Bonjour les petits loups ! ^_^
Me voilà de retour, bien rentrée en France, bien installée ou presque (il y a encore des cartons à défaire lol).
Ceci est un OS (même s'il est en 2 parties en raison d'un changement de POV) et donc il n'y aura pas de suite.
A la base, c'était censé être un cadeau d'anniversaire, mais j'ai largement dépassé la date, toutes mes excuses Bonne Âme :( J'espère que le cadeau te plaît tout de même et qu'il répond à ta demande. (Tu t'en souviens depuis le temps? lol Je ne suis pas sûre qu'il soit finalement si comique que ça.) Sinon on dit que c'est un cadeau d'anniversaire à moi-même lol.
Bref sur ce, bonne lecture et laissez-moi vos impressions !
Un pas. Deux pas. Trois pas.
« Je vais la tuer ! »
Demi-tour. Un pas. Deux pas. Trois pas.
« Je vais lui arracher le cœur ! »
Demi-tour. Un pas. Deux pas. Trois pas.
« Je vais… »
« Maman, je file chez Jefferson chercher Grâce. »
« Quoi ? »
La phrase lancée par Henri depuis le vestibule coupa Régina dans son élan. Elle se figea au milieu de son bureau et fusilla la porte du regard comme si elle était capable d'atteindre son fils au travers. Henri ne releva pas son écart de vocabulaire et au bruit qu'il faisait, sembla continuer de se préparer.
« Rappelle-toi Maman, on va au cinéma avec Violet et Thomas, et vous m'avez donné l'autorisation de dormir chez Tom après. »
« Mais… »
« Oui, je sais. On ne fait pas de bêtises et on traîne pas dans les rues. »
Régina se fustigea de son manque d'éloquence et essaya de se reprendre, faisant quelques pas vers la porte.
« Henri, je… »
« Moi aussi, je t'aime Maman. Mais désolé, je vais être en retard sinon. Et je suis un Mills ! Bonne soirée et à demain. »
La porte claqua doucement derrière l'adolescent avant même qu'elle n'ait eu le temps de sortir de son bureau et la brune se retrouva perdue l'espace d'un instant, comme si toute la scène venait de lui échapper. Elle était en train de ruminer ou plutôt de fulminer de rage à propos d'Emma, et voilà que leur fils se mettait à déguerpir comme un voleur. Comme s'il voulait éviter toute confrontation. Son corps se glaça en imaginant qu'il était au courant de la situation et qu'il avait préféré la lui cacher, prenant ainsi le parti d'Emma. Sa respiration se bloqua en pensant au complot monté contre elle. Monté par les deux personnes qu'elle chérissait le plus au monde. Les deux amours de sa vie.
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Flashback
Cela faisait plus d'une semaine qu'Emma lui disait avoir beaucoup de travail et qu'elle rentrait tard à plusieurs reprises.
Au début, elle n'y avait pas prêté attention. Même pas un peu. Après tout, pourquoi aurait-elle remis en doute les dires de sa compagne ? Puis il y eut la réunion du conseil municipal, auquel ni sa blonde de shérif, ni son adjoint de père, n'avaient soulevé le moindre élément nouveau, assurant que leurs activités se résumaient aux habituelles et régulières fugues de Pongo, situations d'ébriété de Leroy et autres broutilles coutumières. Qu'est-ce qui pouvait donc justifier les heures supplémentaires d'Emma si aucune nouveauté n'était survenue ?
Elle éplucha ensuite en détails les rapports, qui ne fournissaient pas plus d'explications malheureusement. Quand elle posa quelques questions à David avec une attitude qu'elle voulut nonchalante, elle n'obtint que la certitude qu'il lui cachait quelque chose, même s'il ne paraissait pas réellement mentir. Comme un mensonge par omission ou à son insu.
Alors quand elle reçut un énième message d'Emma lui signalant que celle-ci s'excusait de devoir une nouvelle fois manquer le dîner, car elle rentrerait tard, Régina décida d'en avoir le cœur net. Une fois sa journée de travail terminée à la mairie, elle fit un léger détour pour s'arrêter au poste. Il était 18h30 et le shérif n'était visiblement pas là.
Son premier réflexe fut d'appeler sa compagne, mais elle raccrocha avant même d'entendre la tonalité. Elle ne pensait pas pouvoir supporter d'entendre Emma lui mentir, en toute connaissance de cause. Elle préféra appeler David pour l'interroger.
« Allô ? »
« Bonsoir David. C'est Régina. »
« Oh bonsoir Régina. Tout va bien ? »
« Savez-vous où se trouve votre fille ? »
« Heu… En fait non, pas exactement… »
« Qu'entendez-vous par "pas exactement " au juste ? »
« C'est mon tour d'être de garde aujourd'hui alors… »
« Venez-en au fait, David ! » Le coupa-t-elle d'un ton cinglant.
« Elle m'a laissé un message pendant que j'étais en patrouille, pour me dire qu'elle avait un truc important à faire, mais rien de grave et donc qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. »
« Je vois. »
« Il faut que je m'inquiète, Régina ? »
La voix de l'homme se teinta d'une sollicitude préoccupée et elle se retint de grincer des dents.
« Non. Bonne soirée, David. »
La brune raccrocha sans autre considération de politesse. Elle souffla de frustration et ferma les yeux en se massant l'arête du nez avec les doigts. Elle était épuisée de se battre pour obtenir sa fin heureuse.
Quand la blonde rentra ce soir-là, Régina s'était endormie sur le canapé. Pourtant, le lendemain matin, elle se réveilla dans la chambre, enfermée dans une étreinte chaude et rassurante.
Malgré un mal de crâne naissant, elle ne pût que profiter, hypocritement à son sens, de la douce sensation du corps de sa compagne lovée contre son dos, un bras passé possessivement autour de sa taille. Une ligne de baisers parcourut soudain son épaule jusqu'à sa nuque, pendant qu'une main baladeuse flatta sa hanche.
« Bonjour, ma Reine. » lança la blonde d'une voix rauque qui lui vrilla le ventre.
Régina se crispa, retenant son souffle jusqu'à ce que sa nuque soit mordillée et que la main taquine s'empare d'un de ses seins. Elle ne pût empêcher le gémissement de franchir ses lèvres, quand les doigts agiles agacèrent son téton. La petite pointe se durcit sous l'attention familière et elle se cambra involontairement, appuyant son sein sur la main qui le tenait en coupe, alors qu'elle pressait ses fesses contre le pubis derrière elle. Elle sentit Emma glisser son autre bras sous elle pour enserrer sa taille et la maintenir fermement contre elle en commençant à onduler du bassin.
La brune maudit un instant son traître de corps de répondre aussi rapidement aux caresses délicates, mais si précises. Quelques minutes plus tard, elle s'abandonna pourtant entre les mains habiles, qui voyageaient sur sa peau lui arrachant soupirs et gémissements, alors que son entrejambe déjà humide quémandait une attention plus ciblée. Et quand les doigts taquins vinrent jouer avec ses plis trempés, elle réalisa que la blonde n'allait pas lui parler du fait qu'elle s'était endormie sur le canapé avec une bouteille de cidre presque vide. Quand ils débusquèrent le petit bourgeon excité, elle réalisa qu'aucune d'elles deux n'allait parler de la raison pour laquelle elle s'était retrouvée à boire seule sur le canapé. Puis quand les mouvements doux, mais réguliers la menèrent sur le chemin de la jouissance, elle oublia toutes ses questions et ses doutes. Et finalement, quand son orgasme explosa, vidant sa tête de toute pensée négative, elle replongea dans un sommeil réparateur sous les mots d'amour et les caresses tendres que sa compagne lui prodiguait.
Elle se réveilla seule ce matin-là, mais les quelques jours qui suivirent furent idylliques, comme si tous les mensonges et les doutes n'avaient été qu'un mauvais rêve. Jusqu'à ce fameux coup de fil…
•••|SQ|•••
Régina était rentrée un peu plus tôt que prévu, ce vendredi-là. Après une journée éreintante qui lui avait collée un mal de tête épouvantable, elle avait juste décidé de ranger ses affaires et de partir chercher du réconfort et du repos à la maison. Elle était tellement fatiguée qu'elle en avait oublié de prévenir sa compagne. La maire fut donc d'autant plus réjouie en voyant l'affreux danger ambulant de couleur jaune, garé devant le manoir, preuve incontestable de la présence de son shérif.
Avec sa discrétion coutumière, elle pénétra dans le hall et se débarrassa de son sac et de son manteau, ainsi que de ses talons, plus soulagée qu'elle ne l'admettrait de s'en défaire. Elle allait appeler sa compagne quand elle l'entendit parler. Elle se laissa guider par la voix familière en direction de la cuisine, devinant que la blonde était au téléphone au vue du silence qui lui répondait. Le sourire qu'elle avait sur les lèvres, se flétrit quand elle capta des bribes de la conversation et bien malgré elle, Régina s'arrêta dans le couloir et écouta, cachée derrière le mur.
« On peut plus continuer comme ça, elle va me tuer ! »
« ... »
« Oh non, je t'assure Rub', elle m'arrachera le cœur avant qu'un seul mot ne puisse sortir de ma bouche. »
« ... »
« Ce soir, oui. Tu seras prête ? »
« ... »
« T'es la meilleure ma belle. Je passe te chercher à 19h, ça te va ? »
« ... »
« Promis, à tout à l'heure ! »
Comprenant que la conversation téléphonique se terminait, Régina recula précipitamment jusque dans le hall d'entrée, le cœur déchiré. Elle entendit les pas de la blonde se rapprocher, signe qu'elle allait débarquer dans le couloir d'une seconde à l'autre et réalisa qu'elle n'était absolument pas prête à faire face à sa compagne. Dans un sursaut de lucidité, elle se composa un masque de façade au moment même où le shérif apparut dans le couloir. Un vieux réflexe si ancré en elle qu'il en était devenu presque inné. L'ancienne reine avait dû lutter pour s'en débarrasser en présence de ses proches et laisser ses véritables sentiments transparaître avait été une épreuve à chaque instant, mais si libérateur. Les mauvaises habitudes avaient pourtant la vie dure.
La brune vit passer un éclair de surprise mêlé d'inquiétude dans les yeux émeraudes, si fugitif qu'elle douta l'avoir réellement vu. Le visage d'Emma s'illumina de joie alors qu'elle se précipitait pour la rejoindre dans l'entrée.
« Tu es déjà rentrée, mon cœur ? »
« Oui. » se contenta-t-elle de répondre laconiquement.
Elle ferma brièvement les yeux, rageant contre sa faiblesse de profiter de l'étreinte que lui donnait la blonde. Son corps se coula contre le sien, entre les bras musclés la serrant avec une force mêlée de douceur, qui la faisait toujours se sentir en sécurité.
« Dure journée ? » s'inquiéta la blonde au soupir qu'elle lâcha dans son oreille.
« Tu n'as pas idée... » soupira Régina en se reculant à regret.
Elle se dirigea vers le salon, évitant soigneusement de croiser les yeux émeraudes et s'empressa de se servir un verre de cidre. Une image d'elle vidant une bouteille similaire, seule sur le canapé quelques jours plus tôt, surgit dans sa tête et sa main se crispa sur le verre. Elle prit une longue inspiration et se contenta d'une gorgée avant de demander sans faire face à son shérif.
« Henry est rentré ? »
« Oui, le gamin est dans sa chambre en train de faire ses devoirs. »
« Parfait ! »
Elle se figea telle une statue de pierre en sentant les mains pâles se poser sur ses hanches. Le corps athlétique de la blonde se moula contre le sien, se plaquant contre son dos. Elle ne pût retenir un discret gémissement de franchir ses lèvres quand elle sentit la poitrine ferme, visiblement érigée faire pression à travers son propre chemisier, et le bassin s'appuyer durement contre ses fesses. Elle sentait sa compagne se crisper, parcourue de légers tremblements, les doigts s'enfonçant nerveusement dans sa chair. Elle se demanda si c'était dû au désir ou à la culpabilité. Aussitôt que cette idée traversa ses pensées, elle voulut se dégager en pivotant sur le côté. Seulement le shérif ne la laissa même pas esquisser un pas. Les mains douces glissèrent dans une rapide caresse, un bras s'enroulant autour de sa taille et l'autre en travers de son buste, l'emprisonnant dans une étreinte puissante. Le mouvement interrompu qu'elle avait esquissé, avait parallèlement dégagé son cou et les lèvres avides qui se posèrent sur sa peau, achevèrent de l'immobiliser aussi efficacement qu'un sort. Elle se maudit une fois de plus d'être aussi faible sous les assauts irrésistibles, qui attisaient son corps immanquablement. Aussi impuissante qu'un animal pris au piège, elle était capable de reprendre le contrôle d'elle-même. Elle vit sa main reposer le verre sur la console et l'autre allait se perdre dans la chevelure blonde par-dessus son épaule. Comme un automatisme ancré bien malgré elle, son bassin commença à onduler, se frottant sensuellement à celui collé derrière elle. Elle haleta quand une paume chaude s'écrasa sur un de ses seins et qu'elle sentit l'autre lui caresser le ventre se dirigeant dangereusement dans l'autre direction. Elle finit par tourner instinctivement la tête, cherchant à en obtenir plus. Ayant besoin de plus. Un soupir de soulagement mourut avant de franchir ses lèvres, quand celles de son amante s'en emparèrent dans un baiser vorace, exigeant.
Un bruit désagréable et irritant transperça la brume de luxure qui les enveloppait et Régina finit par réaliser qu'il s'agissait de la sonnerie du téléphone portable du shérif, quand celle-ci grogna de frustration avant de décrocher de la main droite.
« Shérif Swan ! » aboya-t-elle dans l'appareil, clairement de mauvaise humeur d'avoir été interrompue.
La maire en profita pour se reprendre et essaya de s'éloigner. Mais c'était sans compter sur la détermination de la blonde à la garder près d'elle. Le bras autour de sa taille se resserra instantanément, ne lui laissant aucune chance de mettre un tant soit peu de distance entre elles. Une langue taquine vînt tracer une ligne mouillée sur sa nuque jusqu'à son lobe d'oreille, qui fut lécher avant d'être mordillé. Entre les attentions qu'elle continuait à lui prodiguer, le shérif émettait des réponses monosyllabiques de façon presque gutturale, qui lui assurèrent que l'attention de celle-ci était bien plus accaparée par ce qu'elle lui faisait que par la conversation téléphonique.
Un grognement plus audible se fit pourtant entendre suivi d'un « J'arrive » sur un ton résigné et l'étau s'affaiblit.
« Fais chier ! » lâcha la blonde en rangeant son téléphone.
« Langage, Miss Swan ! » rétorqua Régina par réflexe en profitant de la distraction de sa compagne pour se retourner et s'écarter d'un pas.
« Je suis désolée bébé, je dois y aller. Leroy a déclenché une nouvelle bagarre au Rabbit Hole. »
« C'est ton métier, shérif ! » répliqua la brune, un masque neutre de nouveau affiché sur son visage.
« Cela ne veut pas dire pour autant que j'en ai fini avec toi, Majesté! » susurra le shérif avant de combler l'espace entre elles et de lui voler un baiser qui la laissa pantelante. « J'ai un truc à faire après ça, alors je ne rentrerais pas tout de suite. »
Le rappel de la conversation qu'elle avait entendu plus tôt entre Emma et Ruby, la fit se figer et elle se contenta de hocher la tête, la mâchoire trop crispée pour sortir un mot. L'ancienne reine observa son shérif quitter le manoir avant de se réfugier dans son bureau, ses jambes flageolantes la portant avec peine. Et comme elle était bien trop consciente que le « truc à faire après » consistait à rejoindre la louve, Régina sentit son cœur se glacer alors même que tout son corps s'enflammait d'une rage brûlante.
« Je vais la tuer ! »
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La suite arrive tout de suite ou presque!
