Salut ! Voici une petite Poudlard!Klaine assez courte (moins de 10 chapitres que j'ai appelés "parties", pour certaines raisons). Merci à emicrazy d'avoir une fois de plus accepté d'être ma béta !
Enjoy !
Partie 1
Kurt adressa un petit signe de la main à son père à travers la fenêtre épaisse du Poudlard Express. Tous les parents se pressaient sur le quai 9 ¾, le plus près possible des wagons rouges et noirs, empiétant légèrement sur la ligne de sécurité jaune tracée sur le sol. Kurt observa un instant l'émotion qui marquait la plupart des visages, les mères aux yeux légèrement humides, les petits frères et petites sœurs qui pleuraient dans les bras de leurs parents ou au contraire sautillaient sur place d'excitation. De son côté, calme comme toujours, Burt avait l'air immensément fier de lui. L'expression de son visage détendit Kurt, car quoi qu'il arrive là-bas, quelque soit la maison dans laquelle il serait réparti, il aurait toujours son soutien.
Mais il ne pouvait s'empêcher d'être nerveux, sans doute comme tous les autres première année. La peur de l'inconnu, mêlée à cette volonté de bien faire qui l'avait toujours caractérisé. Bien sûr, comme tous les enfants de sorciers, il avait déjà longuement entendu parler de Poudlard par son père et par ses proches. Mais y aller, c'était différent. C'était le grand jour, celui qu'il avait tant attendu depuis son plus jeune âge, et qu'il avait commencé à redouter il y a quelques mois, quand la date de la rentrée avait commencé à se rapprocher inexorablement. Jusqu'à aujourd'hui. Aujourd'hui, il allait traverser le lac en barque avec les autres nouveaux, passer les portes massives de la Grande Salle sous le regard attentif de tous les autres élèves de l'école et des professeurs, et être réparti dans une maison à laquelle son cœur appartiendrait pour le restant de ses jours.
Le train se mit en branle, et il adressa machinalement un geste de la main à son père, tandis que celui-ci commençait lentement à se déplacer vers le bord opposé de la fenêtre. Kurt le regarda disparaître dans un dernier petit sourire encourageant, et laissa retomber sa main sur sa cuisse. Quelque chose se serra dans son estomac. Voilà, pour la première fois de sa vie, il était seul face à son avenir.
Il ne le resta cependant que quelques minutes, car la porte du petit compartiment où il était assis seul coulissa et un garçon de petite taille, les cheveux bruns en bataille et l'air aussi perdu que lui apparut dans l'encadrement de la porte.
"Je peux m'asseoir avec toi ? demanda-t-il timidement. Je n'ai pas trouvé de place dans les autres wagons et heu... je n'ose pas trop m'asseoir à côté d'élèves plus anciens."
Il rosit légèrement et Kurt accepta d'un petit signe de tête, tout en observant attentivement le nouveau venu alors qu'il tirait maladroitement sa valise dans le compartiment et s'asseyait en face de lui. Teint légèrement halé, cheveux bouclés et soyeux, et des yeux... magnifiques, ne put s'empêcher de juger Kurt. D'un vert mordoré, pétillants de sympathie et d'enthousiasme.
"Je m'appelle Blaine, se présenta le garçon d'un air jovial." Il semblait se détendre un peu devant le regard curieux du garçon.
"Kurt."
Le dénommé Blaine l'étudia avec un petit regard curieux, et le silence s'installa entre eux. Ce n'était pas que Kurt n'avait pas envie d'engager la conversation, c'était qu'il ne savait vraiment pas quoi dire.
"Est-ce que tu connais des gens à l'école ? Mon grand frère vient de finir sa septième année, expliqua Blaine d'un air pensif. Mais je ne connais personne de notre année. Je veux dire, de vue peut-être, mais pas d'ami proche.
- Moi non plus, avoua Kurt."
Son père et lui n'avaient pas été des exemples de sociabilité depuis le décès de sa mère.
"Tu aimerais aller dans quelle maison ? poursuivit Blaine." C'était sûrement la question que tous les première année se posaient lors de leur premier voyage vers Poudlard, et ce depuis des centaines d'années.
"Serpentard, répondit immédiatement Kurt. Comme mes parents.
- Tu as l'air sûr de toi, dis donc. Moi, je ne sais pas trop. Ma mère et mon frère étaient à Gryffondor, mais je n'ai pas particulièrement de préférence.
- Et ton père ? demanda Kurt.
- C'est un moldu.
- Oh."
Blaine jaugea Kurt du regard, comme s'il cherchait à trouver la signification cachée derrière ce "Oh". Mais en réalité, il n'y en avait pas. Kurt avait seulement cru pendant un instant que Blaine ne vivait qu'avec un seul parent, comme lui. Mais si le garçon était de sang-mêlé, ce n'était pas grave. Il n'appartenait pas à l'une de ces grandes familles qui plaçaient directement les gens dans des catégories en fonction de la soi-disant pureté de leur sang. Il n'était pas vraiment bien placé pour avoir des préjugés haineux.
"Ma mère est morte quand j'avais huit ans, expliqua Kurt." Ça ne répondait sans doute pas directement aux interrogations de Blaine, mais comme ça, c'était dit. Blaine ne ferait pas de quiproquo et n'aurait pas à s'excuser pour une gaffe involontaire.
"Je suis désolé, lui répondit le garçon brun avec un sourire amical."
Kurt haussa les épaules. "Pas de quoi. A priori tu n'y es pour rien." Blaine se contenta de le regarder avec un air compréhensif, et Kurt répondit à la question qu'il n'osait pas poser. "Tuée lors d'un affrontement entre sorciers. C'était un peu après la chute du Seigneur des Ténèbres. Je n'ai pas beaucoup plus de précisions, mais de toute façon il n'y a pas grand-chose à savoir, j'imagine."
Blaine assimila l'information avec un petit signe de tête. Beaucoup de sorciers étaient morts pendant la guerre dans les deux camps, et très peu de familles avaient été épargnées. Tout le monde connaissait plus ou moins quelqu'un qui n'avait pas survécu à la folie meurtrière de Lord Voldermort.
"Ma mère est auror, répondit Blaine. Avant elle s'absentait souvent pour des missions – j'imagine, parce que j'étais trop petit pour qu'elle m'explique en détails. Maintenant, c'est surtout de la paperasse, d'après ce que je vois. Et mon père est médecin. C'est un guérisseur, mais pour les moldus."
Il avait débité cette dernière phrase machinalement, comme pour parer une question qu'on lui aurait posé des centaines de fois. Mais Kurt savait ce qu'était un médecin. Même s'il n'avait pas eu beaucoup de contacts avec le monde moldu au cours de sa jeune vie, il en connaissait les rudiments, question de culture générale.
"Mon père répare les balais, déclara Kurt, heureux d'éloigner la conversation du sujet sensible de sa mère.
- Tu dois être vachement bon en vol, alors ! s'exclama Blaine." Une petite flamme d'excitation s'alluma dans ses yeux dorés. Je me suis un peu entraîné chez moi, moi aussi. Tu suis un peu le championnat de Quidditch ?
- Heu... non, répondit Kurt." Il n'avait jamais trop aimé le sport.
- Je supporte les Canons de Chudley ! J'adorerais faire partie d'une équipe de Quidditch, poursuivit Blaine." Il semblait vraiment passionné par le sujet. "Mais..." Son enthousiasme mourut d'un coup, éveillant au passage la curiosité de Kurt.
"Mais ?
- Tu vas te moquer de moi.
- Hein ? Pourquoi ? Non, c'est promis."
Blaine se tortilla un peu sur son siège et baissa les yeux. "J'ai le vertige, murmura-t-il d'une petite voix.
- Ça arrive, répondit Kurt. Mais effectivement, c'est un peu embêtant pour le Quidditch.
- J'ai trouvé la solution, en m'entraînant un peu chez moi. Si je me concentre sur quelque chose et que j'essaye d'effacer tout le reste, j'arrive à oublier que je suis à plusieurs dizaines de mètres du sol. Il faut que je sois dans ma bulle, tu vois. C'est pourquoi... c'est pourquoi j'aimerais vraiment obtenir le poste d'attrapeur."
Kurt lui lança un petit sourire encourageant, mais il savait que le rêve de Blaine serait difficile à réaliser. En tant que joueur clef du match, l'attrapeur était souvent celui que l'on portait en triomphe lors des grandes victoires. C'était un poste très convoité et très jalousé, et le jeune garçon aurait du mal à l'obtenir avant d'avoir passé quelques années au sein de l'école. Mais il semblait tellement enthousiaste que Kurt n'osa pas lui faire part de sa réflexion. S'il ne le savait pas déjà, Blaine s'en apercevrait rapidement par lui-même.
Ils parlèrent de tout et de rien tandis que les plaines d'Angleterre laissaient place aux montagnes verdoyantes d'Ecosse. Le temps était couvert et brumeux mais il ne pleuvait pas. Le chariot de bonbons passa à peine une heure plus tard, et ils ouvrirent ensemble quelques paquets de dragées surprises de Bertie Crochue et de chocogrenouilles. Au moment où ils descendirent sur le quai de l'école, l'appréhension de Kurt s'était transformée en tremblement d'excitation à l'idée d'enfin voir le château de dessiner devant lui pour la première fois. Et surtout, il n'avait plus peur, parce qu'il était presque sûr qu'il venait de se trouver un ami.
