Au moment où Scott revint dans la chambre, Stiles se réveilla en sursaut et décolla son visage de la table sur laquelle il avait étalé toutes ses recherches.
Je ne dors pas ! S'écria-t-il un peu trop fort pour être crédible.
Tu devrais rentrer et dormir, Stiles, répondit Scott en souriant.
Mais on n'a rien trouvé de nouveau sur cette marque.
Je sais, mais il est 1h du matin et on a trois heures d'entraînement demain à 8h.
Mais, il faut qu'on sache comment cette marque apparaît, Scott, et comment empêcher les gens de devenir fous.
Mec, tu dors debout, tu vas te faire détruire demain si tu ne dors pas.
Je vais bien.
Justement, je voudrais que ça continue comme ça.
Ok, dis Stiles en se levant et bousculant la table. Il avait effectivement une mine affreuse, des cernes violacées commençaient à naître sous ses yeux. Il avança sa main pour prendre les clefs de sa voiture mais Scott fut plus rapide que lui.
Il n'est pas question que je te laisse rouler dans cet état.
Tu rigole, je peux conduire sans problème, répondit Stiles en étouffant un bâillement.
Bien sûr oui. Allez, je te ramène, je rentrerai à pied.
Le trajet en voiture de la maison de Scott jusqu'à celle de son ami ne durait que 10 minutes. Pourtant, environ 30 secondes après qu'il ait démarré, Stiles s'était endormis à côté de lui. A ce stade, il ne s'agissait plus de fatigue mais d'épuisement.
Scott savait très bien qu'il était celui qui s'inquiétait le plus pour tout ce qui se passait autour d'eux. Il savait aussi que le fait qu'il soit le seul humain « inoffensif » poussait Stiles à se démener de toutes ses forces pour faire preuve d'efficacité dans tous les autres domaines. Il était évident que sans lui, leur petit groupe aurait été complètement perdu.
Scott avait accepté depuis longtempsle fait que son meilleur ami soit plus malin que lui, plus rapide dans sa réflexion et plus vif d'esprit. Bien avant qu'il ne devienne un Loup Garou, bien avant que sa force physique ne fasse, en quelque sorte, la balance avec l'intelligence de Stiles. Il n'avait jamais été jaloux. Se rendant compte depuis toujours que cette rapidité avec laquelle son ami analysait les choses n'était pas souvent un cadeau.
Depuis qu'ils se connaissaient, Stiles avait été sujet aux crises de paniques. Parfois, Scott avait l'impression que son esprit comprenait des choses que son cœur n'était pas prêt à accepter. Comme si tout son corps rejetait cette capacité de compréhension en obligeant Stiles à ralentir la cadence, en l'obligeant à retrouver un souffle normal. À s'arrêter quelques instants.
Scott se gara devant la maison de son ami et coupa le moteur. Stiles ne fit même pas un mouvement. Scott n'arrivait pas à comprendre comment il arrivait encore à fonctionner avec autant de sommeil à rattraper. Il posa sa main sur l'épaule de son ami aussi doucement qu'il le pu et prononça son nom en le secouant calmement.
Stiles ?
Ce dernier sursauta instantanément et son cœur ne ralentit qu'après avoir vu Scott.
Stiles, tout va bien, on est arrivé. Tu dois aller dormir, mon pote.
Mh... grogna ce dernier en se frottant le visage avec le bras. Je dois te montrer quelque chose avant que tu ne reparte. Ça concerne la marque, je viens d'y penser.
Tu ne t'arrête jamais hein ?
Scott, c'est vraiment important. Comment est-ce que je pourrais m'arrêter ? Commença-t-il à s'énerver. Les gens deviennent fous, des gens sont morts. C'est surnaturel, ça NOUS concerne. On ne peut pas ignorer ce qu'il est en train de se passer, je ne peux pas...
Ok, ok, tu as raison, je suis désolé. Le coupa Scott, mais j'avoue que parfois...
Leur discussion fut stoppée par l'arrivé de la voiture du shérif. Le père de Stiles roulait à toute volée et il se gara à moitié dans le gazon des voisins. Avant qu'ils n'aient eut le temps de réagir, il sortit de sa voiture et, sans un regard vers les deux jeunes, le shérif claqua violemment la porte et rentra chez lui.
Les deux amis sortirent eux aussi de leur véhicule et se dirigèrent vers la maison.
Scott ne se sentait pas très à l'aise à l'idée de se retrouver mêlé à une sorte de scène de ménage entre père et fils, ce qui allait de toute évidence arriver puisque Stiles ne pourrait jamais se taire et serait obligé de demander à son père quelle mouche l'avait piqué. En même temps, il avait le sentiment qu'il ne pouvait pas laisser son ami entrer seul dans cette maison. Comme une intuition.
Lorsque Stiles eut poussé la porte, ils se retrouvèrent dans une maison complètement noire et silencieuse. Rien n'aurait pu prouver que quelqu'un était entré ici à peine quelques secondes avant eux.
Monte déjà dans ma chambre, les photos sont sur mon tableau. Chuchota Stiles, je vais voir où est mon père.
Bien que ce plan ne plaise que moyennement à Scott, il monta les escaliers, se branchant sur les pulsations de son ami. Quand il arriva dans la chambre il trouva une collection de photos tirées de vidéos de surveillance, montrant différentes personnes menaçant quelqu'un d'une arme. Toutes ces personnes avaient une marque sur l'avant bras. Il n'y avait rien de nouveau, pensa Scott. C'est alors que son regard fut attiré par une des photos sur laquelle Stiles avait pris des notes. Elle représentait l'homme menaçant, couché sur le sol, après avoir tué sa victime. Il n'y avait plus de marque sur son avant bras.
Scott ne savait pas exactement ce que cela signifiait, mais il se félicita encore une fois d'avoir un ami si tenace et observateur.
C'est alors qu'il remarqua le changement significatif dans le rythme cardiaque de Stiles. Il sorti de la chambre pour aller chercher son ami mais ce dernier apparut devant lui, le repoussa et ferma la porte.
Stiles ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda-t-il inquiet
Mon père, il a la marque Scott. Il a la marque. Je ne sais pas d'où elle vient. Il est en train de devenir complètement fou. Stiles semblait complètement paniqué.
Il faut sortir d'ici.
Ils se dirigèrent tous les deux vers la fenêtre de la chambre, quand la porte s'ouvrit avec violence.
Ne lui fait pas de mal, souffla Stiles à son meilleur ami avant de s'approcher de son père. Papa, papa, tu n'est pas toi même. Il faut...
TAIS-TOI, Stiles, ordonna le shérif. Je sais exactement ce qu'il se passe ici. Je vais très bien. Toi par contre, mon fils, tu as une mine horrible, tu ne dors pas, tu fais des cauchemars toutes les nuits, et je sais pourquoi.
Le shérif se tourna vers Scott et le pointa du doigt.
Toi, c'est de ta faute si mon fils est dans cet état. Tu n'est pas son ami, tout ce que tu fais c'est le mettre en danger. Je ne vais pas te laisser faire ça plus longtemps.
Scott n'avait jamais vu le shérif dans une telle fureur. Effectivement, il avait une marque sur l'avant bras, mais cela n'empêcha pas le jeune loup de ressentir un pincement au coeur. Le père de Stiles avait toujours été pour lui, une deuxième forme de modèle paternel et il s'était toujours débrouillé pour rester le plus loin possible de sa colère.
Papa... réessaya Stiles
Je t'ai dit de te taire, hurla-t-il.
Il sortit alors un revolver de sa veste et le dirigea vers Scott.
Ne faites pas ça, Monsieur Stilinski. Je sais que je ne suis pas un très bon ami pour votre fils, mais je vais m'éloigner si c'est ce que vous voulez. Je peux rester loin de lui, si ça vous pose problème, promis Scott qui était prêt à tout dire pour sauver la situation.
Non, tu ne comprends pas mon garçon, le problème est que tu es une bête féroce, un loup-garou qui peut perdre le contrôle à tout moment et je ne te laisserai pas blesser mon seul enfant.
Papa, souffla Stiles soudain terrifié, papa, où est-ce que tu as trouvé ce revolver ?
Vous croyiez vraiment, que j'allais accepter l'idée de l'existence des loups-garous sans prendre mes précautions? Le regard du shérif était froid et déterminé, il ne quittait pas Scott des yeux. Prêt à appuyer sur la détente. J'ai subtilisé cette arme chez les Argent il y a des années.
Papa, répéta Stiles tout en se rapprochant de son ami. Tu ne peux pas faire ça. Ce sont des balles en argent, tu vas le tuer.
Pour la dernière fois, dit le shérif, sans regarder son fils, je t'ai dit de la fermer. Je sais ce que j'ai à faire.
Scott avait l'impression d'être spectateur de cette situation improbable. Il ne voyait pas d'issue, le shérif le tenait en joue et s'il faisait le moindre mouvement, il risquait soit de se prendre une balle qui le tuerait définitivement soit de blesser le père de Stiles en tentant de lui arracher l'arme. Il ne savait pas quoi faire et commençait pour la première fois depuis bien longtemps à accepter le fait qu'il pouvait mourir à tout moment et qu'il était finalement toujours mortel. Dans un sens, il trouvait cela presque rassurant.
Il regarda son ami dans les yeux une dernière fois et ferma les siens comme pour donner son autorisation. Il entendit Stiles hurler et deux déflagrations retentirent dans la pièce.
Pourtant rien ne se passa. Ce n'est que quelques secondes après, quand il sentit l'odeur du sang que Scott rouvrit les yeux pour se retrouver nez à nez avec son meilleur ami. Stiles tenait ses deux mains serrées sur son torse, mais ses doigts ne parvenaient pas à empêcher le sang de couler.
Les yeux de Stiles quittèrent ceux de Scott pour se poser sur ses blessures, c'est à ce moment qu'il perdit l'équilibre et bascula en arrière.
Le shérif Stilinski, qui semblait sortir d'un cauchemar, laissa échapper l'arme de ses mains, juste à temps pour rattraper son fils. Tout deux glissèrent sur le sol.
Papa, souffla Stiles dont les mains ne cessaient de se contracter sur sa poitrine, tu vas bien ?
Je... que s'est-il passé ? Le shérif était complètement désorienté et ne semblait pas se souvenir qu'il venait de tirer à deux reprises sur son propre fils. STILES, cria a-t-il, alors qu'il se rendait compte de l'état de son fils. Non, non, que s'est-il passé ?
Papa, tout va bien, répondit Stiles, dont le visage commençait à perdre toute coloration, sinon une teinte violacée autour des yeux.
C'est moi qui ai fait ça ? Demanda son père. Comme il ne recevait pas de réponse, il se tourna vers Scott qui s'était agenouillé près d'eux. C'est moi qui ai fait ça ? Réponds moi Scott ! cria-t-il.
Le jeune homme n'avait jamais vu le shérif dans cet état, il ressemblait à un animal terrifié, ses yeux roulaient dans tous les sens, comme s'ils cherchaient des éléments de réponses dans tout l'espace de la chambre. Puis ses yeux revinrent sur son fils et, alors qu'il posait l'une de ses mains sur les blessures de Stiles, il sembla réaliser.
C'est moi qui ai fait ça, souffla-t-il avec une voix qui retentit comme une fenêtre brisée dans l'esprit de Scott.
Ce n'était pas de votre faute, répondit Scott, avant que Stiles ne puisse prendre la parole. Vous aviez cette marque, elle rend les gens fous, je crois qu'elle oblige les gens à tuer toutes les créatures surnaturelles qu'elles connaissent.
Mais, Stiles...
Je...je ne pouvais pas te laisser tuer mon meilleur ami, souffla Stiles qui commençait à à trembler. Tu serais mort aussi, papa, tous ceux qui ont accompli leur mission sont morts. Vous seriez morts tous les deux. Je ne pouvais pas... Mais il dû s'arrêter pour reprendre son souffle.
Il faut appeler une ambulance, dit Scott.
Non, s'écria Stiles. Papa, tu as toujours la marque, dit-il en attrapant le bras de son père. Ils vont te mettre en prison, ils vont t'arrêter. Ce n'était pas toi, tu ne l'a pas fait intentionnellement.
Cela n'a pas d'importance, tu dois aller à l'hôpital le plus vite possible.
Ça a de l'importance pour moi, si la marque reprend le dessus et que tu tue quelqu'un ? Si tu meurs ? Papa, je ne pourrai pas... si tu meurs...
Shérif, continua Scott, partez, maintenant, allez chez Deaton, à la clinique vétérinaire, il vous enfermera quelque part, en attendant qu'on trouve un moyen de faire disparaître cette marque. Je reste ici, j'appelle l'ambulance. Je ne quitte pas Stiles. On inventera quelque chose.
Non, je ne quitte pas mon fils.
Papa, je t'en prie, supplia Stiles en attrapant son père par la nuque pour l'obliger à le regarder. Je t'en prie, ça va aller. Je te promets, ça va aller.
Oui... d'accord, finit par chuchoter son père alors que les larmes commençaient à couler le long de ses joues. Je, j'y vais. Tu t'accroche mon fils...
Promis. On se voit bientôt.
Le shérif se releva doucement et Scott, qui venait d'appeler les secours, se glissa à sa place pour soutenir le corps tremblant de son meilleur ami.
Je suis désolé.
Ça va aller, papa, vas-y.
Tu prends soin de lui, Scott. Ne laisse pas mourir mon fils...
Ne vous inquiétez pas. Je m'occupe de lui. Les secours seront bientôt là.
Le shérif quitta enfin la pièce laissant le silence s'installer dans la chambre. Seule la respiration saccadée de Stiles était audible. Enfin, les deux jeunes entendirent la voiture du shérif démarrer.
Il est parti ? demanda Stiles
Oui, il est parti.
Alors tout le corps de Stiles se contracta et il laissa échapper un grognement de douleur qui déchira les entrailles de son ami. Tous les efforts qu'il avait fait pour se contenir devant son père venaient de s'évaporer.
Tu dois tenir bon Stiles, les secours vont arriver dans quelques instants.
Je - peux... je - peux plus... je... je - Le coeur de Stiles s'emballait complètement, il allait perdre tout son sang. Scott attrapa ses mains et le força à le regarder droit dans les yeux alors qu'il aspirait sa douleur.
Stiles, regarde moi, regarde moi. Tu vas t'en sortir. Tu l'as promis à ton père. Tu vas y arriver. Il faut que tu t'accroche.
Après quelques secondes, Stiles se calma un peu et aquiessa doucement en fermant les yeux.
Scott le pris alors dans ses bras sans prêter attention au sang qui coulait maintenant sur son propre t-shirt. Il le serra aussi fort qu'il le pu sans aggraver la douleur de son ami.
Tu ne peux pas me laisser tomber. Tu ne peux pas me faire ça, Stiles. Tu dois te battre encore. Tu ne peux pas me laisser seul.
Stiles était incapable de répondre, mais Scott sentit sa main tremblante s'accrocher à son t-shirt et serrer de toutes ses forces. Le jeune loup-garou posa son menton sur la tête de son ami et laissa couler les larmes le long de ses joues.
Plusieurs minutes s'écoulèrent dans une sorte de semi-réalité. Il aurait pu se passer une heure ou dix secondes, Scott n'aurait pu le dire. La seule chose à laquelle il avait prêté attention était la respiration de son meilleur ami et le fait de bien rester en contact avec sa peau pour réduire sa douleur au minimum possible.
Puis il y eut des lumières, du bruit, le corps de Stiles fut arraché à celui de Scott. Les questions fusèrent, il semblait y avoir mille personnes dans cette chambre. Scott s'entendit répondre à plusieurs des interrogations. Un voleur surpris, un revolver, eux seuls, Stiles se jetant devant lui. L'homme s'enfuyant. Non, il ne savait pas qui était cet homme. Il ne l'avait jamais vu. Scott était maintenant sur le perron, Stiles était emmené dans l'ambulance. « Je veux rester avec lui ». « On va s'occuper de lui, jeune homme, vous suivrez l'ambulance » « On le perd !». « Monsieur, ouvrez les yeux, Monsieur !» « Pas de réponse !».
Stiles ! Hurla Scott en courant vers l'ambulance. Stiles !
Alors, le jeune sembla émerger, il ouvrit les yeux quelques instants mais sombra à nouveau dans l'inconscience.
Vous restez avec nous, jeune homme. Parlez-lui. Il faut absolument qu'il reste conscient le plus longtemps possible, déclara l'ambulancier qui semblait le plus âgé en essayant scott sur la petite banquette à côté du blessé.
Stiles, mon pote, tu entends, Stiles, tu dois rester éveiller.
Scott... murmura son ami en ouvrant péniblement les yeux.
C'est bien, c'est bien, reste avec moi. Tu dois rester avec moi. Ouvre les yeux Stiles.
Fin de la première partie. Dites moi ce que vous en pensez.
Faut-ils le dire? Ils ne sont pas à moi ces jeunes gens, je les aime beaucoup mais rien de tout cet univers ne m'appartient, mis à part mon imagination.
Des bisous
