Disclaimer : Tout sur le monde d'Harry Potter et ses personnages appartient à Mme J.K.Rowling.

Titre : « La Beauté d'un Songe »

Résumé : Comme c'est étrange, cette présence que Severus ressentait quand la nuit tombait… Slash, no spoiler.

Avertissement : Comme d'habitude il y aura présence de yaoi, donc ceux que les relations homosexuelles dérangent je vous conseille de ne pas rester là. Les autres sont toujours les bienvenues Sinon comme toujours j'utilise Snape au lieu de Rogue. (Et Malfoy, au lieu de Malefoy.)Oh et si j'ai classé ce one-shot M, c'est qu'il y a une raison, une très bonne raison…

Note : Hihi, c'est la suite de « Un Peu Plus que de la Haine » mais ce petit (plus si petit que ça) one-shot peut aussi être lu indépendamment de cette fic. Du moins j'ai fait tout mon possible pour que ça puisse l'être.

Finalement j'ai divisé ce one-shot en deux grandes parties, de un parce qu'il se faisait un peu long, et de deux parce que j'ai vraiment envie de vous livrer la suite d'Un Peu Plus Que De La Haine avant le mois de septembre, comme je l'avais dit.

J'espère que vous apprécierez un minimum cette fic, et que vous passerez un agréable moment… hein ?

Bonne lecture…


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1ère Partie

La Beauté d'un Songe

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12, square Grimmaurd, Londres

La porte d'une chambre plongée dans l'obscurité grinça en s'ouvrant doucement. Le vieux parquet craqua sous les pas d'un inconnu. Il savait que c'était lui. Même après tant d'années à ne plus attendre sa visite, cette nuit, il savait que c'était son inconnu qui revenait lui demander pardon. Et même si, allongé dans ce lit froid, sous des lourdes couvertures, Severus Snape devinait que rien ne serait jamais plus comme autrefois, il ne pouvait tout de même s'empêcher de se laisser emporter dans cette tendre obscurité qu'il connaissait si bien, avant…


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Une vingtaine d'année plus tôt

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Jeudi 1er septembre 1977

Poudlard Express, Londres

La locomotive venait de démarrer et se dirigeait vers la grande école de sorcellerie britannique, Poudlard. Dans ce train se trouvait le jeune Serpentard, Severus Snape qui s'apprêtait à commencer sa septième et dernière année.

Le jeune homme, déjà vêtu de sa robe d'écolier, était arrivé avant tous les autres élèves, afin de se trouver un compartiment convenable, où il pourrait être seul. Cependant son souhait ne fut pas exaucé bien longtemps car les seuls personnes qu'il voulait le moins voir ouvrirent la porte d'un coup, s'en se préoccuper de qui pourrait s'y trouver.

- Est-ce que c'est libre ?

Les Maraudeurs en pleine puissance écarquillèrent les yeux en remarquant qui était assis sur une banquette rouge, tout près de la fenêtre.

- Non. Dégagez, maintenant !

Quelle inconvenance de la part de ces gros babouins, pensa Severus quand il vit que les quatre Gryffondor ne réagissaient pas, et continuaient de le fixer d'un air qui mettait Severus très mal à l'aise.

- Vous êtes sourds ou quoi ?

- Hum…

Severus vit Potter regarder furtivement Black avant de répondre.

- Allez Snape tu vas nous faire…

Mais l'espèce de dégénéré congénital qui servait de toutou à Potter, coupa son ami avant qu'il ne finisse sa phrase.

- Laissez tomber, j'ai pas envie de me taper tout le voyage Servitus pour compagnon de route.

- Ça tombe bien, moi non plus, Black ! Maintenant dégage, et emmène tes trois andouilles arriérées avec toi.

Les quatre garçons sortirent en le regardant méchamment, et Severus leur rendit leurs regards au centuple.

Black, fermait la marche, et quand il se tourna pour fermer la porte, il jeta un coup d'oeil au Serpentard avec une drôle d'expression mélancolique, comme s'il était triste de quelque chose. Mais Severus ne voulait pas savoir, même s'il pourrait sûrement se servir de ce fait plus tard, il préféra lancer un regard assassin au Griffondor, afin qu'il s'en aille une fois pour toutes.

Quand il vit la porte se refermer, le Serpentard lâcha un soupir soulagé. Dès la rentrée se retrouver en face de quatre imbéciles pendant tout le trajet, Severus aurait eu du mal. La relation qu'il avait avec les Gryffondor avait toujours été houleuse, mais depuis la 6ème année, leurs rapports avaient évolué pour devenir confus, et parfois cruels. Evidemment ce revirement de situation était une fois de plus la faute de Black. Cet idiot avait essayé de le tuer et comble de tout, c'était Potter qu'il lui avait sauvé la vie en l'empêchant de tomber entre les griffes de Lupin(1). A croire que toute sa vie n'avait jamais été que paradoxe !

Le garçon qui vous haï le plus vous empêche de vous faire trucider par un de ces rares individus qui essaie d'être un tant soit peu gentil avec votre personne. Et bien sûr, au milieu de tout cela il y à l'esprit déjanté d'un crétin congénital, qui n'avait jamais attenté à votre vie avant cet événement. Un crétin congénital, qui quelque jours avant, donnait plus l'impression de vouloir vous mettre dans son lit, mais qui un peu plus tard vous jette droit dans la gueule du loup, et c'est le cas de le dire.

Mais Severus chassa vite ce souvenir de son esprit. Penser encore à la fois où, dans une espèce de transe, Black avait posé ses lèvres sur celles de Severus(2). Cette fois où, dans un brouillard cotonneux, Severus s'était laissé faire. Une humiliation de plus pour le Serpentard, bien qu'il tentait toujours de se convaincre, que son absence de réaction était due au coup que lui avait donné le Griffondor. Ce coup qui lui avait valu quelques côtes cassées, et une nuit entière à l'Infirmerie, où il avait pu ressasser le comportement étrange de Black.

Quoi qu'il en soit, Severus arrivait toujours à la même conclusion : Black était un crétin congénital, et il était cinglé. Voilà tout. C'est pourquoi il ne se prenait plus la tête à propos de toutes leurs altercations, du moins il essayait de ne plus penser à cette nuit où Black avait complètement disjoncté.

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Jeudi 1er septembre 1977

Cachot de Poudlard, Ecosse

Nommé préfet en chef pendant les grandes vacances, Severus découvrait pour la première fois sa nouvelle chambre personnelle. En regardant l'étroitesse des murs, le lit unique, Severus se sentît libre. Il pourrait enfin passer des nuits paisibles sans avoir à supporter le sommeil perturbé des autres Serpentards.

Et comble de son bonheur, les affreux Maraudeurs mettrais un certains temps avant de découvrir l'endroit où se trouvait sa nouvelle chambre, et ainsi, Severus n'aurait pas de mauvaise surprises dans son lit, dans sa malle, dans ses livres, dans ses affaires de toilettes et autres avant quelques jours. Il pouvait donc savourer pleinement cette pièce.

Cette pièce à la disposition très étrange, en effet sa chambre formait un rectangle étroit. En entrant dans la pièce, on pouvait avoir une vue sur toute la chambre, la porte étant à l'extrémité de ce rectangle. A la seconde extrémité se trouvait une grande cheminée, et sur le conduit on pouvait voir les armoiries de Salazar Serpentard. Cette cheminée était encadrée de deux petites fenêtres tout près du plafond.

Ensuite, il y avait un grand lit deux places au milieu de la chambre, en ébène. Au pied de ce lit, les elfes de maison avaient déposé la malle de Severus. En observant son nouveau lit, ainsi que la place de la cheminée, le Serpentard pensa immédiatement qu'au moins il n'aurait pas froid au pied pour dormir, même si ces appartements se trouvaient dans les cachots. Ça lui changerait du dortoir des Serpentard, toujours glacial la nuit.

Ce qui faisait office de table de chevet, était en faite le prolongement du bureau se trouvant face à la tête de lit. De ce fait, le bureau prenait la forme d'un U, et était de la même couleur que le lit. Un lourd fauteuil vert était posé devant ce bureau, encadré par un ensemble de trois tiroirs sous chaque côté du meuble.

Severus s'assît sur le siège et remarqua tout de suite qu'il avait une vue parfaite sur le feu de cheminée. Néanmoins, il fut embêté de constater qu'il était aussi complètement de dos à la porte d'entrée, cela le gênait car il se sentait comme vulnérable dans cette position.

Cependant il n'y fit plus attention quand il décida de visiter la salle d'eau. Et il fut étonné de trouver autant de raffinement dans une simple chambre de préfet, mais il n'allait certainement pas se plaindre. C'est pourquoi il préféra admirer la pièce dont les murs étaient composés de mosaïques vertes foncées, et les meubles qui étaient faits du même bois que ceux de la chambre. Severus nota aussi qu'il y avait une espèce de petit dressing, dont il pouvait avoir accès et de la chambre, et de la salle de bain.

Le préfet était heureux. Il soupira de contentement en s'avachissant sur son nouveau lit, qui se révéla très confortable.

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Vendredi 2 septembre 1977

Cachot de Poudlard, Ecosse

La porte claqua violemment dans la chambre du préfet en chef des Serpentard. C'est ce dernier qui en était responsable. Mais comment lui en vouloir ? Sa journée avait été exécrable. Non seulement les Maraudeurs qui avait sûrement déjà trouvé l'emplacement de sa chambre, l'avaient une fois de plus ridiculiser devant toute l'école, mais en plus, il venait d'apprendre que son emploi du temps était ingérable. Ses horaires de cours étaient affreusement décousus, les options supplémentaires qu'il avait décidé de prendre se retrouvaient répartis n'importe comment dans ses journées, et les cours particuliers qu'il avait demandé à Slughorn n'arrangeaient rien. Sans compter les réunions hebdomadaires des préfets, et les contraintes de ses nouvelles fonctions de préfet en chef.

- Merde ! Merde ! Merde !

Severus donna des coups de pied dans son bureau, jusqu'à en faire trembler son grand lit. Il imaginait très bien ses journées : travail, travail, travail, et encore travail, entrecoupé de nombreux courts instants où il ne pourrait rien faire, mais où il perdrait tout de même un temps abominable.

- Tss !

En y repensant, Severus était maintenant sûr que s'il avait eu une aussi jolie chambre s'était simplement pour qu'il n'aille pas se plaindre aux professeurs. Quelle injustice, pensa le Serpentard.

- J'en ai assez…

Le jeune homme brun contourna son bureau pour s'étaler de tout son long sur le lit en bois foncé. Il avait envie de serrer un corps contre lui, comme il l'avait fait si souvent pendant les vacances. Coucher avec des gens qu'il venait juste de rencontrer. Des garçons qu'il choisissait à leur manière de se mouvoir dans les boîtes de nuits, ou bars moldus qu'il fréquentait à l'insu de ses parents. Severus avait aimé ça, durant tout l'été, il avait pu confirmer son homosexualité. A dire vrai, il s'en doutait depuis fort longtemps. Il avait toujours regarder les hommes avec plus d'intérêt que les femmes, surtout certains jeunes hommes de Poudlard. Cependant il n'avait jamais été vraiment sûr de ses réactions.

Il se posait encore ce genre de questions l'année dernière, quand Black l'avait embrassé. Et même si c'était flou dans l'esprit de Severus, il savait que s'il n'avait pas répondu, c'était parce qu'il était simplement étourdi, étonné, et que c'était Black. Cela ne l'avait pas dégoûté, au contraire, et cela avait été pire quand il avait sentit l'érection du Gryffondor. Un peu plus, et lui aussi aurait joyeusement glisser sa langue dans la bouche charnue de son ennemi. Mais Black s'était reculé, et Severus s'était rappelé qu'il était un vrai connard, un salopard, et toutes autres insultes qui lui collaient parfaitement à la peau. Il avait beau être un garçon incroyablement séduisant, il n'en était pas moins idiot, et irresponsable. Et si jamais Severus était encore victime des attouchements de Black, il n'aurait aucun regret à le repousser, et à l'envoyer paître bien loin de lui.

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Lundi 12 septembre 1977

Cachot de Poudlard, Ecosse

Le corps de Severus reposait doucement sur le grand lit, trônant au milieu de la pièce. Sa respiration était lente, et régulière, comme un enfant qui s'endort. Et Severus dormait, pas comme un enfant, non, cela faisait longtemps qu'il n'en était plus un. Severus dormait plutôt comme un animal blessé. Couché sur son flanc droit, dans la position du fœtus, il avait le visage crispé autant que le reste de ses membres. Rien qu'en regardant ses traits, on pouvait affirmer que Severus n'était pas paisible dans son sommeil.

Du moins c'est ce que pensa l'ombre qui se dessinait sur la moquette vert foncé à la douce lumière de la Lune. Cette ombre sortait de nul part, puisque le Serpentard s'était bien endormi seul dans la pièce, et non pas avec une ombre sans corps près de lui.

Et pourtant, même à Poudlard, une ombre ne pouvait pas apparaître comme cela, par magie. Il fallait bien que cette ombre soit quelqu'un, sinon jamais elle ne pourrait avoir son sombre reflet sur le sol du préfet.

Mais il n'y avait personne pour s'interroger de cet état de fait. Severus entrait dans une phase de sommeil profond, et l'ombre ne bougeait pas. Alors le mystère resta là, comme une brume silencieuse dans la chambre. Et quand le Serpentard se réveilla le lendemain matin, il sentit une présence inexpliquée. Mais peut-être était-ce dû au fait qu'il avait rêvé que le professeur Slughorn venait lui donner des cours jusque dans son lit. Rien de plus.

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Mardi 13 septembre 1977

Cachot de Poudlard, Ecosse

L'ombre était encore là, elle ressemblait aux monstres qui se cachent sous le lit des fillettes et des petits garçons. Heureusement, Severus n'était plus un enfant, alors il ne ressentait pas cette peur de la peur. Et il pouvait dormir avec le semblant de monstre qui s'étalait sur sa moquette. Même s'il s'agitait inconsciemment, l'ombre savait qu'il ne se réveillerait pas. De toutes façons, quand bien même le Serpentard sortirait de ses songes, qu'aurait-il à craindre d'une ombre, puisqu'il ne croyait plus aux monstres de son enfance ?

Quand Severus se réveilla au petit jour, il sentit une fois de plus la présence d'une conscience désertée depuis peu. Pourtant, cette fois il n'avait pas rêvé de son professeur de potions…

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Mercredi 14 septembre 1977

Cachot de Poudlard, Ecosse

C'est incroyable à quel point on ne fait pas confiance à certaines intuitions. A quel point on les ignore, pour aller parfois à l'encontre de ce qu'elles auraient pu nous dicter. C'est sûrement pour cela que Severus oublia cette impression qu'une âme avait partagé sa dernière nuit. Pour cela qu'il s'assoupit à peine dévêtus sur son grand lit froid, pas encore défait. Et l'ombre revint, sortant de nul part. Plus la Lune disparaissait, plus l'ombre se mélangeait avec l'obscurité de la chambre.

Depuis qu'elle venait épier le Serpentard dans son sommeil, l'ombre restait à une distance respectable. Entre la malle, et la fenêtre à la gauche de la cheminée. Pourtant, cette nuit-là, la présence de Severus se rapprocha du grand lit, où le Serpentard était étendu, les jambes dans un pyjama noir, et le bras gauche dans la chemise blanche de son uniforme. La cravate aux couleurs de Salazar Serpentard gisait au milieu d'un épais livre traitant des potions ostentatoires. Une des mains de Severus marquait avec trois de ses doigts, un trio de pages d'un second livre à retenir, tendit que de son autre main, il tenait une plume au dessus d'un parchemin noircit d'une écriture en patte de mouche. Mais les doigts, amorphes, ne tarderaient pas à quitter leur prison de papier, tandis que la plume allait encore plus noircir le parchemin, mais cette fois ce ne serait pas d'écriture.

L'ombre vit tout cela, comme elle vit cette blanche partie du torse de Severus qui attraperait froid si elle n'était pas mise au chaud promptement.

Alors tout à coup, une main sortît du vide. Une belle main, forte et masculine, qui ramassa la plume avant qu'elle ne fasse un trou béant dans le papier. Les doigts fins de cette main éloignèrent ensuite le livre dont les doigts encore plus fuselés du Serpentard retenaient tant de pages. Et la main, qui semblait harmonieuse dans la chambre, défît les draps et la couverture d'un côté du lit, pour les rabattrent sur le corps épuisé, qui poussa un léger soupir de contentement à la chaleur retrouvée.

La main allait partir, emportant son ombre avec elle, quand elle hésita. Elle était posée sur l'épaule de Severus, et il était si simple pour elle de venir caresser ses cheveux encore légèrement humide d'une douche prise peu de temps avant. Mais elle pourrait aussi caresser cette mâchoire affinée, ou encore ses lèvres roses. La main choisît le cou gracile, mais pour arriver à son but, elle caressa d'abord l'épaule dévêtue, puis la clavicule. De ce cou, où toutes les palpitations du cœur du Serpentard vibraient dans la paume de l'ombre, de plus en plus rapidement, la main choisît qu'il était temps pour elle de redevenir une ombre sans substance solide, sans corps.

Cette ainsi qu'après la main, ce fut l'ombre tout entière qui disparut. Et peut-être que c'était un simple hasard, ou peut-être que Severus avait tout de même sentit cette présence malgré la brume du sommeil, quoi qu'il en soit, il gémit avant de poser ses doigts sur son cou, comme s'il voulait garder cette chaleur bienfaitrice en mémoire.

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Jeudi 15 septembre 1977

Cachot de Poudlard, Ecosse

Il n'y avait plus d'ombre maintenant. Severus avait demandé qu'on mette des rideaux à ses deux petites fenêtres. Le Serpentard pensait que c'était à cause de cela qu'il ressentait une présence au matin : parce qu'il dormait mal avec la lumière de la Lune. Alors les elfes de maisons avaient fait en sorte que plus aucune lumière ne passe par les lourds rideaux verts foncées, comme la couleur qui se trouvait sur le sol de la chambre. Bien sûr, il n'avait pas encore fait le lien, entre sa présence, et l'ombre. Comment Severus pourrait imaginer qu'une ombre venait tous les soirs lui rendre visite pour veiller sur ses nuits, sur ses rêves ? Et les événements de la veille, ceux-là même qui l'avaient surprit au matin, bien au chaud sous sa couverture, ne l'inquiétaient pas particulièrement. Il n'avait pas non plus fait le lien entre l'ombre et les soins qu'on lui avait apporté durant son sommeil. D'après lui, il avait simplement oublié qu'il avait éloigné ses devoirs, et qu'il avait tiré sur les couvertures pour se réchauffer. La fatigue lui avait simplement joué des tours. Comment pourrait-il imaginer qu'une main sans corps avait pris soin de lui ? C'était insensé, il n'y pensait donc pas, même s'il ressentait souvent cette présence dans la chambre.

C'est pourquoi, Severus dormait toujours comme l'enfant qu'il n'était plus. D'un sommeil calme et réparateur. D'un sommeil profond et sans rêve. Sa journée avait encore été très difficile, et éprouvante. La réunion des préfets l'avait achevé, et dès qu'il était rentré dans sa chambre, il s'était endormi.

Et l'ombre qui maintenant n'existait plus sur le sol de la chambre du Serpentard, revînt, encore une fois. Plus personne n'aurait pu voir cette ombre qui n'existait plus maintenant. Mais on aurait pu voir la main, pendante, raccrochée au vide.

Et plus tard, la main réapparut, comme si elle était prise en faute, elle caressa le visage du Serpentard. La main tremblait, si fort qu'elle se recula un moment, comme si elle reprenait sa respiration. Pourtant tout le monde sait qu'une main ne respire pas.

Mais c'était tout comme, et la main après s'être calmée, reprit son ascension vers les courbes sveltes de ce visage blême. Elle passa du temps à caresser cette peau douce avant de disparaître, et de laisser seul le Serpentard dans l'obscurité la plus complète.

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Vendredi 16 septembre 1977

Cachot de Poudlard, Ecosse

Le même schéma que la veille se reproduisit. Si quelqu'un observait cette main étrange, il aurait pu prévoir qu'elle reviendra, encore, et encore, nuit après nuit, caressant sans s'en lasser le Serpentard. Serpentard, qui restait plongé dans les limbes du sommeil, ignorant qu'une simple main le faisait dormir si bien.

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Jeudi 30 septembre 1977

Cachot de Poudlard, Ecosse

Tranquillement allongé en travers de son lit, Severus parcourait distraitement son livre de potions avancées. Il venait d'avoir un cours particulier avec le professeur Slughorn, qui lui avait une fois de plus vanté ses qualités. Evidemment ces éloges avaient beaucoup plût à Severus, cependant il avait vite déchanté quand son directeur de maison lui avait avoué que dans les écoles qu'il convoitait, il ne serait pas très bien accueilli. Severus se souvenait encore de ce qu'il lui avait dit :

- Les écoles supérieures recherchent des jeunes bourrés de talents certes, néanmoins elles veulent aussi leur apprendre des choses. Que ferait-elles d'un garçon qui connaît déjà toutes les grandes nuances des potions. De plus, vous connaissez beaucoup de philtres ayant de fortes tendances noires. Dans le contexte actuel, c'est très inquiétant.

- Alors pourquoi avez-vous accepté que je suivent ces cours ?

- Justement pour mesurer l'ampleur de vos aptitudes, Severus. Et pour que vous ayez au moins un avis favorable sur votre dossier scolaire.

En décodé, Severus était dans le crottin d'hippogriffe. Peu d'écoles l'accepteraient, il s'en doutait déjà auparavant, mais ce jour là il en avait eu confirmation, et en plus dès sa majorité, il serait viré de chez lui. A croire que pour s'en sortir, il allait finir dans les rangs du nouveau mage noir en date. Pitoyable.

- Pff !

Severus soupira en roulant sur le dos. Toujours allongé, il tendit les bras au-dessus de sa malle, vers la grande cheminée. Il avait tellement besoin de chaleur en cet instant. Il avait l'impression que quelque chose lui manquait la journée. Pourtant il n'arrivait pas à trouver quoi, et même quand la nuit tombait, il ne rassasiait pas ce manque tant qu'il était éveillé. Ce n'était qu'au réveil qu'il se sentait enfin bien.

Mais ce n'était pas en s'apitoyant sur son sort que Severus règlerait les choses. C'est pourquoi il se leva et se dirigea dans la salle de bain, pour se doucher. Il ressortit par le dressing, propre et prêt à se mettre au lit. Cependant la douche ne l'avait pas calmé, et il était toujours nerveux. Pour cette raison il s'endormit d'un sommeil léger, et turbulent.

Severus était agité, quand la main se dévoila près de lui. Il se tournait et se retournait. Alors les doigts de la main, cajolèrent tendrement les cheveux de l'endormi, qui s'apaisa peu à peu. Les caresses de la main se firent plus intense, elle remonta de la nuque de Severus jusqu'à l'arrière de ses oreilles, pour en faire le tour et toucher ce creux parfait sous les pommettes du brun. C'était si bon, que Severus gémit. Bien sûr, il lui arrivait de pousser des soupirs en présence de la main, même de gémir un peu dans son sommeil, mais cette fois là, le garçon parla inconsciemment.

- Mmh, encore…

La main s'arrêta, sûrement surprise. Et Severus murmura à nouveau.

- S'il te plaît.

Dans le vide, il tendit ses propres mains. Mais ce ne fut pas l'air qu'il rencontra, non, ce fut un tissus soyeux qui glissait entre ses longs doigts. Et toujours assoupit, il tira sur l'étoffe, qui, peu à peu, laissa entrevoir un visage à peine visible dans l'obscurité.

- Oh, Snape pardonne moi.

- Mmh, encore !

Les excuses chuchotées de cet inconnu caché sous une cape d'invisibilité importaient peu au Severus inconscient. La seule chose qui avait de l'importance était que son corps réclamait les attentions de cet homme qui lui donnait sans réclamer.

- Pardonne moi…

Ce furent les dernières paroles qu'il murmura avant d'attraper les mains que lui tendait Severus. Il mêla leurs doigts ensembles, puis serra contre son cœur ses poings. Ensuite, il s'avança très lentement, et avec hésitation il se pencha vers les lèvres du Serpentard, qui sentit un souffle chaud sur ces dernières. A la dernière minute, les lèvres de l'home baisèrent simplement son front. Mais ce n'était pas ce que voulait Severus.

- Hum, Non.

Ni totalement réveillé, ni complètement endormi, Severus pencha sa tête en arrière. Ses lèvres parcoururent alors la gorge de son « invité », puis le menton, pour enfin finir sur les lèvres tant attendues. Au dessus de lui, l'homme frissonna à ce contact.

Ce devait être étrange d'embrasser quelqu'un à demi conscient. Les gestes de Severus étaient parfois incohérents, et mal assurés, pourtant, aucun des deux n'avaient l'air de s'en plaindre.

Quand ils se détachèrent, l'inconnu fut beaucoup plus essoufflé que le Serpentard. Cependant ça ne l'empêcha pas d'aller couvrir de baisers le cou frêle de ce corps offert, s'allongeant à moitié sur lui, se permettant ainsi de lui apporter des caresses bien plus appuyées.

Severus gémit, une fois de plus et passa ses bras autour de la nuque de son inconnu.

Mais tant de contact sur son anatomie ne pouvait laisser Severus endormi (3), c'est pourquoi quand une main fraîche passa sous son pyjama, frôlant délicieusement son dos, Severus émergea en ouvrant les yeux d'un éclair.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

L'étranger se crispa dans le cou du Serpentard, qui essaya de se dégager de ce corps lourd qui le recouvrait. Alors, l'ombre posa rapidement ses mains sur les yeux de Severus, tout en lui murmurant d'une voix rauque :

- Je te demande pardon, pardon, pardon…

Et l'homme embrassa ses lèvres une dernière fois avant d'attraper le tissu soyeux qui l'habillait récemment pour disparaître un instant après.

Severus se redressa sur son séant, désorienté. Il ne savait pas s'il avait rêvé ou alors si cette personne avait bien été réel. Il reprit contenance, et sortit précipitamment de son lit baguette en main.

- Lumos !

A la lumière, la chambre de Severus paraissait vide. Complètement vide. Peut-être devenait-il fou… Il avait désiré trop fort la chaleur d'un amant, et avait imaginé cette présence. La même qu'il ressentait depuis des semaines…

Résigné, Severus se glissa à nouveau sous ses draps, encore chauds. Il jeta un dernier regard interloqué à la pièce avant de prononcer :

- Nox…

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Lundi 31 octobre 1977

La Grande Salle de Poudlard, Ecosse

Assis dans ce qui ressemblait à peu de chose près à une grosse citrouille, Severus s'ennuyait ferme au bal d'Halloween. Il regrettait presque de n'être pas rentré chez lui pour les vacances, comme l'avait fait la majorité des Serpentards. Mais qu'aurai-t-il fait chez lui ? En même temps, que faisait-t-il ici ? Rien, rien d'intéressant. Au moins s'il était rentré chez lui il aurait pu prendre un peu de bon temps. Pas qu'il était particulièrement obsédé par le sexe, mais la tension qui s'exerçait sur lui depuis deux semaines devenait insoutenable, et un peu de détente ne lui aurait pas fait trop de mal.

Surtout que ça faisait déjà un mois qu'il ne ressentait plus cette présence insensée la nuit. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, Severus avait mal, il se sentait abandonné. Il avait pourtant décidé d'adopter la conclusion qu'il avait rêvé cette présence. Mais non, chaque nuit il guettait les ténèbres, à l'affût du moindre bruit qui révélerait que quelqu'un partageait ses nuits.

Et ce jour-là, au lieu d'être dans son lit à guetter cette présence onirique, il buvait du punch pendant que des imbéciles s'amusaient à se faire peur. Pitoyable. Restait à savoir de qui il fallait avoir pitié : des Maraudeurs par exemple, qui se défiait de faire tenir un verre remplie de punch orange fluo sur leur front, en riant comme des baleines, ou alors de Severus qui pensait encore à cette espèce de rêve étrange alors qu'il n'avait ressentit aucune présence depuis près d'un mois. C'était bel et bien une attitude déplorable.

Finalement, Severus choisi de fuir cet endroit qui le rendait défaitiste, et un peu nostalgique. Pour sortir de la Grande Salle, il fut obligé de passer devant le groupe de Gryffondor de 7ème année, qui se demandait s'il pouvait encore rajouter un troisième verre sur le front de Black qui louchait sur le liquide fluo. Au moins, les Maraudeurs le laissait un peu plus tranquille en ce moment.

Sans pouvoir se retenir, Severus dit tout haut ce qu'il pensait tout bas quelques instants plus tôt :

- Pitoyable !

Les principaux concernés le regardèrent tous, lui lançant des regards noirs que Severus leur rendit un par un, cependant il remarqua à la dernière minute que Black, lui évitait de croiser ses yeux, encore une fois. En même temps, il pouvait avoir des raisons d'avoir honte, grâce au Serpentard, tout le contenu des verres s'était renversé sur le visage du Gryffondor.

Un peu plus heureux que précédemment, fier d'avoir pu ridiculiser Black, Severus avançait, le pas léger vers sa chambre personnelle. Sans se soucier une seule seconde qu'un regard triste s'était posé sur sa nuque.

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Samedi 24 décembre 1977

Les serres de Poudlard, Ecosse

Assit en tailleur dans une des nombreuses serres que comptait Poudlard, des scarabées pleins les poches, un livre de 1250 pages ouvert sur les cuisses, Severus cherchait vainement à se concentrer afin de déterminer à quel niveau il devrait couper les racines de gingembre. Mais c'était difficile quand des imbéciles ne pouvaient s'empêcher de glousser à tout bout de champs.

En effet, à peine quelques minutes après que Severus ait trouvé la plante qui lui servirait à fabriquer la potion Aiguise-Méninge que lui avait demandé le professeur Slughorn, la troupe complète des Gryffondor de 7ème année qui n'étaient pas rentrés chez eux débarqua en plein dans son champs de vison. Et à la veille de Noël, Severus était encore moins enthousiasme à supporter les niaiseries de sorciers sans cervelles.

Ce fut seulement après une bonne dizaine de minutes, que Severus se rendit à l'évidence qu'il ne lui arriverait aucune humiliation ce jour-là. Les 7ème années ne le regardaient même pas, en réalité, ils étaient bien trop occupés à se draguer mutuellement. Car, Severus avait devant lui le parfait exemple de la parade amoureuse du lion. Ecoeurant. Depuis que Lily-je-suis-une-Sainte Evans, et James-je-suis-parfait Potter sortaient ensemble, Poudlard grouillait de niaiserie. Le pire était quand les amis des deux Gryffondor s'installaient ensemble pour discutez, ça donnait à Severus une sérieuse envie de dégobiller. Et c'est exactement ce qui était en train de se dérouler devant les yeux du pauvre Serpentard. Pendant que Potter, le rois des imbéciles, et que Lily, la reine des geignardes se roulaient joyeusement des pelles, Pettigrew, le p'tit gros (4), essayait vainement de taper la discute avec une certaine Alice, dont Severus avait oublié le nom de famille. On pouvait aussi observer une technique de drague lamentable venant de Lupin, le lycanthrope affamer, qui tentait d'expliquer à une cruche comment s'utilisaient les feuilles d'Eucalyptus.

Et puis un peu en retrait il y avait Sirius-je-pète-un-câble-une-fois-sur-deux-Black, qui faisait comme s'il n'entendait pas les autres conversations, et qui arrachait de l'herbe, en regardant parfois autour de lui. C'était comme si les autres n'étaient pas assez biens pour qu'il leur accorde sa noble conversation.

Le Serpentard essayait de se concentrer sur ses racines de gingembre, pourtant son regard était accroché au groupe de Gryffondor. Il cherchait la moindre faille qui pourrait les compromettrent.

A un moment, Severus vit Potter se détacher d'Evans, pour parler à l'oreille de Black. Quand il s'éloigna de son ami pour retourner dans les bras d'Evans, Black releva vivement la tête vers lui. Leurs regards se croisèrent, et pour une raison étrange, Severus se sentit mal à l'aise. Il articula tout de même hargneusement :

- Quoi ?!

Mais avant que l'autre puisse répondre, le Serpentard entendit Evans s'insurger.

- Ah non, pas encore ! (5) Si vous vous battez avec Snape je m'en vais ! Veille de Noël ou pas.

Severus fut content, car il croyait qu'une dispute allait éclater, mais c'était sans compter sur le comportement pot de colle de Potter.

- Mais non Lily-jolie, on ne va certainement pas se battre en ce jour béni. Hé Snape ! Viens te joindre à nous !! Faut pas rester tout seul le 24 décembre !

Potter jubilait, il avait trouvé un autre moyen détourné d'humilier Severus sans que sa rouquine s'en rende compte. La seule chose qui fit que Severus n'alla pas immédiatement mettre sa baguette magique sous le nez de cet abruti était que Black jetait à son crétin d'ami un regard lourd de reproche. Un peu plus, et Severus aurait accepter, juste pour faire chier Black. Mais non, comme on dit : mieux vaut être seul que mal accompagner, alors Severus laissa tomber les racines de gingembre et sortit de la serre, ses livres sous le bras, et des scarabées toujours dans les poches.

Il avait été ravi de voir les têtes ahuries des Gryffondors quand il avait rassemblé ses affaires. Mais à la dernière minute il avait bifurqué pour rejoindre le chemin de la sortie, plutôt que le groupe.

Peut-être que Severus allait réveillonner seul, mais en tout cas il aurait une compagnie bien meilleure que ces quatre abrutis et leurs greluches : du Whiskey pur feu. Lucius Malfoy lui avait envoyé une bouteille la semaine dernière quand il l'avait aidé à confectionner une potion qui endormirait à moitié son père afin qu'il puisse lui soutirer de l'argent. Le père Malfoy étant avare, il donnait très peu d'argent à son fils, qui en avait absolument besoin pour acheter un cadeau de Noël à sa Narcissa Black adoré. Pitoyable. C'est ce qu'avait pensé Severus tout bas, et qu'il n'avait certainement pas dit tout haut.

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Samedi 24 décembre 1977

Les cachots de Poudlard, Ecosse

En entrant dans sa chambre et en voyant la bouteille posée négligemment sur son bureau, Severus pensa qu'au final, ça avait quand même du bon d'être en relation avec des gens qui possédaient de l'argent.

Quelques heures plus tard, la panse bien remplie après le repas des elfes de maison, Severus était affalé sur son lit. Bien enfoncé dans ses oreillers moelleux, les pieds emmitouflés dans de grosses chaussettes en laine, les jambes et le bras gauche écartés, Severus trônait, occupant toute la place que son grand lit pouvait lui offrir. Son bras droit était occupé à serrer contre sa poitrine la bouteille de Whiskey pur feu.

Severus avait conscience qu'il était en train de se descendre à lui tout seul une luxueuse bouteille sans plus de cérémonie, mais il s'en fichait. Il pensait aux Gryffondors qui devaient être en train de rire comme des fous, de s'embrasser sous du gui et de manger des chocolats. Il pensait à lui qui était seul, avec sa bouteille pour seule compagne, avec ses chaussettes en laine, et ses bonbons au citron que Dumbledore lui avait refourgué juste avant les vacances. Severus était à deux doigts de penser : pitoyable. Mais il se retînt, à la place il posa la bouteille sur un des bords du bureau qui lui servait de table de nuit. A coup sûr c'était à cause de l'alcool qu'il devenait pessimiste.

Après s'être débarrassé de sa compagne, il éteignit la grande lumière, remonta sur lui les couvertures et regarda un long moment les flammes tournoyer dans l'âtre de la cheminée.

Il voulait une cheminée pour Noël. Une cheminée qui aurait la forme d'un homme incroyablement beau, fort, et intelligent. Une cheminée avec un sourire à se faire damner le Papa Noël, un peu comme un sourire qu'il connaissait déjà. Une cheminée qui lui réchaufferait les pieds, les mains, et peut-être aussi le cœur, mais ça Severus n'y pensait pas trop.

Severus voulait un corps chaud près du sien, un corps qui lui caresserait les joues, qui lui embrasserait les lèvres, qui lui embrasserait la mâchoire, qui lui embrasserait le cou…

- Que…

- Schhh… Pardonne moi.

Ce n'était pas les attouchements de son inconnu qui avait réveillé Severus, mais le poids d'un tissu sur son visage. Un tissu incroyablement doux, qui sentait la pomme, et que son inconnu attachait minutieusement devant ses yeux.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Je te demande pardon.

Encore dans les brumes du sommeil, Severus ne comprenait pas vraiment tout ce qui se passait autour, sur lui. Il arrivait seulement à enregistrer que deux mains chaudes parcouraient sensuellement son corps.

- Tu es ma cheminée ?

Aucune réponse ne parvint aux oreilles du Serpentard. Juste un léger rire, étouffé par les cheveux de Severus.

- Est-ce que je rêve ?

- Oui, nous sommes dans mon songe.

Severus ne comprenait absolument rien. Il était désorienté, mais il posa quand même une question intelligente.

- Qui es-tu ?

L'inconnu lui embrassa lentement la peau sous l'oreille avant de lui chuchoter sa réponse.

- Personne… Je ne suis que la chimère de ton bonheur.

- Ma chimère ?

Severus pensa qu'il avait beaucoup de chance d'avoir droit à autant de caresses dans un rêve qui n'était pas le sien. Ensuite il eut du mal à penser correctement car sa chimère commença à le déshabiller, parcourant de ses lèvres chaque parcelle de peau qu'il découvrait peu à peu. Et Severus se laissa faire, même quand il commença à reprendre complètement conscience que tout était trop réel pour n'être qu'un rêve. Mais pourquoi aurait-il arrêté son propre plaisir ?

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Mardi 10 janvier 1978

Bibliothèque de Poudlard, Ecosse

« La Révolte des Gobelins, qui provoqua l'insurrection des Centaures, n'eu pas seulement comme origine les néfastes mesures du minist... »

La rédaction de la dissertation d'Histoire de la Magie de Severus fut interrompue par les jérémiades de deux horribles Gryffondors bruns.

- Non, Sirius ! NON !

- Mais James écoute moi, s'il te plait !

- Mon verdict est indiscutable : Je ne te la prêterai plus !

- James… Je l'aime…

- Ah ça ! C'est trop facile ! Trouve toi un autre moyen pour voir ton adorée. Je crois que j'ai assez donné.

- Mais tu ne comprends pas, imagine un instant que tu ne puisses plus voir Lily.

C'était trop pour Severus. Un Black se faisant remettre à sa place par Potter, pour une fille en plus. Le Serpentard était mort de rire intérieurement. Lui qui pensait que Black était insensible ou impuissant, vu qu'il ne semblait jamais intéressé par les filles qui lui tournaient autour. Il fallait absolument que Severus intervienne, le réconfort d'humilier Black aiderait sûrement à lui faire oublier que pour la première fois depuis la veille de Noël, sa chimère n'était pas venue lui rendre visite la nuit dernière, alors que c'était le jour de son anniversaire. Ça faisait pourtant une semaine qu'ils se fréquentaient, et pendant les derniers jours des vacances, il était venu le caresser, l'embrasser, le désirer. Severus ne voulait pas croire que c'était la rentrée des classes qui l'avaient fait fuir.

Cependant il préféra se tourner l'esprit vers autre chose. Severus abandonna donc sa table de travail, pour se diriger vers la rangée « Mœurs et Coutumes des Etres de l'Eau ». Là il trouva Sirius Black à genoux devant Potter, les mains jointes devant lui.

- Pitié, Pitié, Pitié ! Mon James chéri. Mon roudoudou d'amour. Mon ange de cupidon aux petites fesses à l'air…

- Sirius !!! Tu avais promit de ne plus ramener ce traumatisme d'enfance à la surface !

Black se releva en gloussant, au passage il croisa le regard de Severus, nonchalamment adosser contre une étagère. Potter se retourna quand il vit son ami blanchir, et piqua un fard en remarquant la présence de Snape.

- Alors comme ça Black est amoureux. C'est tit pas mignon tout ça.

Severus sut qu'il avait gagné cette manche en voyant le principal concerné déglutir péniblement, et perdre un peu plus de couleur.

- Je plains cette pauvre fille qui ne connaît pas encore le porc qui se cache -mal- derrière toi.

- Occupe toi de ton cul, Snape.

- En parlant de ça Potter, c'est quoi cette histoire de cupidon ?

Mais avant que Potter n'ait pu répliquer, Lupin s'incrusta dans leur conversation très intéressante.

- Vous avez réglé votre… Snape ?

- On t'a pas sonné la bête.

Lupin lui fit de gros yeux, comme si ça pouvait impressionner le Serpentard.

- Dégage Servilus ! Fous-nous la paix, c'est toi qu'on n'a pas sonné !

- Ah oui, Black, vous criiez pourtant tellement fort que j'ai cru que c'était de moi dont vous parliez…

Les têtes des Gryffondors se décomposaient peu à peu, cependant la jubilation de Severus fut de courte durée car la bibliothécaire intervient, telle une furie.

- Ça suffit vous quatre, hors de ma bibliothèque !

- Mais…

- Immédiatement ! Ça vous apprendra peut-être à parler moins fort !

Tout en retournant à sa table pour récupérer ses affaires, Severus se dît qu'il n'avait pas gaspillé son temps…

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Vendredi 31 mars 1978

Cachots de Poudlard, Ecosse

Severus était épuisé. Depuis la rentrée des vacances de Pâques, une épidémie de grippes avait envahi Poudlard, et il se voyait attribué toutes les rondes des préfets malades. Son humeur était donc exécrable, car non seulement il n'avait pas fait de nuits complètes depuis le début du mois, mais en plus durant les dernières vacances il n'avait sentit aucune présence dans sa chambre. Il s'était pourtant convaincu que s'il n'avait pas reçut de visite après le 9 janvier, c'était pour la simple et bonne raison que son inconnu ne venait que pendant les vacances. Mais il s'était lourdement trompé. Heureusement, l'agitation des derniers jours l'occupait trop pour qu'il y pense beaucoup.

C'est ainsi que vers deux heures du matin, Severus s'endormit, bien emmitouflé dans sa couette, heureux de pouvoir se reposer avant la réunion hebdomadaire des préfets.

Cependant sa tranquillité fut de courte durée, car la main masculine réapparut de nulle part, elle lui mit à nouveau ce doux tissu devant les yeux, et Severus se réveilla immédiatement, reconnaissant l'odeur incomparable du foulard.

- C'est toi ?

- Schh… Pardonne moi…

- Non, laisse moi !

Le corps robuste que Severus ne pouvait que sentir sous ses doigts semblât surprit aux paroles du Serpentard.

- Pourquoi veux-tu que je te laisse ?

Le chuchotement semblait trembler près des lèvres du brun.

- Tu crois peut-être que je suis à ta disposition. Je ne sais même pas qui tu es et je suis censé t'attendre, comme ça, au petit bonheur la chance ?

Severus se releva à moitié pour s'adosser complètement contre la tête de lit.

- Non, non ce n'est pas ce que tu crois.

- Qu'est-ce que je dois croire de quelqu'un qui se cache ?

Avant de répondre, l'étranger prit une des mains de Severus entre les siennes.

- Je ne te veux aucun mal, je ne veux que ton bonheur.

- C'est ridicule, pourquoi tu ne te montres pas ?

Plus que tout, Severus détestait qu'on abuse de lui, et qu'on le trompe. C'est pourquoi, même s'il désirait cet homme aux murmures tentateurs, il essaya de dégager ses yeux du tissu.

- Non, je te promets que je ne te ferai pas de mal. Je ferrai tout ce que tu veux mais n'essai pas d'enlever ce bandeau. Je t'en supplie, j'ai besoin de toi.

- Je ne comprends pas.

N'essais pas de comprendre. Prends ce que je t'offre, je ne demande rien en échange.

- Pourquoi devrai-je te croire ?

Des lèvres se posèrent désespérément sur celles de Severus, qui ne mit pas longtemps à répondre à ce baiser empreint de passion.

- Parce que tu aimes ce que je fais.

Il l'embrassa à nouveau avant de le supplier.

- Ne m'arrête pas.

Comment Severus aurait-il pu le contrarier ? On n'arrête pas un homme qui vous enivre les sens quand vous en avez le plus besoin.

Alors Severus capitula. Il se laissa caresser comme quelques mois auparavant. Il se laissa aussi déshabiller, et il déshabilla l'autre aussi. Et il eut même envie d'hurler comme c'était bon de savourer le contact de leurs deux peaux nues, l'une contre l'autre, dans la chaleur de son lit.

Comment trouver la volonté d'empêcher un homme de vous faire l'amour…

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Vendredi 30 juin 1978

Hall de Poudlard, Ecosse

Severus était perdu dans ses pensées, assis sur ses lourdes valises dans le hall pour le moment désert. Il était triste de quitter Poudlard définitivement, il s'était tellement attaché à cet endroit malgré les moments difficiles qu'il y avait passé.

De plus, une autre chose l'attristait : son homme sans visage, et sans voix précise. Il savait qu'il ne le reverrait pas. Il le lui avait dit. C'est pour ça que l'avant-veille il lui avait demandé de ne pas venir. Depuis plusieurs mois, ils avaient tout les deux entretenus une espèce de relation stable. Un semblant d'accord s'était dessiné entre eux : Severus n'enlevait pas le bandeau, n'essayait pas de découvrir son identité, et en contrepartie l'autre venait régulièrement ou ne venait pas quand Severus lui demandait.

Le Serpentard ne voulait pas lui faire ses adieux, néanmoins il regrettait de ne pas avoir senti sa présence une dernière fois. Il regrettait de ne pas avoir assez profité de leur dernière nuit ensemble. Severus soupira. Peut-être qu'il était trop réfléchi des fois, pourtant il n'avait vraiment pas essayé de trouver qui il était, et ça s'était un comportement purement irréfléchi...

Severus fut interrompu dans ses pensées par une main sur ses yeux, et une voix au creux de l'oreille.

- Surprise !

Et Severus fut surprit, tellement qu'il en glissa de sa malle, le blagueur l'accompagnant dans sa chute. C'est le corps tout endolori, que Severus remarqua que c'était Black qui voulait l'emmerder pour ce dernier jour.

- Black, Encore toi ! Fous-moi la paix !

Severus se dégagea rapidement, en foudroyant du regard son empêcheur de tourner en rond.

- Si tu savais comme j'ai hâte de ne plus avoir à supporter ta tête chaque jour dans ce château.

- Si tu savais comme c'est réciproque, Servilus.

Severus sourit méchamment à Black, qui le regardait avec une lueur de défi dans les yeux, les joues rouges, et le souffle court. Tous les deux avaient les mains proches de leurs baguettes, prêtes à la sortir dès le moindre geste de l'autre.

Rien n'avait changé. Malgré tous les rebondissements qui s'étaient produits cette année dans la vie de Severus, il détestait toujours autant Black, qui cherchait toujours à lui faire des mauvaises blagues, même avec son nouveau comportement inconstant depuis la 6ème année.

Mais tout se finissait à cet instant précis… ou peut-être pas.


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A suivre…

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(1) Ces évènements se trouvent dans « Un Peu Plus Que De La Haine » :

cf : Début du chapitre 3, « Cacher son mal pour mieux l'ignorer »

(2) Ces évènements se trouvent dans « Un Peu Plus Que De La Haine » :

cf : Fin du chapitre 3, « Cacher son mal pour mieux l'ignorer »

(3) Dans tous les sens du terme si je puis me permettre .

(4) Je sais, c'est bas, pardonnez mouah…

(5) Australie ! (Excusez-moi, je suis fatiguée, et l'influence néfaste que la publicité a sur moi se fait sentir…)


J'espère sincèrement que vous aimerez un tout ti peu. J'ai eu un peu de mal à faire ce que je voulais vraiment (c'est pour cette raison que ce one-shot se divise en deux parties). La suite arrivera dans vraiment pas longtemps ôô (si par miracle vous auriez envie de la lire…)

S'il vous plaît, une tite review ? Juste un « je suis arrivé jusqu'à la fin » me suffirai, histoire de savoir que vous êtes bien arrivez jusqu'au bout de cette partie… que vous êtes toujours réveillé après cette chose.

A bientôt,

Dedale