Bonjour à toi, qui viens d'arriver sur cette page ! Je te livre aujourd'hui le premier chapitre de ma première fiction ; fréquenter ce site m'a donné envie de me lancer à mon tour, et grande fan de OUAT, j'ai voulu commencer par mon couple favori, Emma/Régina.
Si tu as le courage d'aller au bout de ces premières lignes, cher lecteur, surtout, n'hésite pas à me donner ton avis, bon ou mauvais, c'est avec la critique que l'on progresse !
Dans l'attente de ton avis, bonne lecture !
Chapitre 1
Regina Mills observait son reflet dans le miroir d'un œil critique : une nouvelle année scolaire commençait, et en tant que nouvelle principale du collège de Storybrooke, elle se devait d'être parfaite pour accueillir les enseignants qui n'allaient pas tarder à arriver.
D'un geste vif, elle replaça une mèche rebelle de ses cheveux bruns, presque noirs. Elle lissa pour l'énième fois le col de son chemisier de soie blanc, et réajusta sa jupe de laine noire, impeccablement repassée.
Ses yeux couleur chocolat au lait scrutèrent ensuite son maquillage : un léger fard à paupières, une touche de rouge à lèvre pourpre, un soupçon de mascara. L'ensemble lui donnait un air sévère, mais c'était l'effet souhaité. Son reflet lui offrit un fin et froid sourire : son apparence était sans défaut, comme toujours.
Quelques minutes plus tard, elle entra dans son bureau. Tout en posant soigneusement sa veste sur un cintre, elle songea qu'avoir un appartement de fonction était finalement très pratique, même si cela supposait de croiser fréquemment le personnel du collège.
Elle balaya d'un regard satisfait la grande pièce. Dès sa nomination à la tête de cet établissement, elle avait fait changer la décoration : un immense bureau noir laqué, flanqué d'un confortable fauteuil occupait le fond ; une petite table de réunion, quelques chaises, et deux armoires, dans les mêmes tons, complétaient l'ensemble. Un immense miroir ovale ornait un des murs ; son lourd cadre en stuc, composé d'arabesques compliquées, semblait tout droit sorti d'un conte de fée. Elle avait fait repeindre le bureau en blanc, du sol au plafond. Le contraste avec le mobilier était saisissant, donnant au bureau une ambiance froide, presque intimidante, ce qui n'était pas pour déplaire à la Principale Mills.
En soupirant, elle alluma son ordinateur, bien calée dans son fauteuil ; elle observa son écran d'un œil torve, attendant impatiemment que celui-ci daigne afficher la page de connexion : elle adorait son métier, et savait qu'elle ne pouvait pas se passer de l'informatique, mais dieu qu'elle détestait tous ces appareils ! Ils étaient lents, passaient leur temps à tomber en panne, ou ne faisaient pas ce qu'elle attendait d'eux. Nombreux étaient ceux qui avaient tenté de lui apprendre quelques rudiments, afin qu'elle ne soit pas complètement perdue en cas de problème, mais en vain : elle était définitivement rétive à la logique informatique, ce qui l'agaçait au plus au point, elle qui souhaitait avoir le contrôle absolu sur le moindre aspect de sa vie. Heureusement, son nouveau collègue, le principal adjoint, Graham Humbert, semblait plus doué dans ce domaine.
Elle avait fait sa connaissance quelques semaines plutôt, et les heures de travail qu'ils avait déjà passées ensemble l'avaient en partie rassurée : c'était un homme compétent et efficace, qui connaissait bien l'établissement, pour y être déjà en poste depuis trois ans. Il lui avait préparé de nombreux dossiers, afin qu'elle puisse s'immerger dans la vie du collège, et prendre connaissance de l'essentiel avant la rentrée : structure pédagogique, élèves, projets divers ... en revanche, il avait volontairement omis de lui parler des enseignants en place, préférant qu'elle se fasse une idée par elle-même. Tout juste lui avait-il mentionné le nom d'Emma Swan, une jeune professeur de mathématiques, car c'est elle qui s'occupait du réseau informatique, et qui était en quelque sorte la personne ressource en cas de souci.
Tout en saisissant ses codes d'accès, elle pressentait qu'elle allait souvent avoir besoin de cette Emma Swan, ce qui l'horripilait par avance.
Elle commença à consulter ses mails, quand un léger coup sur la porte lui fit lever les yeux de son écran. Graham se tenait dans l'embrasure, un sourire chaleureux sur les lèvres :
- Bonjour Régina. Prête pour cette rentrée ?
Graham eut la désagréable impression de passer au rayon X tandis que la Principale le toisait.
- Bonjour Graham. La cravate n'aurait pas été de trop aujourd'hui.
Le Principal Adjoint grimaça, ne pouvant s'empêcher de jeter un œil sur sa chemise dont le premier bouton était ouvert.
- Comme il ne s'agit que de la pré-rentrée, et qu'il n'y a pas d'élèves, je pensais ...
- Nous nous devons d'être irréprochables, en toutes circonstances, le coupa sèchement Régina. Les enseignants sont déjà pour la plupart beaucoup trop négligés à mon goût, et je tiens à ce que le personnel de direction montre l'exemple.
- Je vais aller chercher une cravate, répondit, mal à l'aise, Graham.
Il tourna rapidement les talons, et se rendit dans son bureau où heureusement il en avait une dans son tiroir. Tout en faisant son nœud, il pesta intérieurement contre sa nouvelle collègue : c'était une femme sublime, et très douée, comme on n'avait cessé de lui dire, mais le moins qu'on pouvait dire, c'était que les rapports humains n'étaient pas son fort ! Alors qu'il finissait d'ajuster sa tenue, la voix tranchante de la Principale le sortit de ses réflexions :
- Graham, il est temps d'y aller.
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Le volume sonore dans la salle polyvalente du collège était à son maximum. Elle avait été choisie pour l'accueil des enseignants et du personnel, et les discussions allaient bon train. Les anciens étaient pour la plupart ravis de se retrouver après les congés estivaux, et les nouveaux, un peu timides, attendaient en retrait, un gobelet de café à la main.
Ruby Lucas, l'exubérante professeur d'arts plastiques, tentait de se frayer un chemin vers la table des viennoiseries, quand Mary-Margaret Blanchard, un de ses collègues de Lettres, lui sauta dessus, tout sourire.
- Enfin, tu es là !
- Salut Mary, comment ça va ? lui répondit Ruby, tout en lui faisant les bises. Alors, on sait qui est le nouveau chef ?
- Apparemment, ce n'est pas un chef, mais une chef, qui a été nommée sur le poste. Tu n'as pas vu Emma, par hasard ?
- Tu la connais, elle doit avoir le nez dans le serveur, à vérifier que ses chers ordinateurs fonctionnent bien après deux mois de congés !
Les deux amies en étaient là dans leur conversation, quand le bruit sec de talons claquant au sol leur fit tourner la tête : Regina Mills, un porte-document en cuir dans les bras, s'avançait d'un pas énergique vers l'estrade, suivie de près par Graham Humbert, obligé de presque courir pour suivre son rythme. Tandis qu'elle fendait la foule massée dans la salle, sans un regard pour personne, l'Adjoint souriait aux uns et aux autres, un air désolé sur le visage.
Les discussions moururent rapidement, laissant place à un silence inhabituel en ce jour de pré-rentrée : tous suivaient des yeux cette femme superbe qui venait de faire son entrée.
- Carrément canon, la nouvelle chef, souffla Ruby, impressionnée, à son amie.
- A voir la tête de Neal, tu n'es pas la seule à penser cela, s'amusa Mary-Margaret.
Neal Cassidy, professeur d'EPS, dévorait des yeux la silhouette de la Principale, la bouche légèrement entr'ouverte, quand il se prit un coup de coude de son ami et collègue, David Nolan.
- Non mais arrête de la mater comme ça, sérieusement !
Neal ferma la bouche, un peu honteux, comme sorti d'une transe.
- Hum, oui, pardon, mais franchement, je ne crois pas avoir déjà vu une femme aussi belle ...
- Moui ... je préfère Mary-Margaret, répondit David, jetant des coups d'œil furtifs à la jeune femme, elle aussi focalisée sur Régina Mills.
Neal leva les yeux au ciel :
- Quand je pense que cela fait des mois que vous vous tournez autour ! Il est peut-être temps que tu te jettes à l'eau, non ?
David s'apprêta à lui répondre, quand la voix claire et tranchante de la Principale se fit entendre, amplifiée par le micro :
- Mesdames, Messieurs, il est précisément 9h00, je vous invite à vous asseoir afin que nous puissions commencer cette journée de pré-rentrée.
- Ca n'a pas l'air d'être une marrante, murmura Ruby, tout en prenant place au dernier rang, à côté de son amie. Je vais garder une place pour Emma, qu'en penses-tu ?
- Excellente idée, lui répondit Mary-Margaret, elle ne devrait plus tarder.
Régina, debout, les deux mains sur la table, observait d'un air impassible les uns et les autres. Comme toujours, les deux premiers rangs étaient presque vides, à l'exception de quelques nouveaux, ne sachant pas où se mettre. Pendant ce temps, son collègue avait allumé son ordinateur, et branché le vidéo-projecteur. Quand l'ordre du jour s'afficha sur l'écran derrière elle, la Principale se racla la gorge, et prit le micro.
- Bonjour à tous. Je m'appelle Régina Mills, et j'ai été nommée au poste de Principale du collège de Storybrooke, suite au départ à la retraite de mon prédécesseur. J'ai dirigé trois autres établissements avant celui-ci, avec toujours le même leitmotiv : Travail, Rigueur, Exigence, Perfection. Jusque-là, j'ai toujours laissé les collèges que j'ai quittés avec de meilleurs résultats aux examens que lorsque je suis arrivée. Je suis persuadée que je peux compter sur vous tous pour qu'il en soit de même lorsque je quitterai Storybrooke.
A peine eut-elle prononcé ces mots, que la porte s'ouvrit largement sur une jeune femme blonde élancée qui s'avança d'un pas énergique. Vêtue d'un jean moulant, d'un t-shirt noir, et d'une veste en cuir rouge vif, elle fit un grand sourire et un geste de la main aux nombreux collègues qui s'étaient retournés pour la saluer, avant de se tourner vers Graham et Régina :
- Je vous prie de m'excuser pour ce léger retard.
- Et vous êtes ?, la toisa la Principale, tout en la fusillant du regard.
- Emma Swan, répondit la jeune femme, ses yeux vert d'eau faisant un clin d'oeil à Graham, qu'elle connaissait bien.
- Merci de vous asseoir, Mlle Swan, nous avons de nombreuses choses à voir aujourd'hui, et je ne souhaite pas déjà prendre du retard. A l'avenir, je vous invite à être un peu plus rigoureuse sur les horaires.
Un murmure se fit entendre dans la salle. Le ton sec de la nouvelle Principale, et la teneur de sa remarque avaient surpris tout le monde : il semblait clair que les habitudes prises avec l'ancien principal, un homme affable et conciliant, étaient déjà de l'histoire ancienne.
Emma, impassible, s'installa rapidement auprès de Ruby et de Mary-Margaret :
- Elle a l'air tout à fait délicieuse, la nouvelle patronne ...
Régina Mills avait déjà repris le fil de son discours, présentant les différents points qui allaient être abordés au cours de la journée : après présentation de la circulaire ministérielle de la rentrée, les emplois du temps seraient expliqués et distribués par son collègue, puis, suite au traditionnel pot de rentrée, les équipes pédagogiques se réuniraient pour aborder la reprise avec les élèves. A ce moment-là, elle ferait le tour pour se présenter personnellement à chaque enseignant.
Alors qu'elle commençait la lecture de la circulaire, Emma se pencha vers Ruby :
- Qu'est-ce que j'ai raté ?
- Pas grand chose, lui murmura la jeune femme aux cheveux roux ; vu son blabla d'introduction, je crois qu'on va bien moins se marrer dans ce bahut ...
- Ne t'inquiète pas, lui répondit sur le même ton Emma ; ce n'est pas sûrement pas elle qui va nous empêcher de faire du bon boulot, comme on l'a toujours fait.
Prêtant une oreille distraite à la Principale, Emma Swan chercha du regard le Principal Adjoint ; Graham et elle étaient amis depuis son arrivée dans l'établissement. Ils avaient très rapidement dépassé le stade des relations purement professionnelles, se découvrant plusieurs points communs. La jeune enseignante avait vite compris que Graham en pinçait pour elle, mais elle avait toujours fait semblant de ne rien voir, et son ami n'avait jamais osé franchir le pas, ce qui l'arrangeait bien. Ils s'entendaient très bien, se voyaient parfois en-dehors du collège pour un cinéma ou un musée, mais elle n'avait pas de sentiments pour lui.
Graham capta le regard vert d'Emma, et fit une légère grimace, en roulant des yeux, comme pour excuser la rebuffade de sa collègue. La prof de maths pouffa de rire, mais reprit vite son calme, devant le regard noir et acéré que lui lança sa supérieure.
La matinée s'acheva sur la sacro-sainte distribution des emplois du temps. Le Principal Adjoint avait pris la parole pour présenter le fonctionnement de l'établissement sur l'année à venir, expliquant les choix qui avaient été faits pour contenter un maximum de monde, tout en fournissant aux élèves des emplois du temps convenables. Comme tous les ans, les premières plaintes de tardèrent pas à se faire entendre :
- Monsieur Humbert, je vous avais demandé de me libérer mon vendredi, or je vois que j'ai cours de 14h à 16h, attaqua Gold, le redouté professeur de sciences physiques. Craint par ses élèves, comme par ses collègues, celui-ci était habitué à obtenir ce qu'il voulait.
Graham s'apprêtait à prendre la parole, quand Régina Mills le devança :
- J'ai cru comprendre, Monsieur Gold, que vous aviez pris l'habitude de systématiquement demander votre vendredi. A moins que l'information ne me soit pas parvenue, ce dont je doute fort, vous n'avez aucune raison valable de demander à être libéré sur cette journée. Je vous rappelle qu'un professeur peut être amené à enseigner du lundi matin 8h au vendredi après-midi 17h. Évidemment, nous essayons toujours d'arranger les personnes dans la mesure du possible, mais vous comprendrez bien que pour le bon équilibre des emplois du temps de nos élèves - élément qui sera toujours ma priorité - certains choix doivent être faits.
Un silence pesant tomba sur l'assemblé après cette tirade. Gold vira au rouge brique, la colère déformant ses traits, mais il n'osa répliquer.
- Enfin quelqu'un qui n'a pas peur de ce vieux fou, se réjouit David Nolan.
- Oui, mais il va lui faire payer, répliqua son collègue.
Emma n'avait cessé d'observer sa supérieure durant l'échange : droite comme un i, le menton relevé, l'œil flamboyant, elle n'avait visiblement pas peur de se faire des ennemis. L'année n'allait pas être de tout repos !
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- On prévoit un ou deux contrôles communs, cette année ? demanda David à ses collègues de mathématiques.
- Au moins deux. Il faut que nos 3e puissent s'entraîner dans les conditions de l'examen le plus possible, répondit immédiatement Emma.
Comme toujours, la discussion s'anima ; les anti brandirent leur argument favori : deux contrôles communs, cela faisait beaucoup de travail de préparation et de correction, sans compensation financière au bout.
- Ca s'appelle faire son boulot ! fulmina Emma.
- Aucun texte ne nous oblige à faire deux contrôles continus, lui rétorqua un des enseignants.
La blonde leva les yeux au ciel, excédée. Une voix coupante comme un rasoir répondit à sa place :
- Effectivement, aucun texte ne vous impose de préparer deux contrôles communs, mais c'est à n'en pas douter ce que vous suggère votre conscience professionnelle, non ?
Personne n'avait entendu Régina Mills entrer dans la salle de classe.
- Heu, oui, bien-sûr ... marmonna le professeur, mal à l'aise.
- Bien, dans ce cas, le problème est réglé, conclut la Principale avant de prendre place autour de la table.
Elle ouvrit son porte-document, prit une nouvelle page, et après avoir dévissé le bouchon de son stylo plume nota d'une écriture élégante l'information.
Emma Swan l'observa, amusée. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus vu quelqu'un prendre ses notes à l'aide d'une feuille de papier et d'un stylo plume !
- Quelque chose vous fait sourire, Mlle Swan ?
Emma sursauta, comme prise en faute ; mais comment avait-elle pu la voir, alors qu'elle écrivait ?
- Je me faisais juste la remarque qu'il est de plus en rare de voir une personne prendre ses notes de cette manière.
- Je n'ai aucune confiance dans les ordinateurs et autres smartphones, même si je ne peux hélas m'en passer par ailleurs. Mon stylo et mes feuilles ne m'ont jamais fait défaut, et ce sont bien les seuls, rétorqua d'un air pincé la Principale.
La jeune femme blonde, interloquée par une réaction si excessive, ravala cependant la réplique qui lui vint ; après tout, si elle voulait rester à l'âge de pierre, c'était son problème !
- Les résultats obtenus l'année dernière en mathématiques sont plutôt bons, mais je pense que nous pourrions encore faire mieux. J'ai pu notamment observer qu'un petit pourcentage des élèves étaient en fort décrochage. Je souhaiterai donc que l'ensemble de l'équipe de mathématiques réfléchisse en particulier à ce point, et que vous me proposiez un plan d'action à mettre en place cette année. Qui est le coordinateur de matière ? enchaîna la Principale.
- C'est moi, répondit Emma Swan.
- Très bien. Je vous charge donc de me remettre vos propositions d'ici la fin du mois de septembre. Des questions ?
David Nolan prit la parole, un peu hésitant :
- Vous savez, tous les ans nous essayons de proposer de la remédiation, des cours de soutien, etc, mais à chaque fois, il nous a été répondu que nous n'avions pas les heures pour mettre tout cela en place ..
Régina Mills le coupa :
- Ne vous inquiétez pas pour cela, trouver des heures, c'est mon travail.
Puis elle se retourna vers Emma, et la regarda droit dans les yeux.
- Mlle Swan, je compte sur vous.
Une minute plus tard, elle avait quitté la salle.
- Sacré bout de femme ..., murmura David.
Emma hocha la tête, encore troublée par les yeux presque noirs qui venaient de la transpercer. Régina Mills devait avoir l'habitude d'obtenir tout ce qu'elle voulait, vu comme il était difficile de dire non à un tel regard.
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Graham Humbert, la cravate négligemment posée sur le dossier de sa chaise, était attablé devant une bière, au Granny's Café, un petit bar à deux pas du collège de Storybrooke. Il passa une main dans ses cheveux bruns en bataille, en soupirant : la journée avait été longue, à essayer de régler tous les problèmes d'emplois du temps qui s'étaient présentés, surtout avec la présence permanente de sa collègue et supérieure hiérarchique. Il avait fini par se demander si elle n'avait pas le don d'ubiquité, tant il avait eu l'impression qu'elle était sur tous les fronts en même temps : en une seule journée, tout en contrôlant son propre travail, elle avait répondu à l'ensemble des demandes des personnels, avait fait le tour de toutes les équipes pédagogiques, avait lancé plusieurs projets, et avait reçu trois familles qui souhaitaient inscrire en urgence leur enfant. Sa capacité de travail était proprement incroyable, et il savait déjà que ça allait être difficile, voire impossible, d'être à sa hauteur.
- Alors, Graham, on a sorti la cravate aujourd'hui ? l'interpella Emma, qui venait de pousser la porte du bar.
Graham se leva pour saluer son amie et collègue :
- Arrête, je me suis fait vertement tancé ce matin pour ma tenue trop négligée ! soupira-t-il en levant les yeux au ciel.
- C'est vrai ? Mills t'a fait une remarque ?
- Et sur un ton ... ça va être une vraie partie de plaisir, de bosser avec elle.
- Je ne l'ai pas vue beaucoup, mais ... j'ai l'impression qu'elle est très pro par contre, non ?
- Une machine de guerre, oui ... elle suit tout, contrôle tout, valide tout : le collège va tourner avec elle, mais je pense que cela va faire tout drôle à certains tir-au-flanc qui avaient l'habitude de vivre leur petite vie dans leur coin, sans qu'on vienne mettre leur nez dans leurs affaires !
- Effectivement ... confirma la jolie blonde, tout en portant son verre aux lèvres. J'ai cru que Gold allait s'étouffer ce matin ; mais c'est pas plus mal, non ? Après, ce n'est pas la première à afficher de grandes idées, il va aussi falloir qu'elle tienne la distance ...
Emma reposa son verre, et observa malicieusement Graham :
- En tout cas, ta collègue est une très belle femme ...
- C'est sûr, soupira l'Adjoint, mais je peux t'assurer qu'elle est réfrigérante ; d'ailleurs, je ne dois pas être le seul à le penser, elle a emménagé seule dans son appart' de fonction.
- Étonnant qu'elle soit seule ... mais bon, conclut son amie, le plus important c'est qu'elle fasse du bon travail. Trinquons à cette nouvelle année !
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Il était 22h quand Régina fit tourner sa clé dans la serrure de son appartement. La porte fermée, elle posa son sac à main dans l'entrée, ôta ses chaussures à talons, et se laissa tomber en soupirant dans un fauteuil du salon. Elle ferma les yeux, et autorisa enfin son visage à se détendre. Elle fit défiler mentalement les images de cette première journée. Déjà, elle commença à se faire une idée des personnes qu'elle allait avoir sous ses ordres. Lucas, en arts plastiques, semblait passablement excentrique, mais elle était très impliquée dans l'établissement, et elle lui avait soumis plusieurs projets tout à fait intéressants. En Lettres, Mary-Margaret Blanchard était une jeune femme calme et posée, mais elle l'avait vue manœuvrer ses collègues lors de la réunion de l'après-midi, et elle savait ce qu'elle voulait, et comment l'obtenir. Gold, en revanche, l'avait prise en grippe immédiatement, et elle sentait que lui et ses collègues allaient lui donner du fil à retordre.
Elle se leva pour se servir un verre de cidre, et se préparer un dîner léger. Tout en détaillant une carotte, elle repensa à l'équipe de mathématiques. Elle avait la sensation qu'elle pouvait compter sur la plupart d'entre eux, mais sentait que cette Emma Swan, visiblement appréciée par tout le monde, allait avoir du mal avec son autorité. Son retard du matin, et son style vestimentaire négligé l'avait quelque peu agacée. Elle se promit de reparler de cela avec la jeune femme, si nécessaire.
J'espère que ce premier chapitre vous donnera envie de poursuivre la lecture : à très bientôt pour la suite, et merci d'avance pour vos avis !
