Auteur : Burlesq

Source : Pirates des Caraïbes

Disclaimer : Je ne veux pas de poursuite.

Note de l'auteur :

Il n'y a pas très longtemps, j'ai vu " Pirates des Caraïbes : Jusqu'au bout du monde " et je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, ça m'a laissé sur un étrange sentiment de nostalgie et d'extase, teinté d'un minimum de frustration. Bref, j'en voulais plus que ce que le film m'offrait sans vouloir pour autant que Disney crée une nouvelle trilogie... parce que personnellement, s'ils le font, j'ai le mauvais pressentiment que ça ferait tout foirer. Bref, c'est après tout cet émoi que j'ai commencer à cogiter cette fiction et j'espère que ça vous plaira. J'avoue que se sentir lu, c'est assez agréable pour tout auteur qui se respecte.

Je voulais aussi préciser ici que le langage de base en navigation et l'histoire de la piraterie, c'est pas mon credo, alors je m'excuse à l'avance pour les éventuels anachronismes, ou les trucs plus ou moins réels. Alors ceux que ça pourrait choquer sont prévenus... Je joue aussi un peu avec la fontaine de Jouvence, mais c'est pas trop méchant et, de toute façon, ça arrive plus loin dans la fiction, alors...vous pouvez bien lire ce prologue + premier chapitre.

Quant aux personnages, il y aura pas mal de monde. Dans ce chapitre, on parle surtout de Will, Bill Turner et Calypso, mais les autres arriveront bientôt. D'ailleurs, Jack Sparrow, Elizabeth ainsi que plusieurs autres sont dans le prochain. Avec peut-être aussi une touche de Anamaria. Ah, aussi, l'épilogue de At World's End, dans cette fiction, il n'existe pas. Voilà!


Pirates des Caraïbes : Au-delà des mers

Prologue

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- « Je l'ai aperçu à la tombée de la nuit, alors que les rayons du Soleil les plus traînards mordaient sa coque pour une dernière fois. Ce spectacle fut plus grandiose encore que tout ce que j'avais pu voir auparavant. Je vous l'affirme sans le plus infime doute, aussi fier et intrépide pirate puis-je prétendre être!

Le bateau semblait s'enflammer devant moi et comme la lumière mourante m'aveuglait et que le bateau filait vers l'horizon avec son agilité légendaire, je croyais dur comme fer qu'il était sur le point de s'envoler...Mais ce n'était que pour me duper, car aucun bateau n'est davantage lié à la mer que le Hollandais Volant! Chaque planche de sa coque, chaque filament de ses voiles lui appartient. Elle le possède jalousement et n'en partagerait pas le moindre morceau avec quoi que ce soit.Le Hollandais volant…Ah! N'y a-t-il jamais eu un bateau dont les voiles m'ont paru plus grandes, plus solides, plus majestueuses? Le bateau paraissait emporté par un vent qui ne semblait souffler que pour lui seul. Un vent aussi doux et chaud qu'une brise d'été, mais aussi puissant et terrible que la pire des tempêtes! Mes chers compagnons, cette vision du Hollandais volant fut d'une telle passion, d'une telle candeur qu'ensuite, même les tendresses d'une femme m'ont semblé insipides et sans plus aucun intérêt.

Oh, arrêtez de ricaner, Collins! C'est bien que vous ne l'ayez jamais vu, pirate ignare! Sinon vous en diriez la même chose et votre âme, ou du moins ce qui en reste, tremblerait de la même excitation que moi alors que vous murmurez son nom. Le Hollandais volant… J'en ai à chaque fois des sueurs froides.Certes, il représente sans aucun doute le plus majestueux bateau ayant jamais erré sur la mer des Caraïbes, mais ce n'est pas tant sa grâce que l'immense mélancolie qui en dégage qui m'a rongé les sangs et m'a submergé d'une angoisse atroce. Puis, c'est à ce moment-là que les derniers rayons du Soleil ont disparu derrière l'horizon, dans l'abîme de la mer... au bout du monde, puis-je dire! Et ainsi, je n'apercevais plus du Hollandais volant qu'une ombre lointaine, mais l'angoisse est restée à jamais dans mon âme. Parce que c'est ça, le Hollandais volant! Quelque chose qu'on ne peut oublier...

La dernière fois que j'ai eu le privilège de l'apercevoir, il flottait au sud et n'avait étonnamment plus rien à voir avec l'épave corrompue par Davy Jones. Non, le Hollandais volant avait repris l'allure de ses fières années! Certes, même pourri, il vous imposait le respect et la peur, mais on ne peut que se réjouir qu'il ait retrouvé sa dignité et sa prestance.On raconte ici même, à Tortuga, que tout cela serait survenu à la suite d'une grande bataille lors de laquelle le capitaine du Hollandais aurait été remplacé. Peut-être est-ce vrai, ou peut-être pas! Le saura-t-on jamais? »

- « Parlant de rumeurs, ajouta alors le dénommé Collins,... Barbossa est venu faire sa tournée il n'y a pas très longtemps... Imaginez-vous donc, il s'est procuré une carte qui indique où se cache l'obscure fontaine de jouvence! Oui, t'as bien entendu, Avery! Le bougre s'est enfui avec le bateau de Jack quand il avait le dos tourné. Il est parti vers l'Eden, au-delà des mers, plus loin encore que le bout du monde, dit-on. Peu de gens connaissent ces chemins-là. Il paraît qu'il n'y a que ceux qui y sont déjà allés qui peuvent y retourner. La fontaine de jouvence… On dit que cette eau, elle fait pour ainsi dire un dieu de vous. La vie éternelle, le pouvoir divin! N'est-ce pas aussi démoniaque qu'irrésistible? Je n'ose pas imaginer les conséquances si ça tombait dans de sales mains...

Mais peu importe en fait, parce qu'il paraît aussi que personne n'est jamais revenu en entier de ces terres-là. C'est plus loin encore que ce que Sparrow ou Barbossa n'a jamais pu atteindre... N'empêche que pour l'instant, cela n'a pas la moindre importance! Trinquons, chers amis, trinquons! La nuit est encore si longue! »

- « J'approuve ce cher Collins. Profitons du temps qui nous est accordé à boire et danser! La nuit est encore longue et le grand voyage sur le Hollandais volant encore bien loin devant nous! »

- « Ne dis pas ce genre de chose. Ça porte la guigne…Allez, sers-moi à boire et tais-toi, nigaud de pirate!»

- « Nigaud? Qui est-ce que tu traites de nigaud? » s'écria soudain un vieux pirate ivre qui se trouvait à quelques centimètres d'eux, accoudé au bar et dont la barbe hirsute dégageait une abominable odeur de rhum.

Et ce soir-là, il y eut une bataille de plus à Tortuga.

Pirates des Caraïbes : Au-delà des mers

Chapitre Un

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Si William Turner avait eu vent des discours enflammés que tenaient les vieux pirates ou marins égarés qui faisaient régulièrement leur tour à Tortuga, il aurait pu renchérir avec un rictus amer que le Hollandais volant était certes le bateau le plus époustouflant de toutes les flottes de la mer des Caraïbes, mais que quand le destin en avait fait de vous le Capitaine, il ressemblait parfois davantage à une prison de bois. Il aurait ensuite ajouter que pendant les mauvais jours (car il y en avait) en être le Capitaine pouvait vous accabler terriblement et mettre sur vos épaules un poids dur à porter. Surtout en songeant bien au fait que les terres ne deviennent plus accessibles qu'à tous les dix ans et que chaque faux pas à vos besognes attitrées peut vous entraîner une figure à l'image d'un poulpe tentaculeux. Mais Will n'était pas le genre d'hommes à gémir sur son sort et il avait décidé d'accorder à son nouveau rôle une importance qui lui permettait de sourire malgré tout. D'ailleurs, il n'avait rien à reprocher à une situation qui s'était révélée être la seule façon de passer quelques instants de plus avec Elizabeth et d'éviter de laisser le monde sans avoir été son mari au moins quelques heures.

Le jeune Turner songea avec nostalgie à cette journée qu'ils avaient passée ensemble avant de se dire au revoir. Parfois, il osait même espérer que lorsqu'il la reverrait, Elizabeth tiendrait par la main un enfant d'environ dix ans, un jeune garçon qui lui ressemblerait un peu. Mais il savait bien que c'était quelque peu tiré par les cheveux. Tout ce qu'il espérait était en fait simplement qu'elle vive une vie heureuse. Simplement. Toutefois, il lui venait parfois à l'idée que c'était précisément ce qu'il ne pouvait lui offrir. Mais l'idée qu'elle aime un autre homme que lui le rendait jaloux et il maudissait son égoïsme.

- «Will, regardes à l'horizon! » s'écria soudain Bill Turner, de l'autre côté du navire.

Bill le bottier était son seul équipage. Il était le seul qui avait tenu à le suivre coûte que coûte ; le seul à qui Will avait permis de le faire. Elizabeth avait également insisté, mais c'était hors de question. Bien qu'il sache qu'elle en était capable, il n'était pas sûr qu'elle saisissait très bien de quoi il en retournait vraiment. Un peu comme si elle s'obstinait à voir d'exaltantes aventures là où Will ne voyait qu'une triste évidence.

- « Ces nuages sont décidément étranges, ajouta le vieux pirate en caressant son menton mal rasé de ses doigts crasseux.

William tourna la tête dans la direction que lui pointait son père. En effet, les nuages étaient plutôt étonnants. Noirs comme les ténèbres, ils venaient vers le Hollandais volant à très grande vitesse bien que le vent soufflât dans le sens opposé. Ils n'obéissaient à aucune loi et prenaient la direction qu'ils désiraient, dansant agressivement dans le ciel. Quelques minutes à peine auparavant, l'horizon était d'un calme absolu. Will n'avait pas besoin d'être très perspicace pour pressentir que cela n'annonçait rien de bon.

Bill le bottier voulu s'approcher de lui, toutefois l'eau autour du Hollandais volant se mit à curieusement bouillonner. Il s'arrêta, soucieux, et disséqua les environs d'un regard acéré.

- « Tout ça, ce n'est pas une tempête, dit-il avec un regard entendu. Il faudrait être bête pour y croire ! Penses-tu que ce soit...? »

Bill hésita un moment. Les deux pirates s'observèrent, partageant une pensée qu'ils savaient commune.

- « ...Calypso! » termina Will.

Le jeune Turner fronça les sourcils en prononçant ce nom. L'existence de la déesse avait brièvement frôler la sienne plusieurs semaines auparavant, pour n'en laisser que des souvenirs amers, pour la plupart. Par la suite, il n'avait plus jamais eu vent d'elle, ni par la mer, ni par quiconque. Alors pourquoi maintenant? L'eau s'agitait de plus en plus et le bateau s'était mis à tanguer à un tel point que les deux pirates durent se retenir à quelque chose pour éviter de tomber. Cramponné au bord du Hollandais volant, près de la proue, Will n'osait plus cligner de l'œil.

- « Je crois que nous allons bientôt apprendre ce qu'elle nous veut! Regarde vers la droite! » s'écria-t-il tout à coup en se penchant pour éviter une caisse de bois qui glissait dans sa direction.

À ladite droite, un petit crabe ressemblant à une pierre grise s'était aventuré sur le pont en grimpant agilement sur la coque. Il se laissa rouler jusqu'au mât avant de découvrir son corps en entier. Pendant un instant, les deux pirates oublièrent la tempête et fixèrent la petite bête sans ciller. Le crustacé agita ses pinces humides. La minutes suivante, des dizaines de crabes faisaient leur entrée à l'exemple de l'autre. On aurait juré qu'une immense vague de cailloux submergeait le navire. Pendant de longues secondes, les crabes inondèrent le pont et lorsque le dernier crustacé apparut et se laissa tomber sur les planches avec un petit craquement grotesque, la mer et le ciel se détendirent et se firent de plus en plus calmes. William et Bill Turner purent enfin se tenir debout sans difficulté. Cependant, si la tempête s'était retirée, les crabes étaient toujours bel et bien présents, immobiles sur le pont à les scruter d'un œil aigu et brillant. Bill Turner jura entre ses dents alors qu'il tentait de se débarrasser d'un crabe aventureux qui avait grimpé sur son pantalon. Le crustacé referma ses pinces sauvagement sur le doigt tendre qui l'assaillait et le bottier émit un cri étouffé.

Il agita son bras jusqu'à ce que la bête aille valser hors du navire.

- « Je déteste ces bêtes! Sales créatures infernales... cracha-t-il hargneusement, mais aussi un peu soulagé d'en être débarrassé.

Alors que Will allait lancer quelques mots à son père, l'agitation reprit de plus belle. À l'image de Calypso lorsqu'elle s'était divisée en une centaine de petits crabes pendant la bataille contre Beckett, l'inverse se produisit. Le spectacle était fascinant et William se sentit tout à fait impuissant devant cette force bien plus grande que tout ce qu'il aurait pu lui opposer. Il resta figé d'un mélange d'émerveillement et d'appréhension, jetant de temps à autres un regard à son père qui semblait dans le même état. Les crabes s'empilèrent, se regroupèrent et s'assimilèrent. D'une montagne vaguement humaine, on distingua peu à peu la rondeur d'une tête, d'une hanche. Des crabes s'ajoutaient sans cesse et bientôt on put même observer la finesse des doigts d'une femme et imaginer le chaud contact avec la peau noire qui remplaçait peu à peu la roche grise et froide. Enfin, debout devant eux, Tia Dalma eut ce sourire qu'ils connaissaient si bien, ce sourire où se réunissent mystère et certitude, laideur et beauté ; ce sourire narquois qui crie avec assurance que la sorcière en connaît bien plus que quiconque sur les profondeurs du monde.

- « J'ai cru bon de prendre une forme humaine qui vous serait disons, plus... familière, dit-elle avec cet accent qui lui était si propre, car il y a sur le Hollandais volant des hommes qui, malgré tout ce qu'ils ont vu, tremblent encore devant de toutes petites créatures... »

Elle jeta un coup d'œil malicieux en direction de Bill Turner qui se renfrogna. Celui-ci fit rouler un crabe égaré du bout du pied. La bête reprit sa forme initiale et un caillou gris ornait maintenant le pont.

- « Et que nous vaut l'honneur de cette visite? »

William avait parlé avec une certaine audace, le sourcil levé. La lumière du soleil se reflétait dans sa pupille noir et il semblait plus grand, plus fort qu'à l'habitude. Ses épaules étaient légèrement tendues vers l'arrière et le foulard qu'il portait sur la tête lui donnait vaguement l'allure du bien connu Jack Sparrow. Tia Dalma le remarqua aussitôt et on put lire un certain amusement sur son visage sombre lorsqu'elle délaissa Bill du regard pour le jeune capitaine.

Elle sonda lentement son âme et étira son sourire.

- « Vous auriez tort de croire que votre cœur vous a été volé à jamais, Capitaine Turner...

- « C'est donc l'honorable but de votre visite? M'indiquer généreusement comment le reprendre? » demanda Will, l'air suspicieux et effarouché. « Permettez-moi d'en douter! »

Tia Dalma s'approcha de lui jusqu'à ce que la distance qui les sépare permette au jeune capitaine d'entendre même le plus fragile murmure. Elle prit un air grave, semblable à celui qu'elle avait utilisé quand il était question de sauver Jack Sparrow, après qu'il fut englouti par le kraken.

- « William Turner... Vous qui êtes allé jusqu'à la mort pour sauver la vie de ceux qui occupent une place dans votre cœur... susurra-t-elle avec intensité,... jusqu' iriez-vous pour sauver…la votre? Pour sauver votre propre cœur? »

Calypso se fit mystérieusement invitante. Troublé par la portée de ce qu'elle sous-entendait, Will ne répondit pas aussitôt et pendant une fraction de seconde, son regard se perdit dans les méandres de son esprit. L'ayant tout de suite remarqué, Bill Turner devina l'intention de la sorcière et tenta de le prévenir d'une voix pressante, une lueur d'affolement brillant au creux de son œil noir.

- « Ne l'écoute pas, fils! Les promesses de Calypso sont toujours les mêmes! Des ruses, des supercheries... N'as-tu pas vu ce qu'elle a déjà fait de toi?

- « Taisez-vous, Bill Turner! » Siffla la déesse entre ses dents, la colère déformant subitement sur les traits de son visage.

Les songes de William s'évaporèrent immédiatement. Sa voix se fit plus ferme quand il rétorqua avec vigueur :

- « Il n'a pas tort. Pourquoi est-ce que je vous ferais confiance? Qu'attendez-vous de moi en échange? »

- « Pour récupérer votre cœur, il vous faudra vous battre, en être digne! » répondit-elle lugubrement alors qu'au loin, le vent soufflait de plus belle.

Tia Dalma fit une pause aussi significative que la lourdeur de ses paroles. Son regard se fit alors plus dur.

- « Le destin se déchaîne! La mer chante sa détresse, telle une mélodie au triste refrain qui se répète et se répète sans cesse dans ma tête... La Compagnie des Indes Orientales s'abat sans mesure sur notre monde, pillant et corrompant la mer ainsi que tout ce qu'elle touche! ajouta-t-elle furieusement. Le successeur de Cutler Beckett n'est qu'encore plus horrible. Son cœur est aussi aveugle à la douleur du monde...! »

Tandis qu'elle s'emportait, le ciel devenait de plus en plus agité. Un menaçant tourbillon se créait peu à peu dans les profondeurs de l'océan et le bateau se mit à se balancer de nouveau.

Le reste du discours de Calypso annonçait le pire.

- « Par la faute d'une langue insouciante de Tortuga, ce monstre a appris l'existence d'un objet qui a été caché au plus profond du monde. Un objet qui assurera la puissance éternelle à quiconque s'en emparera! Un objet qui n'aurait jamais dû être découvert...

- « ...La fontaine de jouvence! » Lâcha Bill Turner en un souffle. Barbossa et son équipage sont partis à sa recherche! C'était l'intention de Jack Sparrow, mais Barbossa s'est emparé de son bateau au dernier moment… »

Une lueur étrange traversa soudain le regard noire de Calypso. Elle sembla absente un moment, puis regarda Will, comme plongée dans une transe, et répéta gravement :

- « Jusqu'où iriez-vous pour sauver... votre propre cœur, capitaine Turner? Pour retrouver votre liberté? Iriez-vous jusque par-delà les limites des terres des morts? Iriez-vous jusqu'en Eden, retrouver la fontaine de jouvence? »

- « Pourquoi cette offre? Pourquoi êtes-vous prête à me rendre ma liberté? Je croyais que vous détestiez les hommes! »

- « Si la fontaine de Jouvence doit être inévitablement retrouvée... il m'est préférable que certaines personnes la retrouvent plutôt que d'autres... Quand à votre coeur...Si vous me ramenez l'eau, je vous libérerez de la malédiction dont vous êtes prisonnier...et elle ne vous attendra plus jamais. »

Will Turner se perdit dans l'horizon le temps de quelques secondes. Ses pensées lui faisaient l'effet d'un tourbillon de confusion, mais l'évidence lui sautait aux yeux. L'offre de Calypso était la seule issue possible à cette malédiction qui hantait le peu qui restait de son existence. Un mot remuait dans sa tête

Elizabeth!

et la réponse s'échappait de ses lèvres malgré lui. Si ça raison lui sonnait de se méfier, toute son âme brûlait de vivre pendant des semaines, des années, voire des siècles en compagnie d'Elizabeth, et non quelques misérables jours qui passeraient trop vites. Il rêvait d'un fils, d'une maison, de promenades. Lentement, il se laissa séduire par la proposition. Naïvement, il songea qu'il n'avait plus rien à perdre. Et il le croyait vraiment.

Bill Turner s'affola de nouveau alors que son fils semblait sérieusement considérer l'offre. Il ne pouvait accepter que William se fasse duper comme tant d'autres avant lui. Comme il l'avait lui-même été autrefois par Davy Jones. Toutefois, il n'avait aucun pouvoir sur les décisions de son fils.

- « Et l'équipage? J'ai besoin d'un équipage! » s'écria alors le capitaine Turner, cellant son destin dans il ne savait trop quelle périlleuse aventure.

Un sourire énigmatique s'étira sur le visage de Calypso dont les yeux noirs brillaient de satisfaction.

- « Un équipage?...William Turner, as-tu peur de la mort... ? »


Bµrlesq