir.

Malheureusement, on ne peut pas y rester indéfiniment. Il faut bien sortir, il faut bien passer cette fichue porte et réapprendre à vivre. Seulement tout est différent. Le monde est différent, on est différent. Mais même si ça fait peur, même si on ne veut pas, il faut le faire. Parce qu'ils sont deux. Parce qu'ils se doivent à l'un et à l'autre de se forcer à avancer, pour ne pas faire couler l'autre.

Et bien sûr, c'est à lui que revient la part la plus dure. C'est normal, il est majeur, il est l'ainé, il veut la protéger. Protéger le peu d'innocence qu'elle a conservée. Alors il prend tout en charge. Peut-être que s'il se défonce au taf il pourra lui permettre de continuer ses études ? Peut-être qu'elle pourra avoir un avenir, à défaut qu'il en ait un.

Et c'est comme ça qu'on glisse doucement. Parce qu'à force de vouloir trop bien faire, on fait mal. Parce qu'il veut tellement qu'elle les finisse ses études, même maintenant qu'elle est majeure. Il veut tellement qu'elle est cette vie qu'il sait qu'elle mérite, qu'il est prêt à tout. Même à aller chercher le fric là où il n'aurait pas dû. Oh, pas de doute, ses parents auraient honte. Elle aussi, si elle savait. Mais qu'importe ? Le fric est là et c'est tout ce qui compte. Et c'est comme ça qu'on bascule.

Ça n'a jamais été quelque chose qu'il avait prémédité, il a juste saisi l'occasion quand elle s'est présenté, c'est tout. Un jour il avait revu ce gars, ce Suigetsu, avec qui il avait bossé au supermarché. Ils faisaient les cargaisons, les rangements dans les rayons, ce genre de connerie. Levés 5h pour être au taf à 6, pour décharger ces putains de palettes qui pétaient le dos. Et ils partaient après la fermeture quand tous les rayons étaient rangés. Ils avaient bossé presqu'un an et demi ensemble. Sans vraiment être des amis on pouvait dire qu'ils s'entendaient. Et puis, Suigetsu s'était mis à manquer le boulot, à venir de moins en moins souvent. Jusqu'à ne plus venir du tout. Alors, ça avait été une surprise de le recroiser presque 6 mois plus tard.

« Cool de te voir, qu'est-ce que tu deviens ? » Si tu savais mon gars. Si tu savais. Les opportunités que tu peux rater. « Dis Juugo, tu m'avais bien laissé entendre que tu cherchais à te faire du fric, non ? » Il avait hésité bien sûr. Mais en rentrant le soir à l'appart, il avait regardé Sakura, avec ses fringues à bas prix et ses livres achetés d'occase. Elle méritait tellement mieux. Alors il avait dit oui. Après tout ce n'était pas grand-chose en soi. Il ne faisait que les commissions. On lui donnait un lieu de rencontre, il y allait. Il donnait un paquet en échange de fric. C'était tout. Un petit paquet. Pour tout genre de personne. Des ados pétés de tunes, des hommes d'affaires et même, des mères au foyer clairement épuisées. Et il était tellement mieux payé que quand il déchargeait ces conneries de palettes. Bien sûr pas de fric, pas de paquet. Et il devait agir de manière à ce qu'on ait pas envie de le faire déplacer pour rien. C'était pas si dur, il avait une carrure menaçante de nature.

Oui, au début c'était vraiment cool. Il y avait eu tellement davantage. Et c'était tellement facile. Facile de se faire du fric, facile de dire à Sakura qu'il avait eu une promotion. Alors quand on lui avait proposé de s'impliquer un peu plus il avait dit oui, cette fois sans même hésiter. Et avec l'implication venait le fric.

C'est après que ça c'est gâté. Quand exactement, il aurait pas su le dire. Peut-être quand l'autre connard a posé pour la première fois les yeux sur elle. Ou peut-être bien avant. Oui, surement bien avant. Quand il a commencé à consommer ce qu'il vendait par exemple. Ou peut-être que ça a toujours été la merde. Peut-être que ça a commencé quand il a dit oui à Suigetsu, comme un con.


Voilà, votre opinion est toujours la bienvenue alors n'hésitez pas =)