Améthyste
Disclaimer :
God Child et ses personnages
sont la propriété de leur auteur, Kaori Yuki.
Rating :
PG-13, léger yaoi et Cassandra sous-entendus
glauques
Note :
Ecrit après avoir lu quelques fics
anglaise sur Jezabel et Cassian, dans lesquelles Cassian compare les
yeux de Jezabel à des améthystes. And I was like : "WTF ?
Cassian comes from a circus, he was sold by his parents, he obviously
ain't educated, how the HELL would he know what an amethyst is ?"
Et voilà.
J'ai écrit de mémoire, sans relire la série,
j'espère vraiment que je n'ai pas oublié un truc important du genre
Cassian sait écrire bécasse, et j'ai probablement fucké la
timeline.
oOo
- Jezabel, mon magnifique Jezabel... Ce château ferait
un bien plus bel écrin pour un joyau comme toi que ces rues
crasseuses et leur vermine. Pourquoi ne passes-tu pas me rendre
visite plus souvent ? Tu sais que tu es toujours le bienvenu ici.
Dans un coin sombre de la pièce, caché derrière une tenture,
Cassian se mordit la lèvre pour ne pas cracher de dégoût. La voix
de Cassandra lui avait toujours donné des frissons, et pas le genre
qu'il cherchait à provoquer chez Doctor. Non, plutôt le genre qui
prévenait Cassian qu'un nouveau dépravé venait de s'ajouter à la
liste de tous les malades dégoûtants qu'il avait pu rencontrer dans
sa vie. Il en avait croisé un paquet, au cirque et dans les impasses
de Londres, mais aucun n'arrivait à la cheville de Cassandra
question désirs malsains.
Pourquoi diable Doctor acceptait-il
les invitations de cet homme ?
- Entre hommes d'exception, nous ne
pouvons que nous comprendre.
Cassian renifla presque de mépris.
Presque, car il n'oubliait pas où il se trouvait, ni quel
genre d'ennuis il pourrait avoir si jamais Cassandra le repérait. En
plus d'être un malade, ce type était noble. Il avait assez de
pouvoir et d'argent pour se poser en exemple de charité chrétienne
tout en jouant autant qu'il le voulait. Et il méprisait royalement
les gens moins fortunés que lui.
Et Doctor se laissait
embobiner. A croire que l'orgueil venait à la naissance, avec les
noms à rallonge, chez les gens de la haute.
- Je ne demande qu'à
m'occuper de toi, et je le ferai bien mieux que ton père.
Là,
on y était. Doctor devait avoir un instinct pour reconnaître les
dépravés les plus dangereux au premier coup d'oeil, lui aussi. Un
instinct qui le poussait à s'en approcher, et pas à les fuir comme
Cassian ou n'importe qui capable de réfléchir un peu.
- Je
t'accorderai toute mon attention... Je prendrai soin de tout. Tes
mains délicates... Regarde ces fers, rien que pour elles...
Cassian
résista à son envie d'écarter la tenture pour jeter un coup d'oeil
au jouet en question. Il n'en avait pas besoin, il avait déjà eu
l'occasion de voir ce genre d'amuse-nobles.
Il n'avait pas besoin
de les imaginer sur Jezabel, non plus.
- Tes cheveux soyeux, ces
longs fils d'argent...
Des cheveux en argent, n'importe quoi.
S'il avait suffi à Doctor de les vendre pour gagner sa croûte et de
quoi payer son hôtel, il n'aurait pas été là.
- Tes yeux
d'améthyste...
Ses yeux quoi ? Cassian fronça les
sourcils et plissa les siens. Peut-être que c'était pour ça que
Jezabel, non Doctor préférait passer du temps avec ce fou plutôt
qu'avec lui. Il ne savait pas lire, il ne connaissait pas la moitié
des mots dont Cassandra couvrait Doctor en l'emmenant dans une autre
pièce. Différence de rang, qu'ils appelaient ça. Sans parler de
son problème de taille et de visage.
Sans un bruit, il se
faufila jusqu'à une fenêtre, l'ouvrit et commença à descendre la
façade.
Chacun son domaine. Cassandra connaissait des dizaines
de mots scabreux, mais il se serait écrasé comme une bouse s'il
avait essayé de sortir comme le faisait Cassian, même si la fenêtre
avait été au rez-de-chaussée.
Quand Doctor rentra à leur, non son hôtel le lendemain matin, Cassian fit mine de dormir.
Il attendit que la voix de Cassandra lui sorte de la tête, ou
bien que Doctor accepte à nouveau de parler. Il espérait encore
oublier ce qu'il avait vu cette nuit là. Ça aurait mieux valu pour
lui, parce qu'il n'avait pas vraiment demandé à Doctor la
permission de le suivre chez Cassandra, et même s'il pensait que le
maintenir en vie faisait partie de ses attributions, Doctor se
faisait toujours un plaisir de lui mettre des bâtons dans les roues.
Doctor lui adressa la parole avant qu'il ne se soit débarrassé
des échos des horribles sous-entendus de Cassandra. Cassian lui
apporta le thé et les gâteaux qu'il avait réclamés en se
demandant si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Doctor
n'avait mis que trois jours à se remettre de sa visite chez
Cassandra. Vu le tour qu'avait pris leur discussion avant que Cassian
débarrasse le plancher, c'était sans doute un tour de force de sa
part.
Cassian attendit encore un peu, que Doctor arrête de
penser à Cassandra, avant de lui poser la question qui lui trottait
dans la tête. Il tenta sa chance le soir, en rentrant dans leur
hôtel après avoir embobiné et trucidé deux pauvre putains qui
avaient eu le malheur de faire des avances à Doctor.
- Doctor.
Il se retourna, sortit ses cheveux du col de sa robe bizarre et
haussa un sourcil.
- Oui Cassian ?
Cassian sortit l'un de ses
couteaux de son étui et fit semblant de l'aiguiser pour garder son
calme et ne pas croiser le regard de Doctor.
- C'est quoi
damétiste ?
Doctor mit plusieurs secondes à lui répondre.
- Je suppose
que tu voulais dire améthyste. C'est une pierre violette. Quant à
savoir où et dans quelles circonstances tu as entendu ce mot...
Une
main se posa sur celle de Cassian pour le forcer à arrêter d'abîmer
son couteau. Et bien sûr, comme le premier crétin venu, il leva les
yeux et tomba nez-à-nez avec ceux de Doctor, enfin nez-à-nez
c'était vite dit, parce qu'il y avait ses lunettes sur le passage,
heureusement d'ailleurs, parce que Cassian n'avait jamais remarqué à
quel point les yeux de Doctor étaient grands et brillants et surtout
violets, très violets, vraiment très violets.
- J'apprécie que
tu te fasses du souci pour moi, Cassian, mais j'apprécierais encore
plus que tu restes au chaud dans ton lit pour t'inquiéter. Ça
pourrait m'éviter à l'avenir d'avoir à endurer de longues et
verbeuses promenades dans les jardins d'une certaine personne que
nous ne nommerons pas, juste pour éviter à mon assistant de croupir
dans une salle de jeu de son manoir.
