Note de l'auteur (Mouhahaha xD)

Hello tout le monde!

C'est ma première fic sur FanFiction, soyez donc indulgents xD

Elle compte en tout 25 chapitres (et non pas 35 ! –') avec un total de 193 pages sur Microsoft Word :O

Autant dire que j'ai sué pour la faire (1 an, que ça m'a pris!), alors n'hésitez pas à la lire et à commenter! :)

Pour vous situer dans l'histoire, nous commençons en 703, c'est-à-dire trois ans avant le début du jeu!

Tous les personnages, mises à part Leks et la grand-mère de Reddas, (oui, oui, vous comprendrez... xD) appartiennent totalement à Square Enix.

Bonne lecture! :P

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Chapitre 1 : Les Plaines de Giza

Je marchais. Oui, je marchais sans vraiment avoir de but. Mon épée solidement attachée à ma ceinture à ma droite, et un poignard dans une poche à ma gauche, je guettais les horizons avec vigilance. Un calme pesant et inhabituel régnait sur les Plaines de Giza. Ces régions, qui n'avaient que deux saisons par an (saison sèche, saison des pluies) étaient un terrain privilégié pour les amateurs de combat. En effet, on pouvait dire que les monstres ne manquaient pas. Je m'en moquais.

Tout ce que je voulais c'était marcher, marcher encore. Parcourir le monde ? Pas sûr. Ce dont j'étais certaine, c'était que j'allais trouver l'objectif de mes escapades dangereuses sur le chemin. Quoi qu'il arrive. Je le savais.

La saison sèche, comme l'indique son nom, chaude et aride, ne faisait pas vraiment mon bonheur. Je transpirais beaucoup et étais épuisée aux moindres cent mètres que je faisais. Il fallait dire que mon équipement n'était pas vraiment léger ; le poids de mon épée ne facilitant pas la marche. Même ma cotte de maille, aussi légère soit-elle, me faisait souffrir. Oui, j'étais sûrement trop bien équipée…

Je pris la décision de m'arrêter quelques instants, pour reprendre mes esprits. Je scrutai à nouveau l'horizon. La route était encore longue avant le prochain lieu, je le savais. Mais rien ne me faisait perdre espoir. Je passai la main dans une poche pour sortir une carte des lieux. J'avais calculé la distance en pieds que j'avais faite, depuis ma dernière observation de la carte, hier soir. Je jugeai utile de me repérer dessus. J'étais à peu de choses près à la moitié du chemin. Je rangeai la carte avec un soupir.

Le silence était à présent bien trop intense. Je n'avais même plus vu un seul Lycaon depuis deux heures. Sans cesse, depuis le matin, je m'étais retournée pour vérifier qu'aucun monstre ne me suivait. Cette fois-ci, je ne le fis pas.

Etant restée deux minutes sur place, je décidai de reprendre la marche. Mais quelque chose me l'en empêcha.

Je reçus par derrière un coup très lourd et brutal sur la tête. Je me souvins juste d'avoir sombré dans le noir absolu, pendant quelques secondes.

J'inspirai profondément. L'air était particulièrement frais mais une étrange chaleur m'enveloppait, je ne sais par quelle magie. J'avais un mal de tête épouvantable, c'est pourquoi je gardais les yeux fermés, venant de me réveiller d'un sommeil sans rêve.

Quand je me décidai à ouvrir faiblement les yeux, je vis une lueur orangée juste à côté de moi. Je battis des cils et l'image me vint moins floue : un feu brûlait intensément à proximité. Au moins, je n'ignorais plus quelle chaleur m'entourait agréablement.

J'étais également allongée sur le sol, emmitouflée dans mes propres couvertures : je les reconnaissais à leur matière douce. Quelque chose me soutenait la tête mais je ne pus dire quoi.

Je remarquai que la cause de l'air frais venait de la clarté. En effet, il faisait nuit et les étoiles brillaient dans le ciel sombre. Je reposai mon regard sur le feu et me demandai par quel miracle il était là. J'observai un peu plus sur ma droite et vis… un homme. Assis sur le sol, juste à côté du feu, il avait devant lui un petit tas de morceaux de bois, qu'il jetait progressivement dedans. Comme il était assez proche de moi, je pus le décrire.

Il avait les cheveux bruns, ramenés en arrière. Je ne pus pas déceler la couleur de ses yeux, avec l'obscurité de la nuit. Son visage était ovale et laissait voir une expression sérieuse mêlée d'espièglerie. Je pense que c'était à cause du très léger sourire au coin des lèvres qu'il possédait. Je dois dire que ses habits n'étaient pas communs. Impossible d'en faire une description tellement il y avait de détails.

Je voulus bouger, me lever, faire quelque chose. Mais je ne pouvais pas. Alors je restai là, couchée, toute bête à le regarder. Me décidant enfin à faire un mouvement, ma main vint toucher l'objet qui soutenait ma tête. Je sentis du bout des doigts un tissu un peu rêche, qui semblait aussi être une couverture, mais qui ne m'appartenait pas. Je fis passer la main sur mon visage, et puis dans mes cheveux… avant de constater que j'avais une fameuse bosse juste au milieu du crâne. Mais il y avait quelque chose dessus, une matière entre gel et liquide, qui servait sans aucun doute à soigner la blessure.

Mon regard se dirigea à nouveau vers l'homme près du feu. Il était en train de jeter l'avant-dernier morceau de bois, puis enfin le dernier. Après ceci, il inspira profondément et fit frotter ses mains entre elles, sans doute pour faire partir de la suie ou je ne sais quelle autre matière.

Ensuite, il posa les yeux sur moi. Je fus assez troublée quand il m'observa, d'un regard fort pénétrant. Il cligna des yeux puis me fit entendre sa voix :

- Belle nuit, n'est-ce pas ?

Oui, cette voix. Que j'avouai aimer beaucoup, grâce à cette douceur spéciale et ce timbre tout aussi unique.

Il tendit les mains vers le feu pour les réchauffer, le regard se posant sur les flammes dansantes et orangées.

J'essayai de me redresser, en vain : je n'en trouvais pas la force et la douleur était si intense que je crus que ma tête allait exploser.

- Mal… tête… parvins-je à murmurer avec désespoir.

Mes yeux étaient à présent entrouverts. Je vis l'homme fouiller – je ne sus dire dans quoi – à sa droite, pour se lever avec un flacon en main. Il s'avança dans ma direction puis se pencha sur moi. Il dévissa le bouchon du flacon et ordonna en le rapprochant de mes lèvres :

- Bois ça. C'est une maxipotion.

J'obéis directement, sans me méfier tellement j'avais mal. Quand j'eus tout bu, j'inspirai profondément, les yeux toujours mi-clos. Il fallait dire qu'en plus de la douleur, la fatigue n'arrangeait pas mon état.

Mais au bout de quelques secondes, mon mal diminua progressivement. Je pense qu'à chaque minute, j'avais moins mal.

Lui était toujours penché sur moi et semblait observer mes réactions.

- Ça va mieux ? demanda-t-il.

- Je… crois, répondis-je d'une voix moins faible. Qu'est-ce qui s'est passé… ?

Je regardai ses yeux briller dans une quasi obscurité : il tournait le dos au feu. J'essayai de reprendre mes esprits.

Je me souvenais enfin que je poursuivais ma route sur les plaines de Giza et puis quelque chose de lourd m'était tombé sur la tête et puis… plus rien. Sans vraiment y réfléchir longuement, je me méfiai directement de l'homme que j'avais devant moi. Cela pouvait bien être lui qui m'avait tapée dessus. Je froncis les sourcils en signe de suspicion.

- Un crapaud-buffle, répondit-il simplement, se levant pour retourner tout près du feu, ce qui me permit de le voir plus nettement. Il t'a assommée alors que tu avais le dos tourné.

Il semblait ne pas avoir fait attention à mon air de méfiance.

- Il était assez gros, je l'avoue. Une bête pareille… tu aurais pu l'entendre.

Je l'observai sans comprendre, les sourcils toujours froncés.

- Alors j'ai préféré… lui régler son compte. Quand j'ai vu ton corps évanoui à terre, alors que tu venais d'être touchée, je me suis occupé de son cas, disons… pour ne pas qu'il t'achève.

J'eus l'image de mon corps impuissant allongé sur le sol, asséné de terribles coups par un énorme crapaud-buffle. Je chassai cette horrible idée de ma tête pour me consacrer à ce qu'il me disait.

- Un étrange acte de charité de ma part… D'habitude, je préfère qu'on paye mes services…

Encore une chose que je ne compris pas. Il s'était retourné vers moi, un sourire aux lèvres. Je parvins à me redresser et à m'asseoir, avec un peu de difficulté. Sans le vouloir vraiment, je posai la question qui me brûlait les lèvres depuis le début :

- Qui es-tu ?

Son sourire s'étant effacé, il réapparut de plus belle. Il répondit :

- Tu ne vois pas ? Je joue le premier rôle, ma jolie.

Je me souviens avoir ressenti un étrange pincement au cœur, après qu'il eût prononcé cette phrase.

Troublée, je baissai les yeux pour réfléchir. D'une part, je le croyais sur parole car si c'était vraiment lui qui m'avait assommée, je ne pense pas qu'il m'aurait soignée comme il l'avait fait jusqu'à maintenant.

J'ignorais quelle heure il était.

Comme il n'entendait aucune réponse de ma part, il reprit :

- Le héros de l'histoire. L'homme de la situation qui vient sauver la jeune fille en détresse, attaquée malgré elle par un monstre coriace.

Après cela, il tendit à nouveau ses mains vers le feu pour les réchauffer. Pendant ce temps, je me fis un mini résumé : Arrêt au milieu de la plaine, coup d'œil à la carte, négligence de regarder derrière soi, coup brutal sur la tête, réveil à la fois glacial et chaud, homme mystérieux qui me soigne, qui me fait bien comprendre qu'il m'a sauvé la vie et ne manque pas d'en rajouter une couche…

- Un crapaud-buffle… murmurai-je pour moi-même.

Je me mis à réfléchir à toute vitesse.

- C'est étrange… dis-je à nouveau, relevant les yeux.

Je le vis tourner la tête vers moi, attendant que je termine ma réflexion à voix haute.

- Tu as dit un crapaud-buffle… et d'après ce que je sais, cette créature ne peut pas survivre sans point d'eau.

Je m'arrêtai quelques instants. Ses yeux brillèrent à nouveau et j'essayai de ne pas y faire attention.

- Or, maintenant, sur les plaines de Giza, c'est la saison sèche. Pas la saison des pluies !

Je mis la main sur mon crâne pour toucher la bosse. Elle me faisait mal, mais c'était assez supportable, grâce au gel/liquide qui la recouvrait.

- Je pense que tu as oublié un détail, dit l'homme pour rompre le silence.

Je tournai la tête à nouveau et tentai de le dévisager. Il se rapprocha de moi, continuant :

- Je suis d'accord que cela soit la saison aride. Par contre, il y avait bel et bien un point d'eau… je dois dire très utile pour les voyageurs du désert. Tu n'y as pas rempli ta gourde ?

Je fouillai dans ma mémoire et regardai autour de moi, espérant voir un signe de vie de ma gourde.

- Si tu la cherches, la voilà.

Il avait dit ça en la sortant de sa poche, avant de me la lancer. Je la rattrapai au vol. Je la secouai légèrement et constatai qu'il y avait encore un peu d'eau dedans.

- Effectivement, admis-je en dévissant le bouchon.

J'avais terminé ma gourde hier soir et le fait qu'il reste de l'eau prouvait sans nul doute que je l'avais remplie à un point d'eau mais que tout simplement, je ne m'en souvenais pas.

- Mais… la plaine autour de moi était quasiment déserte. Pas de point d'eau, rien de tout cela…

- Oui mais à un quart d'heure de route derrière toi, il y en avait un. Le monstre a certainement été outré que tu subtilises l'eau précieuse de son habitat rien que pour toi et ce, sans demander la permission.

Etant arrivé en face de moi, il eut un nouveau sourire.

- Oui, oui ! Je me souviens enfin avoir pris de l'eau. Alors il m'aurait suivie ? Mais cela n'est pas possible… Je me retournais sans arrêt...

- Il faut croire que si. Quoi qu'il en soit, nous pouvons terminer cette discussion passionnante avec ce fait : tu souffrais d'une insolation quand le monstre est venu t'assommer. Pas étonnant que tu ne l'aies vu. Tu étais épuisée et tu mourais de chaud. Une chance que je sois là pour tout faire !

J'avalai les derniers mots avec un sentiment de gêne extrême. Une insolation. Je n'ai pas eu de chance.

- Enfin… si tu veux mon avis, continue de dormir. Il est environ trois heures du matin et tu as besoin de sommeil. Sinon, la douleur empirera et je ne pourrai rien faire pour toi.

Son sourire le trahissait : il prenait plaisir à me suggérer de bonnes résolutions. Mais comme je ne supportais pas d'agir sous la contrainte, je me contentai de rester assise. Il cligna des yeux puis murmura :

- Têtue comme une mule…

Il eut un sourire en coin puis reprit :

- Ok. Reste comme ça si tu le veux. Personnellement, j'ai pas sommeil.

Et il alla s'asseoir au même endroit que tout à l'heure, réchauffant une fois de plus ses mains.

Juste après cet instant, ma tête se reposa en douceur sur le tas de couvertures et je m'endormis automatiquement, la fatigue m'ayant terriblement envahie.

...

Je me réveillai sous un soleil radieux. Le ciel était bleu et la chaleur était toujours aussi étouffante. Le feu laissait échapper des volutes de fumées et ses braises, toujours orangées, subsistaient faiblement.

- Bonjour, dis-je, voyant l'homme en train de manger son petit déjeuner au pied du feu, exactement au même endroit que pendant la nuit.

Je me demandai même s'il n'était pas resté assis là jusqu'à maintenant.

- Bien dormi ? demanda-t-il en ne me jetant aucun regard.

- Oui.

J'écartai les couvertures d'un geste lent et le rejoignis.

- Tu as faim ?

- Euh… répondis-je, hésitante malgré moi. Oui, un peu.

- Parfait. C'est dix gils le morceau de pain. Et si tu veux une galette de riz, c'est cinq gils cinquante.

- Quoi ?!

Il avait dit cela toujours sans me regarder, un sourire aux lèvres.

- Bah oui, il faut bien vivre…

- Parce que tu prétends que vivre, c'est gagner de l'argent ! protestai-je, outrée.

Et là, il me regarda pour la première fois dans les yeux :

- Tu es intelligente. Ça me plaît. Tu as droit à une galette de riz gratuite.

Vraiment, ses yeux étaient si beaux que j'avais du mal à les décrire. Gris bleu, ils avaient un regard spécial, mêlé entre le sérieux et l'amusement, tout comme son sourire.

- Merci, dis-je d'un air un peu sombre en saisissant la galette qu'il me tendait.

- En fait, tu as plutôt intérêt à acheter ma nourriture, dit-il alors que j'engloutissais l'aliment. En effet, tous tes vivres ont malencontreusement été mangés par le crapaud-buffle. Eh bien oui, tu ne croyais quand même pas que ça se tue en un coup. Il a profité de ton évanouissement pour avaler tout le contenu de ta nourriture… enfin presque. Il en restait un peu mais je suis désolé de te dire que la bave du monstre noyait ce reste.

J'eus un soupir de désespoir. Je mourais de faim !

- Mais je l'ai achevé en trois coups. S'il en avait eu le temps, qui sait, son dessert aurait pu être toi…

J'écarquillai les yeux. Mais qu'est-ce que j'avais comme fou à côté de moi ?

L'argent que j'avais pris était assez précieux pour mon voyage et je ne devais, d'après mes précédents calculs, pas en dépenser plus. La faim faisant crier mon ventre, je décidai de prendre mon courage à deux mains :

- Euh… Monsieur… enfin heu… Toi… Je…

- Mon nom est Balthier et je t'ordonne de manger tout ce que tu veux.

Ses yeux croisèrent les miens à nouveau. Jamais on ne m'avait regardée comme ça auparavant.

...

- Je m'appelle Leks. J'ai quinze ans. Et toi ?

- Dix-neuf. Dis, je peux savoir par quelle folle idée du as décidé de faire une petite balade à Giza en pleine saison sèche ?

Nous avions pris la route ensemble. En effet, il disait aller dans la même direction que la mienne.

- Cela n'avait rien d'une simple balade, répliquai-je alors que nous marchions près d'un arbre mort, entièrement desséché. Je marche depuis pas mal de temps, tu sais !

- Ça ne répond pas à ma question.

Et comme il ne disait plus rien, je soupirai et enfin répondis, un peu embarrassée :

- D'accord. C'est peut-être dangereux. Mais je n'ai absolument rien à perdre !

- Même pas ta vie ? J'ai déjà rencontré des gens suicidaires comme toi et je te jure que leur mort n'a rien apporté…

- Tu crois que j'attends que la mort vienne me chercher ? Je suis fin prête à l'affronter, ça oui !

Il eut un sourire.

- Mais oui. Une gamine de quinze ans, déjà assommée par un simple crapaud-buffle fera tout pour combattre la mort. Elle est plus terrible que tu ne le penses… Bonne chance, d'avance.

Déjà agacée par sa facilité à me répondre, j'étais en plus outrée qu'il me traite de gamine.

- Gamine ? Gamine ?! Hey, dis donc ! Je suis bien plus solide que tu ne le crois !

- Etre solide ne fait pas tout…

- Et bien, cela n'est pas grave, vu que tu as avoué que j'étais intelligente !

- Ah… soupira-t-il. Je me demande si j'ai bien fait de faire route avec toi. Tu es d'une susceptibilité dérangeante.

Je me tus, gênée. Je lui avais parlé comme si je le connaissais depuis toujours. Un silence se matérialisa soudain. Nous marchions depuis maintenant une heure. Je regardais souvent nerveusement derrière moi pour vérifier qu'aucun monstre ne nous suivait.

- Pardon, murmurai-je enfin avec une boule dans la gorge. Je n'ai pas apprécié que tu me sous-estimes.

- C'est moi qui devrais te demander pardon. J'ai tendance à dire aux gens ce que je pense qu'ils sont, sans vraiment les connaître.

- Mais tu avais raison sur certains points… Je veux dire…

- … comme l'intelligence, par exemple ?

Nous nous arrêtâmes un instant. Son sourire était réapparut.

...

Nous continuâmes un bon moment notre voyage sur la plaine. Jusqu'à ce qu'un bruit attire nos oreilles. Les sens aux aguets, Balthier me fit signe que celui-ci venait de derrière nous (nous étions arrivés dans un endroit où reposaient trois arbres desséchés.)

Nous nous retournâmes brusquement. Quatre lycaons s'avançaient vers nous avec une lenteur des plus inquiétantes. Chacun était doté d'une large corne acérée poussant sur leur nez, ainsi que de crocs bien coupants. Ils pouvaient très bien nous blesser gravement.

- Il vaut peut-être mieux que tu sortes une arme, au cas où… me murmura Balthier avec une grande tranquillité.

- Je sais bien.

Lui-même avait sorti un fusil assez grand, qui, par sa taille, semblait étonnamment puissant. De mon côté, je me résignai à saisir mon épée. Les lycaons s'approchaient dangereusement.

- J'espère que tu sais te battre.

- Tu vois, tu me sous-estimes encore !

Un des lycaons, semblant agacé par nos chamailleries, fit mine de faire claquer ses crocs. Une bave visqueuse sortait de sa bouche.

- Une créature bien ragoûtante, commenta Balthier avec un soupir.

Il prépara soudain son fusil et sans prévenir, tira sur le lycaon enragé. Il émit un léger gémissement puis tomba lourdement à terre. La puissance du tir avait été telle que le malheureux monstre était mort sur le coup.

- Tu veux mon avis ?

- Euh… Je ne suis plus trop sûre mais dis toujours.

- Attaque au lieu de rester plantée là.

Mécontente, je m'élançai à toute vitesse vers le lycaon le plus proche et lui assénai un coup sur le dos. Il fit entendre un couinement de douleur, puis me mordit à la jambe.

Une terrible souffrance m'envahit et j'essayai vainement de me défendre : la lame ne parvenait pas à toucher le monstre.

Voyant dans quelle situation j'étais, Balthier tira sur mon adversaire. Il hurla à nouveau et s'effondra enfin, lâchant ma jambe douloureuse.

- Si tu veux encore mon avis, n'attaque pas dans le tas.

- Je n'y peux rien ! Tu cherches à me provoquer sans arrêt !

Il s'était très bien occupé du troisième lycaon. Il n'en restait alors plus qu'un. Laissant tomber quelques litres de baves à terre (bon d'accord, restons dans l'imagerie), la créature nous fixait de ses yeux verts étincelants, méchants et froids. Avec un cri, elle se rua sur Balthier et tenta de lui mordre le mollet. Mais il fut bien trop rapide. Une balle s'enfonça dans le corps du monstre en moins de temps qu'il ne le fallait pour le dire.

Les yeux fixant le cadavre, Balthier murmura à voix basse :

- Sale bête. Tu n'as pas pu t'empêcher.

Il se tourna ensuite vers moi.

- Les monstres sont sans pitié. Ils n'ont qu'une idée en tête : tuer les gens qu'ils croisent. C'est toujours comme ça. Et les Plaines de Giza ne sont pas aussi désertes que tu ne le penses, crois-moi bien. Enfin, ta démonstration de combat a été des plus médiocres, désolé de te le dire. Tu manques atrocement de technique. Heureusement que je suis là.

- Je sais tout cela.

Je n'étais même pas sûre de ma réponse. Balthier me regardait bizarrement. Il ne comprenait pas pourquoi j'agissais ainsi.

- C'est dommage, murmura-t-il après deux minutes. Elle te perdra…

A ce moment, j'étais parfaitement certaine qu'il parlait de ma susceptibilité.

...

Balthier m'avait prêté le gel/liquide qui était en fait une potion de soin spéciale, que j'avouais ne pas connaître. Je l'appliquai sur un bandage puis le passai autour de ma jambe douloureuse.

- Il ne t'a pas raté, dis donc… commenta-t-il alors que je m'apprêtais à reprendre la marche.

- Dieu merci, il n'a pas utilisé sa corne. En route !

Mon propre enthousiasme m'étonnait. Les Plaines de Giza étaient plus dangereuses que je ne le redoutais.

Nous passâmes notre temps à marcher, très peu à discuter, je dois dire. Balthier n'était pas un homme bavard. Il aimait par contre que je lui raconte ma vie.

- De la famille ? me demanda-t-il alors que nous passions devant un énorme rocher.

- Mes parents sont morts. Je ne sais pas si j'ai de la famille en dehors de ça. J'étais assez jeune quand mes parents se sont en allés.

Ma voix ne tremblait pas, je ne montrais pas de tristesse et pourtant, je ne la ressentais que trop bien. Ce sujet sensible, je ne l'abordais pas souvent. Mais je savais tout au fond de moi que Balthier était un homme de confiance.

- Désolé. Tu es si jeune, ça a dû être difficile.

- J'avais dix ans. Depuis lors, j'ai vécu seule dans ma ville natale : Rabanastre.

- Rabanastre ? Tu viens donc de Rabanastre ?

Je regardai derrière moi pour vérifier qu'aucun monstre ne nous guettait.

- Oui. Mais je ne m'y suis jamais vraiment habituée. Alors, je préfère voyager, découvrir de nouvelles choses… même si parfois je préfère largement la sécurité d'un chez-moi.

Il y eut un nouveau silence. Nous abattîmes un Hibours fort nerveux, alors que nous arrivions sur une pente un peu plus raide.

- Tu viens donc de quitter Rabanastre pour t'aventurer sur les plaines de Giza. Que veux-tu ? Parcourir le monde ?

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Comme je ne voulais pas répondre à cette question, étant à court de réponse, je décidai de prendre mon courage à deux mains :

- Et toi, Balthier ? Quels sont tes projets ?

Son sourire s'effaça légèrement.

- Disons que je cherche quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. En plus, il y a des tas de questions que j'ai à l'esprit, qui restent malheureusement sans réponse.

Il parlait en énigmes parce qu'il ne voulait pas directement m'en parler. Je le comprenais, nous nous connaissions à peine. Néanmoins, j'étais un peu déçue qu'il ne m'en dise pas plus alors que j'avais moi-même répondu à sa question avec assez bien de détails.

- Tu cherches quelqu'un… Tu es chasseur de primes, ou quoi ?

J'eus un sourire.

- Pas du tout ! Je pense même être tout le contraire, répondit-il en me rendant son sourire.

- Ne me dis pas que tu es recherché ?

- Ça se pourrait.

Je m'arrêtai brusquement de marcher, le dévisageant. Son sourire ne s'était pas effacé.

- Je parcoure les Plaines de Giza avec un homme recherché ?

- Il faut croire. Mais le soupçonnes-tu vraiment une seule seconde ?

- Pas vraiment. Mais les bandits cachent bien leur jeu.

- Dans ce cas, nous pouvons faire route séparément si tu le désires. J'ai mieux à faire, de toute façon…

Il avança de quelques pas et je répliquai :

- Attends !

Il se retourna pour me regarder. Son air était plus espiègle que sérieux. Je voyais bien qu'il voulait me prouver quelque chose…

- J'ai confiance en toi. Je ne veux pas que tu partes. Poursuivons notre route ensemble, proposai-je.

- Qui te dit que je vais exactement dans la même direction que toi ? murmura-t-il, ses yeux me lançant un regard curieux.

- Je n'ai jamais dit que nous allions au même endroit. Au moment où nous devrons nous séparer, nous le ferons. Mais pour l'instant, je veux t'avoir pour compagnon. Avec ton accord, bien sûr.

Il revint vers moi avec lenteur, ses yeux bleu gris me fixant. Il cligna des yeux, puis répondit :

- Je veux voir la suite de l'histoire. Si ma responsabilité de premier rôle est mise en avant, je n'y vois aucun problème.

J'eus un nouveau sourire et celui-ci fut rapidement rendu.

...

Nous n'allions pas tarder à quitter les plaines de Giza. Nous fîmes une halte dans un village de nomades (d'ailleurs bien connu pour son talent de fabrication de Pierres du Soleil), histoire de nous reposer et peut-être faire quelques achats.

- Ne nous éternisons pas, me fit savoir tout de suite Balthier. Prenons le temps de faire ce qui est nécessaire mais n'en perdons pas pour d'autres choses.

Nous vendîmes nos butins au marchand nomade avant de faire quelques achats en potions de toutes sortes. On nous offrit à manger, ils prétextèrent qu'il était tellement rare de rencontrer des gens dans leur village que nous accueillir était pour eux une joie.

Ensuite, nous reprîmes la route. Nous discutâmes de nos objectifs.

- Je compte aller à la Plaine d'Ozmone. Où vas-tu, toi ?

- Les Déserts est et ouest de Dalmasca sont un peu trop loin, maintenant. Et puis de toute façon, le chemin est bon…

- Comment ? Tu voulais donc faire un détour par l'ouest et l'est ?

- Oui… Mais ça n'a aucune importance. Je voulais voir la faune de ces environs. Du moins, si elle a changé. Pour tout te dire, ça n'est pas la première fois que je me promène aux alentours de Rabanastre.

- Ah bon. Je ne t'ai pourtant jamais vu en ville…

- Je n'y suis jamais vraiment allé. Je passais juste pour me reposer. Et encore, je ne restais qu'une nuit et repartais toujours à l'aube.

- Je vois. Tu es aventurier.

- On peut dire ça comme ça.

Un lycaon arriva par surprise de derrière un rocher. Pas assez rapide pour ôter mon épée du fourreau, je reçus un coup en plein dans le bras. Balthier tira une balle, puis j'attaquai. Le monstre était mort.

- Dis-moi… dis-je d'une voix curieuse en le regardant remettre son fusil sur son épaule.

- Oui ?

- Ça a l'air d'être pratique, un fusil. C'est plus rapide qu'une épée, en tout cas.

- Bien sûr que c'est pratique. J'ai toujours été friand des armes à distance mais parmi celles-ci, j'ai toujours eu un faible pour les fusils. D'ailleurs, je te présente Altaïr.

- Bonjour à toi, dis-je avec un sourire en regardant le fusil.

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Chapitre 1 terminé! Oh au fait, je tiens à préciser que ma fic est terminée, mais qu'il me faut encore la corriger entièrement :S (Répétitions et références chronologiques, par exemple --')

A bientôt, donc, dans le Chapitre 2!