Chapitre 1 : La première fois
4 : 06
Encore 2 : 54
C'est long et en plus il fait chaud !
Malgré la pénombre, la lueur du clair de lune éclaira le pan de mur de ma chambre sur lequel j'avais accroché toutes mes photos favorites. Des moments gravés à jamais en compagnie de mes amis et de ma famille. J'étais fière de la décoration de cette pièce. J'avais tout fait, l'année dernière de A à Z, du sol au plafond. Cette pièce était devenu mon refuge. Mes heures d'apaisement et de défoulement. Les couleurs orange et chocolat y dominaient. Deux couleurs chaudes qui envahissaient tout l'espace.
J'avais laissé la fenêtre ouverte en espérant sentir la faible fraîcheur de la nuit entrer. Le ventilateur tournait à fière allure. Le bruit de son moteur ronronnait d'une douceur tel le rythme d'un battement de cœur. La veille au soir la présentatrice météo sur la ABC avait annoncé, dans son tailleur échancré bleu marine, une température supérieure à la normale. Pour une fois elle avait raison !
La chaleur était vraiment insoutenable. Je secouai la tête de droite à gauche comme pour remettre mes idées en place.
Je regarda une nouvelle fois vers mon réveil, réveil que mon père m'avait offert pour ma 10ème année lors de mon entrée au collège. Il n'était plus question pour lui de me réveiller tous les matins. Je devais apprendre à me responsabiliser comme il avait dit.
4 : 10
Ca ne passe pas. Que faire ?
Il m'était impossible de retrouver le sommeil à présent. J'avais beau me retourner dans tous les sens je savais comment j'allais finir ma nuit….à attendre.
Je passais la main dans mes longs cheveux châtains pour en écarter les mèches collées sur mon visage et ma langue sur mes lèvres desséchées, de la même façon que je fais aux moments de stress et d'inquiétude. Ce que j'appelais « mon toc ».
4 :15
J'ai soif à présent et bien que le silence de la nuit avait envahit la maison et les alentours, j'entendis du bruit venir de la rue. Une heure anormalement bruyante. Sûrement des jeunes qui s'amusent.
J'habitais un petit pavillon dans la bourgade de Los Angeles. Nous étions en été et le thermomètre avait atteint déjà les 40°C.
Un bruit plus sourd retentit à nouveau.
Dans un élan de curiosité, je me levais rapidement de mon lit en faisant tomber au passage ma lampe de chevet. Dans mon petit déshabillé rouge (mon préféré), je me dirigeais à tâtons vers la fenêtre. Elle fut, pendant 3 ans, le moyen que j'empreintais pour faire le mur tard le soir. Que ce soit simplement pour aller en soirée ou me balader en attendant de trouver le sommeil. Son rideau transparent bougeait au fil de la légère brise.
Tout paraissait tranquille malgré tout.
Seulement à partir de ce soir j'avais le sentiment que …. Tout aller changer.
Je jetais discrètement un coup d'œil en direction de l'allée voisine. Une voiture gris clair venait de s'y garer. Au volant, un jeune homme, de mon âge peut être. Je ne su l'assurer à cette distance.
Ce fut la première fois que je le vis !
Il descendit de sa voiture délicatement, avec autant de grâce qu'un lion. Il avait les cheveux en bataille, était très grand et allongé. Le couple qui habitait cette maison sortit en courant rejoindre cet inconnu. Après une embrassade, il se figea et porta son regard en direction de ma fenêtre. Cette attention me transperça et me donna des frissons dans le dos. C'était comme une souffrance à présent et elle me sembla interminable. Elle était indéfinissable. Il paraissait vraiment en colère. Je ne compris pas pourquoi.
Avais-je l'air si affreuse ce soir ?Lui déplaisait-il que je le regarde par la fenêtre ?
Quelques instants plus tard et après avoir détaillé chacun de ses gestes, je me retourna et me plaqua contre le mur.
Tout ce que je me souvenais c'est que c'était le plus bel homme qu'il m'ait été donné de rencontrer.
